LE PONT SAINT MICHEL
Le fauvisme n'éclatera pas un matin par miracle. Il est le résultat d'une lente évolution
Marquet dès 1899 se passionne pour la simplification et la couleur même si la couleur reste encore réaliste
Pour Marquet la couleur est une possibilité d'harmonies très délicates
NOTRE DAME
Ce qui frappe dans ce tableau c'est l'écriture synthétique
Marquet n'entend exprimer que l'essentiel. Le tableau résulte d'une perception globale, d'où des formes abrégées dans leur dessin, leur volume et leurs couleurs
Marquet veut donner l'essence de l'émotion née du spectacle offert à ses sens : le lever du soleil sur le quai de la Seine
La lumière est active : elle modifie les volumes, précis au premier plan, estompés dans le lointain
RUE MONGE
On peut considérer ce tableau comme pré-
MAISONS A SAINT TROPEZ
L'art de Marquet est sobre et avec ce détail architectural il réduit son art au maximum de sobriété
Il reste également réaliste avec les couleurs et les ombres
CHAMP DE COQUELICOTS
Marquet est réveillé par la couleur à la vue des paysages du Midi
Il simplifie, construit, schématise, mais exalte la lumière par la couleur
Les deux tiers du tableau sont occupés par ce champ de coquelicots, taches rouges posées rapidement
PORT DE LA PONCHE
Tableau fauve par le fort contraste des couleurs
Rôle majeur des complémentaires bleu et orange
Forte lumière qui écrase tout
Larges touches de couleur
C'est la couleur qui dessine la plage, les maisons et l'horizon
LE QUAI DU LOUVRE
La peinture de Marquet est tout en nuances : il peint Paris en camaïeu de gris
Marquet adopte rarement la manière fauve de créer l'espace pictural par contrastes de couleurs vives
Il préfère l'alternance de plans de couleurs soutenues et de plans clairs
Le nuancement et la modulation des plages colorées créent une perspective aérienne
QUAI DU LOUVRE
Palette moins éclatante que pour les oeuvres de Saint Tropez
Marquet traduit une autre réalité que la réalité méridionale
La lumière n'est pas la même et Marquet est le fauve chez qui l'image-
Marquet peint des constructions solidement architecturées
Il réalise des vues panoramiques depuis une hauteur en des nuances de gris colorés et délicats
Le fauvisme ne peut se définir par une violence de couleur seulement mais par le lyrisme coloré
Le groupe est composé de fortes individualités qui n'ont jamais songé à unifier leur travail par l'édification de règles
LA PLAGE DE FECAMP
Formes sommaires dessinées par de longs traits
Facture dépouillée et écriture elliptique
La plage est une zone d'étendue froide accentuée par les rouges du drapeau et des visages des deux marins assis sur le parapet
Caractère spontané d'une esquisse
LE PONT NEUF
Le fauvisme de Marquet s'exprime par des formes résumées, des traits appuyés favorisant le passage d'un plan à l'autre, des tons vifs, contrastés
Matière picturale mince et fluide, comme aquarellée
Cette technique donne à l'oeuvre un caractère de spontanéité qu'accentue un dessin sommaire
Grande zone froide accentuée par un ocre et un rouge
Marquet établit toujours un contraste vif entre la lumière et l'ombre
LA FETE NATIONALE AU HAVRE
Marquet s'appuie sur les guirlandes colorées des fanions, les verticales des hampes des drapeaux et les diagonales du bassin fortement soulignées par un cerne noir pour architecturer l'image
L'image est stable malgré la variété des éléments qui animent la composition
Marquet ne se résout pas à construire l'espace par plans de couleurs pures dissonantes : il alterne des plans de couleur claire (blanc ou ocre) et des plans de couleur intense
Marquet a le souci d'être clair
LE 14 JUILLET AU HAVRE
Marquet utilise les motifs naturellement colorés des drapeaux pour affirmer la plasticité de l'espace
Mais chez Marquet, comparé à Dufy, les drapeaux sont d'un chromatisme plus assourdi et laissent s'échapper les perspectives
Emploi abondant du vermillon ce qui est rare chez lui
Rouge particulièrement vif du drapeau anglais sans doute inventé
Marquet admet difficilement qu'une couleur pure puisse être en soi l'équivalent de la lumière
C'est pourquoi il fait intervenir des touches de blanc ou de bleu froid pour introduire dans le tableau la lumière et l'ombre
NU
Marquet peint rarement des nus. Il préfère des paysages tranquilles, sereins, même par temps gris
Ce nu n'a rien d'agressif comme ceux de Vlaminck ou de Van Dongen. Il dégage une sensualité calme
Le calme est la nature du peintre
VUE D'AGAY
Oeuvre qui peut être considérée comme fauviste car :
-
-
Marquet exprime le choc qu'il ressent au contact de la nature méridionale mais ce choc n'a rien de brutal; il est la synthèse des sensations ressenties durant une certaine durée
Matisse parlera de "condensation des sensations"
La touche ne présente pas le caractère désordonné qu'on rencontre chez les autres fauves; la matière est posée avec réflexion parce que au service d'une sensation maîtrisée
Le premier plan et l'arrière plan se répondent par delà l'étendue de la mer dont le bleu sert de trait d'union
Les lignes interviennent moins que le contraste des teintes froides et des teintes chaudes
PASSERELLE SAINTE ADRESSE
Marquet utilise l'effet du contre jour et accentue le découpage synthétique des silhouettes sur la jetée de bois
L'éclat de la couleur contraste avec la géométrie du noir de la jetée
Il est né le 26 mars 1875 à Bordeaux
Fils d'un très modeste employé des chemins de fer
Ses camarades de classe se moquaient de sa claudication
Sa mère vend une maison et un terrain pour acheter un magasin de broderie à Paris pour financer ses études à l'Ecole des Arts décoratifs où il entre à l'âge de 15 ans
Il se lie avec Matisse dont il sera l'ami jusqu'à sa mort et qui le défendait contre ses camarades
Il suit avec Matisse les cours de Gustave Moreau
Marquet est parmi les fauves celui qui a le mieux aimé la ville
(flottement des drapeaux le 14 juillet)
Intéressé par le thème moderne des affiches qui commençaient à être placardées sur les murs des villes et transformaient le paysage urbain
Marquet était un fauve qui faisait patte de velours : sa gamme colorée est faite de tons sourds et austères
L'eau présente dans son oeuvre n'est pas un miroir aux reflets changeant comme chez les impressionnistes
Il peignit Paris et souvent de sa fenêtre du fait de sa claudication. Ce point de vue élevé fait sauter le cadrage traditionnel de l'espace
Mourut en 1947 à l'âge de 72 ans
MARQUET AVANT 1905
LE NU FAUVE
On a appelé "Nu fauve" ce tableau parce que les couleurs y sont assez vives, posées presque pures sur la toile
Mais la conception de la lumière est naturaliste et le rendu de l'espace et du modelé est traditionnel
Ce nu ne relève pas non plus du divisionnisme.
Simplement Marquet dispose quelques touches pointillées dans le fond de sa toile pour donner plus de vivacité aux couleurs
LE SERGENT DE LA COLONIALE
Marquet avait beaucoup d'admiration pour Manet
Ce tableau peut être rapproché du "Fifre" de Manet. Comme Manet il détache la figure sur un fond clair, telle une silhouette, et il pose la couleur en touches plates
Mais alors que Manet crée un espace immatériel, Marquet adopte un parti tout traditionnel : il pose solidement son modèle sur le sol, ferme l'espace derrière lui et souligne énergiquement la jonction du plan horizontal avec le plan vertical
MATISSE PEIGNANT DANS L'ATELIER DE MANGUIN
Marquet refuse la dislocation de l'espace traditionnel
Il dispose ses plans avec une rigueur rationaliste et se garde de pointiller avec excès afin d'éviter toute confusion dans l'espace pictural
Il dessine le nu au moyen de cernes très nets qui aident à le situer au premier plan
Malgré les tons forcés l'oeuvre n'a pas un caractère particulièrement fauve car tous les plans ne se rencontrent pas à la surface de la toile
MARQUET EN 1905
LE PORT DE SAINT TROPEZ
Marquet est frappé par la découverte de la nature méditerranéenne
Il simplifie, abrège, accentue et surtout fait de la couleur l'équivalent de la lumière et de l'espace
Il s'exprime comme un fauve tout en gardant raison comme prouve le rythme géométrique de la composition, le jeu cadencé des lignes appuyées et le système chromatique qui écarte les tons violents
MARQUET EN 1906
LE PORT DE FECAMP
Marquet exprime sa nature profonde : une simplification extrême, une certaine rigidité et des contrastes forts pour évoquer l'ombre et la lumière
Longs traits de couleur dessinant les formes abrégées
Tons arbitraires donnant presque à eux seuls l'équivalent de l'espace
LA PLAGE DE SAINTE ADRESSE
Marquet travaille avec Dufy
La vitalité, l'énergie de Dufy est communicative
Marquet se laisse aller à quelques audaces dans le traitement et dans la coloration
La passerelle de la plage structure le tableau
PROMENADE SUR LA JETEE A SAINTE ADRESSE
L'été 1906 Marquet peint avec Dufy en Normandie
Souvent les mêmes sujets et le mêmes cadrages
Dans ce tableau on note la simplification de Marquet, sa solidité presque minérale, son graphisme précis, sa construction
Il a besoin de lumière car il ne croit pas que la couleur soit lumière en soi
QUAI DU LOUVRE EN HIVER
Formes simplifiées, traits appuyés
Ombres noyées dans la brume
Lumière plate
LE CARNAVAL A FECAMP
Retrouvant le ciel normand après son voyage dans le Midi, Marquet reprend au début de 1906 sa palette très sobre
Il aime les tableaux structurés
Celui-
En général Marquet aime placer des silhouettes en mouvement; ici, elles sont arrêtées et semblent fichées en terre
C'est leur réunion qui crée le mouvement
LA SEINE AU PONT NEUF EFFET DE BROUILLARD
Le point de vue plongeant tire parti de la diagonale du port où quelques notations rapides suggèrent la présence de passants
PARIS EN HIVER, QUAI BOURBON
Marquet s'écarte de la violence colorée du fauvisme tout en maintenant une construction simplifiée de l'espace
Il affirme son originalité par des variations de noir, de gris et de blanc
Le dessin devient de plus en plus elliptique
MARQUET EN 1907
MARQUET