Van Gogh AUVERS
ARBRES MAISONS GACHET
Racines et troncs d'arbres -
Avant de faire cette peinture Van Gogh avait réalisé des études de détail sur le vif avec la passion de celui qui lit dans les formes surprenantes de la nature la présence évidente de la main divine qui ordonne tout
Format de 50 cm * 100 cm, étrangement exagéré pour le sujet représenté
Van Gogh comparait ce dessin à "Sorrow", une étude de nu représentant sa compagne d'alors
Van Gogh " Les Racines représentent quelques racines d'arbres dans un sol sablonneux. J'ai essayé d'exprimer la même idée dans le paysage que dans la figure. L'idée de s'enraciner convulsivement, passionnément dans la terre et de se trouver néanmoins arraché en partie par les tempêtes. J'ai voulu exprimer un reflet de la lutte pour la vie, tant dans cette blanche et svelte figure de femme que dans ces noires et revêches racines noueuses ... J'ai essayé de rester fidèle à la nature qui s'offrait à mon regard, sans philosopher "
La surface peinte avec des couleurs joyeuses est un réseau complexe de touches décomposées qui créent les feuilles, les masses d'herbe et de terre, et les racines bleues, cernées par des traits sombres et sinueux
La composition, l'aplat de couleur pure et la splendide gamme chromatique sont influencés par sa passion pour les estampes japonaises
Van Gogh résume sa conception de la vie marquée par la nourriture que les êtres vivants tirent de la dure et réconfortante terre nourricière dont avec cette image il veut évoquer le sein accueillant
Le jardin de Daubigny -
Cette toile inhabituellement carrée est une étude pour les deux versions du jardin de Daubigny
Le format précipite le spectateur dans le jardin et la profusion de plantes désordonnées
La maison elle-
Technique impressionniste pour représenter le jardin d'un artiste qui avait été un pont entre l'Ecole de Barbizon et les premiers impressionnistes
Le jardin de Daubigny -
Charles-
Sa présence à Auvers attira d'autres artistes comme Corot (1796/1875), et Daumier (1808/1879)
Avant sa mort il acquit une autre maison à l'est du village où vécut sa veuve
Van Gogh admira profondément et durablement l'oeuvre de Daubigny. Il voulut donc peindre sa maison et rencontre la veuve de Daubigny
Van Gogh décrit le jardin de Daubigny
" Au premier plan de l'herbe en vert et en rose. A gauche un buisson gris et lilas et la tige d'une plante avec des feuilles blanchâtres. Au milieu une plate bande de rose.
A droite un portillon, un mur et au-
Une figure en noir avec un chapeau jaune et au premier plan un chat noir. Le ciel d'un vert pâle "
Sous-
Cette paisible peinture de bois avec un homme et une femme marchant dans l'épais fourré est une surprise au milieu des oeuvres tendues de la période finale
Harmonie calme des blancs, des jaunes, des verts mouchetés et des lilas
Prédominance des lignes verticales
Ces verticales donnent l'impression d'amicales présences silhouettées comme des figures en marche, sur la douceur accueillante du sol
A gauche un chemin ouvert en diagonale
A droite la forêt s'étend dans toutes les directions
Le jardin de Daubigny -
Dans cette deuxième version réalisée en atelier les coups de brosse sont plus structurés et plus consistants
Des restaurateurs ont supprimé le chat et le ciel a été modifié
Dans les deux versions Van Gogh a rapproché l'église de la longue et basse maison
Il a aussi rendu plus visible la villa (Villa Ida) au-
La figure marchant dans le jardin est Madame Daubigny
Chaumières à Cordeville -
C'est la première oeuvre réalisée par Van Gogh à Auvers sur Oise où il s'installa,
une fois sorti de l'asile de Saint-
" C'est gravement beau, c'est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque"
Van Gogh est dans une sorte de résignation désabusée. Certes " l'envie de travailler le dévore " et il s'y laisse aller car " ainsi faisant on donne le change à la maladie "
Le jaune qui dominait dans les toiles provençales a presque disparur
Palette froide et pâle, composée de vert, de bleu et de violet
La touche se plie et se tord. Les arbres sombres semblent s'animer à l'arrière-
Mais aucun personnage n'est visible
Le ciel a un aspect venteux mais l'oeuvre semble plongée dans un air immobile, comme dominé par une mystérieuse attente
La maison du Père Pilon -
Le lendemain de son arrivée à Auvers Vincent écrivait à Théo " Je trouve les maisons modernes de la classe moyenne presque aussi jolies que les vieilles chaumières qui tombent en ruine "
La maison est en partie cachée par le grand châtaignier
Les châtaigniers en fleurs deviennent à Auvers un substitut des arbres fruitiers
en fleurs qu'il n'avait pu peindre à Saint-
Le ciel turbulent avec un effet d'halo évoque le mauvais temps du dimanche 25 mai
Les vues de rues s'estompant sont rares à Auvers
La profondeur de l'espace est réduite par les deux pignons
Jardin à Auvers -
Netteté du jardin peint dans une étrange perspective qui donne une grande importance au premier plan
Allée de gravier jaune et rose qui sépare deux monticules d'herbe et un massif de fleurs en bas à droite
Cinq massifs de fleurs sur la pelouse
Le point de vue inhabituel fait de la composition un compromis entre une vue de côté et un plan
Les éléments du tableau sont comme les pièces d'un puzzle
Dans l'allée fins coups de brosse bleu et rose
Le pointillé donne au gravier une valeur tactile
Les zones d'herbe sont peintes en pointillés de jaune et de vert
Les massifs de fleurs sont peints de manière plus lâche et les contours sont dessinés en bleu noir
Rue de village -
En peignant les maisons d'Auvers, Van Gogh traitait des motifs pittoresques comme il l'avait fait avec ses cabanes des Saintes Maries de la Mer et avant cela avec celles de la Hollande
Aux yeux de Van Gogh le caractère primitif mais serein de ces thèmes campagnards s'opposait aux " choses parisiennes à la Baudelaire "
Ce n'est pas sans raison qu'il avait fuit l'agitation de Paris trois jours seulement
après son arrivée de Saint-
Van Gogh a peint avec soin le premier plan, les maisons et les murs à gauche et les chaumières à droite
Tableau inachevé car les parties blanches situées dans le coin supérieur gauche étaient réservées à des nuages que Van Gogh voulait y peindre
Peinture expressive et agressive par la franchise des couleurs ( le rouge, le vert et le bleu )
Vignes ave une vue d'Auvers -
Le 13 juin Van Gogh écrit à Wil qu'il a fini un " paysage avec des vignes et des
champs au premier plan et au-
La vigne était largement cultivée à Auvers pour le vin consommé localement. On en trouvait souvent dans les jardins comme dans celui du Dr Gachet
Van Gogh a choisi un point de vue difficile, en pente
En plus de la colline en pente il y a des complications avec les murs en contre-
Il crée de la profondeur d'espace par le rouge des coquelicots et des toits et les inhabituelles surfaces de blanc
Maisons à Auvers -
Van Gogh admirait beaucoup les tableaux de Cézanne qu'il vit chez le docteur Gachet au début de son séjour à Auvers. Cézanne avait peint à Auvers une vingtaine de paysages de 1872 à 1874
A la différence de Cézanne Van Gogh ne peignit pas la maison mais le jardin du Dr Gachet
Il avait sans doute décidé de ne pas entrer en compétition avec Cézanne
Ce tableau montre la rue du Gré à Chaponval, un hameau proche de la maison du Dr Gachet
Le gris bleu et le gris sable reflètent les harmonies de couleur restreinte de Van Gogh qui était revenu dans le nord et rencontrait de nouvelles conditions atmosphériques
Parties de toile non peintes mais touches épaisse sur les toits
Vue de " Le's Vessenots " près d'Auvers -
Le petit village "Les Vessenots" est tout proche d'Auvers
La composition de ce tableau évoque le champ de blé peint de sa cellule à Saint-
Point de vue légèrement surélevé
Le jaune intense est en contraste avec les coups de brosse verts bien marqués qui soulignent la structure du terrain
Ce jaune fort s'harmonise avec le bleu intense de l'horizon
Il n'y a pas que de forts contrastes de couleurs et des traits communiquent du mouvement au champ ainsi qu'au sommet de l'arbre à droite
Vieilles maisons à Chaponval -
Les toits de chaume qui dégoulinent vers le sol sont le sujet de la peinture
Lourds empâtements comme si Van Gogh voulait simuler la grossière et vigoureuse texture du chaume
On retrouve ces épais coups de pinceaux dans le ciel et dans les deux enfants en bas, à gauche
La composition repose sur une diagonale fuyante avec une fermeture par une maison à la fin de la rue
Ce tableau est proche de la "Rue aux Saintes Maries de la Mer" réalisé en juin 88
Maisons aux toits de chaume devant une colline -
Cette peinture montre la plus large vue de maisons aux toits de chaume des toiles de Van Gogh à Auvers
Au-
Presque pas de touches sur le ciel
Les quatre grands tournesols en bas à gauche ont été ajoutés en atelier
Certaines parties sont restées au stade de l'ébauche et certains experts considèrent cette toile comme inachevée
Portrait du Docteur Gachet -
Le docteur Gachet était aussi peintre et graveur amateur et ami des impressionnistes
Van Gogh " J'ai trouvé dans le Dr Gachet un ami tout à fait et quelque chose comme un nouveau frère tellement nous nous ressemblons physiquement et moralement aussi "
Figure pâle parmi les couleurs intenses
La table qui contraste avec des livres jaunes et la main relevée contre la tête
Les arabesques de la tête et des mains ressemblent aux paysages de Van Gogh
Le bleu riche, passant des tons profonds à de tons plus légers a une tonalité émouvante
Pâleur subtile du visage dans laquelle se rétractent les yeux bleus
Les lignes suivent la pathétique inclinaison de l'homme
La pose exprime l'état intime d'une âme découragée
Les lignes de l'arrière-
Vincent " .. la tête avec une casquette blanche, très blonde, très claire, un franc bleu et un fond bleu cobalt, appuyé sur une table rouge, sur laquelle un livre jaune et une plante de digitales à fleurs pourpres "
L'espace est divisé par la diagonale que forme la table rouge
Le plateau de la table est traité en aplat tandis que la veste et une partie du fond sont animés de traits curvilignes
Derrière la tête du médecin une ligne ondulée qui forme une sorte de motif ornemental
Touches brèves qui caractérisent les portraits provençaux
Le docteur Paul Gachet -
Ce fut Pissarro qui conseilla à Théo de faire soigner Vincent par Paul Gachet, médecin à Auvers qui était l'ami des artistes et qui arrangea le séjour de Cézanne à Auvers
Il achetait des tableaux aux jeunes peintres quand personne ne le faisait
Van Gogh avait constamment besoin d'un proche pour l'aider et le rassurer
Ils s'entendirent très bien dés les premiers instants, surtout sur le plan artistique
Mais ils se fâchèrent car le médecin refusa de suivre le conseil de Vincent d'encadrer un nu de Guillaumin qu'il possédait, refus qui déclencha une violente colère de Vincent
Avec un bonnet blanc, des cheveux très blonds, les villageois l'appelaient "Le Jaune"
Ce tableau est une copie car il offrit l'original à son modèle
Dans le portrait du docteur Gachet il voulut refléter "l'expression affligée de notre époque"
Fond couleur cobalt
Table rouge
Une fleur pourpre
Dans cette copie il supprime le livre et le vase de l'original
Mademoiselle Ravoux -
Le profil strict et la pose sans apprêt de ce modèle timide rappellent les portraits italiens du 15ème siècle, précis et impersonnels
Profondeur et luminosité du bleu qui règne sur toute la toile
Le bleu ici n'est pas qu'une couleur d'arrière-
Visage noyé dans le bleu en raison de sa pâleur et de son profil amolli
Les ruptures brusques du contour, le dessin anguleux de la chaise et du dos de la jeune fille introduisent de l'énergie dans la contemplation de ce bleu infini
Marguerite Gachet au piano -
La jeune femme est vue de trois quarts arrière, les cheveux rassemblés en chignon sur la nuque et les yeux baissés sur le clavier
Son expression reflète davantage la tristesse que la concentration
La peau très claire crée un effet de ton sur ton avec la longue robe blanche
La toile peinte en deux jours est construite sur trois couleurs :
la masse blanche du personnage, à laquelle font écho l'ivoire du clavier et la partition ouverte,
se détache d'une part sur un mur vert clair ponctué de points rouges
et d'autre part sur le sol rouge marron foncé et sur le bois sombre du piano
Touches chargées de matière en particulier dans le traitement de la robe
La densité des traits de la robe se retrouve dans la représentation du sol par un réseau de traits marrons sur fond rouge
Le bois du piano est rendu par de longues touches marrons
Le jardin du docteur Gachet -
Dès son installation à Auvers il fréquenta la maison du médecin à qui il avait été recommandé par Pissarro
Il mangea de temps en temps avec la famille, déjeuners qu'il qualifiait d'abominables, son estomac étant peu habitué à recevoir cinq plats assaisonnés en aussi peu de temps
Le docteur vivait avec sa fille de 19 ans, Marguerite (appelée également Clémentine) et de son fils Paul, 17 ans, et huit chats, huit chiens, un chèvre, des poules, des lapins ...
Premier plan végétal, laissant entrevoir la campagne et quelques constructions en fond
Vincent voulait profiter des cyprès du jardin, arbres peu nombreux dans cette région
Le jardin se limite à un premier plan dont la perspective déformée casse les conventions des lois de fuite
Fortes hachures parallèles bleues et blanches dans le ciel en haut à gauche
Marguerite Gachet dans son jardin -
Van Gogh représente la floraison de juin pour y plonge la figure de la jeune fille de son ami, Marguerite qui avait 19 ans
Par la simplicité de sa composition et l'immédiateté de la scène, cette toile rappelle les impressionnistes
Paul Gachet appréciait les impressionnistes et en peignant le jardin de son ami Van Gogh voulut leur rendre hommage
Les variétés des plantes ne sont pas distinguables et Van Gogh transforme l'image du jardin en une fête de verts et de blancs
La végétation semble bouillonner prenant la consistance d'un nuage
On aperçoit à l'arrière-
Au second plan quelques pots et vases colorés sont alignés sur un muret dans le prolongement d'une barrière basse à peine discernable au milieu de la végétation
La robe blanche et le chapeau jaune de Marguerite forment une tache lumineuse et légère au centre du tableau
Sous-
Les coups de pinceaux structurés qui ont la forme de briques expriment de la même manière le ciel et le sol et interagissent subtilement avec les jeunes arbres
Troncs sveltes et feuillage luxuriant
L'atmosphère de joyeuse célébration contraste avec la tragédie des dernières semaines de Van Gogh
MAISONS
Escalier à Auvers -
Tableau proche du goût décoratif populaire 1900 appelé "Art Nouveau" en raison de sa large symétrie, ses répétitions, sa structure ondoyante et enrubannée et son absence de relief
Qualité nuancée en raison de l'apport de blanc et de tons dilués de jaune, de vert et de bleu
Constituée de convergences axées autour d'un foyer central au pied des escaliers cette scène n'a pas de dominante réelle
Effet d'ensemble commandé par le mouvement trépidant de diagonales instables
S'opposent à l'instabilité générale les lignes droite horizontales et verticales stabilisantes, les toits rouges importants et de nombreuses touches comme les chapeaux jaunes ou l'encadrement jaune de la porte
Les formes onduleuses entre la maison et les escaliers définissent une longue forme sinueuse, triangulaire qui s'apparente au cyprès
Van Gogh pratique l'échange de tons entre des parties très éloignées de l'espace, échange qui est un de ses plus puissants moyens d'unification
Les mêmes tons blancs avec des notes de bleu apparaissent dans la maison éloignée, les robes des deux fillettes au premier plan sur la route et sur le mur
Note de gaité allègre dans toute cette agitation de lignes et de taches
DOCTEUR GACHET