Van Gogh  AUVERS

EGLISE    CHAMPS

Vieille vigne avec une paysanne (gouache)  -  mai 90


La composition de ce dessin d'un jardin à Auvers s'organise à partir de son centre et plus précisément des diagonales de la vigne qui grimpent autour de la structure de bois qui aide à supporter son treillis


Ces axes en diagonales sont repris en écho par les curieuses constructions sans fenêtre de l'arrière-plan


La lourde paysanne avec son panier et deux oiseaux de basse-cour sommairement dessinés donne une note rustique


Même les longues hachures diagonales et verticales des maisons, des collines, de la jupe de la femme, comme les plus brèves hachures du sol, les points du feuillage et les badigeons du ciel ne peuvent dominer la base de la composition

Paysage avec pont au-dessus de l'Oise  -  juin 90


Vincent évoquant Auvers à Théo " Ici nous sommes assez loin de Paris pour être vraiment à la campagne ... il y a de nombreuses villas et des maisons variées de la classe moyenne très ensoleillées et couvertes de fleurs ... Nous sommes au moment où une nouvelle société remplace l'ancienne ... Il y a beaucoup de bien-être dans l'air ... et, bien entretenue, de la verdure en abondance "


Cette gouache combine l'ancien et le nouveau : paysans au travail, bétail dans les champs, peupliers au bord de la rivière, la campagne idéale


Mais aussi des intrusions modernes : un pont suspendu sur l'Oise a été inauguré le 22 décembre 1889 et au-delà une grande cheminée d'usine

Femmes à travers champs  -  fin juin 90


L'imagination de Van Gogh était hantée par le tableau de Puvis de Chavannes " Entre l'art et la nature "  qu'il vit à Paris juste avant de partir pour Auvers

" Il y a une superbe peinture de Chavannes ... les personnages sont habillés de couleurs brillantes et l'on ne pourrait dire si les costumes sont modernes ou antiques "


Dans sa toile Van Gogh combine l'environnement d'Auvers, incluant des pommes de terre en fleurs et du blé vert, avec deux femmes en habit moderne de couleurs lumineuses


Il généralise les formes du paysage et simplifie le modelé des figures, entourant la plus proche d'un simple contour qui rappelle les oeuvres de Gauguin et de Bernard

Paysanne  -  juin 90


Attitude de la jeune paysanne un peu raide et empruntée

Assise dans le blé haut elle porte les tons naturels du champ sur son tablier, son chapeau et sa peau

Ses joues sont vermeilles comme les coquelicots proches

Contre les tons chauds du blé et du tablier le bleu pur de la blouse ressort avec éclat

Sur le chapeau jaune d'or, le bleu clair lumineux forme un contraste frais

Sous le coloris nous retrouvons la robustesse des premières peintures brunes paysannes de Van Gogh

Le château d'Auvers   -  juin 90


Van Gogh décrit sa toile " Un effet de soir - deux poiriers tout noirs contre ciel jaunissant, avec des blés et dans le fond violet le château encaissé dans la verdure sombre "

Le format allongé rappelle Daubigny


A Saint Rémy il décrit le paysage qu'il voit après le coucher du soleil par sa fenêtre grillagée, comme un tableau à la Daubigny " avec l'expression de toute l'intensité et toute la grande paix et majesté "

Impression vespérale avec les arbres sombres et le chemin plat qui traverse le champ de blé


Graphisme appuyé, inspiré de l'effet des gravures sur bois

Van Gogh " les lignes sont serrées et voulues, même si cela est exagéré "

L'Eglise d'Auvers  -  juin 90


Au début de son parcours artistique en 1884 Van Gogh avait représenté la  petite église de Nuenen, vue de l'abside, sur fond de ciel avec un groupe de personnes sortant de la messe

Sept semaines avant sa mort l'église d'Auvers établit un pont entre le début et la fin de son évolution artistique

Le peintre a représenté l'église vue de l'abside, avec ses murs dans l'ombre

La masse trapue de l'édifice impose sa puissance au centre de la toile " contre un ciel d'un bleu profond et simple, de cobalt pur "

Aucun  fidèle ne sort de l'église mais on perçoit une silhouette féminine solitaire, vue de dos, qui s'éloigne à gauche par l'un des deux chemins qui longent la petite église

L'image est le symbole d'un isolement total

La composition est faite d'un point de vue légèrement surélevé

Les verrières sont complètement opaques

L'ombre de l'édifice se projette à contre-jour sur le pré

L'unique présence humaine est figurée de dos, excluant toute participation de l'observateur

Les deux chemins contournent le sanctuaire métaphoriquement inaccessible

Le ciel sombre et orageux donne l'atmosphère générale de la toile accablée d'un lourd silence

Sans doute Van Gogh avait-il alors perdu tout accès au divin

Auvers sur Oise sous la pluie  -  juillet 90


Le village d'Auvers observé à travers la pluie abondante est un dernier hommage de Van Gogh à l'art japonais

Les artistes japonais savaient fixer dans leurs images le déroulement des saisons avec une attention particulière pour les évènements météorologiques

Paysage aux contrastes solaires d'orangé, de jaune et de violet avec une pluie de touches violentes et rigides qui traversent la toile de haut en bas suivant différentes inclinaisons

Van Gogh est accablé par ses difficultés

Lucidité de la composition mais négligences inhabituelles dans le traitement de la surface picturale

La partie haute de la toile est d'une qualité moindre que la butte qui se détache au premier plan sur le bord inférieur gauche

Vase japonais avec des roses et des anémones

Tableau peint en juin 1890, un mois avant sa mort


Van Gogh considérait que la maison du docteur Gachet était emplie d'un bric à brac d'innombrables choses inutiles comme chez un marchand d'antiquités

Mais néanmoins il reconnaissait à ce désordre un avantage : il y avait toujours un vase pour disposer des fleurs pour une nature morte


C'est peut-être un des tableaux de Cézanne du docteur Gachet qui lui a suggéré la forme de ce vase et des fleurs simplifiées


Les brillantes couleurs de cette peinture évoquent la sagesse heureuse des orientaux dont il était lui-même toujours en quête


Le sommet angulaire de la table n'est pas dans la ligne du bord à droite


Le dessin des fleurs s'inspire des formes stylisées des illustrations japonaises

Location de canots   -  juillet 90


Les citadins prenaient le train pour visiter les villages de la région d'Auvers

Auvers attirait par son église "intéressante" et par son caractère rustique et champêtre

Le thème touristique de ce tableau (deux femmes qui vont canoter) est exceptionnel chez Van Gogh

Il y avait à Chaponval, entre Auvers et Pontoise, un lieu de récréation où l'on pouvait manger, boire et faire du bateau

Van Gogh ne s'était jamais attardé à de thèmes mondains comme ceux traités dans les années 70 par Monet et Renoir à Argenteuil et Chatou

Le bateau orangé qui flotte au premier plan, sur l'eau bleue, soutient toute la composition

Le trait de pinceau varie : il se plie à l'expression du miroitement de l'eau, des frondaisons abondantes et du bois des bateaux

Coquelicots


Le 17 juin 1890 Van Gogh peint trois tableaux de fleurs qu'il décrit dans une lettre à Théo où il évoque ses études en cours en précisant "l'une presque rouge"

Champ de blé  -  Vienne   -  juin 90


Comme l'année précédente à Saint Rémy Van Gogh suivit les travaux de la moisson

Plutôt que le travail rural il représente son aboutissement

Toile en longueur de 50 cm * 100 cm

Paysage grandiose fait de champs et clos sur la gauche par une meule de blé

Pas de paysan dans ce tableau

Le paysage marqué par les signes tangibles du travail des champs est assez éloquent pour pouvoir se passer de figures humaines

Van Gogh décrit son tableau " La couleur est d'un vert doux, jaune et bleu vert"

Vue panoramique des nombreux champs qui s'entrelacent sur la plaine

Changements de rythmes et structure très travaillée des coups de brosse : tortillements, grosses touches de peinture et en bas à gauche des formes en fer à cheval

Champs de coquelicots  -  juin  90


Théo et Jo sont venus rendre visite à Vincent à Auvers le dimanche 8 juin 90 et Vincent réalisa ce tableau dans la semaine qui suivit

Le motif évoque plusieurs peintures de Monet

Mais la manière de Van Gogh est plus sèche, plus lourde, plus intensément graphique, particulièrement dans le traitement du ciel en coups de brosse en briques

La couleur n'a rien à voir avec la délicate luminosité de Monet

Traitement extrêmement simplifié des arbres et dense déploiement des coquelicots sur tout le champ

Maison à Auvers  -  juin 90


Van Gogh décrit ce paysage " ... rien qu'un champ de blé vert s'étendant au loin jusqu'à une maison de campagne blanche, entourée par un mur blanc et un arbre unique "

Premier plan dominant de blé vert

Horizon haut et très peu de ciel

Van Gogh adaptait la couleur et les coups de brosse aux exigences du motif plutôt qu'appliquer un schéma stylistique préconçu

Dans son dialogue avec la nature il répondait intensément aux effets du temps et de la lumière

Peinture instantanée et peu travaillée, particulièrement en haut à droite

On dirait que Van Gogh "économise" sa peinture

Paysage à Auvers avec charette et train  -  juin 90


Netteté et vigueur des couleurs

Le bleu domine contrastant avec les toits rouges des maisons

Le sillons des champs orientent le regard vers le train et son épaisse fumée

En contraste avec le train moderne la charette rurale traditionnelle et le paysan au travail

Ciel construit par des coups de brosse bleu et blanc en brique

Champ de blé   -  juillet 90


Dans un paysage rural inhabité Van Gogh voit les signes d'un art de vivre, d'un ordre social sain, naturel, intemporel, différent du monde réel traversé de conflits, divisé et soumis aux changements rapides imposés par les contraintes économiques et les évolutions sociales

Mais par l'organisation des couleurs  (vert rose, jaune vert, bleu blanc) et la combinaison des perspectives du premier plan et du milieu de la toile Van Gogh tient harmonieusement ensemble les champs, les nuages, les arbres et les meules

Vincent insère ainsi le spectateur dans une harmonie paisible

Champs de blé  -  juillet 90


Van Gogh était fasciné par l'immense plaine d'Auvers " Je suis absorbé par une immense plaine de champs de blé, sans limites comme la mer, d'un jaune délicat et d'un vert doux "

Van Gogh décrit ce tableau en précisant " de vastes champs de blé sous un ciel troublé"

Alternance des champs jaunes et verts

La ligne d'horizon de la plaine s'incline doucement vers la droite

CHAMPS

Champ aux meules de blé  -  juillet 90


Au milieu du tableau apparaît un tas de gerbes assez désordonné, précédé d'un autre tas, plus petit et flanqué de quelques gerbes

Trait de pinceau varié

Caractère assez monochrome

A l'arrière, à droite, une meule en forme de  petite maison, qui se compose de gerbes soigneusement empilées

Les paysans sont totalement absents

Le paysage est caractérisé par un vocabulaire élaboré : le ciel est modelé par des coups de brosse en forme de briques et des formes en fer à cheval décrivent la végétation

Ces contrastes dans l'articulation de la surface influencèrent Vlaminck, Derain et Matisse

Les deux meules placées en diagonale sont vues contre un horizon qui traverse toute la plaine

Mais les horizontales sont déplacées car la ligne d'horizon est plus haute à gauche qu'à droite

Ce qui évoque les natures mortes de Cézanne

Mais c'est peut-être aussi une représentation de la réalité : la plaine d'Auvers s'inclinerait doucement de la gauche vers la droite et monterait du premier plan à l'arrière-plan

Champ avec gerbes de blé   -  mi juillet 90


En juillet 90 Van Gogh se déclare "complètement absorbé" par les immenses plaines de champs de blé

Van Gogh dessina les formes des gerbes de blé liées sur un support gris bleu

Ni paysan, ni outil représentant la moissson

Dans les derniers jours de sa vie Van Gogh souligna les contours avec de la craie noire dessinant les lignes comme si son esprit était ailleurs

Seuls les arbres et l'arrière plan sont accentués

A droite au premier plan, le seul épi qui ait échappé à la faux donne de la vie à la composition

Van Gogh comparaît le cycle du blé : semence, croissance, moisson au cycle de la vie et de la mort

" ... ne sommes-nous pas destinés à être moissonnés, quand nous sommes mûrs, comme le blé ? "

La gerbe de blé symbolise la fin de l'existence terrestre


C'est au sein de la nature réconfortante que le 27 juillet il se tira une balle et mourut deux jours plus tard

Meules de blé   -  juillet 90


Ce tableau est une de ses dernières oeuvres

C'est une étude simplifiée de lumière et d'ombre exprimée en contrastes complémentaires de jaune et de violet atténué

Contrôle des hachures de la brosse

Les champs à l'arrière-plan sont réalisés avec des surfaces de différents verts

Ces gerbes ressemblent à un portrait de groupe

Cette toile est une représentation réaliste d'un champ mais aussi une décoration ornementale abstraite

Champ de blé sous un ciel nuageux  -  juillet 90


Ecrivant à Théo, Vincent joignit des croquis de vues panoramiques "représentant d'immenses étendues de blé après la pluie"

Paysage influencé par le style du peintre Georges Michel

Van Gogh "Le secret de Michel est tel qu'il dépend de ceci : prendre les justes mesures, voir les bonnes proportions de l'avant-plan par rapport à l'arrière-plan, et sentir correctement les directions que prennent les lignes dans la perspective"


Michel " a le sentiment des profondeurs, de la recherche des plans et du résumé des distances ... il sait faire vibrer un écho touchant les grands ciels comme des grandes solitudes "

Il émane de ce paysage une force vive et brutale

Dans ses lettres à Théo, Vincent décrit " d'immenses étendues de blé sous des ciels troublés " et " cherche à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême "

Il était préoccupé par la charge qu'il représentait pour son frère et redoutait une détérioration de sa situation financière, d'autant plus que Théo songeait à quitter ses patrons Boussod et Valadon

Mais Jo lui promit qu'avec Théo elle continuerait à le soutenir

Champ de blé aux corbeaux  -   juillet 90


Vincent écrit peu avant son suicide " Le pinceau me tombait presque des mains ...  Je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême "

Format singulier de 50 cm * 100 cm

Un champ qui se déploie depuis l'avant-plan par trois chemins divergents

Situation angoissante pour le spectateur devant ce grand horizon qu'il ne peut atteindre par aucune des voies qui s'ouvrent devant lui car elles s'aveuglent dans les blés ou s'évadent hors des limites du tableau

Les lignes perspectives sont inversées : elles convergent de l'horizon vers le premier plan comme si l'espace avait perdu son foyer

Le ciel bleu et les champs jaunes se repoussent mutuellement

A travers leur démarcation un vol noir de corbeaux s'avance vers un premier plan anarchique

Bleu unique du ciel

Jaune des deux masses du blé

Rouge des trois chemins divergents

Dans le bleu du ciel une vague pulsation d'obscurité et de clarté qui résume la grande inquiétude de la tension au-dessous

Grande inquiétude de Vincent qui est en détresse et s'angoisse en craignant pour l'avenir de sa situation financière

Ferme dans un champ  -  mai 90


Dans les dessins d'Auvers les travaux des champs ne sont représentés qu'occasionnellement

Le dessin représente un champ avec un paysan au travail et un à mi-hauteur un groupe de bâtiments de ferme

La surface du ciel est bien travaillée

Au premier plan des formes en zigzag

Dense présence des motifs qui contraste avec la structure laconique de nombreux autres dessins

Paysage  -   Champ et ciel orageux  -  juillet 90


Ce tableau se signale par le mouvement ondulant qui le traverse et qui évoque un vent orageux

Georges Bataille écrivit à propos de la peinture de Van Gogh  " ... la nature elle-même s'ébranla ... et la terre ondula comme une mer rapide ... il ne subsista rien de la stabilité qui constitue l'assise des choses "

ACCUEIL


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE


Précédent (gauche)

VERS 1ère Page  de  VAN GOGH

ACCUEIL


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE


Précédent (gauche)

VERS 1ère Page  de  VAN GOGH