1891 - Les quatre arbres


A l'été 1891 Monet commence à peindre les rangées de peupliers plantés au bord de l'Epte, une rivière qui se jette dans la Seine à Giverny

Il installe son chevalet dans un bateau au milieu d'une zone marécageuse

En juin 1891 les peupliers qu'il a commencé à peindre doivent être abattus : il paie pour obtenir la suspension momentanée de l'abattage

Les peupliers font l'objet d'une exposition monothématique qui totalise 15 tableaux


Dans les "Quatre arbres" les distances et les angles choisis limitent l'image à quelques troncs d'arbres et à leur reflet

(dans d'autres tableaux - trois présentés - la vue s'élargit jusqu'à intégrer non seulement le feuillage mais aussi la ligne générale des rangées d'arbres, épousant les méandres de l'Epte)


La ligne de remblai est un élément d'articulation structurelle des tableaux. Elle sépare clairement le monde de la réalité et celui des reflets

Le rythme vertical des troncs exalte la dimension abstraite de l'image et sa valeur décorative

Il y a deux moments distincts de la perception visuelle : si Monet peint de sa barque près de la berge il ne peut voir en même temps les arbres et leur reflet sur l'eau. Réunir dans une même image deux moments distincts de la vision souligne le caractère actif du regard.

La durée de l'acte de voir est plus longue que dans les années 1870 quand la vision était concentrée sur la transcription de l'instantanéité de l'effet lumineux


Monet a fait une étude de rectangles. L'attention est concentrée sur les sections inférieures des quatre troncs qui divisent la toile en cinq tranches verticales et une bande horizontale incluant  rive et son reflet

Monet porte une grande attention à leur disposition dans un cadre carré, s'engageant dans une expérience de l'horizontalité et de la verticalité qui sera reprise vingt ans plus tard par Mondrian

1892 - La cathédrale de Rouen


Monet a peint 30 tableaux de la cathédrale de Rouen

Les monuments historiques sont rares dans la peinture de Monet

Le plus souvent le cadrage intègre le portail ouest vu en diagonale et une partie plus ou moins importante de la tour d'Albane à sa gauche

Monet travaille aux cathédrales pendant deux périodes distinctes, à environ un an d'intervalle, en 1892 et en 1893, entre les mois de février et d'avril, afin d'étudier son motif sous la même lumière

Il peint des fenêtres d'un magasin de lingerie ce qui étonnait les clientes venues pour un essayage


Au cours des deux campagnes qu'il entreprit à Rouen Monet était découragé "Je suis absolument mécontent de ce que j'ai fait ici, j'ai voulu trop bien faire et je suis arrivé à abîmer ce qui était bien ..."

Il avait voulu saisir dans l'instant ce qu'il avait de plus fugitif et l'effet de la vieille façade grise changeait constamment

Il reprenait ce qu'il avait fait, accumulant les empâtements, donnant à sa toile un caractère presque abstrait et saugrenu

Le travail finit par l'épuiser et en avril 1893 il abandonne pour rentrer à Giverny où il resta couché trois jours d'affilée

Clémenceau " La merveille de la sensation de Monet c'est de voir vivre la pierre et de nous la donner vibrante... "

Le thème général de la série est les variations de lumière sur la façade dans le temps court d'une journée

L'architecture du passé incarne chez Monet la pérennité et la mémoire, par opposition au rythme effréné de la réalité contemporaine

L'intérêt qu'il porte à la cathédrale correspond à la fascination qu'exerce sur lui la France d'autrefois, pré-moderne et rurale


Georges Clémenceau qui sera l'ami intime de Monet se plaint de ne pouvoir trouver un acquéreur prêt à acheter en bloc la série des cathédrales

Georges Clémenceau qui sera l'ami intime de Monet se plaint de ne pouvoir trouver un acquéreur prêt à acheter en bloc la série des cathédrales

1897 - Matinée sur Seine


Cette "matinée" montre l'eau du fleuve miroitant sous les premiers rayons du soleil d'août

Ce tableau fait partie d'une série de 19 toiles

Il se levait avant l'aube et accompagné de Blanche, sa belle-fille, il se rendait au confluent de l'Epte et de la Seine où il avait fait construire un garage pour remiser ses bateaux

Ces toiles furent peintes depuis le bateau-atelier

L'absence de premier-plan et l'angle choisi montrent la perspective de la rivière en son milieu

Infidèle à Durand-Ruel qui s'était tant dévoué pour lui il exposa la série chez Georges Petit, son concurrent

Monet en affaires n'était pas un sentimental

1897 - Bras de Seine près de Giverny


Il se levait avant l'aube pour guetter le moment où le ciel devient rose et où le petit bras du fleuve se couvre de brume matinale

Bleu froid du petit matin

Monet emploie le cadre presque carré qui crée une impression d'immobilité

Après 1890 Monet abandonna quasiment la peinture de figure pour se concentrer sur la nature et sur les thèmes de la lumière, de l'eau et des reflets

L'image réfléchie est solide

La composition maintient réalité et illusion dans une symétrie abstraite

L'atmosphère mystérieuse et méditative annonce les paysages d'eau des dernières années du peintre

1900 - Le jardin de Giverny


Cette toile représente l'une des étroites allées du jardin en direction de la maison dont on aperçoit les murs de crépi rose et les volets gris-bleu

Monet était fier de ses iris en pleine floraison

Il employait un chef jardinier et six aides-jardiniers

Le plan était simple, les allées se recoupaient en angles droits

Sur les conseils de Truffaut et de Vilmorin, Monet choisissait des fleurs simples, généralement à hautes tiges

" ... ce n'est pas un cham mais une forêt vierge de fleurs avec des couleurs toujours franches"

Longtemps resté à l'abandon après la mort de Blanche Hoschedé-Monet en 1947 le jardin a pu être reconstitué grâce au don d'une admiratrice américaine

1902 - Le jardin de Giverny


Les fleurs avaient beaucoup d'importance dans la vie de Monet

"Mon jardin est une oeuvre lente et poursuivie avec amour ... Je ne cache pas que j'en suis fier"

Monet voulait de " clairs régiments de petites fleurs renvoyant la lumière du jour en ruisseaux de rose ou d'écarlate, de bleu ou d'orange"

La maison verte et rose saumon s'entr'aperçoit au centre

Les ombres de l'allée brisent la fuite rapide de la perspective et rendent tangible un volume qui aurait pu paraître trop creux

Ces ombres de l'allée ajustaient aussi la luxuriance profusion au rectangle de la toile

1903 - Palais du Parlement


Cette vue de la Tamise en hiver capte un effet atmosphérique qui paraît irréel et visionnaire

Le thème est la silhouette et ses effets ainsi que la lumière colorée suspendue dans un air saturé d'humidité

Monet accentue l'effet mystérieux de l'ambiance en simplifiant, en ajoutant le batelier solitaire, en rétrécissant et en surélevant les tours et les flèches gothiques

Le volume et la profondeur sont créés uniquement par les touches colorées qui confèrent à l'atmosphère une existence aussi tangible que les objets solides

Monet " Dans Londres, par-dessus tout j'aime la brume"

En mai 1904 Monet exposa 37 toiles de Londres

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