Façade de verre   1940

Tableau coloré aux tons rouges dominants

Ce tableau avec ses quadrilatères et ses triangles vermillon, vert émeraude, bleu roi évoque une fugue dont les thèmes se répètent, reviennent et se rapprochent

C’est une fenêtre de cathédrale sans que Klee l’ait désignée ainsi ou veuille considérer cette œuvre comme un projet pour un vitrail

Prisonnier   1940

Œuvre posthume et nous  ne savons pas si Klee considérait le tableau comme terminé

Le bleu s’impose comme couleur unique

Les jambages sont noirs et la bordure brune est en retrait

Ce qui compte c’est le personnage malheureux, cerné de noir, et les grilles où il ests empêtré

Bleu profond s’éclaircissant en bleu pâle

Ce personnage aux yeux en U est voué à la mort

Pour Klee la vie et la mort sont des concepts relatifs et la mort est à la fois fin et commencement

Les hiéroglyphes figurant des arbres, à gauche, pourraient aussi bien être ceux de la croix

Flore au rocher   1940   

Sur un fond orange et violacé parsemé de rose, des rameaux, des fleurs et des fruits s’entrecroisent confusément sans être délimités par leurs plages respectives

La croissance est inscrite dans les mouvements divagants des caractères scripturaux

Plus Klee tend vers le graphisme pur, plus se réduit l’expression réaliste des choses du visible

A la façon des japonais il juxtapose les aplats et les cernes

Les teintes pâles expriment la sérénité, les teintes chaudes la joie

Le monde de l’ancienne perspective s’efface insensiblement des dernières toiles de Klee

Veilleur céleste   1940   

L’ange symbolise chez Klee l’approche de la création, ce qui signifie aussi bien l’approche du divin que de la mort

Pour Klee il ne s’agit pas d’une essence idéale, accomplie et détachée de l’homme

Ses anges ont des traits et même des faiblesses humaines

Les anges appartiennent au domaine secret entre l’en-deça et l’au-delà

Klee « Je philosophe sur la mort non par résignation mais par quête de la perfection »

La figure se détache d’un réseau de lignes noires entrecroisées

Le chromatisme bleu, beige et violet vient renforcer l’atmosphère angélique et sublime

Klee « Un jour je reposerai nulle part, auprès d’un ange quelqconque »

Le timbalier   1940   

Klee atteint un haut degré de symbolisme par économie de moyens plastiques et chromatiques

La figure ne se compose que de deux bras dont l’un est relié à un œil encadré et l’autre isolé dans l’espace comme un point d’exclamation

Deux taches rouges ajoutent leur accent dramatique

L’œil mystérieux fixe le spectateur de son regard scrutateur

Trois références pour Klee :

1 -  le souvenir

Klee avait un ami timbalier à l’opéra de Dresde, du nom de Knauer

2 - l’emploi des lettres grecques qui sont celles de l’épopée et de « naissance de la tragédie »

3 - l’imminence de la catastrophe finale : sa mort

La mort et le feu  1940   

Sachant sa fin prochaine Klee se confronte sans compassion avec le masque grimaçant de sa propre mort

Une silhouette avance au fond à droite

Au premier plan, dominant l’ensemble, une tête de mort émerge d’un squelette sortant de terre qui brandits un anneau d’or avec lequel il cherche à attirer l’attention de la silhouette

Sa conception de la mort est vécue comme une approche permanente d’une totalité inaccessible

C’est aussi la dissociation de l’homme et de la nature

Henri Michaux « Tandis que j’étais dans le froid des approches de la mort je regardai pour la dernière fois les êtres, profondément.

Au contact mortel de ce regard de glace, tout ce qui n’était pas essentiel disparut … »

Nature morte  1940  

Dernière toile achevée par le peintre

Cette nature morte évoque Matisse

Le fond est uniforme et des objets flottent comme sculptés dans une nature à la fois minérale, lumineuse et légère

Une lune jaune qui a ponctué toute son œuvre

Les motifs des années bernoises de la fin de sa vie :

- formes emboîtées, en haut à gauche

- l’ange dessiné sur une feuille blanche

- les idéogrammes fleuris sur le plateau

Statuette, cafetière et pot sont comme investis d’une dimension lumineuse

Les fleurs sur le plateau orange viennent d’être coupées et se recroquevillent d’un reste de vie et de lumière. Elles sont des larmes échappées des objets

En haut, dans le pot bleu, deux fleurs pourvues d’étranges racines vivent pour l’éternité d’une lumière rouge unique et définitive

La belle jardinière   1939  

La simplicité dans l’emploi des moyens plastiques dans les dernières œuvres est toujours l’expression d’une concentration créatrice

Le tableau a pour sous-titre « Un fantôme Biedermeier » Klee fait ainsi référence à ce style bourgeois composé d’un curieux mélange d’élan moralisateur, d’idylle romantique et d’intimité familiale qui régnait en Allemagne et en Autriche entre 1815 et 1848

On y affectionnait les jardins simples et sans affectation, parsemés de fleurs multicolores

La belle jardinière surgit sur un fond bariolé tel un fantôme phosphorescent et magique

Les lignes ne sont pas faites de barres noires mais de signes rouges et bleus

Klee sait animer et renforcer un simple tracé linéaire par un chromatisme lyrique

Flore au rocher   1940

C’est une des dernières œuvres de Klee : la croissance, la plantation, la floraison, la fécondation en raccourcis hiéroglyphiques

Le fond et le motif forment un tapis sans faille, fait de jambages droits et ronds derrière lesquels on sent la vivacité du devenir

En bas des sortes de bourgeons et des formes fusent vers le haut

Au milieu un fleur à neuf pétales

Dans les coins supérieurs des réceptacles à sept pépins

Le motif est un entrelacement de formes souples représentant le bourgeon, la fleur et le fruit

Le motif est placé sur un fond présentant des parties plus ou moins sombres et claires

La couleur va du jaune au violet en passant par le rose

Chant d’amour à la nouvelle lune   1939

Klee reconstitue la cohésion des choses

Ce personnage d’un gris sale, au cœur bleu,  aux yeux bleus, à la bouche bleue est une métamorphose

Ce bleu est-il la couleur de la nouvelle lune ?

Elle brille en haut à gauche

En face à droite le rideau bleu figure le dehors et le dedans

A gauche sous la lune, un gant jaune

En bas à droite une deuxième tache jaune (le second gant ?)

L’objet en forme de citron au bord inférieur du tableau c’est le bas-ventre, sorti de son plan comme les seins en haut

Tout ce qui n’est ni bleu, ni jaune est d’un gris sale, d’un gris rosé ou d’un gris bleu

Enlacement  1939

Créature réduite pour l’essentiel à quelques lignes incurvées

La demi-circonférence de la tête, avec ses deux orbites noires, est posée sur la hampe du cou

Seule la partie droite du buste est visible, la partie gauche se réduit au geste du bras appuyé

A droite un sceau donnant l’impression d’un point d’exclamation

En haut à gauche un astre noir

Plus bas un astre plus petit

Tous les jambages sont noirs, tracés avec un pinceau sec, ce qui produit des différenciations dans les pleins et crée un mouvement en soi

Cet être menaçant est-il une déesse de la mort venue du royaume de la Gréce archaïque ?

Bleu et brun clair à dominante blanchâtre

Halo d’un brun plus intense près de la tête, de l’astre et du bord inférieur du tableau

Le ton chromatique est austère et grandiose et correspond tout à fait à la figure de la mort

Bleu oisesau-citrouille   1939

Le travail ressemble à une céramique

Le fond brun a la forme d’un plat ovale sur un fond noir

Les formes de l’oiseau et de la citrouille, d’un bleu lumineux, s’intègrent dans le fond brun et sont définies à l’intérieur par de vigoureuses lignes noires

Squelette noir de l’oiseau avec ses deux yeux et une crête qui a l’air d’une petite couronne

Devant lui la citrouille et ses graines

PAUL  KLEE

1ère page Paul Klee

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