L'Apparition de la famille de l'artiste -
En 1947 Chagall a 60 ans et vient d'être père d'un fils David
Il se penche sur son passé
Sa famille lui apparaît
Il lui est difficile de reconnaître les frères et sœurs qu'il n'a pas revus depuis qu'il a quitté la Russie
Les visages ne sont pas très individualisés, quasiment identiques les uns aux autres
Le peintre flotte dans le ciel assis sur une chaise
Le ciel est celui d'une nuit sur le village de Vitebsk
Un autre ciel est d'un rouge vif
La famille se partage entre les deux ciels
Le père tient la Torah dans ses bras, la mère est maternelle
Une jeune femme au visage vert et en robe rouge se distingue des autres comme un collage
Elle survient dans la scène de famille comme une étrangère
De ses bras ouverts elle appelle le peintre qui appartient encore à Vitebsk et à sa famille
Un petit bonhomme jaune a l'attitude d'un Enfant Jésus dans la crèche
A droite une épouse céleste que la mort n'a pas fait disparaître
En robe rouge c'est Virginia et le petit bonhomme en jaune c'est leur fils, le jeune David
Les toits rouges -
Trois registres superposés, différenciés par la couleur, en diagonales montant de gauche à droite, donnent son caractère dynamique à la composition
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Le motif parisien est réduit à une vision évoquant les rives de la Seine près de Notre Dame au milieu d'arbres en fleurs
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A droite le couple soudé par la taille c'est Chagall et sa femme
La mariée est plus blanche que la neige
Le bouquet aux notes vives ramène le regard vers la partie centrale du tableau
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La grande silhouette rouge du peintre s'incline devant la ville de son enfance et salue dans le cercle d'une auréole un saint homme juif portant le rouleau de la Torah qui s'élève vers le soleil composé de deux cercles chromatiques
Au centre le Christ en croix, sacrifié, comme l'ont été tous les habitants du quartier juif
La couleur est posée en grande zones plates relativement continues
Tout a disparu de ce monde qu'il évoque
Chagall donne avec ce tableau deux autoportraits
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L'équilibre est formé à partir des bandes de teintes de la grande auréole et de la courbure rouge de la silhouette du peintre
Les ponts de la Seine -
Dans les années 50 Chagall peint de nombreuses vues de Paris
La destruction de Vitebsk pendant la guerre et son éloignement définitif de la Russie que tempère son remariage avec Valentine Brodsky, contribuent à distendre ses liens avec son pays natal
Ici le peintre donne une véritable vue aérienne de la ville endormie sur laquelle se détachent une mère et son enfant auréolés par les ailes déployées d'un coq, un âne aux sabot fendus et un couple d'amants
Le tableau est partagé en deux parties, chacune reproduisant couple et animal
Amour maternel et désir amoureux se répondent ainsi d'une rive à l'autre alors que le ciel nocturne enveloppe Paris dans son sommeil
La ferme -
Dans les toiles tardives de Chagall on constate une plus grande massivité de la forme et un étalement de la couleur en surfaces plus grandes
Pour Chagall l'animal représente "la tranquillité" de l'univers, à laquelle l'agitation de l'homme, le "perturbateur" du cosmos, oppose un fâcheux contraste
Une grande vache jaune aimable, avide de fourrage, s'avance vers sa mangeoire derrière les fermes russes
Une forte paysanne apporte le fourrage
Un coq se précipite pour attraper aussi sa part
La grande surface jaune se répand comme une lumière chaude sur le fond bleu
Accent de rouge de la crête du coq
Portrait de Vava -
Les portraits n'ont jamais intéressé Chagall qui refusa même en 1914 de faire le portrait de son maître Bakst qui voulait par cette commande l'aider financièrement
Il peignait les êtres proches qu'il aimait vraiment
En 1952 Chagall épouse Valentine Brodssky, nommée amicalement Vava
Ce portrait est moins porté sur la vraisemblance que sur sa signification de protectrice et de muse
Bel ovale du visage vert au regard ferme surmontant la colonne puissante du cou
Attentive et recueillie elle est assise en buste au premier plan et semble protéger le monde rêvé du peintre
Chagall place en elle un petit couple d'amoureux, abréviation du bonheur familial
A gauche Vitebsk la nuit avec un poussin volant dans le ciel lunaire
A droite Paris avec l'Opéra qu'il a décoré et la Tour Eiffel
Une tête d'animal rouge et un profil de jeune fille
Le rouge feu de la tête d'animal confère à l a toile sa force de couleur
C'est ce rouge qui met en valeur le vert du visage de Vava
Pour Chagall le vert signifie la lumière spirituelle
Les monnaies du pape -
En 1967 Chagall quitte Vence pour sa nouvelle maison de Saint Paul de Vence située dans un épais bois de jeunes pins
La tranquillité est complète
Grand bouquet de fleurs remplissant toute la surface de la toile, sans personnage et sans accessoires anecdotiques
On aperçoit l'atelier rempli de lumière avec sa grande fenêtre s'ouvrant sur les bois
La lumière est modulée en gradations claires et subtiles
Feuilles et rameaux se dessinent autour de l'éclat du blanc
La lumière anime toute la surface du tableau
En bas un pot de cyclamens pourpres
A gauche un panier aux fruits jaune d'or
La couleur transforme la réalité en poésie
Le visage bleu -
Le peintre divise la toile en deux moitiés à peu près égales
A gauche une zone bleue avec au premier plan une forme triangulaire d'un bleu profond
A droite la surface blanche et claire est animée par des taches colorées de jaune de terre, de rose lumineux et de vert champêtre
A gauche le visage lève la main vers la zone multicolore
Derrière lui un visage de femme et une petite cabane russe
En bas à gauche le peintre est à son chevalet
Au-
Une paysanne tient son enfant dans les bras
Un jeune paysan joue de la flûte
Chagall veut célébrer la simple et naturelle beauté du monde
Pâques -
C'est le noir et le blanc qui donnent le ton fondamental rehaussé par la lumière rouge du haut brillant comme une lumière sombre
Elle s'ouvre comme une fenêtre sur un astre rouge sang réchauffé par le vert froid complémentaire
On retrouve le village russe, les maisons de bois dont une fenêtre est éclairée par une petite lampe
Une femme s'avance devant la porte
Une lune blanche gigantesque verse sa lumière froide
A gauche quatre juifs âgés prennent leur repas pascal
Ils sont assis en plein air
Un ange s'élève au-
Une tête d'animal jaune regarde avec étonnement l'apparition de l'ange
On peut penser que l'exécution des vitraux d'églises ait conduit Chagall vers le pathétique de la couleur
Notre-
Chagall disait de Paris "Paris, reflet de mon cœur. Je voudrais m'y fondre, ne point
être seul avec moi-
L'Opéra de Paris -
En 1963 Malraux demanda à Chagall de peindre le plafond de l'Opéra
Chagall, ému et troublé par cette demande, ne se décidait pas
Sa femme Vava lui conseilla de faire une esquisse
"J'ai voulu refléter en un bouquet les rêves, les créations des acteurs et des musiciens"
Maternité rouge -
La mère, de rouge habillée, présente dans ses bras son enfant nu avec fierté
A ses pieds le peintre avec sa palette dans une main, salue de l'autre en la posant sur sa poitrine et en inclinant la tête
Dans le coin gauche un couple d'amoureux
Par des taches et des traits verts, jaunes, bleus et gris Chagall a brossé un Paris au printemps étendu au pied d'une Tour Eiffel qui monte dans le ciel bleu rejoindre un coq chagallien
Le plafond de l'Opéra de Paris -
Malraux demanda à Chagall de décorer la coupole de l'Opéra
Il partagea les 220 m2 en cinq zones de couleurs différentes, consacrant chacune d'elle à deux musiciens célèbres, entourés des personnages de leur création
Il réalisa 12 toiles peintes à l'huile, collées sur des panneaux de polyester fixés de façon à ne pas endommager les peintures de son prédécesseurs Lepneveu qui avait fait voler des chérubins
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Dans le petit cercle de la voûte, autour du lustre, l'artiste a regroupé Beethoven, Gluck, Bizet et Verdi
Les personnages peint dans un mouvement centrifuge semblent flotter dans l'espace et dans la couleur
Pour l'artiste qui affectionne particulièrement l'état d'apesanteur, le plafond de l'Opéra assimilé à la voûte céleste, constitue un lieu d'élection
Il y avait aussi des anges, des amoureux et des monuments de Paris
Le magicien -
Agé de 80 ans Chagall développe ses thèmes à partir des suggestions de la couleur
Il nous montre sur un fond bleu presque monochrome, brisé en prismes multiples comme un cristal magique, un vaste panorama de la ville de Paris
Les ponts, la place de la Concorde, Montmartre …
Au centre un couple d'amoureux est allongé
Chagall pose sur le fond bleu des zones multicolores fortement délimitées comme découpées aux ciseaux
A droite, à partir de formes colorées, se construit un personnage étrange : le magicien ou un peintre avec sa palette
A gauche un quadrilatère d'un rouge profond équilibre les couleurs
Le magicien peintre transforme le monde visible en pure poésie
Le soleil de Poros -
La toile exécutée en 1968 rappelle les jours heureux dans l'île grecque de Poros
Chagall était allé à Poros en 1952 et en 1954
Poros était l'île natale de Daphnis et Chloé dont il illustrai les lithographies
Il fut captivé par la lumière grecque au-
Il reconnut que le monde grec était l'autre pilier sur lequel reposait notre humanité occidentale dissimulé jusqu'alors à ses yeux par le Temple de Jérusalem
Ordonnance presque géométrique de plans colorés
Le bleu du ciel, le pourpre du disque solaire, les fleurs champêtres de Vence sur un fond vert
Une dormeuse allongée nue et émanant de son rêve un couple d'amoureux, symbole de Daphnis et Chloé
Dans le plan noir une vache fabuleuse mugit en direction de l'astre grec : le soleil de Poros
Le Baou de Saint-
Le Baou de Saint-
A ses pieds le hameau de Saint-
Chagall ne peint jamais devant le motif mais en atelier à partir d'esquisses et du souvenir
Le paysage apparaît dans la lumière nocturne
Sur le bleu sombre du ciel le contour noirâtre de la montagne qui englobe dans son ombre le visage et la vallée
Une petite vache bleue pâture
A gauche un bouquet de fleurs géant éclate vers le haut
A droite un bouquet de fleurs circulaire rayonne la chaleur du jour passé
Le sommet de la montagne prend la forme de deux visages humains appuyés l'un à l'autre (Vava et Marc)
C'est la couleur qui crée le poème visuel : la trame sombre du fond noirâtre, le froid épanouissement du blanc, la lumière chaude du jaune
Fleurs et fruits devant une fenêtre -
Si Chagall a peint de nombreux bouquets de fleurs, ce sont rarement des natures mortes
Une présence éclaire la scène en la faisant apparaître comme un objet d'émerveillement
Ici, Fleurs et fruits, expriment par l'éclat de leurs couleurs et leur abondance le sentiment amoureux
Le motif de la nappe est repris sur la jupe de la jeune fille
Le rouge de son corsage est pareil à celui d'un fruit
Ainsi le bonheur du couple participe directement de la nature généreuse
Adam et Eve chassés du paradis -
L'attention se concentre sur l'arbre de vie, sur l'ange vengeur et sur le couple originel par le jeu des contrastes, le jaune et le rouge se détachant sur le fond vert
L'ange aux ailes déployées montre à Adam et Eve le chemin de l'exil
La maternité représentée en bas à droite est l'image de la douleur mais aussi de l'espoir
Le manteau de Noé -
A la suite des Fables de La Fontaine, Vollard propose à Chagall d'illustrer la Bible
Chagall va visiter la Palestine avec sa famille, s'imprégnant de la lumière et des paysages de la Terre Sainte
Le Manteau de Noé relate le moment où le patriarche s'étant enivré se dévêt par une involontaire impudeur
Détournant son regard de cette nudité, un de ses fils le revêt d'un manteau
Visage empourpré de Noé, étendu avec deux fioles dont une déjà vidée
Air effaré de son fils
Le graphisme malhabile des personnages et les gribouillages colorés du manteau et du paysage vu comme toile de fond confèrent à cette estampe la rudesse primitive propre aux temps de la Genèse
Le Cantique des cantiques -
Pour Chagall le Cantique des cantiques est la célébration poétique de l'amour qui unit l'homme à la femme
Pour Chagall l'amour de l'homme et de la femme ne les enferme pas sur eux-
La femme est présente grâce aux lignes de son corps, ventre et poitrine, qui découpent dans le tableau de vastes espaces tournoyants
Dans le ciel où sont célébrées les noces deux personnages tendent un dais au-
En haut à droite un acrobate marche sur les mains : il évoque le cirque, thème majeur de la peinture de Chagall
A gauche le peintre s'est représenté au chevalet devant des enfants ce qui évoque
les cours qu'il donnait à Vitebsk dans les années 1920-
Au centre, Vence derrière ses remparts et, en miroir, Vitebsk
Abraham et les trois anges -
L'effet du fond rouge dont un procédé cubiste renforce l'éclat est de repousser les anges vers le spectateur
On a l'impression par un effet d'optique que les ailes des anges battent en dehors du tableau
Toute l'attitude d'Abraham évoque l'acceptation de la volonté divine
Le rêve de Jacob -
Jacob, c'est Israël.
Ce nom devient celui du peuple dont les douze tribus étaient celles de ses douze fils
Alors qu'il partait chercher une femme au pays de sa mère il eut un songe
Une échelle lui apparut dressée vers le ciel sur laquelle montaient et descendaient sans fin des anges
Les anges n'empruntent pas l'échelle mais exécutent autour d'elle de gracieuses circonvolutions
Ces anges acrobates créent une parenté avec les personnages du cirque, thème cher à Chagall
Cette échelle hantera l'œuvre de Chagall et sa quête d'un monde ouvert
Yahvé annonça à Jacob qu'il lui ferait don de la terre sur laquelle il avait dormi
"Je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai sur ce sol"
Tableau construit en deux parties:
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En rouge, au centre, flamboyant, un homme qui est l'image de Jacob
On voit aussi Jacob allongé, à peine esquissé, dans le coin inférieur droit du tableau
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Une place discrète est faite au Christ dans cette évocation du peuple juif
La lutte de Jacob et de l'ange -
L'hommage de Chagall à la Bible culmine dans la fondation en 1969 du musée niçois consacré au Message Biblique
La lutte de Jacob et de l'ange appartient au cycle du message biblique
Si l'épisode évoque une lutte solitaire se déroulant dans la pénombre, Chagall prend la liberté d'y ajouter une foule et quelques personnages de sa mythologie, fidèle à sa volonté de faire du peuple le témoin de l'histoire biblique
Moïse recevant les Tables de la Loi -
Chagall a le projet de léguer un "message biblique" dans un lieu détaché de tout lien confessionnel dans lequel l'homme pourrait contempler les vieilles légendes religieuses sur son origine
Chagall visite la Terre Sainte en 1931 (avec Bella) et en 1951 (avec Vava) puis en 1957 et en 1962
La composition est dominée par le sombre rocher devant lequel Moïse le visage éclairé de vert reçoit les Tables dorées
A droite un astre sombre surplombé par un oiseau rouge éclaire la moitié droite du tableau d'une lumière surnaturelle dorée comme un reflet des Tables de la Loi
Le peuple juif regarde la scène avec piété
Dans l'ombre du rocher à droite un juif porte le rouleau de la Torah qui renferme et complète la loi primitive
A gauche le gauche le peintre s'est représenté lui-
Moïse brisant les Tables de la Loi -
A son retour des Etats-
Il veut substituer un commentaire visuel au commentaire verbal du texte
Chagall voit en Moïse une incarnation du destin du peuple juif
Il dira "Moïse est la source d'où tout provient, même le Christ"
Ce tableau illustre la colère de Moïse
Etirement, agitation, éclairage souligné d'une sorte de halo, couleurs sombres et bizarres font penser au Greco
A droite l'épisode du Veau d'or qui provoque la colère de Moïse
A gauche quatre visages en plan rapproché évoquant les donateurs des tableaux chrétiens
du Moyen-
A droite le tumulte païen à l'origine de la colère de Moïse, à gauche le monde futur soumis à la loi
La lecture du présent au futur se fait de droite à gauche comme on lit l'hébreu
Les Tables de la Loi ne sont pas détruites, contrairement au texte biblique, ce qui anticipe, dans l'imagination de l'artiste le renouvellement de l'Alliance
Ce tableau s'inscrit dans une suite des illustrations de la Bible par Rembrandt plutôt que dans la proximité des recherches formelles des contemporains de Chagall
La nuit -
Au mois de mai 1946 après une absence de six ans Chagall s'est installé à Paris pour trois mois
Il revint définitivement en France en août 1948
A l'automne 1949 il se fixe à Vence
Il veut célébrer son amour pour Paris
Sur un fond nocturne presque monochrome un couple vole dans le ciel accompagné d'un coq qui cabriole
Une fenêtre s'ouvre sur la droite
Une table avec une corbeille de fruits, un bouquet de fleurs, une bouteille et un verre suggèrent un intérieur comme si le couple quittait la table et s'envolait par la fenêtre dans le ciel de Paris
A l'extérieur la Tour Eiffel et l'arc doré d'un pont symbolisant "La ville lumière"
Les saltimbanques dans la nuit -
Après l'éclat lumineux de la piste le cortège des saltimbanques s'avance dans l'espace nocturne que recouvre un ciel de tempête
Le cortège est conduit par le jeune violoniste blême qui lève vers nous un regard perdu comme un masque de tragédie
Il nous regarde fixement en penchant l'oreille vers sa compagne qui joue de la flûte
Un personnage à tête d'oiseau, presque englouti par l'obscurité, porte une jeune fille chantant à pleine voix
C'est pour symboliser les heures sombres de l'artiste que Chagall connaît bien qu'il a créé la métaphore des Saltimbanques dans la nuit
Le fond d'un bleu noirâtre est presque monochrome
Le noir et blanc acquiert une force colorée
Le magicien de Paris -
Ce magnifique Arlequin offrant d'humbles fleurs des champs à Paris -
"J'ai quitté mon pays natal en 1910. A ce moment-
Vue sur Notre-
En 1980 Chagall a 93 ans
La cathédrale de Paris est vue par son abside
C'est dans ce paysage parisien qu'il habite lorsqu'il séjourne à Paris
Il le transforme en vert paysage feuillu
Suivant sa poétique personnelle il métamorphose ce lieu en un site champêtre
Il y place la superbe nudité d'une jeune beauté qui délaissant sa lecture semble s'offrir à l'amour d'un coq chagallien porteur d'un bouquet et venant du ciel lui rendre son hommage
Harmonie des tons roses et verts dominants mais aussi des jaunes et des bleus qui ajoutent une douceur qui fait rêver à la jeunesse
Soleil sur le village -
Porté par un coq docile, le couple est en harmonie avec l'univers
La lune et le soleil s'unissent aussi en écho de la rencontre amoureuse et illuminent la terre
Chagall respecte ici une distribution rationnelle de l'espace qui s'étage en trois parties distinctes :
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La masse plus sombre du village, placée au centre de la composition permet, par contraste, d'éclairer le ciel et la prairie, donnant ainsi à cette gouache une grande fraîcheur
L'artiste a 93 ans
Le Paradis -
La Bible fut toujours pour Chagall moins le texte fondateur d'une religion qu'un immense réservoir poétique
Présence importante des anges et des animaux
Alors que la tradition judéo-
L'Arc en ciel, signe d'Alliance -
"Voici que je conclus mon alliance avec vous et avec vos descendants … Il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre"
"Je mets mon arc dans la nuée et il deviendra un signe d'alliance entre moi et la terre"
Abraham prêt à immoler son fils -
"Abraham élèva l'autel et disposa le bois, puis il lia son fils Isaac et le mit sur l'autel"
"Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m'as pas refusé ton fils unique"
Le roi David -
David est le prénom du frère de Chagall qu'il peignit en 1914/1915 et qui mourut peu après de la tuberculose en Crimée
C'est aussi celui de son fils, dont il n’avait pas souhaité la venue, alors qu'il aurait bien aimé un fils de Bella
Il fit circoncire son fils David alors que sa mère Virginia n'était pas juive. Il se détacha de son fils plusieurs années après le départ de sa maîtresse Virginia
Dans la nuit qui pèse sur Jérusalem le soleil se lève tandis que le roi David, splendide dans sa robe rouge, la couronne brillante et l'œil vif, joue du luth
Une vision fameuse au double visage :
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C'est une tentatrice venue tenter le roi musicien et poète qui n'était que berger avant de devenir le roi d'Israël. Ce ne peut être que Bethsabée dont il fut amoureux en la voyant prendre son bain
Un vieux juif s'incline devant le roi après avoir déposé la Bible à ses pieds
Chagall s'est mis en haut à droite dans un coin du tableau
La Bible fut toujours pour Chagall moins le texte fondateur d'une religion qu'un immense réservoir poétique
Le roi David -
Selon une idée hassidique, quand le flot d'amour de Dieu déferla sur le monde, celui-
Le peintre doit exprimer cette aura par la "chimie" des formes colorées
David était aussi un grand chanteur qui avait soulagé par son chant la douleur du roi Saül et qui chanta une complainte funèbre pour son ami Jonathan tombé devant les philistins et entra à Jérusalem devant l'Arche de l'Alliance en dansant et chantant
David apparaît en géant de rêve, jouant de la harpe
En bas dans une lumière crépusculaire violette, devant le décor de Vence, une procession de juifs pieux s'avance avec des gestes d'allégresse
A droite un couple de mariés fait penser aux personnages étirés du Greco
A l'arrière-
Deux processions qui célèbrent l'amour dans le mariage et l'amour de Dieu
Il appartient au roi David de conduire la procession comme autrefois devant l'Arche de l'Alliance
Bethsabée -
David agenouillé devant Bethsabée
En arrière-
Le fils prodigue -
Chagall peint ce tableau en 1976 à 89 ans
Le Fils prodigue c'est lui, qui revient en rêve dans son pays natal à Vitebsk
Tous ceux de jadis sont là pour fêter l'entant du pays
Un coq s'envole dans l'éclat du soleil
Ni père ni fils ne sont dans une position stable
Ebranlés par la même émotion ils semblent se soutenir mutuellement
Aucune démonstration exubérante
L'émotion est intérieure
MARC CHAGALL 5/7