Van Gogh Premiers Dessins
Chemin de campagne, dessiné à la plume au début de 1873
La perspective est rendue avec une certaine insistance
Vincent a vingt ans
Il est né le 30 avril 1853 à Zundert en Hollande, petit village de la campagne froide et brumeuse du Brabant à trente kilomètres d'Anvers
Son père est pasteur mais plusieurs de ses oncles sont marchands d'art
Sa mère est une femme douce au tempérament d'artiste
Vincent naît le jour anniversaire de la mort de son frère Vincent, qui est mort-
Vincent a trois soeurs et un frère, Théo, qui le soutiendra toute sa vie
Après avoir fréquenté l'école du village où il apprend l'allemand, l'anglais et le français il devient à 16 ans commis dans le magasin Goupil de La Haye qui vend des oeuvres d'art
L'étang de la cour à La Haye
Au début de 1873 il n'est plus commis chez Goupil à La Haye car il a été muté à la succursale de Bruxelles
Vincent dessine et envoie des petits croquis à son frère pour le distraire
Il aura aimé La Haye. Avant de partir pour Londres il écrit "ce n'est que maintenant qu'il est décidé que je dois partir, que je me rends compte à quel point je suis attaché à La Haye"
En mai 1873 il sera muté chez Goupil à Londres
En route il s'arrêtera à Paris où il visitera le Louvre
A Londres il tombe amoureux de la fille de sa logeuse qui l'éconduit ce qui le désespère
En octobre 1874 il est nommé chez Goupil à Paris
Le père de Vincent a été nommé en octobre 1875 pasteur à Etten
Début 1876 Vincent ne se plaît plus chez Goupil à Paris et d'excellent vendeur qu'il était devient un mauvais employé
En décembre période active du commerce d'art il part passer Noël à Etten dans sa famille sans demander la moindre autorisation à son employeur
Le 1er avril 1877 il est conduit à donner sa démission chez Goupil
Il vient se réfugier dans sa famille à Etten
Ce dessin à la pierre noire nous montre l'église et le presbytère d'Etten
Après sa démission en avril 1876 et son séjour à Etten dans sa famille Vincent trouve un travail de répétiteur en Angleterre à Ramsgate chez Stockes, instituteur qui tient un pensionnat de 24 garçons de dix à quatorze ans
"Mon salaire chez M. Stockes sera probablement très minime, rien de plus que le couvert et le gîte, puis quelques heures de liberté pour pouvoir donner des leçons particulières"
Ce croquis du square de Ramsgate a été envoyé à Théo. Il décrit l'école du pasteur Stokes qui l'emploie comme assistant et donne un aperçu du panorama dont on jouit des fenêtres de l'établissement
Il veut devenir pasteur pour évangéliser les classes pauvres laborieuses
Début 1877 il est commis dans une librairie mais pendant son travail il traduit la Bible en plusieurs langues au lieu de vendre
Sa vocation religieuse semble forte et il convainc ses parents d'abandonner son travail de libraire et de commencer des études de théologie
En juillet 1877 il deviendra prédicateur adjoint dans une école près de Londres et son exaltation mystique grandira
Fin décembre 1878 Vincent commence une vie d'apostolat libre et vagabond qui l'amène qui l'amène dans le pays minier du Borinage, contrée frontalière de la Belgique à quelques kilomètres de la France
Il secourt les malades et commente la Bible aux mineurs
Ce dessin "La maison Magros" est l'un des rares dessins conservés de cette période du Borinage
Mineurs la pelle sur l'épaule
Son séjour au Borinage au premier semestre de 1979 est pour Vincent la première expérience de la misère et de la pauvreté
Il confronte au réel son aspiration à la bonté et à la justice par l'humilité et
le dévouement vécue jusque-
Le contact est étroit avec les mineurs dont il découvre jusqu'au fond des puits les terribles conditions de travail
Il partage leur vie misérable et endure les mortifications et les jeûnes
Cela lui paraît nécessaire pour suivre "le cours gratuit de la grande université de la misère"
Sa famille aurait préféré l'autre Université, la vraie
Mais son zèle de prédicateur est considéré comme excessif et son engagement n'est pas renouvelé
En août 1879 il s'installe à Cuesmes où il décide de poursuivre à sa manière son apostolat
Il lit Hugo, Dickens, Michelet, Shakespeare
Surtout, il multiplie les dessins de mineurs
Femmes de mineurs portant des sacs de charbon
"Pour frayer avec les mineurs, il faut se faire mineur, ne pas affecter des airs prétentieux ni des manières orgueilleuses ou pédantes, sinon il n'y a pas moyen de s'entendre avec eux et on ne peut gagner leur confiance"
"J'ai passé six heures au fond d'une mine. ... C'est un lieu lugubre; à première vue tout dans ces parages semble sinistre et funèbre. La plupart des ouvriers sont maigres et pâles de fièvre; ils ont l'air fatigué, épuisé; ils sont tannés et vieillis avant l'âge; en règle générale, leurs femmes sont, elles aussi, blêmes et fanées.
Imagine-
En juillet 1878 Vincent abandonne ses études de théologie à Amsterdam et choisit une formation plus pratique qui le préparera à sa mission d'évangélisateur
Il entre à l'école flamande d'évangélisateurs populaires du pasteur Bokma à Laeken près de Bruxelles
Il entreprend un cycle d'études courtes mais jugé inapte il revient à Etten au bout d'un trimestre
Il a dessiné cette maisonnette aperçue près de chemin de halage à proximité de Bruxelles
Ce dessin accompagne une lettre du 15 novembre 1878 à Théo
Mineurs portant des sacs de charbon
Théo, venu voir son frère à Cuesmes reproche à Vincent son mode de vie, retranché de la société, en marche de tout statut officiel
Au début de 1880 Théo commence à verser régulièrement une partie de son salaire à Vincent
En juillet 1880 Théo est muté à Paris où il deviendra en six mois le directeur de la filiale Goupil
D'août à octobre Vincent dessine des scènes de la vie de mineurs prenant conscience de son manque de formation il décide en octobre de s'inscrire à l'Académie des Beaux Arts de Bruxelles
Il veut apprendre les rudiments essentiels en matière de perspective et d'anatomie
C'est à travers ses études de mineurs, à 27 ans, dans le milieu du Borinage, le moins académique qui soit, qu'il a pris conscience de sa vocation de peintre
Il écrit à Théo "Maintenant je suis en route et mon crayon est devenu quelque peu docile, et paraît le devenir davantage de jour en jour"