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BORDS DE RIVIERE A CHATOU  

La vision de l'artiste semble naturaliste mais le tableau s'efforce non de représenter la réalité mais d'en créer une équivalence :

- organisation réfléchie de la surface

- dessin de l'arbre cassé avec sa branche exagérément longue et exagérément rectiligne

- éclat égal des verts parce que non soumis à la lumière naturelle



LA SEINE A CHATOU  

Ce tableau n'est pas naturaliste : il propose une équivalence de la réalité

Les arabesques des branches aux multiples couleurs occultent la vue du village ce qui fait de l'arbre de gauche le personnage principal du tableau


BARQUES A CHATOU  

Les toiles de Derain de fin 1904 à Chatou révèlent un refus définitif du naturalisme

Il travaille la structure de son image et utilise pour plus d'irréalisme des perspectives plongeantes qu'il a vues chez van Gogh

Les couleurs sont en aplats sans modulation, effet qu'il amplifiera dans les mois suivants


LA SEINE AU PECQ  

Ce tableau reprend le thème des Alyscamps de van Gogh : trois personnages s'échelonnent dans une allée bordée d'arbres

Composition construite selon la perspective plongeante des estampes japonaises

Le dessin s'organise à partir des deux parallèles du fleuve et de la route que rompent les verticales appuyées des arbres dont la hauteur décroissante donne une rigidité pleine de naïveté à la scène

Accord dynamique entre le grand vide du premier plan remonté au maximum ( à la manière de Vlaminck ) et le placement régulier des couples personnage/arbre

La gamme de bruns et de rouges orangés donne à ce tableau la simplicité d'un hiver frileux


PAYSAGE D'ILE DE FRANCE

De retour du service militaire en septembre 1904 Derain refuse d'être astreint au rendu "de l'effet du moment de la nature"

Toile vide de personnages

La géométrie des champs cultivés est un prétexte à un agencement pictural de surfaces colorées dans des dominantes de rouge et de vert

Les signes végétaux sont rapidement calligraphiés




NATURE MORTE

Face à face direct avec les objets

Composition centrée sur un pot violemment coloré en jaune

Traitement en aplats

Les accords donnent à la toile un caractère monumental

Tracé hâtif de la table et des plis de la nappe ailleurs qu'ailleurs le dessin soutient d'un cerne chaque élément



AUTOPORTRAIT A LA CASQUETTE  

Face à face songeur de Derain avec lui-même

Il s'interroge sur le moyen d'expression le plus apte à surmonter le conflit du dessin et de la couleur

"En somme on a jusqu'ici divisé le ton pour aviver séparément  les teintes, ce n'est pas là je crois la vérité"

Il veut faire "de la couleur une nouvelle matière"

Il rejoint Matisse à Collioure début juillet et découvre "... des voiles blanches, des barques multicolores" et surtout les lumières méditerranéennes, "très fortes, les ombres très claires ... tout un monde de clarté et de luminosité"




BUSTE DE FEMME  

Ce portrait est une image pour elle-même et non plus une image de représentation

L'idée de beauté classique s'y trouve bousculée au nom de l'expression plastique pure

PORTRAIT DE VLAMINCK    

Plan rapproché et frontalité d'un face à face écartant tout détail extérieur

Les teintes d'orangé, de jaune et de rose s'opposent aux tonalités sombres des vêtements et du chapeau

L'image exprime l'autorité de Vlaminck, son regard direct, sa moustache et son peu de cheveux



COLLIOURE  

Matisse et Derain étaient très liés. De tous les amis de Matisse, Derain était le préféré de Madame Matisse

Matisse fit le voyage à Chatou pour convaincre les parents de Derain de laisser partir leur fils à Collioure (Derain avait 25 ans en 1905)

Derain est frappé par la lumière du pays " une lumière blonde, dorée, qui supprime les ombres "

En cet été 1905 Derain s'enflamme pour le paysage

La manière de cette aquarelle est entre néoimpressionnisme et fauvisme

Derain détourne les techniques néoimpressionnistes avec une grande économie de moyens



LE PORT DE COLLIOURE  

Ce tableau débute la série des paysages maritimes construits par les mâts qui rejoignent dans leur verticalité la tour de l'église et la montagne, au-delà de la mer

La petite silhouette des mousses au premier plan et les bateaux régulièrement rangés sur le sable sont des taches lumineuses qui animent la toile

Une épaisse ligne noir bouche l'horizon et dessine le sommet de la montagne

LE FAUBOURG DE COLLIOURE  

Sous l'influence de la découverte des toiles de Gauguin, Derain se libère du divisionnisme

Il substitue la technique de l'aplat à celle du morcellement du ton

Relations de couleurs, de bleu et de vert, d'ocre et d'orangé

Les plans horizontaux sont scandés par les mâts verticaux des voiliers qui viennent se heurter à la masse du château

L'arrière-plan est limité par les maisons du faubourg et ses montagnes

La mer est emprisonnée sans perspective de ciel


PAYSAGE, LA PLUIE DE CHATOU  

Paysage d'hiver vide dont le cadrage en surplomb laisse aux éléments  naturels le premier rôle

La diagonale d'un chemin bordé par des arbres occupe la majeur partie du tableau

Oppositions de bruns sur le bleu du fleuve

Les branches décharnées créent un écran végétal en dessinant des sinuosités qui rompent la géométrie des polygones

La pluie fait fondre la neige au premier plan et les touches blanches répondent au ciel qui s'éclaircit


PAYSAGE DE NEIGE A CHATOU

Fraîcheur des notations colorées

Intensité des rouges

Légèreté des arabesques des arbres


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Né le 17 juin 1880 à Chatou, de 11 ans plus jeune que Matisse

Son père tenait un commerce et rêvait de l'Ecole Polytechnique pour son fils

Etudes au collège Chaptal mais il n'avait de goût que pour la peinture et les sports

En 1900 à Chatou il fit la connaissance de Maurice de Vlaminck, musicien et coureur cycliste, qui allait devenir peintre

Il rencontra Matisse et lui demanda de convaincre ses parents de le laisser s'adonner à la peinture

Touche puissante et dessin large et assuré

Il comparait la couleur à de la dynamite qu'on devrait projeter sur la toile à pleins tubes

Il s'efforce de contenir l'exubérance de tons ardents par des compositions très construites

Il passait de longues journées au Louvre et était passionné par les primitifs

Il n'avait pas l'esprit de synthèse de Matisse et même aux heures les plus révolutionnaires du fauvisme il ne put se défaire de son goût pour la composition

En 1908 il se rapproche du cubisme et vers 1925 il préconise le retour à l'ordre pour renouer avec la tradition

En 1904-1905 il peignit à Chatou avec Vlaminck

En juillet 1905 il suivit Matisse à Collioure

Il séjourna à Londres en novembre 1905 et en février 1906

"Je déteste l'esprit anglais, triste, hypocrite et gouailleur; tout et mort ici" mais il est séduit par la Tamise, ses quais, ses ponts et l'activité fluviale

Meurt en septembre 1954 (74 ans) des suites d'un accident


DERAIN  AVANT 1905

PAYSAGE DE JEUNESSE

Derain a passé trois ans de 1901 à 1904 au service militaire où le dessin est sa grande préoccupation "Je voudrais étudier des dessins de gosses. La vérité y est sans doute"

Il est le plus jeune des peintres fauves; Matisse est de onze ans son aîné

Derain et Vlaminck devenus camarades en 1900 (accident de train) louent un atelier à Chatou au retour de Derain du service militaire

Aucune trace d'impressionnisme dans les premières oeuvres de Derain

Pour lui le but du peintre est de substituer la vision intérieure à la vision du monde sensible en même temps qu'une lumière picturale à la lumière réelle


"L'école buissonnière était quotidienne et absolue. Mes journées se passaient au Louvre, parfois à la campagne où entre deux parties de vélo ou de canot on travaillait allègrement le paysage"

Recherche d'équilibre entre les différents éléments: fleuve, ciel, route sinueuse

Les effets lumineux s'ouvrent avec amplitude sur le lointain

La variété des bleus harmonise l'ensemble de la composition


LA RIVIERE  

Habileté dans l'agencement des surfaces peintes : aplats, virgules, traits serrés ou arabesques pleines de fantaisie

Présentation frontale avec un écran végétal au premier plan

Le mouvement tourmenté des branches (Van Gogh) donne du dynamisme


LE VIEIL ARBRE  

Ce tableau reprend la partie gauche de la Seine à Chatou

La réalité est si transposée que ce tableau est déjà une oeuvre fauve bien que les couleurs soient un peu sourdes

Derain cherche à créer un nouvel espace plastique fondé non sur la lumière constituant la réalité mais sur la couleur imaginée par l'artiste


LE PONT DU PECQ  

Eclat de la lumière et accentuation des ombres

Total mépris du naturalisme : Derain substitue à l'imitation extérieure une transposition expressive du dessin et de la couleur

Il s'inspire de van Gogh et donne du dynamisme à la surface du tableau

Il crée l'espace avec des lignes courbes et des verticales

Il adopte la perspective irréaliste de Cézanne : plongeante pour les premiers plans et ascendante pour les arrière-plans



BOUGIVAL    

Volonté de transposer la réalité, de substituer une interprétation lyrique à la vision naturaliste du monde sensible

Il n'a pas encore totalement éliminé un certain illusionnisme spatial

LE PHARE DE COLLIOURE    

La touche vient renforcer la matérialité de l'objet présenté : la touche en mosaïque évoque au plus près le grand appareil de moellons qui constitue la construction du phare

Le grain épais de la toile constitue la voile du bateau à l'extrême droite, traitée en réserve

Mais Derain doute de lui "Cette couleur m'a foutu dedans. Je me suis laissé aller à la couleur pour la couleur. J'ai perdu mes anciennes qualités ..."

Les trente toiles de Derain à Collioure racontent sa lutte pour s'extraire du divisionnisme

Ses toiles de Collioure constituent l'ensemble le plus significatif de la peinture fauve


BATEAUX DANS LE PORT DE COLLIOURE        

Ce tableau se caractérise par :

- la construction équilibrée de l'image

- la limitation à quelques couleurs, bleu, jaune, rouge, vert

- l'absence d'ombres

- le mélange de deux techniques : aplats et touches en mosaïques laissent paraître la toile blanche pour des effets de vibrations lumineuses de l'eau et du ciel


PECHEURS A COLLIOURE   

Ce tableau formerait un paysage tout à fait abstrait s'il n'était soutenu par des lignes noires

Les pêcheurs unissent leurs forces pour remonter les filets, les uns derrière les autres dans une perspective montante

Leur costume est bicolore

D'autres, assis ou debout, regardent ceux qui travaillent

LE SECHAGE DES VOILES    

Une des premières oeuvres peintes par Derain à Collioure

Il s'efforce de ramasser en une vue relativement limitée la synthèse de toutes les émotions nouvelles qu'il éprouve

Il associe des aplats colorés à des surfaces morcelées

Ce qui est nouveau dans sa manière c'est l'interprétation de la lumière avec l'élimination totale de l'ombre et l'utilisation du blanc de la toile chargé de traduire l'éblouissement du plein midi

Derain laisse éclater l'éblouissement du soleil au moment où il est le plus haut

Le blanc se mêle aux reflets de la mer

Lignes arabesques  bleues pour séparer la mer de la terre ou rectilignes pour séparer, à droite, la tour de la montagne


VUE DE COLLIOURE   

Les aplats de couleur scandent les espaces

L'intensité lumineuse justifie les tons purs

La mer oscille entre un bleu uni et des mosaïques bleues rehaussées de mosaïques noires

De vigoureuses lignes noires limitent les faîtages et les dénivellations des montagnes


LE PORT DE COLLIOURE     LE CHEVAL BLANC

Le peintre utilise le blanc de la toile laissé en réserve pur suggérer d'un trait sinueux de couleur la croupe et les flancs d'un cheval ou l'éblouissement du soleil sur la mer


DERAIN

DERAIN  EN  1905


MONTAGNES A COLLIOURE  

Paysage parfaitement ordonné

Les troncs des arbres sont d'un bleu-rouge invariable

La route mauve traverse le tableau dans toute sa longueur

Les petites touches bleu-vert du feuillage sont disposées de manière rayonnante

Les montagnes dans la partie supérieure s'organisent en quelques larges aplats cernés

Paysage synthétique évoquant la Provence de Van Gogh



BATEAUX A COLLIOURE  

La couleur grège domine sur la plage pour rendre l'opacité du sable où elle fixe les mosaïques de jaune, de bleu et de rouge

Des aplats de couleur dessinent les petits personnages

Sur la mer la voile grège intensifie le mouvement des eaux créé par la lumière ou les différences de profondeur des fonds marins


PAYSAGE DE COLLIOURE   

Mise en page simplifiée et frontale

Derain insiste sur le premier plan et la végétation

Il joue sur les tonalités de jaune et d'orangé et insiste sur la forme particulière des grandes feuilles d'arbre peintes dans des verts très doux

Il est rare de voir le ciel dans des paysages de Derain à Collioure

Les plantes absorbent tout le paysage de leur teinte chamarrée

Sur la gauche une femme marche et cette forme verticale sur un chemin clair entraîne le regard vers une ouverture de lumière, atténuant le blocage de l'horizon

Cette paysanne donne échelle et présence humaine à la composition

VUE DE COLLIOURE   

Les touches en hachures créent le relief du premier plan selon leur orientation

Le village semble naître d'une prolongation du relief du premier plan

Les toits des maisons du village sont suggérés par des touches approximatives

Influence de Cézanne car l'aplat bleu de la mer tranche dans le vif du tableau


LE PONT DE CHARING CROSS    

Derain a choisi Londres pour y  travailler, sans doute sur la suggestion de Vollard (son marchand depuis le début de 1905) qui espère pour sa galerie un succès comparable à celui remporté par la Galerie Durand-Ruel en 1904 avec les vues de la Tamise de Claude Monet

En effet il s'oppose à Monet

Il n'y a rien d'impressionniste dans sa production londonnienne

Toute vision naturaliste est abolie chez lui

Cette toile sera reprise par "Effet de soleil sur la Tamise" qui en est une réplique abstraite


PORT DE PECHE A COLLIOURE    

Couleurs violentes

Dialogue entre l'orangé et le rouge d'une part et le bleu et le vert d'autre part

On sent le vent qui donne en plein dans les deux voiles des bateaux qui quittent le port

Au milieu le vent étale la voile descendue du mât

Les figures sur le quai sont schématisées mais animées

Grands aplats de couleur sur le quai et les édifices mais coups de brosse rageurs sur la mer agitée par le vent


DERAIN  EN  1906


BIG-BEN   

En arrivant à Londres début mars il écrit à Vlaminck "Le but que nous nous proposons c'est le bonheur, un bonheur que nous devons créer. Il y a une forme concrète du bonheur : c'est le calme, la certitude"

D'instinct il recourt de nouveau au procédé pointilliste qu'il avait utilisé à Collioure et dont il avait alors essayé de se débarrasser

Les arches du pont et les voiles déployées mettent en valeur l'harmonie d'ensemble

Lumineux soleil dont les reflets embrasent littéralement le fleuve

Pureté, contraste et dégradé pour donner un surcroît d'énergie lumineuse à la matière jusqu'à la dissolution des monuments et du fleuve en féeries colorées


EFFET DE SOLEIL SUR LA TAMISE  

Le tableau naît d'une vision de l'artiste plus qu'il ne réfère à la réalité

Les formes ne sont pas dépendantes de l'action dissolvante de la lumière mais doivent au contraire leur existence à une volonté d'ordonnancement chromatique liée à un acte de création poètique

Fauvisme accentué dans le sens de l'irréalisme et de l'abstraction

Réplique abstraite du Pont de Charing Cross

Derain supprime le pont et la vue de Londres pour ne donner qu'une composition chromatique sans guère de référence à la réalité


LE PONT DE WESTMINSTER  

Derain à Londres évolue : "Je ne vois d'avenir que dans la composition ... Je crois que le problème est de grouper les formes dans la lumière et de les harmoniser concurremment à la matière dont on dispose"

Dans ce tableau les formes se découpent avec autorité sous l'effet de forts contrastes

A part la surface de l'eau où le morcellement de la touche suggère un lumineux papillotement, la couleur est répartie par nappes enfermées dans des sertis puissants où les courbes  largement déployées s'opposent aux verticales fortement soulignées

Grands aplats, des cernes, des arabesques comme chez Gauguin

Les personnages sont plus grands que les voitures

Les voitures menacent de tomber dans le virage

La route est vert-gazon


WESTMINSTER    

Toile peinte sur place lors du premier séjour de Derain à Londres du 6 au 17 mars

Le peintre revient à la technique divisionniste pour donner le maximum d'intensité lumineuse

Il délaisse l'aplat de couleur

Touches irrégulières de complémentaires (vert et jaune orangé de la Tamise, bleu et vert de la Tour et du Parlement)

Ensoleillement traduit par un effet lumineux totalement irréaliste

Il ne cherche pas à créer une vision grâce au mélange optique des couleurs (orthodoxie divisionniste) mais grâce à la variété des touches colorées sur une surface picturale homogénéisée


LE PORT DE LONDRES  

La Tamise n'est qu'une immense route lumineuse jaune, rouge et rose

Les édifices sur les berges sont informes

La vie est donnée par les péniches et les remorqueurs

Peu de ciel. Le fleuve de lumière absorbe tout le tableau



LONDON BRIDGE    5731

A par la surface de l'eau où le morcellement de la touche suggère un lumineux papillotement, la couleur est répartie par nappes enfermées par des traits puissants

Les courbes largement déployées s'opposent aux verticales soulignées avec force



LE PONT DE CHARING CROSS    

Derain associe toutes les techniques d'utilisation de la couleur pure

L'eau est en partie traitée à teinte plate (rouge à gauche) et en partie divisée par de petites touches (à droite)

Cette dernière est à nouveau partagée en deux zones de couleurs complémentaires (orangé-bleu) d'égale intensité

Un cerne ondoyant sépare les deux grandes parties du tableau



LES REMORQUEURS

Rapports de couleurs audacieux où de larges aplats se juxtaposent à des zones de couleurs fragmentées


LA CATHEDRALE SAINT PAUL VUE DE LA  TAMISE   

Fougue colorée, irréaliste, jointe à une lumière totalement arbitraire

Une ville visionnaire apparaît qui est éclairée par des feux d'artifice

Comme la Tour de Pise, la cathédrale se penche

Spectacle où l'eau et le ciel virent au jaune

Vive opposition des couleurs chaudes du ciel et du fleuve et des couleurs froides des édifices et des barques bleus



ENTREE DU PORT   

Le peintre utilise au maximum le fond préparé de la toile sur lequel il laisse glisser quelques lignes obliques

Des notations colorées du paysage restituent la topographie générale du petit port de l'Estaque

Fraîcheur du geste préservée dans les vibrations du traitement coloré des barques

La tension entre le plein et le vide donne à ce petit port une tonalité différente de celle peinte le même été du port de Collioure saturé de couleurs


LA JETTE A L'ESTAQUE   

Derain structure sa toile par les lignes de la jetée qui avancent vers le lointain

Il exprime sa fantaisie dans les points de couleur, les arabesques, les masses incertaines suggérant les barques à quai

Spontanéité dans l'animation des surfaces



ARBRES, L'ESTAQUE   

A L'Estaque Derain vit une expérience profonde : il veut une peinture libre de toute contrainte, hors de tout lien, de tout temps, de toute réalité

Ses vues reposent sur des architectures dynamisées par des troncs multicolores

La toile grège est utilisée pour la terre et pour l'air, comme une transparence qui exalte la couleur automne



LA DANSE  

En 1906 Derain a fait le projet d'un grand tableau, La Danse, et il dessine de nombreux danseurs, sculpte sur bois des fresques de danses, à la manière de Gauguin

Sans doute influencé par Le Bonheur de Vivre de Matisse il peint des aquarelles de danses bacchiques d'un âge d'or

C'est l'opposé du lyrisme coloré de Londres

Ici les couleurs sont limitées à trois ou quatre

La figure humaine et son mouvement deviennent le sujet

Vision purement imaginaire, légèreté d'un rêve primitif

"Le grand tort de tous les peintres, c'est d'avoir voulu rendre l'effet du moment de la nature et de ne pas avoir pensé qu'un simple assemblage lumineux met l'esprit dans un même état qu'un paysage vu"


FEMMES AU BAIN  

En 1906 Derain peint de nombreuses aquarelles, de figures et de nus, dans des paysages d'une délicatesse et d'une simplification extrêmes

Il est influencé par le travail de Cézanne

Pour lui le fauvisme se termine

MARINE   

Derain évolue et éprouve le désir de construction poussé jusqu'au schéma géométrique

Mais il lui arrive sur les bords de la Méditerranée d'oublier ce dessin de rigueur pour s'abandonner à des images émaillées dont il accentue à plaisir la vibration

PAYSAGE A CASSIS

Derain se détache de la réalité dont il donne une interprétation très arbitraire

Il simplifie les formes conçues comme des surfaces absolument plates et cernées d'un trait extrêmement épais

La palette est réduite : un bleu sombre et du vert pour les arbres, de l'ocre pour le sol et un bleu atténué pour le ciel

Couleurs sans chaleur, posées dans le respect absolu des surfaces définies par un contour préalable

Austérité, monumentalité des formes stylisées, tendance à l'abstraction sont les signes d'une transformation de son art


LES BAIGNEUSES   

En 1907 baisse de la production de Derain qui ne retrouvera pas l'élan créateur qui avait donné naissance aux admirables paysages de Collioure et de Londres

Dans ce tableau Derain  n'utilise pas le système fauve : volume, lumière et espace ne naissent pas du rapport des couleurs

Forte présence du bleu

Trait appuyé

Rythme rigide

Sur le fond bleu se détachent des figures traitées en ocre. Le vert donne l'ombre et l'ocre clair la lumière.

Faible éclairage de sous-bois

Cerne nettement marqué

Influence par la statuaire nègre il veut exprimer la lumière par des rapports de volumes

Emprunts à la statuaire africaine :

- géométrisation synthétique des formes

- masque pour le visage de la baigneuse au premier plan

- traitement cylindrique des doigts de la baigneuse du premier plan

Derain a peut-être vu dans l'atelier de Picasso des études préparatoires des "Demoiselles d'Avignon"

LE PONT DE WESTMINSTER   

A la différence de Monet, qu'il veut défier, Derain place le Parlement sur la gauche

Un immense ciel et une sorte d'iceberg inventé

Ciel bleu, blanc, rose

De l'irréel naît une poésie

Seuls deux personnages au premier plan rattachent l'image au réel




LA DANSE  

Apparence extrême-orientale de la scène sans qu'on puisse affirmer qu'elle soit particulièrement hindoue, cambodgienne ou autre

Certains pensent qu'il s'agit d'une aventure du dieu Krishna à laquelle est mêlé le serpent Koliya

Le peintre a visité en été 1906 à Marseille l'exposition coloniale

Il a pu assister au ballet donné par la troupe des danseuses cambodgiennes

Caractère médiéval de la toile : le portail de l'abbatiale de Souillac montre un démon tenant une âme par le poignet

en mêlant l'art médiéval et l'art d'extrême orient Derain veut accroître l'expressivité de l'oeuvre grâce aux possiblités rythmiques de la ligne

DERAIN EN 1907


VLAMINCK

MATISSE

MARQUET

DERAIN

FRIESZ

BRAQUE

DUFY

VLAMINCK

MATISSE

MARQUET

DERAIN

FRIESZ

BRAQUE

DUFY

VAN DONGEN

VAN DONGEN