Vierge à l’Enfant avec un ange 1465 Ajaccio


Le mauvais état de conservation ne permet pas de l’affirmer mais on peut considérer ce tableau comme sa première œuvre


Le style est proche de celui de Lippi mais la position debout de la Vierge laisse supposer qu’il s’agit là d’une des premières œuvres de l’artiste


On remarque la pâleur des carnations réduites en certains points à la seule préparation


Sens décoratif très marqué dont témoigne le jeu de la lumière sur la broderie d’or du manteau et la guirlande disposée dans la partie supérieure du panneau même si le rendu de détail de cette guirlande est incertain


On voit apparaître  les prémices du rythme lyrique typique des œuvres postérieures


L’agencement des figures dans l’espace n’est pas parfaitement cohérent en l’abscence d’une indication de perspective. Le plan du pavement semble s’incliner vers l’observateur et donne l’impression que les protagonistes de la scène vont glisser.


Vierge à l’Enfant   1467 ( Avignon )


L’artiste tente ici de dissocier le groupe de la Vierge et de l’Enfant, étroitement imbriqués d’habitude dans les modèles de Lippi dont s’inspire la majeure partie des œuvres de jeunesse de Botticelli


On voit apparaître l’arc, sous lequel prennent place les figures, motif que l’on retrouvera


Rendu magistral de la main avec laquelle la Vierge soutient son sein, réminiscence de Verrochio


La popularité du thème de la Vierge allaitant est fondée sur un raisonnement théologique rassemblant deux thèmes essentiels : le mystère de l’incarnation et le rôle de Marie médiatrice


St Bernard de Clairvaux fut l’un des partisans les plus fervents de la dévotion au Christ incarné, qui exerce son rôle de Sauveur par l’intermédiaire de sa mère


Ce tableau (72*51) était sans doute destiné pas à une église mais à la dévotion intime dans un intérieur particulier


Vierge à l’Enfant, Madone à la Loggia  1467  Offices


On a longtemps douté de son authenticité mais les experts qui le considèrent authentique ont retenu certaines caractéristiques de l’art de Botticelli à ses débuts comme la définition des draperies et la sensibilité lumineuse que l’on peut rapprocher de Verrochio


Le ton brunâtre qui a fait douter est justifié par la présence de nombreuses retouches qui ont altéré la matière de l’œuvre


La composition, inscrite dans une loggia à arcatures, appartient à la typologie des toutes première œuvres de l’artiste quand il expérimente différentes combinaisons de représentation d’un groupe dans un cadre architectural


Vierge à l’Enfant avec deux anges  1468  Naples


On pense que le commanditaire de Botticelli connaissait la Vierge de Lippi et a inspiré le thème

Par rapport à son modèle la composition est inversée et au lieu de se détacher contre une fenêtre ouverte le groupe des saintes figures est contenu un peu à l’étroit entre des murs de marbre au-delà duquel on aperçoit un paysage rocheux adouci par des cyprès.


L’enfermement entre des murs est une référence au jardin clos (hortus conclusus), symbole traditionnel de maternité virginale.


Attitude rêveuse et indifférente de la Vierge comme dans le tableau de Lippi

Sous son regard songeur, comme perdu dans le vide, l’Enfant porté par deux anges, tend les bras vers elle


Douceur des physionomies et délicatesse des passages en clair obscur dans les carnations et dans les vêtements

Vêtements ornés de festons et de perles d’or que l’on retrouve dans les auréoles


Le rendu volumétrique de la Vierge d’une puissance sculpturale révèle l’influence de Verrochio sur le jeune peintre


Vierge à l’Enfant

          Madone à la Roseraie 1469 Offices


L’étoile à huit pointes indique que ce tableau a été commandé par la corporation des juges, notaires, boulangers et aubergistes


La Vierge est assise sous un dais soutenu par des colonnes, pieds posés sur un pavement de marbres précieux


Visage de la Vierge légèrement incliné vers la gauche


L’espace est solidement structuré : le motif rectangulaire des caissons de l’arc se retrouve dans les dalles de marbre du pavement. La présence de roses derrière la Vierge évoque sa désignation comme « rose mystique »


La grenade ouverte que l’Enfant tient en main et dont il tente de manger les grains et un symbole traditionnel d’immortalité et de résurrection


Retable de Saint Ambroise  1469 Offices


Au premier plan, Côme et Damien, patrons de la famille Médicis


St Jean Baptiste et St François, debout derrière le trône de la Vierge


De multiples références peuvent être observées :


Lippi = ovale des visages, couleur ivoire des saintes Catherine et Marie-Madeleine


Veneziano = lumineuse ordonnance architectonique rythmée par des panneaux de marbre


Verrochio = Netteté des profils et fermeté du modelé des figures


La Force 1470  Florence


En 1470 Botticelli réalise cette grande peinture allégorique qui fait partie de sept tableaux représentant

Les vertus théologales : foi, espérance, charité

Et cardinales : force, prudence, justice, tempérance


Commande prestigieuse destinée à la salle d’audience du tribunal de commerce, magistrature suprême chargée de résoudre les querelles des marchands.

Importance vitale dans une ville qui est un centre commercial et bancaire très actif.


Botticelli a 25 ans, la commande avait été accordée à Pollaïolo (cf tableau de la Charité) qui ne respecte pas ses engagements de délai. Tomaso Soderini, figure importante des Médicis après la mort de Pierre le Gouteux le 2/12/69 le favorise. Il est un des responsables des commandes communales de peinture.


C’est Tomaso qui aussitôt la mort de Pierre réunit 700 florentins favorables aux Médicis pour assurer la continuité du pouvoir aux deux fils de Pierre, Laurent et Julien, ce dont il se repentira.

Tomaso qui a 67 ans est un des voisins des Botticelli

Tomaso avait été mis en relation avec les Botticelli par un autre voisin, les Vespucci, dont le fils Amerigo rêve d’aventures maritimes


Ovale doux et triste du visage

Figure construite selon une diagonale qui lui permet d’occuper tout l’espace et assise sur un trône ouvragé qui paraît taillé dans le métal ou quelque pierre dure

Habileté à rendre les lueurs métalliques de l’armure, les joyaux qui ornent son front et son vêtement et les tissus légers qui retombent en cascade sur la taille et forment des plis soigneusement disposés.


PolaÏolo proteste contre Botticelli et réagit en peignant la Prudence.

La Force habituellement représentée avec le casque, le bouclier et l’épée porte une cuirasse et tient un bâton de commandement tandis que son coude gauche repose sur un autre des ses attributs : la colonne


Les perles du diadème sont un symbole de pureté virginale


Beaux reliefs de luxuriantes feuilles d’acanthe disposées en volutes sur le trône


Vierge en gloire entourée de chérubins  1470 Offices


Tons sombres et préciosité d’orfèvre


Décoration de pièces d’or sur champ rouge dans la bordure sculptée qui l’encadre


Tableau commandé par la corporation des changeurs



Madone de l’Eucharistie  1470  Boston


Deux éléments qui se retrouvreront dans les peintures à venir :


Atmosphère suspende et méditative

Appel au symbolisme religieux


Consciente du destin qui attend son fils la Vierge choisit un épi de blé dans la coupe pleine de raisin, référence au pain et au vin de l’Eucharistie tandis que  l’Enfant lève la main en un geste de bénédiction


Le langage botticellien se forme :

Vigueur majeure dans les profils

Délicats passages en clair obscur

Soin extrême pour rendre les plis réguliers des vêtements et la transparence des voiles presque invisibles


Le portique ouvert sur un paysage fluvial atteste une maîtrise de la construction spatiale


Modelé du visage de l’ange dont le sourire exprime une tendresse à l’égard de l’Enfant

Le Retour de Judith  1470  Florence


Botticelli réalise un diptyque : le retour de Judith à Béthulie et la découverte du cadavre d’Holopherne


Judith est l’héroïne juive qui imagina un plan pour sauver sa ville, Béthulie, assiégée par les Assyriens

Après s’être parée pour séduire elle se rendit au camp des assiégeants et proposa à Holopherne de collaborer pour accélérer la reddition de la ville


Pour la séduire le général l’invita à un banquet. Quand il fut avec elle, elle lui trancha la tête et munie de ce trophée s’enfuit du camp avec sa servante


Figures bien intégrées dan le paysage

Judith tient le cimeterre avec un geste souple

Atmosphère limpide du paysage où les figures se meuvent en effleurant à peine le sol

Judith personnifie le courage féminin et symbolise la victoire sur la tyrannie

En hommage à la paix, elle tient un rameau d’olivier


Découverte du cadavre d’Holopherne

1470  Florence


Les généraux et l’escorte ne voyant pas venir Holopherne pénètrent dans sa tente et découvrent son cadavre mutilé

Le peintre se sert de la lumière pour décrire minutieusement l’anatomie du corps


Tension des personnages resserrés dans l’espace étroit de la tente

La lumière définit les formes


Bois peints pour la cathédrale de Pise  1472


Botticelli réalise des dessins pour décorer les sièges des officiants de la cathédrale de Pise


C’est Giulano qui à partir des dessins de Botticelli réalise les sièges en marqueterie

David et un saint Diacre



Portrait de jeune homme   1474  Palais Pitti


Le vêtement rouge dans lequel le jeune homme bombe le torse et son élégante coiffure noire donnent à penser qu’il s’agit d’un familier de a Signoria florentine


Le jeune homme se détache avec puissance sur le fond clair, révélant un modelé vigoureux.


Ce sont les flamands qui ont introduit la pose de trois quarts


Portrait du jeune homme en noir  1474


Ce portrait également de trois quarts se détache sur un fond neutre


Mais en général, Botticelli préfère aux fond neutres et monochromes des flamands une mise en page plus réaliste en plaçant la figure devant un paysage ou à l’intérieur d’une architecture


Portrait d’Esmeralda Brandini   1475 Londres


Il s’agit d’une florentine de la bourgeoisie qui pose dans la logia intérieure de sa demeure  alors qu’elle attend un heureux évènement


Robe d’intérieur dissimulée sous un vêtement transparent


Figure insérée à l’intérieur d’une boîte architecturale compliquée qui en créant deux sources lumineuses accentue le naturel du personnage et contribue à capter l’attention du spectateur

Tondo de l’Adoration des mages  1475 Londres


Cadre grandiose et théâtral de ruines antiques


Figures inquiètes et agitées du cortège pittoresque des rois mages qui se pressent avec leurs chevaux au premier plan


Un paon sur la droite se détache sur une ville fortifiée flamande imaginaire


Le jeune homme inconnu qui tourne vers nous son regard conserve tout son mystère.  Vêtu d’un riche habit brodé d’or et de chaussures rouges il était sans doute l’un des fils du commanditaire


Botticelli comme les autre artistes de son temps ne dédaigne pas les riches commandes liées aux fêtes sacrées et profanes qui rythment le calendrier florentin


Les fastueuses joutes de la famille Médicis sont des évènements lors des tournois qui attirent la foule


Apollon musicien,  Minerve armée   1476 Urbino


Botticelli dessine les cartons à partir desquels les musiciens florentins réaliseront en marqueterie la porte de la salle des anges du studiolo du duc d’Urbino


Un battant représente Apollon musicien et l’autre la Minerve armée



Portrait d’homme tenant une médaille à l’effigie

   Côme l’ancien   1475  Florence


On ne connaît pas l’identité de cet homme qui nous observe d’un regard doux et intense


Sur la base de son vêtement il s’agit sans doute d’une extraction modeste

On a proposé d’y voir Antonio Botticelli, frère de Sandro, orfèvre et médailleur des Médicis


Témoignage éloquent du culte dont Côme l’ancien, père de la grandeur des Médicis, joue auprès des florentins au milieu des années 1470


Influence de l’art flamand, notamment pour la finesse du paysage de l’arrière-plan


Adoration des mages   1476  Florence


Botticelli s’est représenté debout sur la droite dans un ample manteau au jaune d’or

Il appartient désormais à la noble société qui constitue le cercle médicéen et se presse ici autour des Médicis représentés en rois mages


Le commanditaire, Lami, âgé, vêtu de bleu, à droite, regarde le spectateur et tient de sa main droite le bord de son manteau


Côme l’ancien, mort en 1464, est le roi mage le plus âgé, agenouillé devant l’Enfant

Pierre, son fils, mort en 1469, est de dos au centre dans un grand manteau rouge

Giovanni, frère de Pierre, mort en 1463, est tourné vers Pierre, un vase d’or à la main

Laurent, debout et songeur, est vêtu d’un grand habit rouge et noir

Julien, son frère, à gauche, bombe le torse et tient une épée évoquant le tournoi récent dont il est sorti vainqueur

Pic de la Mirandole en grand manteau blanc


La composition parfaitement équilibrée répartit harmonieusement les figures dans l’espace


Couleur éclatante rehaussée par de précieux effets d’orfèvrerie sur les vêtements


L’attention aux détails ne trouble pas l’effet d’ensemble

La présence de portraits de personnages connus identifiables par les contemporains, dans une œuvre destinée à une église, est une déclaration d’allégeance et de fidélité à un parti politique tant pour le donateur que pour le peintre


Adoration des mages   1476  Washington


Campagne verdoyante ponctuée de bosquets et au premier plan des arbres dessinés avec précision


La forme est plus ample que dans l’adoration Lami


La palette est plus lumineuse et les personnages, vêtus d’amples draperies, sont tous des figures imaginaires


Tondo Vierge et St Jean adorant l’Enfant

       1477  Plaisance


Ce tableau a été réalisé pour cardinal Gonzague à Rome


Nativité avec le petit Saint Jean  1477  Florence


L’insertion du petit saint Jean au deuxième plan à gauche peut étonner

Son entrée précipitée semble troubler la douce intimité de la scène



Le Printemps  1478  Offices


Le Printemps est une œuvre chargée de références liées au milieu philosophique de Careggi, villa des Médicis où se réunissaient poètes et philosophes


En 1451, Côme avait chargé un jeune homme, Marsile Ficin, fils de son médecin de commenter et traduire les divers écrits de Platon. Il réunit dans de doctes discussions les savants humanistes à qui les Médicis offraient l’hospitalité de ses palais et de ses villas


On célébrait avec ferveur le 7 novembre, l’anniversaire et la mort de Platon. Un banquet réunissait de doctes convives près du buste de Platon


Aristote partait du principe qu’aucune intervention transcendante n’animait la nature. Ce principe plaçait Dieu en dehors de sa création et il pouvait donc juger et condamner sa créature responsable.


Platon soutenait au contraire que dans la nature un esprit était constamment présent et agissait avec une foule d’intercesseurs. Ainsi le fonctionnement des lois de la nature pouvait être modifié par l’intervention de forces spirituelles bienfaisantes.

Ainsi les rapports de l’humanité avec la divinité n’étaient plus marqués par la crainte et le sentiment de la faute, comme dans le christianisme traditionnel, mais par la liberté et l’amour.


Au centre de la composition Vénus qui à l’origine était la déesse présidant à la végétation et aux jardins

Elle est entourée à droite de Flore, Chloris et Zéphir

A gauche des trois grâces qui forment une ronde aux côtés de Mercure

Au dessus de Vénus, Cupidon vise les grâces de son arc


Flore comme Vénus présidait à l’origine à tout ce qui fleurit

Ovide l’a rattachée au mythe de Chloris, nymphe grecque enlevée par le dieu du vent Zéphir, qui la transforme en déesse Flore après leurs noces

C’est ce passage d’Ovide que Botticelli a représenté ici


Les grâces, compagnes de Vénus l’entourent car elles sont comme Vénus des divinités de la beauté et à l’origine des puissances de la végétation


Mercure est le gardien du jardin, c’est pourquoi il porte une lourde épée

Mercure de son caducée disperse les nuages ; il symbolise la raison et la connaissance


Selon la mythologie dans ce jardin des Hespérides poussent les célèbres pommes d’or

Botticelli a représenté des oranges


Dans le jardin on a repéré 500 specimens de plantes dont 190 fleurs


Portrait de Julien  de Médicis  1478  Milan


Le dimanche 26 avril 1478 un complot de la famille rivale Pazzi et du pape Sixte IV conduisit les conjurés à tuer dans la cathédrale Laurent et Julien.

Julien périt sous les poignards des assassins. Un tueur professionnel avait refusé de tuer Laurent dans une église. Deux prêtres furent désignés pour le remplacer. Ils manquèrent leur victime et Laurent pu s’échapper. Les assassins furent lynchés et pendus. Botticelli a peint les effigies des conjurés pendus : les Pazzi et l’archevêque de Pise.



Portrait de Julien de Médicis  1478  Washington


Botticelli était proche de Julien dont il fit plusieurs portraits

Dans le portrait de Milan il est tourné vers la gauche, dans le portrait de Washington il est tourné vers la droite

La tourterelle penchée sur une branche morte est un symbole de deuil perpétuel.


La conjuration des Pazzi a été férocement réprimée et le pape Sixte IV organisateur occulte du complot s’allie au roi de Naples et déclare la guerre à Florence. Il excommunie Laurent et frappe d’interdit Florence qui refuse de le livrer.


Laurent se rend à Naples et signe une paix séparée avec le roi Ferdinand. Le pape esseulé et inquiet de l’avancée des Turcs renonce à poursuivre Laurent qui bénéficie d’une grande popularité d’avoir échappé au complot du pape


Saint Augustin dans son cabinet d’études

        1480  Ognissanti


Les livres, le traité de géométrie et l’horloge sont peints avec une grande justesse


Les bénédictins, propriétaires de l’église, attachent une grande importance à l’étude


Attitude de concentration fervente

Complexité de la mise en page architecturale

Description minutieuse des livres, instruments et objets du cabinet de travail

Intensité psychologique de l’évêque d’Hippone


Le tableau réserve une place d’honneur au centre de l’architrave au blason de la famille Vespucci qui demeurait dans le même quartier que le peintre de Santa Maria Novella


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