Van Gogh     LA   HAYE  2

En janvier 1882 Van Gogh utilisa pour la première fois la peinture à l'huile mais il abandonna rapidement ces tentatives s'estimant "encore trop hésitant quant au dessin"


Il réalisait qu'il était nécessaire de pratiquer la peinture pour progresser en dessin car "il est nécessaire de connaître et de sentir le maniement du pinceau pour exprimer l'air, la terre et la mer"


En août 1882 le bois près de La Haye lui offrait un motif attrayant pour s'exercer à la peinture et il s'attaqua à la difficulté de peindre un bois aux couleurs d'automne

Sous l'impulsion de Théo Vincent s'exerçait au genre vendable

Il s'était inspiré d'illustrations de revues anglaises


Avec ce sous-bois avec la silhouette d'une jeune fille en blanc la difficulté était de créer l'impression "qu'on peut y respirer et s'y promener - et que l'on y sent l'odeur de la forêt"


La mélancolie qui se dégage des troncs et des racines fatigués et couverts de mousse, ainsi que du sol jonché de feuilles et de branches mortes, contraste avec l'innocence de la jeune fille dont la jeunesse et la candeur sont symbolisées par la robe blanche du dimanche

Paysan travaillant

Van Gogh étudie "tout ce qui fait partie de la vie à la campagne"


Comme il avait partagé l''existence humble des mineurs il entend peindre les paysans comme s'il "était un des leurs, en sentant, en pensant comme eux-mêmes"


Conférant aux hommes de la terre une valeur morale et universelle, l'artiste prend exemple sur l'oeuve édifiante de Millet

Il veut à son tour "exprimer le paysan dans son action"

Après sa rupture avec Sien en septembre 1883 Vincent se retire dans la province sauvage de la Drenthe

Il y reste trois mois du 11 septembre au 5 décembre 1883


Dans cette région isolée la nature n'avait pas encore été bouleversée par l'avance du modernisme

Vincent appréciait le cadre de la Drenthe "où on n'a pas dépassé le stade de la diligence et du coche d'eau, où tout est beaucoup plus vierge que dans n'importe quel autre lieu que j'ai visité"


Ce tableau des "Fermes" est peut-être une des premières toiles que Vincent envoie fin septembre 1883 à Théo


Les basses maisons paysannes s'élevant à peine au-dessus de la tourbe des marais étaient caractéristiques de cette région

Elles étaient en partie encaissées dans la tourbe, bâties en mottes et plaques de terre, recouvertes de mousse et de roseaux


L'humeur de Van Gogh s'accorde avec les ciels lourds et maussades


A l'inverse de ses dessins où il a tendance à analyser les détails il applique la peinture à l'huile en bandes épaisses se différenciant par de subtiles variations de tons

Durant son séjour dans la Drenthe, Vincent est surpris par "la multitude des choses qui émergent d'un pays apparemment monotone"


C'est surtout à la tombée du jour que la lumière changeait et que le paysage devenait "sublime"

Il peint la plupart de ses paysages de la Drenthe au coucher du soleil


Van Gogh s'inspire surtout d'artistes français

"Pense à Barbizon, c'est merveilleux ce qui s'y est passé. La plupart des artistes qui ont commencé à y travailler n'avaient  pas encore réalisé ce qu'ils étaient dans  leur for intérieur. C'est le  pays qui les a formés, la seule chose qu'ils savaient c'était "en ville ça ne va pas, il faut que j'aille à la campagne ... pour me ressourcer dans la nature"

Cette étude à l'huile de deux femmes travaillant dans une tourbière constitue la seule composition de personnages qui nous soit connue de son séjour en Drenthe


Sa palette s'assombrit encore au contact des tourbières de la Drenthe


Les femmes réduites à des silhouettes font penser à des glaneuses de Millet tandis que le ciel ténébreux de la nuit tombante fait allusion à "L'Angélus"

En 1882 Cornelis Van Gogh, l'un des trois oncles marchands d'art de Vincent, lui commande vingt dessins à la plume de la ville de La Haye


Vincent se met au travail avec beaucoup d'enthousiasme

Malheureusement son oncle n'apprécie pas beaucoup le résultat parce que la technique de Vincent n'est pas très classique


Les sujets qui tournent autour de la vie quotidienne de la classe ouvrière ne sont pas assez pittoresque pour son oncle


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