Van Gogh    ANVERS

Façades arrière de vieilles maisons


Ce tableaux peint fin novembre au début de son séjour à Anvers montre sa volonté d'éclaircir sa palette

Il a été réalisé de la fenêtre située entre le premier et le second étage de la maison située au 224 de la Longue Rue des Images à Anvers


L'arrivée de Vincent à Anvers ressemble à l'irruption d'un "barbare" désireux d'assimiler beaucoup en peu de temps


Vincent aimait Anvers, son fleuve majestueux, ses pittoresques quartiers populaires, son décor impressionnant de vieilles églises et le faste de ses spectacles

"Enfin il est certain que pour un peintre, Anvers est très beau, très intéressant. Les couleurs sont vives et les motifs qu'on y découvre en valent la peine"

Fille du peuple


A Anvers Vincent découvrit Rubens et commença à éclaircir sa palette


La touche reste énergique mais des formations de traits pleines de variations recouvrent la surface avec un amour nuancé du détail


Elle est vue de face jusqu'aux épaules.

Ses longs cheveux descendent en boucle dans son cou

Yeux noirs, gorge nue, elle se détache sur un fond gris vert


La virtuosité de la technique se révèle plus importante que le motif

Cette femme ne veut pas paraître campagnarde, ni être pittoresque comme les paysannes à la coiffe de Nuenen

Avec ce portrait il renonce à tous les éléments qui auraient ancré le motif dans un monde vivant et concret


"La couleur est au tableau ce que l'enthousiasme est à la vie; aussi n'est-ce point une mince affaire que de chercher à les conserver tous les deux"


Les tons qui se heurtent avec violence, les sillons multicolores et les masses dégoulinant du tube remplissent la tâche dévolue jadis aux motifs : réconcilier le regard subjectif du peintre sur le monde avec le phénomène objectif dans lequel seulement la vie est possible

Buste de femme en profil


Au début de décembre 1885, Vincent écrit à Théo :

" J'ai continué à travailler avec le modèle ... Le modèle était une fille d'un café chantant ... Je me suis efforcé d'exprimer une abstraction à la fois voluptueuse et navrante... Ce qui m'a fait plaisir c'est que la fille qui a posé souhaite posséder son portrait peint par moi... Elle a une tête caractéristique et elle est spirituelle"


Ce qui est nouveau avec ce tableau c'est la force du rouge

Van Gogh deviendra de plus en plus conscient des possibilités offertes par sa palette qui commence à mener sa propre vie et de détache ainsi de la présentation journalistique des motifs


Il admirait Rubens parce qu'il "est si particulièrement simple dans sa technique, ou - plus exactement - semble l'être. Parce qu'il fait avec si peu et avec une main si rapide, parce qu'il peint sans aucun esprit hésitant et surtout aussi dessine"


Pour Vincent peindre rapidement n'était pas une difficulté, ce qu'il voulait apprendre de Rubens, c'étaient les finesses du haut goût qu'il était impossible de saisir parmi les habitants du village de Nuenen

Le 27 novembre 1885 Van Gogh arrive à Anvers

Il conçoit son séjour à Anvers comme un pas intermédiaire vers Paris, la capitale du 19ème siècle


Il voulait :

Oublier sa petite guerre quotidienne avec les villageois

Bénéficier des leçons de l'Académie des Beaux-Arts pour acquérir une adresse manuelle

Améliorer son apparence extérieure qu'il avait négligé


Il écrit "C'est dans mon esprit comme un retour d'exil. Il y a longtemps, en effet, que je vis tout à fait en dehors du monde de la peinture"

Son intention est aussi de peindre des vues de la ville pour lesquelles il existe un marché


Vincent découvre à Anvers les estampes japonaises avec lesquelles il décore sa chambre


Il étudie Rubens dont la liberté de touche et de couleur est une révélation


Au début de décembre 1885 il peint ce quai d'Anvers au tournant de l'Escaut en aval de l'Ecluse-Royers

Portrait de la femme en bleu


Quand on examine avec attention la couleur de la chair des joues on remarque l'éclaircissement de la palette


La rencontre de Rubens amena subitement Vincent à se tracer un nouveau chemin pour l'avenir: il transforma sa  palette sombre du temps de Nuenen en une coloration plus claire qui restera la sienne


Vincent pensait qu'il pouvait gagner de l'argent en faisant des portraits


"Ma meilleure chance c'est la figure, parce qu'elle intéresse relativement peu de peintres.

Je dois donc faire cas de cette chance. Je m'imagine que peindre des portraits sera le moyen de gagner de l'argent, qui doit me permettre de m'attaquer à des sujets plus amples.

Je sens en moi la force de réaliser quelque chose, je constate que mon oeuvre supporte la comparaison avec d'autres oeuves, et cela m'inspire une envie folle de travailler"

Vincent a un objectif plus noble que la mise en valeur d'une expression: il veut atteindre l'âme des modèles

Dans la seconde moitié du 19ème siècle les artistes apprenaient le dessin à partir de moulages de plâtre de sculptures classiques

A l'Académie d'Anvers Vincent se soumit brièvement à cette méthode

Il apprit l'art du contour et comment donner de la solidité et du volume au corps en alternant les passages de clair et de sombre


Il voulait étudier le nu à partir de modèles vivants

Mais à l'Académie d'Anvers les nouveaux venus ne pouvaient travailler à partir de modèles vivants et il devint membre de clubs de dessin pour bénéficier de modèles


Dans ce nu Vincent souligne les robustes proportions de la femme en accentuant avec des ombres les muscles et les articulations

Ce dessin rappelle les études au charme brut des paysans du Brabant


En dessinant d'après des moulages de plâtre et des modèles Vincent développa à Anvers son habileté manuelle de dessinateur


En peignant un plâtre de la Venus de Milo il accentua fortement la largeur des hanches et le professeur sabra de coups de crayons rageurs la feuille de Vincent qui répliqua " Vous ne savez donc pas ce qu'est une femme !  Une femme, cela doit avoir des hanches, des fesses, un bassin dans lequel puisse tenir un enfant ! "

Vincent voulait faire bonne impression pour vendre ses toiles aux marchands de tableaux

Il se plaignait de son visage ravagé qui lui donnait l'aspect d'un homme ayant fait "dix ans de prison cellulaire". Il perdit en très peu de temps dix dents et se fit soigner par un médecin. Il souffrait de l'estomac car il jeûnait souvent préférant consacré l'argent économisé à l'achat de toiles, de pinceaux et de couleurs.

Il contacta à Anvers la syphilis qui aura pour lui des suites dramatiques


Il craint de mourir avant de s'être révélé comme un peintre de talent

Il a peur également de sombrer dans la démence

Cet état d'esprit est à la source du "Crâne à la cigarette"


Il veut aussi se moquer des usages pratiqués dans les classes de dessin où le squelette était l'accessoire des études anatomiques


Une cigarette entre les dents il est toujours carcasse morte mais un léger éclat de vie le pénètre malgré son caractère de personnage de farce

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