Van Gogh   SAINT REMY

OLIVERAIES  PORTRAITS

Oliviers avec ciel jaune et soleil  -  juin 89


Van Gogh était fasciné par les champs d'oliviers

" Les oliviers sont très caractéristiques et je me bats pour les saisir. Ils sont de vieil argent, avec parfois du bleu, parfois aussi du vert, du bronze ... et un sol jaune, rose violet ou orange pour atténuer l'ocre. C'est très difficile. Mais cela me plaît et m'incite à travailler en or et en argent. Et peut-être un jour je parviendrai à une touche personnelle comme avec les tournesols pour le jaune"

A Emile Bernard " Ils sont d'argent contre un sol orange avec des nuances violettes, sous un immense soleil"

"un immense soleil jaune"

Cette toile est la seule oliveraie avec un tel soleil

Vibrant effet jaune orange

Bizarrement les ombres en diagonales projetées par les arbres ne sont pas alignées avec la position du soleil

Champ d'oliviers  -   juillet 89


A sa soeur Wil " Je viens de finir un paysage représentant un champ d'oliviers avec des feuilles grises, un peu comme celles des saules, leur ombre violette projetée sur le sol sableux ensoleillé"


Ce tableau évoque " le temps où l'arbre offre ses  pâles fleurs quand les mouches, les insectes et les cigales volètent autour de lui "


Bien que caché le soleil domine et se révèle dans les tâches de lumière et d'ombre qui traduisent une observation concrète de la réalité


Van Gogh a utilisé plusieurs styles de peinture pour peindre les champs d'olivier

Paysage avec des oliviers  -  oct 89


Paysage rempli d'un mouvement tumultueux et palpitant

Vision de la nature chargée d'émotion

Mais le caractère affirmée de chaque zone horizontale de cette oeuvre turbulente empêche la peinture de sombrer dans la monotonie du chaos qui souvent résulte de l'abandon d'un artiste à la sensation pure


Le nuage visionnaire au contour ondoyant a un air vaguement organique

Apre et fantastique silhouette de la montagne avec la masse rocheuse perforée comme un château en ruine


Nuage clair sur le ciel froid

Vert clair des oliviers sur le bleu sombre des montagnes

Houle agitée de la terre avec des bandes enroulées d'ombre et de lumière, de jaune, de bleu et de vert


Longueur des lignes sinueuses

Tempête furieuse des coups de pinceau dans les arbres

Enveloppante luminosité depuis le nuage lointain jusqu'à la terre sous les oliviers

Les cueilleurs d'olives   -   mi nov 89


Van Gogh reprochait à Gauguin et à Bernard de fuir la moindre idée de la réalité des choses


Il disait de Bernard qui avait peint " Jésus au jardin des oliviers " qu'il n'avait probablement jamais vu un olivier


Coups de pinceau très contrôlés

Harmonieuse interaction du mouvement et de la couleur

Verger d'oliviers  -  oct 89


Une vague intense d'émotion traverse la toile entière, communiquant la même ondulation irrégulière à la terre, aux arbres et au ciel

Van Gogh signe son nom d'une courbe qui épouse un creux du sol


Couleur moelleuse due à la gamme limité de luminosité dans les trois grandes masses de bleu, de vert et d'ocre


Les contrastes sont réduits et adoucis

Il n'y a pas de couleur pleinement saturée

L'équilibre des tons froids et chauds et la division de la toile en surfaces presque égales ont un effet apaisant


Les colorations sont harmonisées par la reprise du bleu du ciel sur les troncs, du vert des arbres dans les ombres de la terre

Les lignes vigoureuses des branches se retrouvent dans les arabesques plus douces du ciel

Oliveraie  -  nov 89


Van Gogh considérait les champs d'oliviers comme un antidote pour ne pas se laisser aller à peindre des abstractions comme Gauguin et Bernard qui venait de peindre un "Christ au jardin des oliviers"

A Théo " Leur "Christ au jardin" avec aucune observation de la réalité m'a tapé sur les nerfs"  "Cela me donne une sensation pénible de chute plutôt que de progrès"

"Pour secouer tout ça j'ai arpenté les oliveraies tous ces matins et soirs bien froids mais avec un beau soleil clair"


"Ce que j'ai fait est plutôt une dure et sévère réalité à côté de leurs abstractions mais cela a une qualité de rusticité et sent l'odeur de la terre"

"Je procède avec des coups de hachures colorées en laissant de l'espace entre les hachures. Cela crée l'atmosphère et utilise moins de peinture"

Van Gogh a décrit ce tableau comme "un soleil couchant orange et vert"

Août 89


Vincent écrit à Théo : ce portrait "je l'ai commencé le premier jour que je me suis levé, j'étais maigre, pâle comme un diable. C'est bleu violet foncé et la tête blanchâtre avec des cheveux jaunes, donc un effet de couleur"


Seul son travail pouvait le maintenir debout. Il avait écrit "Le travail me distrait infiniment mieux qu'autre chose et si je pouvais une fois bien me lancer là-dedans de toute mon énergie, ce serait possible le meilleur remède"


Il voulait aussi réaffirmer son identité professionnelle face au docteur Peyron qui s'était montré réticent pour qu'il reprenne son travail


La pose raide, le regard lointain lui donnent un air autoritaire, presque solennel

L'absence de chevalet confère au portrait une plus grande immédiateté

Le regard fixe et le menton baissé de l'artiste révèlent l'examen minutieux et angoissé qui a présidé à l'élaboration de cet autoportrait


Dans ses lettres il opposait régulièrement l'artiste-artisan au peintre passionné et inspiré et c'est le premier que nous retrouvons dans cet autoportrait à la palette

Septembre 89


En adressant cet autoportrait à sa mère Van Gogh le commente ainsi :

"Tu verras dans l'autoportrait que je joins  que, bien que je sois allé à Paris, à Londres et dans tant d'autres grandes villes  des années durant , j'ai toujours plus ou moins l'air d'un paysan de Zundert ... et quelquefois, je m'imagine que je sens et pense aussi comme cela, seulement les paysans sont plus utiles dans le monde.


C'est seulement quand on a tout le reste, qu'on acquiert les sens des tableaux, des livres, etc., et le besoin d'en posséder.


Selon ma propre estimation je suis donc bien inférieur aux paysans. Ma foi, je laboure mes tableaux comme eux leurs champs"


Ce visage est effectivement marqué par les sillons et les bosses des longs travaux qu'il a effectués

Van Gogh se présente à sa mère bosselé comme les visages bosselés des paysans hollandais, amaigri et émacié


Modelé par de lourdes coulées bourbeuses couleur de terre ce tableau a retrouvé l'originalité de ses débuts artistiques

Champ d'oliviers  -  nov 89


Peinture finement appliquée et brefs coups de brosse uniformes

Composition doucement diagonale de l'angle bas à droite au centre à gauche


Contre rythme créé par les ombres des arbres projetées à gauche par trois arbres que l'on ne voit pas

Les formes de ces ombres, d'orange et bleu complémentaires, révèlent une forme de vie abstraite


Le dessin déchiqueté du feuillage crée des arabesques en forme de petites flammes

Septembre 89


L'artiste s'est représenté de trois quarts, vêtu de façon étonnamment soignée et élégante. Les cheveux sont coiffés en arrière, laissant le front à découvert. L'expression du visage est tendue, presque agressive, et le regard reflète une certaine crainte; les sourcils sont contractés, les commissures de la bouche légèrement abaissées.


Le portrait montre un homme grave, concentré, et la composante psychologique est rehaussée par l'exécution matérielle.


L'oeuvre est entièrement dominée par la couleur bleue qui se reflète jusque sur la peau du visage, baignant l'ensemble du modèle dans une lumière irréelle.


La veste est traitée en touches ondulantes qui creusent les formes, et que le fond reprend en les portant à leur puissance maximale


Ce fond, totalement abstrait, est constitué de vagues mais aussi de spirales et de tourbillons colorés qui transmettent une idée de rage intérieure et d'angoisse permanente, ce qui fait de cette toile l'une des images les plus dramatiques produites par l'artiste

Le jardinier  -   septembre 89


En mai 89 Van Gogh s'était retiré volontairement à l'asile mental de Saint Paul de Mausole à Saint Rémy pour suivre un traitement médical

Il préférait la stricte routine de l'asile à son existence isolée à Arles

Le haut du buste de l'homme est placé en plan très rapproché et abruptement coupé par le bord inférieur du tableau

L'arrière-plan monochromatique est brisé par les motifs en rayures de la chemise et de la veste qui sont peintes des trois couleurs primaires et de la couleur complémentaire verte

Van Gogh rend avec maîtrise l'expression du visage ainsi que les traits burinés par des ombres délicates en distinguant nettement le clair et le sombre

Les traits du contour sont noirs et Van Gogh ajoute autour des épaules un contour rouge

Alors que le jardinier est vu de face le parc est rendu avec une légère diagonale

Portrait de Trabuc -  sept 89



Trabuc était le "surveillant" de l'artiste à Saint Rémy

Van Gogh offrit son portrait à Trabuc mais cette version originale se perdit

Van Gogh accordait de l'importance à ce portrait car il en fit cette réplique

Caractère graphique du portrait peint qui frappe dans le veston rayé et la tête qui ressort sur le fond blanc cassé

Sur le visage de Trabuc Van Gogh lisait un certain recueillement qui lui rappelait le morose politicien Guizot

Mais Trabuc était "du peuple et plus simple" ce qui pour Van Gogh était un grand compliment

Van Gogh considérait la simplicité populaire comme un titre de noblesse à l'instar de Michelet dans son livre "Le Peuple" publié en 1846

Guizot appartenait comme le père de Vincent à ces hommes qui "paraissent vénérables et tout-puissants, profonds - sérieux - mais qui si on les regarde attentivement de plus près ont quelque chose de lugubre, de morne, d'insipide au point qu'on en est écoeuré"

Le peintre opposait à la mentalité de son père celle de Michelet qui lui était proche

Portrait de Madame Trabuc  -  mi sept 89


Madame Trabuc habitait avec son mari à quelques pas de l'asile

La femme "fanée" du surveillant Trabuc, une "bien pas grand chose" ne pouvant être dotée de fantaisie l'artiste prétendit être séduit par son "insignifiance" même

Dès le début de sa carrière Vincent s'était fait gloire de l'intérêt qu'il portait aux opprimés de la société, particulièrement aux femmes des classes laborieuses

Van Gogh citait son portrait de Madame Trabuc pour preuve de son aptitude personnelle à apprécier les sujets naturalistes


" Je viens de terminer le portrait d'une femme ... insignifiante. Le visage fané, fatigué, marqué par la petite vérole ... une robe noire fanée ... Parce que je peins quelquefois des choses  comme cela, aussi peut et autant dramatique qu'un brin d'herbe poudreux au bord de la route"


"J'ai moi une admiration sans borne pour de Goncourt, Zola, Flaubert, Maupassant"

L'Arlésienne (Madame Ginoux) d'après Gauguin  -  fév 90


Van Gogh réalisa plusieurs versions de cette toile quand il se trouvait interné à Saint Rémy en février 1890

Pendant sa cohabitation avec Vincent  dans la Maison Jaune, Gauguin avait exécuté quelques dessins de Madame Ginoux

Van Gogh part de ces dessins de Gauguin. Il conserve les traits du dessin mais il choisit arbitrairement les couleurs

Van Gogh à Gauguin " J'ai cherché à être fidèle à votre dessin respectueusement et prenant la liberté d'interpréter par le moyen d'une couleur dans le caractère sobre et le style du dessin en question"

Dans le tableau que Van Gogh avait précédemment réalisé Madame Ginoux apparaissait résolue et donnait une impression de force

Dans le tableau qu'il a fait en s'inspirant du dessin de Gauguin Mme Ginoux est vieille et fatiguée, sa bouche a pris un pli amer et son regard est voilé de tristesse

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