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MATISSE  EN  1906

LA JOIE DE VIVRE    

L’été 1905 à Collioure a eu une grande influence sur Matisse

Il se libère de la technique néo-impressionniste adoptée l’année précédente à St Tropez

Dès 1906 Matisse est résolument fauve, sa couleur de vive devient flamboyante

Il aime les larges aplats de couleur pure

D’autres peintres sont en même temps atteints du même virus du fauvisme : Derain, Vlaminck, Marquet, Braque, Friesz …


Pour réaliser cette grande composition (1,74*2,38) Matisse a loué un local au couvent désaffecté des Oiseaux, rue de Sèvres

Il reprend le sujet pastoral de “Luxe, calme et volupté” : des nus dans un paysage

Mais l’artiste n’emploie que des tons plats

Influence de Gauguin pour les couleurs

Son dessin est brutalement serti et même souligné d’un trait sombre

Matisse a longuement préparé cette oeuvre avec des études de nus faites sur nature dans les bois


Au centre de la toile, six figures dansent une ronde échevelée

Cette danse constitue un habile contraste avec la sérénité dont est empreinte le reste de la composition

L’oeuvre illustre ce que le peintre attend d’un tableau qui selon lui doit être “ pour l’homme d’affaires, aussi bien que pour l’artiste, un calmant cérébral, quelque chose d’analogue à un fauteuil qui délasse”

La composition construite en forme de triangle constitue un véritable repos intellectuel

Au Salon des Indépendants de 1916 la toile fut critiquée notamment par Paul Signac qui ne peut admettre que Matisse ait si vite abandonné les théories pointillistes qui lui sont chères

Il écrit “Matisse s’est complètement fourvoyé. Il a entouré des personnages étranges d’une ligne épaisse comme le pouce. Puis il a couvert le tout de teintes plates, nettement définies,qui, si pures soient-elles, paraissent dégoûtantes … Ah ! ces tons rose clair; Ca rappelle … les enseignes multicolores des quincailliers”


Avec “La joie de vivre”, Matisse réussit à dépasser l’opposition traditionnelle entre d’une part la ligne et le pouvoir intellectuel et d’autre part, la couleur et  le rôle passionnel



MARGUERITE LISANT  

La composition du tableau est presque conventionnelle mais le dessin anguleux et brutal, souligné d’un trait sombre, ainsi que la couleur vive font de ce portrait de sa fille une oeuvre fauve

Marce Sembat dira “Quelle lumière ce Vélasquez ! Sur le dos de la main, quel vert audacieux !”



AUTOPORTRAIT  

Tableau sculptural

Le modelé par la couleur fait songer aux aspects les plus énergiques du style de maturité de Cézanne

Les coups de pinceau témoignent de la réalisation concrète du tableau avec une force qui attire autant notre attention sur l’acte de peindre que sur le visage représenté

La tête de Matisse dont les traits semblent taillés au burin emplit l’espace du tableau et nous fixe du regard sans ciller

L’artiste a ôté ses lunettes

Son maillot de bain lui tombe un peu sur l’épaule, lui donnant une allure insouciante, un rien désinvolte


LE JEUNE MARIN    1 ET 2

Plusieurs oeuves de Matisse ont deux versions

Ici l’évolution va d’une vision réaliste vers la synthèse

Les deux version ont été peintes à Collioure l’été 1906 à quelques semaines d’intervalle


Première version

Le dessin un peu anguleux est souligné de traits sombres, le visage et les mains sont rougeâtres, avec des ombres vertes, la vareuse bleu foncé, le pantalon vert

Le fond rappelle celui de la femme au chapeau

Deuxième version

Le cerne est exclu pour n’utiliser que l’aplat triomphant

Simplification accrue du dessin qui devient schématique tandis que la couleur s’unifie et devient presque plate

Version réalisée en l’absence du modèle ce qui lui a permis de prendre du recul par rapport à ses perceptions immédiates

La matière brute de la vie est transposée en un assemblage de formes planes aux sinuosités élégantes


PORTRAIT DE MARGUERITE  

Matisse accentue le caractère purement expressif

Il élimine progressivement le détail et tend vers la synthèse des formes et du trait et un style tout en aplats, quasi enfantin

Matisse a offert cette toile à Picasso en automne 1907


LES OIGNONS ROSES

Peinture de l’été 1906 à Collioure

Simplification d’expression, de composition et de couleur

Pot blanc décoré en bleu

Vase arabe noir et ocre

Quatre gros oignons

Fond tour à tour bleu intense et vert cru

Ni modulation ni demi-teinte

Tout concourt à aplatir les objets : agencement subtil dans un espace abstrait où il n’y a ni angle de vue, ni atmosphère, ni ombre, ni lumière

Cette peinture a le caractère d’une peinture d’enfant  et la simplification des moyens picturaux perturbe Matisse au point qu’il essaie en vain de faire croire qu’elle est l’oeuvre du facteur de Collioure

Toile acquise par les fidèles admirateurs de Matisse : Michel et Sarah Stein




LES TROIS BAIGNEUSES  

Cette composition rappelle l’oeuvre de Cézanne que Matisse avait dans sa collection personnelle

Des personnages de pastorale dans un décor moderne

Connotations symboliques des poses qui semblent illustrer une sorte d’extension progressive du champ de conscience

Le personnage accroupi à gauche est replié sur  lui-même

Celui qui est assis à droite commence à s’ouvrir

Le personnage debout au centre se dresse à la verticale

Ces positions différentes correspondent à des attitudes mentales : passive, contemplative et active



LA COIFFURE  

Matisse supprime l’élément individuel de ses modèles, fait ressortir la forte expressivité des visages, donne aux personnages une forme épurée, agrandie, dépourvue de relief

Etirement michelangelesque du bras gauche de la femme assise

Schéma de composition en triangle qui rappelle les oeuvres de le Renaissance par la compression de l’espace

Le tableau montre Amélie devant Germaine qui se penche sur elle pour piquer une fleur dans ses cheveux

Germaine Thieleux était la cousine de Matisse

Elle était orpheline et malade

Espérant que le soleil lui ferait du bien elle vient de Bohain à Collioure

Dix jours après son arrivée elle succombe à une tumeur au cerveau



LE MADRAS ROUGE  

Tableau aux rouges saisissants cernés d’un épais contour

Portrait de sa femme

Matisse abandonne la facture lâche et spontanée souvent employée dans ses oeuvres précédentes au profit des aplats décoratifs qui caractériseront ses oeuvres majeures des années à venir

“Madras rouge” frappe par son graphisme appuyé, sa couleur rutilante et l’absence presque totale de relief ombré

La surface lisse et brillante, la planéité de la composition et la simplicité du dessin rappellent Gauguin, les émaux byzantins et les décors islamiques



LUXE 1  

Cette toile de 2,10 m sur 1,38 est une des premières grandes compositions de Matisse

Dans un paysage de montagnes violette, ocre rouge et brun, et de mer émeraude surplombée d’un ciel bleu outremer et vert pâle, trois femmes s’échelonnent, nues, sur la rive

Leurs corps sont des aplats de couleur rose, vert, jaune pâle

Une première femme accroupie, enroulée sur elle-même comme une dune de sable occupe au premier plan le bas du tableau

La seconde, une géante, se déploie sur toute la hauteur de la partie gauche. Sa jambe frôle la chevelure de la femme accroupie. Son corps massif cerné de noir, son visage en volume, son expression figée, le crin foncé de ses cheveux évoquent la sculpture africaine

C’est l’époque de la découverte par les artistes modernes de l’art nègre

La troisième femme sur la partie droite est une petite silhouette de profil. Sa taille réduite donne l’impression de son éloignement. Elle avance une jambe qui par sa position repliée donne l’impression qu’elle monte sur un relief

Le bouquet qui éclot presque au milieu de la toile rappelle ces temps anciens où fruits et fleurs poussaient sans le recours à une main humaine

Représentation d’un monde sans homme d’un monde calme

A partir de cette époque les personnages masculins sont rares dans l’oeuvre de Matisse


Luxe I garde des traces impressionnistes qui disparaîtront dans la seconde version : l’ombre qui court le long du dos de la jeune fille aux fleurs disparaîtra ainsi que le pâle bleu-vert cuivré du personnage accroupi

Les arabesques stylisées des  personnages, leurs contours gracieux montrent la direction que va prendre Matisse


LUXE II   

Toile de sujet identique à “Luxe I” mais définitivement matissienne

Les trois corps sont pareillement ocre

La terre, le ciel et l’eau sont peints à l’aide de tons plats

Les corps sont cernés de sombre

La tache des cheveux est sombre


A cette époque la préoccupation de Matisse est de résoudre le dualisme de la perception spontanée et la synthèse durable

“Sous cette succession de moments qui composent l’existence superficielle des êtres et des choses on peut rechercher un caractère plus vrai, plus essentiel, auquel l’artiste s’attachera pour donner de la réalité une interprétation plus durable”

Sa surface nette, ses couleurs, ses formes résolument aplaties et ses contours linéaires rappellent les fresques des primitifs italiens qu’il venait de voir en Toscane

Pour ne pas nuire à l’organisation de l’ensemble il a renoncé à ajouter un cinquième doigt au pied droit de la grande figure

Ce tableau annonce la technique des gouaches découpées qu’il inventera quarante ans plus tard


NU DEBOUT  

Toile aux contours massifs et angulaires

Toile quasi cubiste

Ce nu s’inscrit dans la tendance générale de l’époque d’éloignement du fauvisme

1907 est l’année des “Demoiselles d’Avignon” de Picasso

C’est Matisse qui offrit à Picasso sa première statuette nègre qui le conduisit sur le chemin des Demoiselles

Matisse ne poursuivra pas ses recherches dans ce sens : il inventera un style de dessin anticubiste qui souligne la force de structure de l’arabesque

Sous l’influence de Cézanne Matisse se sent libre d’accentuer la lourdeur le manque d’harmonie du corps

Contours pesants et modelage grossier

Le modèle provient d’un document photographique



BOUQUET D’ASPHODÈLES    

Ce tableau nous surprend à cause de son exubérance alors que nous associons Matisse à une sensualité prolongée plus qu’à l’expression d’un sentiment ou d’une émotion


LA GITANE  

Lourdeur animale, empâtement sensuel

Matisse n ‘a employé que les tons les plus violents de sa palette

Les parties éclairées du modèle sont rendues avec des jaunes; les parties dans l’ombre avec des verts, des rouges et des roux

Beaucoup furent choqués par l’indifférence de Matisse à la beauté physique

Matisse a écrit “Ce qui m’intéresse le plus c’est la figure. C’est elle qui me permet le mieux d’exprimer le sentiment pour ainsi dire religieux que je possède de la vie. Je ne m’attache pas à détailler tous les traits du visage, à les rendre un à un dans leur exactitude anatomique”

Matisse veut présenter les lignes d’un visage “qui traduisent  le caractère de haute gravité qui persiste dans tout être humain”


NU BLEU, SOUVENIR DE BISKRA  

Dans ce nu bleu, figure au modelé sculptural, exécuté d’imagination après un séjour en Algérie, Matisse applique les enseignements tirés de l’expérience acquise en façonnant le Nu Couché

La seule note locale est apportée par les palmiers de l’arrière plan

Il obtient ainsi les deux effets de solidité et de dynamisme

La composition s’organise autour d’une série d’arcs et de courbes qui se répondent les unes aux autres et relient le nu au paysage, soulignant ainsi les circulations d’énergie entre la femme et le sol

La touche est puissante, le modelé rudimentaire et les transitions brutales

La dilatation du personnage dans l’espace ambiant assure l’unité de l’image

Les “repentirs” qui redoublent ses bras, ses seins, ses fesses et ses cuisses projettent sa force brutale dans la nature environnante


La rotation de la partie supérieure du corps destinée à offrir une approche frontale, parallèle au plan du tableau, accorde au bas du buste et à la taille une importance majeure d’ample courbe musclée



MATISSE  EN 1907


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