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L'HOMME A LA PIPE, LE PERE BOUJU  

Expressivité de la touche, vigueur du mouvement et richesse de la pâte

Ce n'est qu'après la découverte de l'oeuvre de Van Gogh que la palette s'enflammera rapidement

En effet il ressent un choc au contact de l'oeuvre de Van Gogh en mars 1901 chez Bernheim "J'avais l'âme bouleversée de joie et de désespoir"

Il peint peu jusqu'au retour de Derain en septembre 1904

Il donne des leçons de musique, joue du violon dans des cabarets, écrit un roman

Il a une femme et deux enfants à nourrir. Il manque d'argent pour acheter des toiles et des couleurs.

A cette époque il s'intéresse à la peinture impressionniste


LES BORDS DE LA SEINE A BOUGIVAL

Vlaminck s'efforce de rendre directement la sensation perçue au contact de la réalité

Derain lui reproche "d'en être toujours à la sensation immédiate"

Harmonie assourdie de couleurs sans éclat

Touche sans vigueur expressive ni élan dynamique

La part de l'observation est plus grande que la part de l'imagination


LA VALLEE DE PORT MARLY  1

Durant l'hiver 1904/1905 Matisse rend visite à Chatou à Derain et Vlaminck et est impressionné par leur travail

Il est frappé par les couleurs absolument pures et surtout par "un vermillon qui était un vermillon" ce qui obligeait Vlaminck à intensifier les autres parties du tableau

L'organisation des contrastes colorés repose sur l'utilisation de deux complémentaires vert et orangé

Au grand vide du premier plan, caractéristique de Vlaminck, répond dans la moitié supérieure de la toile un paysage foisonnant et verdoyant, rythmé par l'enchevêtrement des arbres et des maisons et par le découpage des champs


SOUS-BOIS  

Le thème du sous-bois et de la forêt sera un thème de prédilection de Vlaminck

Sous-bois éclairé par le contraste des orangés, des jaunes et des bleus

Grande liberté d'exécution dans la voûte des frondaisons dont les formes sont dissoutes et approchent de l'abstraction

Toile surprenante par son irréalisme. Il ne s'agit pas d'un effet de nuit ou d'un sous-bois impressionniste mais d'une image construite dans un jeu de bleus éveillés par quelques taches de blanc et d'ocre



LES BORDS DE LA SEINE A NANTERRE  

Même s'il peint avec des taches de couleur Vlaminck conserve son intérêt pour le dessin et la forme

Il n'applique pas la couleur en couches presque transparentes. Sa brosse lourde de pâte décrit des lignes grossières et des surfaces expressives

Malgré la vivacité de la touche, cette toile est encore empreinte d'une certaine sagesse chromatique

Cette toile valut à Vlaminck sa première vente. Il la vendit 100F à un collectionneur qui souhaitait l'offrir à son gendre amateur de peinture moderne. L'acheteur avait choisi cette toile car elle lui semblait la plus loufoque du Salon




LE REMORQUEUR  

La rive est à peine esquissée

Mais Vlaminck nous fait partager sa fascination pour le fleuve

Les touches puissantes créent le mouvement du fleuve et par leur taille relativisent la dimension du remorqueur

Le ciel paraît aussi bien inconsistant par rapport à la densité des touches du fleuve




LES RAMASSEURS DE POMMES DE TERRE  

De petites silhouettes animent des paysages habituellement dénués de toute présence humaine. Elles illustrent le travail de la terre

Rapidement suggérées au moyen de quelques coups de pinceau, elles constituent au même titre que le tronc d'un arbre un élément stabilisant de la composition

La touche robuste et charpentée aux orientations multiples génère la forme et dynamise l'ensemble

Le groupe de personnages campé au centre du tableau est vigoureusement brossé de rapides touches de blanc et de bleu

Le groupe surgit d'une succession d'obliques issues de la géométrie des champs





LES REGATES A BOUGIVAL  

Vlaminck maîtrise difficilement l'expression de l'espace

Mais les touches multiformes, frénétiques, traduisent bien la participation dynamique de l'artiste au spectacle

Pour Vlaminck, l'essentiel est là : que le tableau soit l'équivalent passionné d'une sensation reçue

"Je traduisais d'instinct, sans méthode, une vérité non pas artistique mais humaine"



LA CHATAIGNERAIE A CHATOU  

Un premier plan dégagé devant un foisonnement de troncs

Deux petites silhouettes happées par le fond du tableau

La représentation du paysage n'a d'autre finalité que l'urgence d'une expression par la couleur, d'une transposition émotionnelle

"Ce que je voulais c'était l'objet lui-même avec son poids, sa densité, comme si je l'avais représenté avec la même matière dont il était formé ... J'aspirais à faire vivre ce paysage ... en rapport avec l'émotion qu'il déclenchait en moi"

Vlaminck libère le premier plan, traité au moyen de petites touches concises auxquelles succèdent les verticales des troncs d'une facture plus lisse


LA SEINE A CHATOU   

Les remous suscités à la surface de la Seine par la manoeuvre d'un remorqueur tirant une grande barge constituent le sujet essentiel, plus que le fleuve

Relégués dans le lointain, le pont, la berge et les bâtisses disparaissent derrière l'emballement des jaunes orangés de la barge

Ces jaunes orangés exaltent le foisonnement des petites touches traduisant les mouvements de l'eau et ses miroitements

La peinture de Vlaminck intègre l'apport de la génération précédente :

- virulence de la palette de Van Gogh

- recours aux aplats de Gauguin

- divisionnisme de Seurat et Signac

- exploration des volumes de Cézanne


PORTRAIT DE VLAMINCK   

Au début de 1915 Vlaminck et Derain travaillent ensemble à Chatou. Ils se portraiturent l'un l'autre

Vlaminck est plus avancé dans sa recherche esthétique que Derain

"Ce que je n'aurais pu faire dans la société qu'en jetant une bombe - ce qui m'aurait conduit à l'échafaud - j'ai tenté de la réaliser dans la peinture, en employant de pures couleurs sortant de leur tube. J'ai satisfait ainsi à ma volonté de détruire, de désobéir, afin de recréer un monde sensible, vivant et libéré"


LE CULTIVATEUR    

La silhouette du cultivateur tient un rôle structurel dans l'organisation de l'espace

Seule composante verticale, le personnage s'élève au centre d'un motif minimaliste composé de deux grands plans horizontaux formés par les champs et le ciel et animé par la seule puissance de la touche


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Né le 4 avril 1876 dans le quartier des Hallles à Paris

Père flamand, tailleur avant d'enseigner le violon et le piano

Autodidacte et personnage haut en couleur

Un barbare tendre, passionné de bicyclette, de moto et d'automobile

Coureur cycliste amateur puis professionnel (Paris-Roubaix et Bordeaux-Paris)

Ouvrier dans une fabrique de vélos

Violoniste spécialisé dans les valses lentes

Ecrivain ( une vingtaine de livres ) avant de se mettre à peindre

Marié à 18 ans et père de deux fillettes; 1,80 m pour 80 kilos : pratique l'haltérophilie et la lutte gréco-romaine

Sa vocation naît de l'exposition en 1901 de 50 tableaux de Van Gogh à la galerie Bernheim

"Ce jour là j'aimai mieux Van Gogh que mon père"

Il éprouvait un plaisir physique à étaler des couleurs

Il fut l'un des découvreurs de la statuette africaine

Apollinaire : M. de Vlaminck a un sens flamand de la joie. La peinture est pour lui une kermesse. Tout lui rit"

Passionné de vitesse il peint la réalité à partir d'un point mobile tel qu'on le perçoit à bicyclette ou au volant d'une automobile

Les premiers plans s'étendent exagérément; la ligne d'horizon se ferme

La route sera un thème fréquent de sa peinture

Il échouera à faire du Cézanne qui exprime la pérennité quasi géologique alors que la mobilité conduit son oeil

Auteur d'une vingtaine de livres

Mourut à 82 ans en 1958



VLAMINCK  AVANT 1905

SUR LE ZING

Ce n'est pas une oeuvre préfauve mais un essai violent, plus par la touche que par la couleur, d'un peintre amateur soucieux d'égaler son camarade Derain


En aucun cas le jeune Vlaminck ne se sent de vocation particulière pour la peinture. Il apprend surtout à jouer du violon auprès de son père

Pendant son service militaire à Vitré de 1897 à 1900 il est affecté à la musique

Son activité de peintre est attestée à partir de sa rencontre avec Derain en juillet 1900. Le train de Chatou ayant déraillé les deux jeunes gens font le trajet à pied

"Sans ce providentiel accident de chemin de fer, l'idée ne me serait jamais venue de faire de la peinture mon métier"

Tous deux louent à Chatou un atelier qu'ils quittent  en septembre 1901 quand Derain part au service militaire


L'ETANG DE SAINT CUCUFA  1

L'étang est saisi dans sa rondeur moirée

L'eau, les arbres et le ciel rayonnent d'une couleur encore contenue

Vlaminck est alors le plus avancé vers le fauvisme

Matisse se dégage à peine de sa période sombre et revient au pointillisme

Derain est parti fin 1901 pour trois ans au service militaire


BERGES DE LA SEINE A CHATOU  

Il écrit à Derain, fin 1904  "Ensemble nous avons repris le problème de l'expression par la couleur"

Ce tableau annonce le style fauve de Vlaminck




LE PONT DE CHATOU  

La berge et le chemin de halage sont les véritables sujets de ce tableau malgré la présence imposante de la péniche amarrée au premier plan

La berge et le chemin, orientés vers un point de fuite situé à l'extérieur du tableau concentrent sur eux l'effervescence chromatique d'une touche débridée jusqu'à l'abstraction

A partir de la fin de 1905 il atteint une unité stylistique fondée sur une écriture énergique opposant robustesse de la touche et traitement plus fluide de zones colorées cernées de noir


RESTAURANT DE LA MACHINE A   BOUGIVAL  

Vlaminck ne voyage pas. Ses ressources ne le lui permettent pas. Ses sujets sont dans sa région : Le Pecq, Bougival, Chatou, la Seine

En 1905 l'exubérance monte en puissance

L'image se reconstruit, libérée du réalisme

Les couleurs forcées, voire arbitraires, sont appliquées les unes à côté des autres avec un contraste qui les font chanter

"Je haussais les tons, je transposais dans une orchestration de couleurs pures tous les sentiments qui m'étaient perceptibles"

"J'étais un barbare tendre et plein de violence ... J'écrasais et je gâchais les outremers, les vermillons qui pourtant coûtaient très cher et que le père Jarry me vendait à crédit"


LA SEINE AU PONT DU PECQ   

En général l'activité commerciale du fleuve ne l'intéressait guère : il s'arrête plus volontiers au pittoresque d'une péniche, d'un train de remorqueurs ou à celui des voiles blanches

Ce tableau montre qu'il ne demeure pas insensible à l'agitation qui pouvait animer les petits ports de mariniers jalonnant le fleuve

Le motif du pont, habituel chez l'artiste, disparaît pour privilégier l'activité humaine autour du déchargement et du transport de marchandises

Mais c'est davantage le pittoresque des charrettes tirées par les chevaux que l'activité commerciale qui l'intéresse



LA MAISON BLANCHE  

Vlaminck a été ébloui par ce paysage découvert au cours d'une sortie en vélo

"C'est à la bicyclette que je dois mes premières sensations d'espace et de liberté ... Mes plus fortes émotions viennent de ces journées passées sur les grandes routes, sur le haut des coteaux où la vue plongeait dans la vallée, s'arrêtait sur le toit des maisons ... Et il me prit la tentation de les peindre"

Il a voulu exprimer son émotion en une mosaïque de couleurs

Dans ses premières productions fauves se côtoient :

- la division de la touche venue des néoimpressionnistes

- la touche de Van Gogh expressive et aux mouvements contradictoires

- l'aplat


LA SEINE AU PECQ    

Dans ce tableau l'essentiel des exacerbations colorées n'est pas dans le premier plan

Même si la berge sur la gauche oppose de violents contrastes de jaunes et de verts, le regard est d'abord saisi par la masse des arbres bordant le fleuve dans le lointain et qui s'élève au-delà du pont en un feu de vermillons purs

Il réalisa l'intégralité de sa production fauve dans les paysages de la vallée de la Seine à Chatou, Rueil et leurs environs, que la précarité de sa situation matérielle lui interdisait de quitter alors que tous les autres fauves se rendaient régulièrement sur les bords de la Méditerranée à la découverte de la lumière du Midi


FLEURS   

Le thème du bouquet est souvent traité par Vlaminck

La composition florale envahit en gerbe toute la surface du tableau et se mêle au fond, dépouillé de toute référence

Les fleurs stylisées apparaissent sous la forme de taches vivement colorées, soulignées d'un cerne noir

Elles sont des sources de lumière qui font vivre les tonalités plus sombres des feuillages

Vlaminck peint vite, pousse les couleurs au maximum de leur intensité, brosse ses  paysages dans une préoccupation permanente de saisir l'image telle qu'elle l'a séduit, avant que cette image ne disparaisse



LA PARTIE DE CAMPAGNE   

Le couple du dimanche assis sous les arbres se laisse envahir par le vin, la chaleur et la montée du désir parmi les tourbillons concentriques des herbes et du feuillage

Vlaminck divise la touche par vibrions frénétiques pour mieux traduire le rayonnement du soleil et le dynamisme éruptif de la végétation



VLAMINCK

PAYSAGE   

A Chatou Vlaminck expérimente le divisionnisme de Signac

Composition organisée selon un cadrage serré et frontal, scandé par les trois grandes obliques des troncs d'arbres qui deviennent les sujets principaux du tableau

La critique de l'époque y vit un total mépris du dessin


BORDS DE SEINE A CARRIERES SUR SEINE

Le fauvisme de Vlaminck s'exprime avec une liberté totale

La composition perd son caractère appliqué

Le dessin se plie aux déformations subjectives

La couleur devient audacieusement arbitraire : elle est l'âme du tableau

La matière picturale plus légère, est posée en touches souples, dynamiques, d'une grande variété

"La peinture je la voulais vivante, émotive, tendre, féroce,  naturelle comme la vie"


LE JARDINIER

L'année 1906 n'apporte aucun changement profond dans l'art de Vlaminck. Il s'efforce de dominer parfaitement son langage pour le rendre plus propre à exprimer son intériorité

Les bords de la Seine lui suffisent, il n'a pas besoin d'horizons nouveaux

A partir d'avril 1906 Vollard achète toute la production de Vlaminck ce qui le libère totalement

"J'avais une rage de recréer un monde nouveau, le monde que mes yeux croyaient, un monde pour moi seul. J'étais pauvres mais je savais la vie belle. Je n'avais d'autre exigence que de découvrir à l'aide de moyens neufs les attaches profondes qui me reliaient à la terre même. Je haussais tous les tons, je transposais dans une orchestration de couleurs pures tous les sentiments qui m'étaient perceptibles. J'étais un barbare tendre et plein de violence"

Le fauvisme de Vlaminck fondé sur l'expression des sensations trouvera une limite car les sensations ne se renouvellent pas à la demande quelle que soit la vitalité de l'artiste. On ne peut saturer les rouges, les bleus et les jaunes au-delà des possibilités chimiques"

PAYSAGE AU BOIS MORT

Vlaminck est à l'aise dans la représentation des sous-bois dans lesquels il aime introduire la figure humaine

Promeneurs souvent saisis en situation de cueillette, ces personnages solidement inscrits dans le paysage, sont, bien que rapidement brossés, davantage que de simples silhouettes car on distingue nettement leur costume et leurs gestes

Ils sont situés au centre de la composition qu'ils éclairent, pour les personnages féminins, de deux points lumineux

Cadrage serré qui renvoie au premier plan les parallèles de deux troncs d'arbres aux branchages dénudés

Le recours à l'usage du cerne noir renforce l'impression de solidité de la composition

Contraste des complémentaires des verts et des orangés-bruns


LA DANSEUSE DU RAT MORT   

Parmi les fauves Vlaminck est de ceux qui ont été le plus attirés par la figure humaine

Tendance à une sorte d'expressionnisme qu'il explique par son origine nordique

Vlaminck retrouve Derain qui a loué un atelier rue Toularque où viennent poser les danseuses d'un cabaret voisin "Le Rat mort"

Intérêt de Vlaminck pour le morcellement de la forme

Mais émiettement de la surface peinte qui nuit à la  puissance de l'expression de l'image

LES COTEAUX DE RUEIL   

Vlaminck avait été impressionné par la découverte de Van Gogh

Distorsion de l'espace qui étire le premier plan sur presque toute la surface du tableau

Touche vive et colorée avec éclat de laquelle jaillit le dessin

L'artiste veut retranscrire son émotion devant la courbe chatoyante du coteau


LA SEINE ET LE PONT DE CHATOU   

Vlaminck se place sur le bord de la berge pour peindre sur le motif ce lieu qui lui est cher

L'eau et le pont sont les sujets dominants du tableau

L'harmonie de la composition relève à la fois de l'horizontalité des lignes et de la limitation à une gamme dominante de bleus que font vibrer discrètement quelques rouges

VOILIERS SUR LA SEINE   

Le cadrage serré sur la partie du fleuve qui a retenu son attention (le voilier, la barque, le petit groupe de bâtisses) est dynamisé par l'exubérance du premier plan, animé sur la gauche d'un mouvement giratoire

La touche nerveuse des jaunes et des vermillons contraste avec les bleus du plan d'eau éclairés par la blancheur de la toile et le miroitement du ciel

La construction repose sur l'organisation de l'élément végétal : grandes herbes du premier plan, hautes frondaisons sur la gauche, horizontale des arbres sur la moitié droite


PÊCHEUR A ARGENTEUIL  

Dominée d'un léger surplomb, la composition repose sur une articulation de lignes obliques qui organisent tout autant l'espace que les champs colorés : obliques de la berge dégageant un premier plan de jaunes et de rouges; obliques noires prononcées du fleuve et du pont mêlant des tonalités de bleu et de jaune; oblique souvent utilisée du tronc d'arbre qui traverse verticalement les différents plans du tableau

Le peintre introduit sur la droite l'anecdote d'un pêcheur solidement campé et souligné d'un cerne noir

REFLETS AU SOLEIL  

"Une grande partie de ma jeunesse d'homme s'est écoulée au bord de la Seine"

L'eau est ici le sujet dominant du tableau

Une ligne d'horizon très remontée ménage un large premier plan sur l'élément fluvial traité au moyen de petites touches horizontales, brèves et denses, qui jouent des effets de l'ensoleillement

Solidité de la construction, sobrement orthogonale : horizontalité de la berge et de l'alignement des maisons, verticalité du mât du bateau sur la droite qui dynamise l'espace

Mais Vlaminck ne s'éloigne jamais totalement d'une restitution réaliste du sujet




LE PORT DE CHATOU   

Effort pour organiser et équilibrer la surface

Il donne à la couleur toute sa force d'expansion

"Je haussais les tons, je transposais dans une orchestration de couleurs pures tous les sentiments qui m'étaient perceptibles, j'étais un barbare tendre et plein de violence"



VUE DE CHATOU   

La première phase de l'année 1906 correspond chez Vlaminck à une manière plutôt pointilliste

Mais alors que le morcellement de la touche devrait favoriser les harmonies vives et éclatantes on remarque que la juxtaposition de petites touches finit par éteindre l'harmonie chromatique

L'accumulation de petites touches orientées dans tous les sens rend plus difficile la lecture de l'espace


BORD DE LA RIVIERE SUR LA SEINE Fermeté dans le rendu des volumes sensible dans le traitement  des deux arbres sur la droite

Les feuillages ont abandonné les petites touches pour se répandre en petites surfaces colorées

Équilibre entre l'ouverture ménagée par le fleuve et le blocage de la colline à l'horizon

Équilibre aussi par le recours aux tonalités dominantes de bleus et de verts sombres que vient éclairer la blancheur des nuages, de la voile et des reflets lumineux sur l'eau

Vlaminck s'éloigne du fauvisme et commence sa période cézannienne

LE PONT DE CHATOU   

A partir de 1907 Vlaminck s'éloigne du fauvisme car il craint de s'enfermer dans un procédé

"Je souffrais de ne pouvoir frapper plus fort, d'être arrivé au maximum d'intensité, limité que je demeurais par le bleu et le rouge du marchand de couleurs"

Suite à la rétrospective Cézanne au Grand Palais en 1907 les jeunes artistes s'engagent dans une voie nouvelle

Rigueur dans l'ordonnancement du tableau

La couleur pure, directement sortie du tube est abandonnée

Cette vue du port de Chatou répond à une volonté de synthèse de la couleur réduite à une harmonie de bleus et de verts et à une préoccupation de simplification des formes



LES ARBRES ROUGES   

Ce paysage, fauve par la violence de la palette et l'arbitraire des couleurs, annonce une organisation cézannienne de la construction vers laquelle Vlaminck va se tourner à partir de 1907

Les formes se simplifient

Les différentes composantes du paysage s'élaborent en volumes nettement délimités par un cerne noir

La profondeur est suggérée par une ouverture dans la ligne frontale du rideau d'arbres et par un enchevêtrement de plans successifs qui conduisent au groupe de bâtisses, de l'autre côté du fleuve

Ce recours à une barrière visuelle au premier plan sera repris de nombreuses fois dans les années futures

LES ECLUSES A BOUGIVAL   

Voie d'eau bordée d'une rangée d'arbres

Parallèles obliques des berges scandées par les verticales des arbres

Équilibre créé par le grand vide du premier plan qui installe un champ de profondeur et le foisonnement coloré du sujet représenté

Couleurs réalistes pour les trois grands plans horizontaux (berge, canal, ciel) et arbitraires pour les verticales des troncs qui se confondent vers le point de fuite avec les toits des maisons




LES BAIGNEUSES  

Vlaminck a été un des premiers dont l'attention a été attirée par des statuettes nègres

Il se sentait en sympathie avec cet art

Il y voyait un art primitif, c'est à dire un art sans transition

Les visages schématisés des deux femmes de face peuvent résulter d'une adaptation de masque nègre

Il emprunte à l'art nègre la simplification des formes, simplification qui domine l'ensemble de la composition

Dessin tout en courbes et en arabesques



NATURE MORTE   

"Je suis né à Paris dans le quartier des Halles et j'ai été élevé dans le bruit et le tintamarre des voitures de maraîchers et l'odeur des choux, des oranges ..."

Il choisit de représenter les objets les plus triviaux, la vaisselle la plus ordinaire, les fruits de saison les plus communs

On ne trouve dans ses natures mortes ni tissus imprimés d'arabesques luxuriantes ni poteries exotiques

NATURE MORTE   

Il aime peindre les compotiers de vulgaire faïence et les cafetières émaillées, tous objets temporels qu'on trouve depuis toujours dans les plus simples intérieurs

Il aime à fixer sur ses toiles "les intenses expressions des objets"

En 1907 Vlaminck accorde une place prépondérante aux bleus comme aux blancs

Posée en taches et non plus en virgules tourbillonnantes la couleur assied davantage les objets dans des compositions qui prennent un aspect plus monumental

Un équilibre se dessine entre la violence de l'intensité expressive et la composition solidement calée


NATURE  MORTE  Les natures mortes de Vlaminck sont influencées par Van Gogh

Matisse raconte après l'exposition Van Gogh chez Bernheim "Je vis Derain accompagné d'un garçon d'allure gigantesque qui d'une voix autoritaire criait son enthousiasme. Il disait "Tu vois, il faut peindre avec des cobalts purs"

NATURE MORTE AUX AMANDES  

L'espace s'organise sur un schéma géométrique complexe

En fond deux rectangles décalés (une nappe bordée de rouge, posée sur une table également roug)

Vers le haut sont arrangés symétriquement, à gauche un bol, à droite une cafetière bleue, flanquant un grand compotier rempli de fruits

En bas les couvercles (couteau, fourchette, cuillère) sont posés de façon à dessiner un triangle dont la pointe est placée au centre du bord inférieur de la toile

Ce triangle se déploie vers le compotier d'une part et d'autre part vers les amandes roses disposées en forme de trèfles

Les formes arrondies (bol, compotier) et les lignes droites se répartissent harmonieusement dans l'espace de la toile et donnent une  impression de plénitude

LA ROUTE   

L'empâtement du ciel, des blés, de la route dans un mouvement agité rappelle l'admiration de Vlaminck pour Van Gogh

La palette ne se charge que des couleurs pures du prisme

L'émotion naît du choc brutal de leurs contrastes

"Ce que je n'aurais pu faire dans la société qu'en jetant une bombe ... j'ai tenté de le réaliser dans l'art, dans la peinture.

J'ai satisfait ainsi à ma volonté de détruire, de désobéir, afin de recréer un monde sensible, vivant et libéré"

VLAMINCK EN 1905

VLAMINCK  EN  1906


VLAMINCK  EN 1907


VLAMINCK

MATISSE

MARQUET

DERAIN

FRIESZ

BRAQUE

DUFY

VLAMINCK

MATISSE

MARQUET

DERAIN

FRIESZ

BRAQUE

DUFY

VAN DONGEN

VAN DONGEN