1881 – Le jardin de l’artiste
Ce tableau est l’adieu de Monet aux mauvais jours de Vétheuil
Dans l’allée on distingue Michel Monet et Jean-
Jean-
Quand il quitte Vétheuil il doit six termes à sa propriétaire mais ce sont les dernières
difficultés, Durand-
En automne 1861 il s’installe à Poissy où selon les indications de Zola il a trouvé une maison
Son séjour à Poissy sera marqué par de nombreux voyages sur la côte normande d’où il rapportera des toiles dont le succès fera de lui le véritable chef du groupe impressionniste
1882 – Promenade sur la falaise
Cette falaise a été peinte dans la région de Pourville
En 1882 Monet peignit des vues de paysage couvrant les neuf kilomètres entre Dieppe et Varengeville vers le sud
De juin à octobre il séjourna à Pourville avec les deux familles : la sienne et l'adoptive
Quand le temps était sec il était heureux et toujours dehors
Quand la pluie se prolongeait jour après jour il perdait tout courage " Le doute s'empare de moi, il me semble que je suis perdu, que je ne pourrai plus rien faire"
Peinture joyeuse du vent, de l'eau et du ciel
Opposé à un horizon net le pourtour de la falaise suit des degrés angulaires répétés
La surface se divise en trois zones
La couleur assure le contraste entre l'herbe onduleuse et la mer
Monet veut rendre le frémissement de la couleur du plateau, de l'herbe et des fleurs champêtres ainsi que la lumière du soleil et le mouvement du vent et des vagues
Les petits figures humanisent la nature et donnent son échelle à la falaise
1881 -
La nature morte était pour Monet un genre secondaire
C'était un homme d'extérieur attiré par le temps qu'il fait
Mais les journées où il ne pouvait s'aventurer dehors la nature morte lui permettait de fuir une oisiveté forcée
Intensification luxuriante de la nature
Grâce à d'épaisses touches entrelacées les grandes fleurs rayonnent sur un arrière-
Effet décoratif par l'ordonnance magistrale des ovales d'or
1882 -
Construite tout au long de la côte sous Napoléon Ier, au moment du blocus continental, ces petites maisons servaient aux douaniers pour exercer leur surveillance
A la chute de l'empire elles furent reprises par les pêcheurs pour y remiser leurs filets
Cette cabane est située sur la falaise près de Pourville
Monet se fixa dans une petite auberge du hameau de Pourville
Le propriétaire faisait une délicieuse cuisine où se retrouvaient les spécialités normandes et alsaciennes
1883 -
Ne se plaisant pas à Poissy, Monet en plein hiver part travailler à Etretat
Il y reviendra durant les trois années suivantes
Il multipliera les toiles de la falaise et de la plage où sont hâlées les barques de pêche
Il y fera la connaissance de Maupassant avec qui il sympathisera et bavardera devant un carafon de "calva"
Maupassant écrira " ... J'ai souvent suivi Claude Monet à la recherche d'impressions. Ce n'était plus un peintre en vérité mais un chasseur ... En face du sujet il attendait, guettait le soleil et les ombres, cueillait en quelques coups de pinceau le rayon qui tombe ou le nuage qui passe, et, dédaigneux du faux et du convenu, les posait sur sa toile avec rapidité"
1883 -
Guy de Maupassant a observé que Monet lors de ses expéditions de peinture était suivi par un enfant qui transportait "cinq ou six toiles représentant le même sujet à des heures diverses avec des effets différents. Il les prenait et les quittait tour à tour, suivant les changements du ciel"
La Manne Porte est une immense arche rocheuse
Le temps est beau et un chaud soleil éclaire la surface intérieure de l'arche
La marée haute clapote contre la falaise
La vue fragmentaire confère à la surface incurvée de la falaise une échelle immense
La surface de l'arche est tissée d'un réseau de stratifications, ombres bleues et reflets de la lumière rose
Le dessous inondé de soleil est rendu par des touches qui modèlent plus fermement la surface rocheuse
Monet s'attachera désormais à cerner de plus en plus étroitement des motifs monumentaux aux riches surfaces (cathédrale de Rouen)
1883 -
La massive falaise d'Aval, haute de plus de 70m fut un des motifs favoris de Courbet
L'hiver les pêcheurs entreposaient leurs filets dans des coques incapables de tenir la mer et couvertes de chaume appelées "caloges"
Tracé précis des contours de la falaise et de son éperon jaillissant
Monet souligne les rayures de la falaise en touches jamais mélangées
Le mouvement des vaques est intensifié
Monet a choisi un point de vue élevé
Il a voulu exprimer la puissance écrasante des forces de la nature
1884 -
En décembre 1883 Monet part à la découverte de la côte méditerranéenne en compagnie de Renoir et il découvre Bordighera
Il y revient le 18 janvier 1884 pour un séjour de trois mois
Il visite en Italie les sites classiques : Rome, Naples et Florence
Il peint une cinquantaine de toiles pour le seul Bordighera, figurant le village, les oliviers, les citronniers
Monet peint ses toiles quatre par quatre
Il est épuisé par son activité incessante et obsédé par des motifs naturels qui sont pour lui totalement neufs, alors que les années précédentes il ne peignait que des lieux familiers
Il éprouve de la difficulté à peindre une réalité insaisissable et craint que la luxuriance de la nature se ternisse dans une dissolution de la peinture
Il écrit à sa compagne Alice qu'il lui faudra beaucoup travailler de mémoire en atelier
C'est la première fois qu'il reconnaît explicitement avoir besoin de l'atelier pour tempérer la violence de la perception d'une nature aussi fascinante
Cette prise de distance indique un abandon partiel du présupposé naturaliste de l'impressionnisme et annonce la logique de la peinture en série
Les critiques insistent sur la subjectivité du regard du peintre et sa capacité à interpréter des aspects du réel qui semblaient jusqu'alors impossible à reproduire en peinture
1884 -
Voyage de Renoir et Monet en décembre 1883 sur la côte française et italienne
Monet retournera seul car "J'ai toujours mieux travaillé dans la solitude et d'après mes seules impressions"
Le tableau représente une vue de la ville de Menton depuis le Cap Martin avec les
montagnes coiffées de nuages qui s'élèvent au-
Nuages et sommets se mêlent
Au premier plan rochers aux surfaces rugueuses
Des traits orange marquent la courbe d'un chemin
La silhouette rococo des pins révèle le penchant nouveau de Monet pour un dessin curviligne
La mer est de cobalt, bordée de vent
La côte au loin est une horizontale effilée qui se prolonge en une ombre sous les buissons
1885 -
Monet n'est pas un "coloriste" car il fait la nature grise quand elle est grise
Monet peignait un modèle coloré parce que celui-
Il a utilisé les oppositions de couleurs qu'il trouvait alors dans la nature; ici vert et rouge
Perspective centrée en un point
Dessin géométrique et presque systématique couronné par les courbes de l'arrière-
La surface réservée au ciel est petite
1885 -
Tableau peint à Etretat dans l'hiver 1885
Aspect plus volumétrique que les autres vues de cette période
Volume contenu par la caloge à gauche, le mur fuyant à droite et fermé au fond par les quatre bateaux de pêche
Leurs empreintes distinctives vertes et ocres forment une frise riche
Monet a chargé dans l'emploi du pigment : le sable et la maçonnerie sont interprétés dans un empâtement presque boueux semblable à de la lave
L'organisation contrôlée de la surface, les motifs sombres des caloges et la juxtaposition des zones de couleur s'unissent pour donner un résultat de massiveté décoratrice
Cette toile explique l'importance de Monet pour l'art de Van Gogh qui écrira à son frère Théo qui représentait Monet " Tu avais dans le temps un bien beau Claude Monet représentant quatre barques colorées sur une plage"