1867 – Le jardin de l’Infante
Toute sa vie Monet sut trouver des points dominants pour obtenir des vues d’ensemble
Exactitude topographique typique de son œuvre : Saint Etienne du Mont, dôme du Panthéon (centré) et dôme de la Sorbonne
La surface du ciel est exécuté avec vigueur et rappelle l’apprentissage de Monet sur les plages de Honfleur et de Sainte Adresse
Verts abondants de la pelouse et des arbres
Par petites taches l’artiste représente quatre attelages convergeant vers l’angle
Les cochers, les chevaux et les mouvements de la foule sont schématisés avec adresse
1867 – Le quai du Louvre
Monet est fasciné par le mouvement incessant des passants dans les rues de la capitale
Monet n’adopte pas le même point de vue que les passants : il voit la ville de haut, peignant d’un balcon du Louvre
Le Louvre est le symbole du système centralisé de l’art français. Monet tourne le dos au monument pour porter son regard vers la ville moderne
Ce geste exprime son désir de rompre avec les institutions conservatrices pour se porter vers la réalité contemporaine afin de rencontrer le public et la clientèle potentielle de la nouvelle peinture
Influence de la photographie dans la précision topographique
Monet évite d’orienter la scène vers un point particulier afin de disperser l’intérêt comme le font les illustrations des journaux et comme le fait Manet qui représente l’Exposition Universelle
1867 – Saint Germain l’Auxerrois
On remarque dans cette toile de Monet, dense et animée, son goût prononcé pour la netteté des jeux d’ombre et de lumière
Le thème de la vie urbaine entre immédiatement dans l’univers des impressionnistes
1867 – Terrasse à Sainte Adresse
Ce tableau représente la famille de Monet sur la terrasse de la maison de sa tante
Marie-
En 1845, Monet avait cinq ans, sa famille avait quitté Paris pour Le Havre où son oncle, M. Lecadre était un prospère épicier en gros et fournisseur de la marine
L’artiste est venu seul rendre visite aux siens, ses parents n’approuvant pas sa relation avec Camille Doncieux
Le 8 août 1867 Camille accouche de Jean. Monet l’avait laissée avec pour tout secours un étudiant en médecine
Monet écrit à Bazille « Tout va bien ici, le travail et la famille ; sans cet accouchement je serais on ne peut plus heureux »
Pour la première fois Monet souffre des yeux et doit cesser de travailler durant quelques jours. C’est seulement en 1908 que les troubles visuels deviendront inquiétants.
Journée ensoleillée et venteuse avec pour toile de fond la mer et ses bateaux
Les personnages sont : sa tante cachée sous l’ombrelle blanche, Adolphe le père de
l’artiste, un jeune homme faisant la cour à Jeanne-
Les deux fauteuils vides sont ceux des deux jeunes gens, le jeune homme faisant sa cour sous l’œil attentif des parents dans le parfait respect des conventions sociales
Monet se présente ainsi comme un membre de cet univers bourgeois et aisé alors qu’il est sans le sou et presque père sans être marié
Structuration très forte des formes obtenue par l’intégration d’éléments rectilignes comme les bandes des drapeaux ou la balustrade de la terrasse en contraste avec la touche libre adoptée pour les fleurs et les plantes
La perspective en plongée écrase les formes
Désir de transmettre le caractère fugitif de la vision par la rapidité du geste dans le rendu de la végétation, des drapeaux qui claquent au vent, des embarcations et des vagues
L’organisation géométrique du tableau et la vue en plongée rappellent l’univers formel des estampes japonaises
Dans les années 1860 l’art japonais se diffuse en France.
Les estampes japonaises basées sur le caractère décoratif et synthétique de la surface picturale et sur une palette claire et lumineuse offre aux peintres de nouvelles sources d’inspiration dans le domaine de la composition et de la couleur
Le rouge des glaïeuls fait contrepoint au bleu de la mer
Au loin les grands vapeurs se dirigent vers Le Havre
De chaque côté de la composition il y a un poteau avec un drapeau et à l’époque cette composition fut considérée comme très osée
Force structurale apportée par la balustrade et les drapeaux
La position angulaire de la chaise rustique du père le situe à part des autres personnages
Ciel bleu nuancé de gris peint en à-
Touche plus libre des bleu-
Mince silhouette des profils des bateaux
Les massifs de fleurs préfigurent la technique impressionniste : séparation des tons colorés des fleurs, des feuilles et des ombres
Taches de rouge vif de vert et de jaune
1867 – Les régates à Sainte Adresse
En juin 1867 Monet était en famille au Havre. Sa famille menaçait de lui couper les vivres
La propriété donne directement sur la plage et c’est là qu’il représente les baigneurs observant les régates
Sur le sable on reconnaît Adolphe Monet, son père
Monet adresse à Bazille des appels à l’aide sur un ton comminatoire « Camille est sans ressources, il faut une layette à l’enfant »
Il fait quelques courts voyages à Paris pour voir Camille et découvrir son fils mais sera obligé de revenir sagement au bercail familial
Il ne regagnera Paris qu’au printemps 1868, après une fructueuse campagne de travail sur la côte normande
1867 – La plage à Sainte Adresse
La plage entre Le Havre et Sainte Adresse était un lieu favori de Monet lorsqu’il était enfant
Spontanéité et véracité du tableau
Touche vigoureuse et disposition sélective des éléments mobiles
Attention moindre pour le détail descriptif (exécution presque négligente des trois pêcheurs)
Juxtaposition de taches de couleurs sans modelé
Mélanges plus neutre des maisons éloignées, comme chez Corot
Perspective plus importante qu’elle ne le sera dans les œuvres à venir
Les bateaux en mer diminuent de taille, repoussés par les grands bateaux sur la plage
Les touches libres qui ponctuent le sable ou la mer deviennent plus petites ou se dissolvent à mesure de l’éloignement
L’air est clair car Monet n’a pas encore commencé son investigation analytique de l’atmosphère
Par encore d’interprétation par la touche granuleuse
A cette époque de la carrière de Monet la surface demeure complètement transparente
1867 – Glaçons sur la Seine à Bougival
L’intérêt principal de cette « neige » est l’influence très nette des estampes japonaises.
Monet s’est intéressé aux estampes par l’intermédiaire de Bracquemard, collectionneur passionné d’estampes japonaises
Emploi de larges à-
Ce tableau a été peint à Bougival lors d’une courte visite de l’artiste qui à ce moment séjournait auprès de ses parents au Havre en raison de son impécuniosité
1868 – Madame Gaudibert
Le seul portrait mondain peint par Monet
Ce travail correspondait peu aux goûts de Monet mais il avait terriblement besoin d’argent
Les Gaudibert étaient de riches négociants du Havre qui avaient collectionné Boudin
Belles couleurs et admirables rendus de la robe et du châle