FEMME DEBOUT DEVANT SON VIRGINAL – 1672
Etroite affinité du sujet avec celui de la
Femme assise devant son virginal.
On voit ici une jeune dame élégamment vêtue qui
joue de l’épinette dans une pièce richement meublée.
Son regard est tourné vers l’observateur
et son expression ne semble communique d’autres émotions qu’une sorte de contentement
placide et de sérénité.
Sur le mur du fond sont accrochés deux tableaux : un paysage
dans un encadrement doré et un Amour (présent dans la Jeune Femme assoupie). Le motif
de ce tableau dans le tableau donne la clé de lecture de l’œuvre qui peut être déchiffrée
comme une réflexion sur le thème de l’amour.
L’atmosphère de la scène se prête à une
évocation de l’amour chaste et pur qui est celui que l’on voue à une seule personne
: tel est le sens de l’allusion métaphorique contenue dans la carte que l’Amour du
tableau tient dans sa main gauche.
Les carreaux de la faïence qui servent de plinthe
portent aussi d’autres petites représentations de puttti.
La lumière cristalline,
tellement différente de la lumière diffuse des années 1660, dessine nettement les
contours des objets.
Même les ombres et les plis des vêtements sont résolument marqués.
Le
sentiment de réflexion et d’intimité tranquilles qui imprégnait jusque-
FEMME ASSISE DEVANT SON VIRGINAL – 1672
Tableau proche par le style comme par le sujet
de la Femme debout devant son virginal ; ces deux tableaux sont des variations sur
le même thème.
Dans ce tableau, une jeune femme se tourne vers l’observateur alors
qu’elle a les mains posées sur le clavier de son épinette.
L’instrument offre des
décors marbrés et un couvercle de caisse historié, comme celui de la Femme debout.
Au
premier plan, à gauche est posée une viole de gambe ; sur le mur du fond est accroché
l’Entremetteuse de Baburen que l’on retrouve dans d’autres œuvres.
Symboliquement
on reconnaît une opposition entre l’amour chaste et l’amour sensuel : au premier
se rapportent les deux instruments de musique qui symbolisent ( comme dans Gentilhomme
et dame jouant de l’épinette) l’harmonie existant entre les âmes de deux personnes
qui s’aiment.
Le tableau avec l’Entremetteuse ferait fonction de contraste pour symboliser
l’amour profane.
Vermeer procède par touches plates et sommaires sans se soucier du
rendu des matières et des volumes et en se limitant à des effets décoratifs d’ensemble.
LA LECON DE MUSIQUE – 1660
Ce tableau est en mauvais état de conservation.
La scène
est située dans une pièce très semblable à celle des deux tableaux « Gentilhomme
et dame buvant du vin » et « La Jeune Fille au verre de vin ».
On y retrouve en effet
la fenêtre, la table, les chaises à tête de lion et la présence d’un tableau accroché
au mur du fond.
Au premier plan une jeune fille assise tient dans ses mains une partition,
tandis qu’un gentilhomme se penche tendrement vers elle.
L’allusion au thème de l’amour
est visible mais exprimée sur un ton différent : tout motif trivial étant écarté,
la scène revêt des accents plus lyriques.
Il n’y a rien d’ambigu dans les gestes des
personnages et le sujet entrevu sur le tableau du fond – un Amour brandissant une
carte à jouer – rappelle la maxime : « L’amour parfait s’adresse à une seule personne
».
Le regard de la jeune fille, tourné vers l’observateur, semble confirmer le caractère
sérieux du message : nous retrouverons le même tableau dans « Femme debout devant
son virginal », où la femme se tourne aussi vers le spectateur.
La petite cage suspendue
près de la fenêtre a été ajoutée à une époque postérieure, lorsqu’on pendit un violon
avec son archet, enlevé depuis par les restaurateurs.
LA LISEUSE – 1657
Vermeer fut un grand peintre de la lumière. Il avait un sens inné
du pouvoir de la lumière sur les objets et sur les étoffes les plus divers. Il se
servait des ombres pour structurer l’espace et affinait ses compositions en jouant
avec la lumière qui enveloppait les objets ou qui les transperçait.
Ce tableau représente
une façon totalement neuve de concevoir la lumière dans un intérieur.
Vermeer indique
avec finesse les ombres de la fenêtre, du rideau, de la chaise et de la jeune fille.
Pour
mettre en valeur la texture des étoffes il applique sur la veste du personnage de
petites taches de peinture dont certaines sont tridimensionnelles. Il utilise également
ce procédé pour rendre les parties du tapis éclairées par le soleil. Il appliquait
les rehauts colordés sur une couche de peinture unie. Même technique, mais plus coulante
pour éclairer les cheveux de la jeune fille.
Cette oeuvre intimiste nous invite à
partager la douce atmosphère où elle baigne.Vermeer prête à ses personnages des sentiments
et des attitudes qui font naître des sensations indéfinissables.
La scène représentée
se compose de peu d’éléments : près d’une fenêtre ouverte, une jeune fille lit une
lettre et son visage absorbé se reflète sur les petits carreaux de la fenêtre.
Elle
vit dans un monde immobile et sans bruit.
Autour d’elle, l’espace est délimité par
un mur clair qui réfléchit la lumière du jour.
Au premier plan se trouve une table
recouverte d’un tapis d’Orient : cette solution de composition, agrémentée d’un morceau
de nature morte, est également présente dans la Courtisane et dans La Jeune femme
assoupie.
La table qui sépare la jeune fille du spectateur sert à créer un sentiment
d’intimité: la curiosité du spectateur est tenue à distance. Le grand rideau vert
à droite ne fait que souligner cette sensation d’éloignement.
Sur la droite, Vermeer
a inséré un rideau vert : cet artifice de trompe-
L’analyse radiographique a mis en évidence l’élimination
d’un tableau représentant l’Amour qui ornait auparavant le mur du fond.
L’artiste
montre ici une sensibilité pour l’usage de la lumière qui deviendra une des données
stylistiques majeures de son œuvre.
La critique estime que cette évolution est liée
à l’étude des tableaux de Fabritius qui utilise souvent des arrière-
La
technique picturale révèle aussi d’importantes nouveautés qui préfigurent les évolutions
ultérieures : sur le vêtement de la jeune fille et sur les tissus du premier plan,
les rehauts de lumière sont traités en touches ponctuelles de couleur claire, parfois
très chargées de matière, c’est pourquoi on évoque le « pointillisme » de Vermeer.
LA JOUEUSE DE FLÛTE – 1666
Ce tableau aussi est contesté.
Le regard de la jeune femme,
la présence du couvre-
On relève dans ce
tableau une technique plutôt grossière que l’on peut difficilement attribuer à Vermeer.
Mais
le bois du panneau est ancien les pigments utilisés correspondent bien à ceux qu’employait
Vermeer.
On a supposé qu’à sa mort Vermeer avait laissé l’œuvre inachevée et que celle-
LA JEUNE FEMME EN BLEU – 1663
De 1660 à 1670 Vemeer se consacre aux personnages seuls
et pensifs.
Vermeer délimite l’espace avec des tables et des chaises qui isolent le
personnage du spectateur.
Dans ce tableau il simplifie la composition en éliminant
fenêtre et rideau et en réduisant le nombre des objets sur la table.
Le personnage
domine et concentre toute l’attention du spectateur.
Vermeer sentait l’importance
des espaces entre les objets que l’on appelle espaces négatifs. Il organise sa composition
de telle sorte que le mur blan à côté de la carte, devant et derrière le personnage
devienne un espace positif.
Les ocres et les vert olive de la carte ont des teintes
sourdes: le tableau en devient plus calme et plus intime, le spectateur partage plus
sensiblement la quiétude du moment.
L’artiste a repris ici un sujet déjà abordé dans
une peinture de jeunesse, « La Liseuse » : devant une fenêtre dont on devine la lumineuse
présence à gauche, une femme est occupée à lire une lettre.
L’arrivée du courrier
a peut-
Vermeer ne suggère rien de
l’état d’âme de la jeune femme.
On a pensé qu’elle était enceinte (comme le suggérait
la forme de sa veste) et que le siège vide, de même que la carte géographique au
mur de la pièce, évoquait l’absence d’une personne chère.
L’artiste a utilisé tous
les moyens d’expression pour conférer à la scène une immobilité tranquille.
Il a étudié
et corrigé la disposition et les proportions des objets, en simplifiant la composition
et en la construisant avec une rigueur toute mathématique : la femme est enserrée
dans un petit espace dominé par son allure de statue.
Les harmonies chromatiques simples
qui jouent sur divers tons de bleu, de jaune et d’ocre, accentuent l’ambiance apaisée
du tableau.
Les nuances bleuâtres des ombres sur le mur créent une lumière pâle et
tendre en lien avec l’attitude méditative du personnage.
Toutes les ressources picturales
sont utilisées en fonction du contenu émotif de la scène.
DAME ET SA SERVANTE -
Dans ce tableau Vermeer a représenté une jeune servante
apportant une lettre à sa patronne : celle-
L’attitude de la servante
qui se penche en avant et qui semble prononcer quelques mots, et le geste de la dame
portant la main gauche à son visage, confèrent à cette scène une qualité dramatique
théâtrale inédite dans l’œuvre de Vermeer.
Le thème de la lettre a été abordé plusieurs
fois : ici, l’introduction de la servante détermine une interprétation narrative
alors qu’auparavant ce thème de la lettre avait toujours été traité sur le mode de
la réflexion tranquille et méditative.
L’artiste dispose la scène sur un fond sombre
et uniforme : cette solution, inédite pour une composition d’atmosphère domestique,
est reprise des deux tableaux figurant une tête de jeune fille pour donner du relief
aux personnages représentés.
On remarque de puissants effets de clair-
JEUNE FEMME ECRIVANT UNE LETTRE – 1665
La scène représentée se déroule dans la pénombre
: au centre de la toile se détache la figure d’une jeune femme assise à une table
et qui tourne son regard vers le spectateur.
Elle tient en main une plume d’oie, encore
posée sur le papier.
Il semble qu’elle ait interrompu son écriture, ce qui a fait
supposer que Vermeer a voulu représenter sa réaction à l’entrée dans la pièce d’un
second personnage resté hors champ.
Nous retrouvons le thème de la lettre fréquemment
utilisé dans la peinture hollandaise.
Le tableau ne semble pas dissimuler de significations
voilées ou symboliques ; il est à considérer comme un gracieux portrait ce qui explique
le regard de la jeune fille et sa position au centre du tableau.
L’hypothèse de la
représentation de l’épouse du peintre est dépourvue de tout fondement certain même
si la veste de satin jaune bordée d’hermine lui appartient. Mais d’autres tableaux
montrent cette veste sur le dos d’autres modèles.
La figure ressort dans une trame
de lignes horizontales et verticales, ce qui confère à la peinture son atmosphère
typique de tranquille solennité.
LA LETTRE D’AMOUR – 1669
C’est le seul tableau dans lequel Vermeer a construit une
scène en perspective par l’enfilade d’une porte : le point de vue de l’observateur
est situé dans une antichambre obscure où l’on entrevoit un siège, des feuilles de
musique (sur la droite) et une carte de géographie délavée (sur la gauche).
Dans la
pièce que l’on découvre par la porte, lumineuse et riche, une domestique vient de
remettre une lettre à sa maîtresse.
Cette femme, qui était occupée à jouer d’un instrument,
se tourne vers sa servante d’un air préoccupé.
La domestique répond avec un sourire,
comme pour rassurer sa maîtresse sur la nature de la missive.
Les tableaux suspendus
au mur derrière les deux femmes, figurant tous deux de sereins paysages, pourraient
préfigurer l’issue heureuse de cet événement.
La scène est enrichie de nombreux détails
décoratifs : l’encadrement de la cheminée, la tapisserie dorée, une tenture de brocart
et toute une série d’objets disséminés alentour.
Des objets faisant référence à la
vie domestique : un panier à linge, un coussin à broder, une paire de pantoufles
et un balai.
Cette profusion d’éléments secondaires est inédite chez Vermeer.
Le choix
de l’enfilade de pièces, étrangère à l’œuvre de Vermeer, paraît inspiré par les tableaux
de de Hooch, peints vers la fin des années 1660.
LA LETTRE – 1670
Ce tableau a été donné en 1676 par la veuve du peintre au boulanger
chez qui elle avait une dette de deux ans de fourniture de pain.
Dans ce tableau revient
une dernière fois le thème de la lettre : dans l’angle d’une chambre qui a toutes
les caractéristiques des pièces typiques de Vermeer, une jeune femme est occupée
à écrire une lettre.
A côté de la fenêtre se tient la domestique qui regarde distraitement
dehors, figée dans une attente immobile : elle semble attendre que sa maîtresse ait
fini sa lettre pour aller la porter.
L’immobilité de statue de la servante, évidente
dans le traitement des plis de la robe, contraste avec la figure dynamique de la
maîtresse construite à l’aide de lignes obliques et baignée dans une lumière crue.
Vermeer
exprime ainsi la tension spirituelle de la jeune femme et son implication émotionnelle
dans l’écriture de la lettre.
Il semble qu’elle répond à une missive qui ne lui a
pas plu et que l’on aperçoit chiffonnée sur le carrelage au premier plan.
Le tableau
suspendu sur le mur du fond, « Moïse sauvé des eaux », est le même que celui que
l’on aperçoit en plus petit dans l’Astronome.
A l’épisode biblique du sauvetage de
Moïse par la fille de Pharaon pourrait être associée une réflexion sur la capacité
de Dieu à appaiser les oppositions les plus profondes.
LA JEUNE FILLE A LA PERLE ( AU TURBAN ) -
Le visage radieux mis en valeur par
les couleurs franches du turban nous offre une image apaisante.
Le fond neutre et
sombre est inédit dans la peinture de Vermeer qui pour la première fois abandonne
les figures en pied contre un mur blanc. Les fonds blancs ont tendance à aplatir
les figures et à diminuer la profondeur du tableau tandis que les fonds sombres lui
en donnent.
Vermeer modèle les yeux, les lèvres et le nez en dégradant doucement les
couleurs.
La jeune fille semble bien poser mais ses traits ont une telle pureté qu’il
est impossible qu’il s’agisse d’une personne réelle. Vermeer raffine et idéalise
ses images.
Ce tableau constitue une voie moyenne entre le portrait en costume et
le tableau d’histoire. On appelle ce genre une « tronie ».
Les artistes représentaient
des modèles vêtus de costumes exotiques ou antiquisants pour figurer des personnages
bibliques ou historiques.
Tableau surnommé par certains « la Monna Lisa hollandaise
»
Il n’a pas été possible d’identifier le modèle.
Vermeer a peint une jeune fille vue
de trois quarts gauche, lèvres entrouvertes et le regard mouillé : la pose et l’expression
transmettent un sens d’immédiateté extraordinaire.
Le modèle arbore une veste ocre
jaune et un turban bleu d’où retombe un pan de tissu accordé à la veste ; elle porte
à son oreille gauche une grosse perle en pendeloque, aux reflets opalescents.
Le tableau
est endommagé et on remarque des craquelures : elles n’empêchent pas d’apprécier
la douceur des nuances du visage et l’usage des vernis transparents dans la partie
bleutée du couvre-
TÊTE DE JEUNE FILLE -
Le tableau offre plusieurs consonances avec la Jeune fille
à la perle : il s’agit d’un très jeune modèle, tête partiellement couverte, qui tourne
son regard vers l’observateur et dont le lumineux visage se détache sur un fond sombre
et neutre.
Elle porte aussi une perle en pendeloque à l’oreille gauche et son vêtement
est traité en simples juxtapositions de bleus et de jaunes.
Cette jeune fille est
figurée de façon plus réaliste : ses traits ne sont nullement flattés ou idéalisés
mais au contraire fortement marqués.
La douceur du regard et les traits caractéristiques
du visage – yeux très écartés, lèvres minces, vaste front – évoquent la physionomie
de la Jeune femme écrivant une lettre. On peut donc supposer que Vermeer a représenté
sur ces deux toiles une personne qui lui était proche, peut-
LA DAME AU CHAPEAU ROUGE – 1665
L’authenticité de ce tableau a été mise en doute par
certains spécialistes.
On voit sur ce tableau une jeune femme tournée de trois quarts
droite vers le spectateur ; le curieux chapeau de plumes rouges qui orne sa tête
suggère la recherche d’un habillement exotique que l’on retrouve dans la Jeune Fille
au turban.
A cette dernière œuvre renvoie également l’expression du modèle.
Mais le
contexte est différent : on aperçoit derrière la dame un tissu de brocart ; au premier
plan figure le dossier d’une chaise.
Curieusement les têtes de lion qui ornent les
pommeaux des montants de la chaise sont ici tournées vers l’extérieur.
Pour accentuer
l’incidence de la lumière tendance à rendre floues les images du premier plan et
à estomper les contours des personnages et des objets.
Le fait de teinter le reflet
de la lumière, comme on le constate dans la tonalité rougeâtre que le chapeau projette
sur le visage de la femme, est caractéristique de Vermeer
ALLÉGORIE DE LA FOI – 1671
Certains commentateurs attribuent ce tableau à une commande
des Jésuites.
Le sujet représenté ici est peu adapté à un environnement domestique,
mais Vermeer ne renonce pourtant pas à le représenter dans le cadre de la pièce habituelle,
avec la tenture de brocart écartée au premier plan et le dallage à carreaux blancs
et noirs.
La personnification de la Foi est vêtue d’un habit blanc et bleu qui fait
allusion à la lumière et au ciel ; la main droite tenue contre la poitrine indique
que le cœur abrite une foi vivante.
Sous son pied droit on voit une mappemonde qui
traduit l’idée que la Foi a le monde à ses pieds.
Sur la table située à gauche de
la Foi personnifiée sont disposés une bible, un calice et un crucifix.
C’est une référence
explicite à la théologie catholique qui affirme le rôle central de l’Eucharistie
et du sacrifice du Christ.
Cette leçon est renouvelée par la présence du grand tableau
du fond représentant la Crucifixion.
L’insistance sur ce thème révèle les liens avec
les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola.
L’allégorie est complétée par
le serpent et la pomme jetés à terre.
Le ton froid et maniéré de ce tableau est dû
à la présence de nombreux éléments étrangers à l’univers poétique de Vermeer.
L’ATELIER – 1666
Il est impossible de lire cette toile comme un autoportrait, puisque
le peintre y est figuré de dos.
Les artistes se représentaient volontiers dans leur
atelier en train de peindre.
Ici, le peintre est assis devant un chevalet et commence
à esquisser sur la toile l’image d’un modèle : la jeune femme est debout contre le
mur du fond de la pièce.
Elle est vêtue d’un ample manteau bleu et porte quelques
attributs qui l’identifient à une allégorie : une couronne de laurier, un trombone
et un livre. La critique y a vu une évocation de Clio, muse de l’Histoire.
Le tableau
a aussi une valeur symbolique relative au rôle de l’Art et à la personne du Peintre.
La
carte géographique suspendue sur le mur du fond constitue une forte étude des effets
de lumière.
On retrouvera dans les dernières œuvres de Vermeer la présence de la tenture
relevée qui joue les rideaux de scène au premier plan.
SAINTE PRAXÈDE -
L’attribution à Vermeer est récente et ne fait pas l’unanimité.
Sainte
Praxède était une chrétienne qui vécut au temps des persécutions.
Elle est représentée
dans les peintures recueillant le sang des martyrs pour en faire des reliques.
Le
crucifix dans les mains de la sainte a été considéré par la critique comme une confirmation
de la conversion résolue du peintre à la doctrine catholique dans les années qui
ont suivi son mariage.
On pense que Vermeer a pris pour modèle un tableau du peintre
italien Riposo, spécialisé dans les scènes de martyre.
Ceci explique qu’au sujet des
premières œuvres de Vermeer on a parlé de style «italianisant»