Van Gogh  AUVERS

ARBRES  MAISONS  GACHET

Racines et troncs d'arbres  -  juin 90


Avant de faire cette peinture Van Gogh avait réalisé  des études de détail sur le vif avec la passion de celui qui lit dans les formes surprenantes de la nature la présence évidente de la main divine qui ordonne tout

Format de 50 cm * 100 cm, étrangement exagéré pour le sujet représenté

Van Gogh comparait ce dessin à "Sorrow", une étude de nu représentant sa compagne d'alors

Van Gogh " Les Racines représentent quelques racines d'arbres dans un sol sablonneux. J'ai essayé d'exprimer la même idée dans le paysage que dans la figure. L'idée de s'enraciner convulsivement, passionnément dans la terre et de se trouver néanmoins arraché en partie par les tempêtes. J'ai voulu exprimer un reflet de la lutte pour la vie, tant dans cette blanche et svelte figure de femme que dans ces  noires et revêches racines noueuses ... J'ai essayé de rester fidèle à la nature qui s'offrait à mon regard, sans philosopher "

La surface peinte avec des couleurs joyeuses est un réseau complexe de touches décomposées qui créent les feuilles, les masses d'herbe et de terre, et les racines bleues, cernées par des traits sombres et sinueux

La composition, l'aplat de couleur pure et la splendide gamme chromatique sont influencés par sa passion pour les estampes japonaises

Van Gogh résume sa conception de la vie marquée par la nourriture que les êtres vivants tirent de la dure et réconfortante terre nourricière dont avec cette image il veut évoquer le sein accueillant

Le jardin de Daubigny  -  Amsterdam  -  juin 90


Cette toile inhabituellement carrée est une étude pour les deux versions du jardin de Daubigny

Le format précipite le spectateur dans le jardin et la profusion de plantes désordonnées

La maison elle-même semble très distante, presque effacée par les rangées d'arbres, renfermée sur elle-même par ses fenêtres fermées

Technique impressionniste pour représenter le jardin d'un artiste qui avait été un pont entre l'Ecole de Barbizon et les premiers impressionnistes


Le jardin de Daubigny  -   juin 90


Charles-François Daubigny, peintre de l'Ecole de Barbizon s'installe à Auvers en 1861, construisant sa maison et son atelier au centre du village

Sa présence à Auvers attira d'autres artistes comme Corot (1796/1875), et Daumier (1808/1879)

Avant sa mort il acquit une autre maison à l'est du village où vécut sa veuve

Van Gogh admira profondément et durablement l'oeuvre de Daubigny. Il voulut donc peindre sa maison et rencontre la veuve de Daubigny


Van Gogh décrit le jardin de Daubigny

" Au premier plan de l'herbe en vert et en rose. A gauche un buisson gris et lilas et la tige d'une plante avec des feuilles blanchâtres. Au milieu une plate bande de rose.

A droite un portillon, un mur et au-dessus du mur un noisetier avec des feuilles violettes. Puis une haie de lilas, une rangée de citronniers ronds et jaunes, la maison au fond avec des tuiles bleutées. Un banc et trois chaises.

Une figure en noir avec un chapeau jaune et au premier plan un chat noir. Le ciel d'un vert pâle "

Sous-bois  -  juin 90


Cette paisible peinture de bois avec un homme et une femme marchant dans l'épais fourré  est une surprise au milieu des oeuvres tendues de la période finale

Harmonie calme des blancs, des jaunes, des verts mouchetés et des lilas

Prédominance des lignes verticales

Ces verticales donnent l'impression d'amicales présences silhouettées comme des figures en marche, sur la douceur accueillante du sol

A gauche un chemin ouvert en diagonale

A droite la forêt s'étend dans toutes les directions

Le jardin de Daubigny  -  Hiroshima  -  juin 90


Dans cette deuxième version réalisée en atelier les coups de brosse sont plus structurés et plus consistants

Des restaurateurs ont supprimé le chat et le ciel a été modifié


Dans les deux versions Van Gogh a rapproché l'église de la longue et basse maison

Il a aussi rendu plus visible la villa (Villa Ida) au-dessus de la ligne de toit.

La figure marchant dans le jardin est Madame Daubigny

Chaumières à Cordeville  -  mai 90


C'est la première oeuvre réalisée par Van Gogh à Auvers sur Oise où il s'installa, une fois sorti de l'asile de Saint-Rémy, sur les conseils de Pissarro

" C'est gravement beau, c'est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque"

Van Gogh est dans une sorte de résignation désabusée. Certes " l'envie de travailler le dévore " et il s'y laisse aller car " ainsi faisant on donne le change à la maladie "

Le jaune qui dominait dans les toiles provençales a presque disparur

Palette froide et pâle, composée de vert, de bleu et de violet

La touche se plie et se tord. Les arbres sombres semblent s'animer à l'arrière-plan et les toits de chaume irréguliers paraissent prendre vie

Mais aucun personnage n'est visible

Le ciel a un aspect venteux mais l'oeuvre semble plongée dans un air immobile, comme dominé par une mystérieuse attente

La maison du Père Pilon  -  mai 90


Le lendemain de son arrivée à Auvers Vincent écrivait à Théo " Je trouve les maisons modernes de la classe moyenne presque aussi jolies que les vieilles chaumières qui tombent en ruine "

La maison est en partie cachée par le grand châtaignier

Les châtaigniers en fleurs deviennent à Auvers un substitut des arbres fruitiers en fleurs qu'il n'avait pu peindre à Saint-Rémy en raison de sas maladie

Le ciel turbulent avec un effet d'halo évoque le mauvais temps du dimanche 25 mai

Les vues de rues s'estompant sont rares à Auvers

La profondeur de l'espace est réduite par les deux pignons

Jardin à Auvers  -  juillet 90


Netteté du jardin peint dans une étrange perspective qui donne une grande importance au premier plan

Allée de gravier jaune et rose qui sépare deux monticules d'herbe et un massif de fleurs en bas à droite

Cinq massifs de fleurs sur la pelouse

Le point de vue inhabituel fait de la composition un compromis entre une vue de côté et un plan

Les éléments du tableau sont comme les pièces d'un puzzle

Dans l'allée fins coups de brosse bleu et rose

Le pointillé donne au gravier une valeur tactile

Les zones d'herbe sont peintes en pointillés de jaune et de vert

Les massifs de fleurs sont peints de manière plus lâche et les contours sont dessinés en bleu noir

Rue de village  -  mai 90


En peignant les maisons d'Auvers, Van Gogh traitait des motifs pittoresques comme il l'avait fait avec ses cabanes des Saintes Maries de la Mer et avant cela avec celles de la Hollande

Aux yeux de Van Gogh le caractère primitif mais serein de ces thèmes campagnards  s'opposait aux " choses parisiennes à la Baudelaire "

Ce n'est pas sans raison qu'il avait fuit l'agitation de Paris trois jours seulement après son arrivée de Saint-Rémy

Van Gogh a peint avec soin le premier plan, les maisons et les murs à gauche et les chaumières à droite

Tableau inachevé car les parties blanches situées dans le coin supérieur gauche étaient réservées à des nuages que Van Gogh voulait y peindre

Peinture expressive et agressive par la franchise des couleurs ( le rouge, le vert et le bleu )

Vignes ave une vue d'Auvers  -  juin 90


Le 13 juin Van Gogh écrit à Wil qu'il a fini un " paysage avec des vignes et des champs au premier plan et au-delà les toits du village "

La vigne était largement cultivée à Auvers pour le vin consommé localement. On en trouvait souvent dans les jardins comme dans celui du Dr Gachet

Van Gogh a choisi un point de vue difficile, en pente

En plus de la colline en pente il y a des complications avec les murs en contre-plongée, les clôtures en bois et la disposition irrégulière des façades

Il crée de la profondeur d'espace par le rouge des coquelicots et des toits et les inhabituelles surfaces de blanc

Maisons à Auvers  -  juin 90


Van Gogh admirait beaucoup les tableaux de Cézanne qu'il vit chez le docteur Gachet au début de son séjour à Auvers. Cézanne avait peint à Auvers une vingtaine de paysages de 1872 à 1874


A la différence de Cézanne Van Gogh ne peignit pas la maison mais le jardin du Dr Gachet

Il avait sans doute décidé de ne pas entrer en compétition avec Cézanne


Ce tableau montre la rue du Gré à Chaponval, un hameau proche de la maison du Dr Gachet

Le gris bleu et le gris sable reflètent les harmonies de couleur restreinte de Van Gogh qui était revenu dans le nord et rencontrait de nouvelles conditions atmosphériques

Parties de toile non  peintes mais touches épaisse sur les toits

Vue de " Le's Vessenots " près d'Auvers   -  juillet 90


Le petit village "Les Vessenots" est tout proche d'Auvers

La composition de ce tableau évoque le champ de blé peint de sa cellule à Saint-Rémy : le champ est fermé par les maisons du village, maisons qui remplacent le mur de Saint Rémy

Point de vue légèrement surélevé

Le jaune intense est en contraste avec les coups de brosse verts bien marqués qui soulignent la structure du terrain

Ce jaune fort s'harmonise avec le bleu intense de l'horizon

Il n'y a pas que de forts contrastes de couleurs et des traits communiquent du mouvement au champ ainsi qu'au sommet de l'arbre à droite

Vieilles maisons à Chaponval  -  juillet 90


Les toits de chaume qui dégoulinent vers le sol sont le sujet de la peinture

Lourds empâtements comme si Van Gogh voulait simuler la grossière et vigoureuse texture du chaume

On retrouve ces épais coups de pinceaux dans le ciel et dans les deux enfants en bas, à gauche

La composition repose sur une diagonale fuyante avec une fermeture par une maison à la fin de la rue

Ce tableau est proche de la "Rue aux Saintes Maries de la Mer" réalisé en juin 88

Maisons aux toits de chaume devant une colline  -  juillet 90


Cette peinture montre la plus large vue de maisons aux toits de chaume des toiles de Van Gogh à Auvers

Au-delà des maisons s'élève un patchwork de champs " d'un jaune délicat et d'un vert doux "

Presque pas de touches sur le ciel

Les quatre grands tournesols en bas à gauche ont été ajoutés en atelier

Certaines parties sont restées au stade de l'ébauche et certains experts considèrent cette toile comme inachevée

Portrait du Docteur Gachet  -  juin 90


Le docteur Gachet était aussi peintre et graveur amateur et ami des impressionnistes

Van Gogh " J'ai trouvé dans le Dr Gachet un ami tout à fait et quelque chose comme un nouveau frère tellement nous nous ressemblons physiquement et moralement aussi "

Figure pâle parmi les couleurs intenses

La table qui contraste avec des livres jaunes et la main relevée contre la tête

Les arabesques de la tête et des mains ressemblent aux paysages de Van Gogh

Le bleu riche, passant des tons profonds à de tons plus légers a une tonalité émouvante

Pâleur subtile du visage dans laquelle se rétractent les yeux bleus

Les lignes suivent la pathétique inclinaison de l'homme

La pose exprime l'état intime d'une âme découragée

Les lignes de l'arrière-plan sont parallèles aux ondulations de la casquette et de l'épaule

Vincent " .. la tête avec une casquette blanche, très blonde, très claire, un franc bleu et un fond bleu cobalt, appuyé sur une table rouge, sur laquelle un livre jaune et une plante de digitales à fleurs pourpres "

L'espace est divisé par la diagonale que forme la table rouge

Le plateau de la table est traité en aplat tandis que la veste et une partie du fond sont animés de traits curvilignes

Derrière la tête du médecin une ligne ondulée qui forme une sorte de motif ornemental

Touches brèves qui caractérisent les portraits provençaux

Le docteur Paul Gachet  -  juin 90


Ce fut Pissarro qui conseilla à Théo de faire soigner Vincent par Paul Gachet, médecin à Auvers qui était l'ami des artistes et qui arrangea le séjour de Cézanne à Auvers

Il achetait des tableaux aux jeunes peintres quand personne ne le faisait

Van Gogh avait constamment besoin d'un proche pour l'aider et le rassurer

Ils s'entendirent très bien dés les premiers instants, surtout sur le plan artistique

Mais ils se fâchèrent car le médecin refusa de suivre le conseil de Vincent d'encadrer un nu de Guillaumin qu'il possédait, refus qui déclencha une violente colère de Vincent

Avec un bonnet blanc, des cheveux très blonds, les villageois l'appelaient "Le Jaune"

Ce tableau est une copie car il offrit l'original à son modèle

Dans le portrait du docteur Gachet il voulut refléter "l'expression affligée de notre époque"

Fond couleur cobalt

Table rouge

Une fleur pourpre

Dans cette copie il supprime le livre et le vase de l'original

Mademoiselle Ravoux  -  juin 90


Le profil strict et la pose sans apprêt de ce modèle timide rappellent les portraits italiens du 15ème siècle, précis et impersonnels

Profondeur et luminosité du bleu qui règne sur toute la toile

Le bleu ici n'est pas qu'une couleur d'arrière-plan : appliqué aussi à la robe il est l'idée véritable de tout le tableau

Visage noyé dans le bleu en raison de sa pâleur et de son profil amolli

Les ruptures brusques du contour, le dessin anguleux de la chaise et du dos de la jeune fille introduisent de l'énergie dans la contemplation de ce bleu infini

Marguerite Gachet au piano  -  juin 90


La jeune femme est vue de trois quarts arrière, les cheveux rassemblés en chignon sur la nuque et les yeux baissés sur le clavier

Son expression reflète davantage la tristesse que la concentration

La peau très claire crée un effet de ton sur ton avec la longue robe blanche

La toile peinte en deux jours est construite sur trois couleurs :

la masse blanche du personnage, à laquelle font écho l'ivoire du clavier et la partition ouverte,

se détache d'une part sur un mur vert clair ponctué de points rouges

et d'autre part sur le sol rouge marron foncé et sur le bois sombre du piano

Touches chargées de matière en particulier dans le traitement de la robe

La densité des traits de la robe se retrouve dans la représentation du sol par un réseau de traits marrons sur fond rouge

Le bois du piano est rendu par de longues touches marrons

Le jardin du docteur Gachet  -  juin 90


Dès son installation à Auvers il fréquenta la maison du médecin à qui il avait été recommandé par Pissarro

Il mangea de temps en temps avec la famille, déjeuners qu'il qualifiait d'abominables, son estomac étant peu habitué à recevoir cinq plats assaisonnés en aussi peu de temps

Le docteur vivait avec sa fille de 19 ans, Marguerite (appelée également Clémentine) et de son fils Paul, 17 ans, et huit chats, huit chiens, un chèvre, des poules, des lapins ...

Premier plan végétal, laissant entrevoir la campagne et quelques constructions en fond

Vincent voulait profiter des cyprès du jardin, arbres peu nombreux dans cette région

Le jardin se limite à un premier plan dont la perspective déformée casse les conventions des  lois de fuite

Fortes hachures parallèles bleues et blanches dans le ciel en haut à gauche

Marguerite Gachet dans son jardin  -  juin 90


Van Gogh représente la floraison de juin pour y plonge la figure de la jeune fille de son ami, Marguerite qui avait 19 ans

Par la simplicité de sa composition et l'immédiateté de la scène, cette toile rappelle les impressionnistes

Paul Gachet appréciait les impressionnistes et en peignant le jardin de son ami Van Gogh voulut leur rendre hommage

Les variétés des plantes ne sont  pas distinguables et Van Gogh transforme l'image du jardin en une fête de verts et de blancs

La végétation semble bouillonner prenant la consistance d'un nuage

On aperçoit à l'arrière-plan la maison du docteur et le toit d'une autre

Au second plan quelques pots et vases colorés sont alignés sur un muret dans le prolongement d'une barrière basse à peine discernable au milieu de la végétation

La robe blanche et le chapeau jaune de Marguerite forment une tache lumineuse et légère au centre du tableau

Sous-bois  -   juillet 90


Les coups de pinceaux structurés qui ont la forme de briques expriment de la même manière le ciel et le sol et interagissent subtilement avec les jeunes arbres

Troncs sveltes et feuillage luxuriant

L'atmosphère de joyeuse célébration contraste avec la tragédie des dernières semaines de Van Gogh

MAISONS  

Escalier à Auvers  - juin 90


Tableau proche du goût décoratif populaire 1900 appelé "Art Nouveau" en raison de sa large symétrie, ses répétitions, sa structure ondoyante et enrubannée et son absence de relief

Qualité nuancée en raison de l'apport de blanc et de tons dilués de jaune, de vert et de bleu

Constituée de convergences axées autour d'un foyer central au pied des escaliers cette scène n'a pas de dominante réelle

Effet d'ensemble commandé par le mouvement trépidant de diagonales instables

S'opposent à l'instabilité générale les lignes droite horizontales et verticales stabilisantes, les toits rouges importants et de nombreuses touches comme les chapeaux jaunes ou l'encadrement jaune de la porte

Les formes onduleuses entre la maison et les escaliers définissent une longue forme sinueuse, triangulaire qui s'apparente au cyprès

Van Gogh pratique l'échange de tons entre des parties très éloignées de l'espace, échange qui est un de ses plus puissants moyens d'unification

Les mêmes tons blancs avec des notes de bleu apparaissent dans la maison éloignée, les robes des deux fillettes au premier plan sur la route et sur le mur

Note de gaité allègre dans toute cette agitation de lignes et de taches

DOCTEUR  GACHET

ACCUEIL


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE


Précédent (gauche) Suivant (droite)

VERS 1ère Page  de  VAN GOGH

ACCUEIL


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE


Précédent (gauche) Suivant (droite)

VERS 1ère Page  de  VAN GOGH