Van Gogh AUVERS
EGLISE CHAMPS
Vieille vigne avec une paysanne (gouache) -
La composition de ce dessin d'un jardin à Auvers s'organise à partir de son centre et plus précisément des diagonales de la vigne qui grimpent autour de la structure de bois qui aide à supporter son treillis
Ces axes en diagonales sont repris en écho par les curieuses constructions sans fenêtre
de l'arrière-
La lourde paysanne avec son panier et deux oiseaux de basse-
Même les longues hachures diagonales et verticales des maisons, des collines, de la jupe de la femme, comme les plus brèves hachures du sol, les points du feuillage et les badigeons du ciel ne peuvent dominer la base de la composition
Paysage avec pont au-
Vincent évoquant Auvers à Théo " Ici nous sommes assez loin de Paris pour être vraiment
à la campagne ... il y a de nombreuses villas et des maisons variées de la classe
moyenne très ensoleillées et couvertes de fleurs ... Nous sommes au moment où une
nouvelle société remplace l'ancienne ... Il y a beaucoup de bien-
Cette gouache combine l'ancien et le nouveau : paysans au travail, bétail dans les champs, peupliers au bord de la rivière, la campagne idéale
Mais aussi des intrusions modernes : un pont suspendu sur l'Oise a été inauguré le
22 décembre 1889 et au-
Femmes à travers champs -
L'imagination de Van Gogh était hantée par le tableau de Puvis de Chavannes " Entre l'art et la nature " qu'il vit à Paris juste avant de partir pour Auvers
" Il y a une superbe peinture de Chavannes ... les personnages sont habillés de couleurs brillantes et l'on ne pourrait dire si les costumes sont modernes ou antiques "
Dans sa toile Van Gogh combine l'environnement d'Auvers, incluant des pommes de terre en fleurs et du blé vert, avec deux femmes en habit moderne de couleurs lumineuses
Il généralise les formes du paysage et simplifie le modelé des figures, entourant la plus proche d'un simple contour qui rappelle les oeuvres de Gauguin et de Bernard
Paysanne -
Attitude de la jeune paysanne un peu raide et empruntée
Assise dans le blé haut elle porte les tons naturels du champ sur son tablier, son chapeau et sa peau
Ses joues sont vermeilles comme les coquelicots proches
Contre les tons chauds du blé et du tablier le bleu pur de la blouse ressort avec éclat
Sur le chapeau jaune d'or, le bleu clair lumineux forme un contraste frais
Sous le coloris nous retrouvons la robustesse des premières peintures brunes paysannes de Van Gogh
Le château d'Auvers -
Van Gogh décrit sa toile " Un effet de soir -
Le format allongé rappelle Daubigny
A Saint Rémy il décrit le paysage qu'il voit après le coucher du soleil par sa fenêtre grillagée, comme un tableau à la Daubigny " avec l'expression de toute l'intensité et toute la grande paix et majesté "
Impression vespérale avec les arbres sombres et le chemin plat qui traverse le champ de blé
Graphisme appuyé, inspiré de l'effet des gravures sur bois
Van Gogh " les lignes sont serrées et voulues, même si cela est exagéré "
L'Eglise d'Auvers -
Au début de son parcours artistique en 1884 Van Gogh avait représenté la petite église de Nuenen, vue de l'abside, sur fond de ciel avec un groupe de personnes sortant de la messe
Sept semaines avant sa mort l'église d'Auvers établit un pont entre le début et la fin de son évolution artistique
Le peintre a représenté l'église vue de l'abside, avec ses murs dans l'ombre
La masse trapue de l'édifice impose sa puissance au centre de la toile " contre un ciel d'un bleu profond et simple, de cobalt pur "
Aucun fidèle ne sort de l'église mais on perçoit une silhouette féminine solitaire, vue de dos, qui s'éloigne à gauche par l'un des deux chemins qui longent la petite église
L'image est le symbole d'un isolement total
La composition est faite d'un point de vue légèrement surélevé
Les verrières sont complètement opaques
L'ombre de l'édifice se projette à contre-
L'unique présence humaine est figurée de dos, excluant toute participation de l'observateur
Les deux chemins contournent le sanctuaire métaphoriquement inaccessible
Le ciel sombre et orageux donne l'atmosphère générale de la toile accablée d'un lourd silence
Sans doute Van Gogh avait-
Auvers sur Oise sous la pluie -
Le village d'Auvers observé à travers la pluie abondante est un dernier hommage de Van Gogh à l'art japonais
Les artistes japonais savaient fixer dans leurs images le déroulement des saisons avec une attention particulière pour les évènements météorologiques
Paysage aux contrastes solaires d'orangé, de jaune et de violet avec une pluie de touches violentes et rigides qui traversent la toile de haut en bas suivant différentes inclinaisons
Van Gogh est accablé par ses difficultés
Lucidité de la composition mais négligences inhabituelles dans le traitement de la surface picturale
La partie haute de la toile est d'une qualité moindre que la butte qui se détache au premier plan sur le bord inférieur gauche
Vase japonais avec des roses et des anémones
Tableau peint en juin 1890, un mois avant sa mort
Van Gogh considérait que la maison du docteur Gachet était emplie d'un bric à brac d'innombrables choses inutiles comme chez un marchand d'antiquités
Mais néanmoins il reconnaissait à ce désordre un avantage : il y avait toujours un vase pour disposer des fleurs pour une nature morte
C'est peut-
Les brillantes couleurs de cette peinture évoquent la sagesse heureuse des orientaux
dont il était lui-
Le sommet angulaire de la table n'est pas dans la ligne du bord à droite
Le dessin des fleurs s'inspire des formes stylisées des illustrations japonaises
Location de canots -
Les citadins prenaient le train pour visiter les villages de la région d'Auvers
Auvers attirait par son église "intéressante" et par son caractère rustique et champêtre
Le thème touristique de ce tableau (deux femmes qui vont canoter) est exceptionnel chez Van Gogh
Il y avait à Chaponval, entre Auvers et Pontoise, un lieu de récréation où l'on pouvait manger, boire et faire du bateau
Van Gogh ne s'était jamais attardé à de thèmes mondains comme ceux traités dans les années 70 par Monet et Renoir à Argenteuil et Chatou
Le bateau orangé qui flotte au premier plan, sur l'eau bleue, soutient toute la composition
Le trait de pinceau varie : il se plie à l'expression du miroitement de l'eau, des frondaisons abondantes et du bois des bateaux
Coquelicots
Le 17 juin 1890 Van Gogh peint trois tableaux de fleurs qu'il décrit dans une lettre à Théo où il évoque ses études en cours en précisant "l'une presque rouge"
Champ de blé -
Comme l'année précédente à Saint Rémy Van Gogh suivit les travaux de la moisson
Plutôt que le travail rural il représente son aboutissement
Toile en longueur de 50 cm * 100 cm
Paysage grandiose fait de champs et clos sur la gauche par une meule de blé
Pas de paysan dans ce tableau
Le paysage marqué par les signes tangibles du travail des champs est assez éloquent pour pouvoir se passer de figures humaines
Van Gogh décrit son tableau " La couleur est d'un vert doux, jaune et bleu vert"
Vue panoramique des nombreux champs qui s'entrelacent sur la plaine
Changements de rythmes et structure très travaillée des coups de brosse : tortillements, grosses touches de peinture et en bas à gauche des formes en fer à cheval
Champs de coquelicots -
Théo et Jo sont venus rendre visite à Vincent à Auvers le dimanche 8 juin 90 et Vincent réalisa ce tableau dans la semaine qui suivit
Le motif évoque plusieurs peintures de Monet
Mais la manière de Van Gogh est plus sèche, plus lourde, plus intensément graphique, particulièrement dans le traitement du ciel en coups de brosse en briques
La couleur n'a rien à voir avec la délicate luminosité de Monet
Traitement extrêmement simplifié des arbres et dense déploiement des coquelicots sur tout le champ
Maison à Auvers -
Van Gogh décrit ce paysage " ... rien qu'un champ de blé vert s'étendant au loin jusqu'à une maison de campagne blanche, entourée par un mur blanc et un arbre unique "
Premier plan dominant de blé vert
Horizon haut et très peu de ciel
Van Gogh adaptait la couleur et les coups de brosse aux exigences du motif plutôt qu'appliquer un schéma stylistique préconçu
Dans son dialogue avec la nature il répondait intensément aux effets du temps et de la lumière
Peinture instantanée et peu travaillée, particulièrement en haut à droite
On dirait que Van Gogh "économise" sa peinture
Paysage à Auvers avec charette et train -
Netteté et vigueur des couleurs
Le bleu domine contrastant avec les toits rouges des maisons
Le sillons des champs orientent le regard vers le train et son épaisse fumée
En contraste avec le train moderne la charette rurale traditionnelle et le paysan au travail
Ciel construit par des coups de brosse bleu et blanc en brique
Champ de blé -
Dans un paysage rural inhabité Van Gogh voit les signes d'un art de vivre, d'un ordre social sain, naturel, intemporel, différent du monde réel traversé de conflits, divisé et soumis aux changements rapides imposés par les contraintes économiques et les évolutions sociales
Mais par l'organisation des couleurs (vert rose, jaune vert, bleu blanc) et la combinaison des perspectives du premier plan et du milieu de la toile Van Gogh tient harmonieusement ensemble les champs, les nuages, les arbres et les meules
Vincent insère ainsi le spectateur dans une harmonie paisible
Champs de blé -
Van Gogh était fasciné par l'immense plaine d'Auvers " Je suis absorbé par une immense plaine de champs de blé, sans limites comme la mer, d'un jaune délicat et d'un vert doux "
Van Gogh décrit ce tableau en précisant " de vastes champs de blé sous un ciel troublé"
Alternance des champs jaunes et verts
La ligne d'horizon de la plaine s'incline doucement vers la droite
CHAMPS
Champ aux meules de blé -
Au milieu du tableau apparaît un tas de gerbes assez désordonné, précédé d'un autre tas, plus petit et flanqué de quelques gerbes
Trait de pinceau varié
Caractère assez monochrome
A l'arrière, à droite, une meule en forme de petite maison, qui se compose de gerbes soigneusement empilées
Les paysans sont totalement absents
Le paysage est caractérisé par un vocabulaire élaboré : le ciel est modelé par des coups de brosse en forme de briques et des formes en fer à cheval décrivent la végétation
Ces contrastes dans l'articulation de la surface influencèrent Vlaminck, Derain et Matisse
Les deux meules placées en diagonale sont vues contre un horizon qui traverse toute la plaine
Mais les horizontales sont déplacées car la ligne d'horizon est plus haute à gauche qu'à droite
Ce qui évoque les natures mortes de Cézanne
Mais c'est peut-
Champ avec gerbes de blé -
En juillet 90 Van Gogh se déclare "complètement absorbé" par les immenses plaines de champs de blé
Van Gogh dessina les formes des gerbes de blé liées sur un support gris bleu
Ni paysan, ni outil représentant la moissson
Dans les derniers jours de sa vie Van Gogh souligna les contours avec de la craie noire dessinant les lignes comme si son esprit était ailleurs
Seuls les arbres et l'arrière plan sont accentués
A droite au premier plan, le seul épi qui ait échappé à la faux donne de la vie à la composition
Van Gogh comparaît le cycle du blé : semence, croissance, moisson au cycle de la vie et de la mort
" ... ne sommes-
La gerbe de blé symbolise la fin de l'existence terrestre
C'est au sein de la nature réconfortante que le 27 juillet il se tira une balle et mourut deux jours plus tard
Meules de blé -
Ce tableau est une de ses dernières oeuvres
C'est une étude simplifiée de lumière et d'ombre exprimée en contrastes complémentaires de jaune et de violet atténué
Contrôle des hachures de la brosse
Les champs à l'arrière-
Ces gerbes ressemblent à un portrait de groupe
Cette toile est une représentation réaliste d'un champ mais aussi une décoration ornementale abstraite
Champ de blé sous un ciel nuageux -
Ecrivant à Théo, Vincent joignit des croquis de vues panoramiques "représentant d'immenses étendues de blé après la pluie"
Paysage influencé par le style du peintre Georges Michel
Van Gogh "Le secret de Michel est tel qu'il dépend de ceci : prendre les justes mesures,
voir les bonnes proportions de l'avant-
Michel " a le sentiment des profondeurs, de la recherche des plans et du résumé des distances ... il sait faire vibrer un écho touchant les grands ciels comme des grandes solitudes "
Il émane de ce paysage une force vive et brutale
Dans ses lettres à Théo, Vincent décrit " d'immenses étendues de blé sous des ciels troublés " et " cherche à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême "
Il était préoccupé par la charge qu'il représentait pour son frère et redoutait une détérioration de sa situation financière, d'autant plus que Théo songeait à quitter ses patrons Boussod et Valadon
Mais Jo lui promit qu'avec Théo elle continuerait à le soutenir
Champ de blé aux corbeaux -
Vincent écrit peu avant son suicide " Le pinceau me tombait presque des mains ... Je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême "
Format singulier de 50 cm * 100 cm
Un champ qui se déploie depuis l'avant-
Situation angoissante pour le spectateur devant ce grand horizon qu'il ne peut atteindre par aucune des voies qui s'ouvrent devant lui car elles s'aveuglent dans les blés ou s'évadent hors des limites du tableau
Les lignes perspectives sont inversées : elles convergent de l'horizon vers le premier plan comme si l'espace avait perdu son foyer
Le ciel bleu et les champs jaunes se repoussent mutuellement
A travers leur démarcation un vol noir de corbeaux s'avance vers un premier plan anarchique
Bleu unique du ciel
Jaune des deux masses du blé
Rouge des trois chemins divergents
Dans le bleu du ciel une vague pulsation d'obscurité et de clarté qui résume la grande
inquiétude de la tension au-
Grande inquiétude de Vincent qui est en détresse et s'angoisse en craignant pour l'avenir de sa situation financière
Ferme dans un champ -
Dans les dessins d'Auvers les travaux des champs ne sont représentés qu'occasionnellement
Le dessin représente un champ avec un paysan au travail et un à mi-
La surface du ciel est bien travaillée
Au premier plan des formes en zigzag
Dense présence des motifs qui contraste avec la structure laconique de nombreux autres dessins
Paysage -
Ce tableau se signale par le mouvement ondulant qui le traverse et qui évoque un vent orageux
Georges Bataille écrivit à propos de la peinture de Van Gogh " ... la nature elle-