Van Gogh   ARLES

CHAMPS


Paysage enneigé – février 88


Fin février 88, arrivant à Arles, Vincent est accueilli par une épaisse couche de neige. Il s’installe à l’hôtel Carrel.

Ce tableau est une des premières œuvres exécutées à Arles et le premier de paysage enneigé à Arles. La neige commence à fondre

A Théo « Ici il gèle dur et il y a encore de la neige dans les champs »

Impression de dégèlement. La couleur terre domine sur le blanc de la neige

Il utilise des teintes brunes et rouges pour accentuer le sol, bleues pour les flaques gelées et jaunes pour les herbes saillantes

Van Gogh tourne le dos à la ville et regarde vers les Alpilles

Cette recherche de profondeur est soulignée par le paysan et son chien qui longent le champ

En découvrant les montagnes vues d’Arles et en présentant le paysage sur toute la surface plane du tableau il reprend l’esprit des estampes japonaises

Paysage neigeux avec Arles en arrière-plan – février 88


Van Gogh arrive à Arles le lundi 20 février s’attendant à trouver la couleur et la limpidité du japon : il trouve la ville et ses environs couverts de neige

Ce tableau est le deuxième qu’il fit du paysage neigeux en arrivant à Arles

Le temps froid, la lumière voilée et la méconnaissance de Van Gogh du motif expliquent que nous ayons une silhouette vague de la ville plutôt qu’une identité bien reconnaissable

Ferme au bord de la grande route – 12 mai  88


Les feuilles des arbres sont traitées avec des touches pointillées

Les coups de pinceau n’obéissent pas à un système rigoureux.

Le ciel qui occupe une grande partie de la composition est brossé librement. Ce ciel montre l’effet du mistral

L’effet le plus inattendu se trouve au premier plan, dominé par la diagonale du sentier creux qui est peut-être aussi une espèce de fossé, très élargi par rapport aux autres éléments de la composition de façon audacieuse et sans souci du pittoresque

Comparant la Hollande à la Provence, Vincent a écrit « Ici la différence est dans la couleur. Il y a partout du soufre là que tape le soleil »

Arles – vue de champs de blé – juin 88


Van Gogh peignit du 10 au 24 juin une série de champs de blé

D’habitude la ville est derrière son dos

Mélange d’ancien et de nouveau

Au fond la ville romane d’Arles avec les clochers d’église

Au premier plan le travail traditionnel du paysan récoltant le blé symbolisé par le moissonneur

De toute la série des champs de blé c’est le seul tableau où le moissonneur est ainsi mis en évidence

Deux symboles du 19ème siècle industriel :

- à l’extrême gauche deux cheminées des ateliers de chemin de fer et de l’usine à gaz

- au fond en lisière du champ de blé de lourds nuages de fumée d’un long train noir

Dans la série des champs de blé c’est le seul format vertical

Vue d’Arles avec iris au premier-plan – mai 88


Après une dispute avec le patron de l’hôtel Carrel, son installation dans un nouvel hôtel, sa location de la Maison Jaune et ses achats de mobiliers il lui restait peu de temps pour peindre fin avril

A la mi-mai il écrit à Emile Bernard « De la ville elle-même on ne voit que quelques toits rouges et une tour, le reste est caché par le vert feuillage de figuiers, tout au fond, avec au-dessus une étroite bande de ciel bleu. La ville est entourée d’immenses prairies toutes fleuries d’innombrables bouton d’or – une mer de jaune. Au premier plan un fossé plein d’iris violets. Quel motif ! Cette mer de jaune avec une bande d’iris violets et au fond cette coquette petite ville de femmes charmantes »

Un mas de Provence – juin 88


Ce « Mas de Provence » fut repris plusieurs fois par Van Gogh pendant la moisson de juin 88

Le tableau contient trois paires de couleurs complémentaires :

- rouge et vert à l’avant plan

- bleu et orangé au niveau des toits

- lilas et jaune

Champ de blé – juin 88


En juin 88, en quinze jours, à son retour des Saintes Maries de la Mer il exécute dix peintures

Il a choisi ici une partie de la grande plaine de la Crau

Le ciel est exécuté au moyen de touches horizontales. Sa couleur de bleu turquoise allait devenir la couleur dominante de quantité de paysages exécutés au cours de l’été

Les coups de brosse appliqués pour le blé, où se mêlent les jaunes, les orangés et le rouge brique confèrent ce double sentiment de couleur éclatante et de chaleur intense souvent décrit par Van Gogh dans ses lettres de juin

Les arbres en bleu de Prusse sont des additions tardives

Meules de blé près d’une ferme – juin 88


Van Gogh voulait présenter cette toile comme une représentation de l’automne en distique avec la toile « La Moisson »

Dans l’œuvre de Millet, tant admirée par Van Gogh, la moisson et les meules de blé représentent ces deux saisons

Champ de blé – juin 88


Un mas à gauche ; un rideau de cyprès à droite ; des meules ; les Alpilles à l’arrière-plan ; un ciel bleu turquoise vibrant de chaleur : tous ces éléments n’occupent qu’un septième de la surface de la toile qui est dominée par la vaste étendue du champ de blé

A la mi-juin il écrit à sa sœur « Mettons qu’on se trouve dans les blés. Eh bien au cours d’une paire d’heures on doit pouvoir peindre le champ de blé et le ciel par-dessus, dans le lointain »

Les coups de pinceau sont directs et variés, souvent comme des hachures de roseau taillé, soulignant le dialogue entre l’acte de dessiner et l’acte de peindre

La moisson – juin 88


Entre le 12 et le 20 juin 88, jusqu’à ce qu’une tempête subite et violente la récolte locale de blé, il peignit dix champs de blé sous un soleil accablant dans un état continu de concentration extrême

Pour la première fois depuis son départ de Hollande il mettait à nouveau l’accent sur ses ambitions de peintre de la vie rurale traditionnelle

Le tableau fut réalisé sur place en une longue séance et achevé un mois plus tard à l’atelier. Il considérera cette toile comme une de ses meilleures œuvres « La toile tire absolument tout le reste »

Peindre un champ de blé en plein soleil était un vieux rêve de l’artiste mais il soulignait que contrairement au printemps « l’été … n’est pas facile à exprimer ».

Il voulait exprimer « l’opposition de bleux contre un élément orange »

Contrairement à ses tableaux de vergers Vincent intègre ici des personnages au paysage. Bien qu’ils semblent avoir une importance secondaire au regard de l’impressionnant panorama le titre donné par Van Gogh, « La Moisson », accorde une importance certaine aux travaux représentés. Les paysans fauchent (à gauche), entassent les gerbes de blé (à droite) et les transportent vers les granges (au centre)

Pour Van Gogh ce travail des champs inlassablement répété chaque année symbolisait le cheminement éternel de la vie

Dans une lettre à Emile Bernard il mentionne l’âpre plaine de la Crau comme « ce paysage plat où il n’y avait rien que l’infini… l’éternité »

Van Gogh réalisa plusieurs dessins pour préparer cette toile

Harmonie de couleurs vives et de lignes nettes

Ciel bleu de fin d’après midi

Le jeu des couleurs complémentaires donne un éclat qui contraste avec les couleurs sombres de l’arrière plan dans le soleil couchant

Les murs blancs reposent l’œil parmi ces brillants contrastes

Soir d’été, champ de blé au soleil couchant – juin 88


Vers la mi-juin Van Gogh utilise des toiles un peu plus grandes « Je crois que j’ai plus de chance de saisir les choses … un peu plus larges, que de me retenir en faisant trop petit »

Atmosphère de la fin d’un jour d’été particulièrement bien rendue

Se détachant du ciel qui s’assombrit lentement nous voyons la silhouette de la ville d’Arles avec en son centre les arènes romaines

Un violent mistral rabat le blé et la fumée dans la même direction

Van Gogh n’aimait pas la touche hâtive que le violent mistral avait rendu plus harmonieuse mais il écrivit « N’est-ce pas  plutôt l’intensité de la pensée que le  calme de la touche que nous recherchons ? »

Rochers avec un chêne – juillet 88


Le 5 juillet Vincent écrit à Théo « Hier j’étais sur une bruyère rocheuse où poussaient de petits chênes tordus …  le soleil versait de brillants rayons de soleil jaune sur les buissons et le sol, une parfaite averse d’or … tout cela était noblement beau … vous n’auriez pas été surpris d’entendre la voix d’un troubadour provençal »

Cette bruyère généreuse était aux abords de Montmajour

Champ labouré – septembre 88


Tableau achevé en pleine campagne vers le 26 septembre entre les averses

Il décrit son tableau « … des terres labourées, un paysage avec rien que les mottes de terre, les sillons couleur d’un vieux sabot sous le ciel myosotis avec des flocons blancs »

Coup de pinceau énergique inspiré de Monticelli mais la diversité est étrangère à tout désordre

Van Gogh « Si le travail marchait toujours comme cela j’aurais moins d’inquiétude pour l’argent, car les gens y viendraient plus facilement si la technique continuait à être plus harmonieuse »

Le Semeur – Otterlo - 17 juin 88


Van Gogh tente d’enrichir le paysage par une figure qui constituerait le noyau de la composition

Il avait à l’esprit « Le Semeur » de Jean-François Millet (1850)

Van Gogh s’interroge « Peut-on maintenant peindre Le Semeur avec de la couleur, avec un contraste simultané de jaune et de violet par exemple ? »

Il laisse la couleur jaune dominer la partie supérieure de la toile, sa complémentaire violette dominant la partie inférieure

Au début il voulait que le pantalon de l’ouvrier agricole fut blanc car « le blanc repose l’œil, le rafraîchit modérant l’éblouissant éclat du spectacle entier »

Mais le pantalon blanc extravagant pour un paysan devint bleu

Le Semeur – coll part -  oct 88


Van Gogh applique les leçons reçues de l’art japonais : composition de fortes diagonales, objets coupés par le cadre, surfaces plates de coloris francs, formes capricieuses déterminées par les irrégularités de la nature

Mais il conserve le nuancement en ombre et lumière des couleurs atmosphériques qui est strictement occidental

Ton rare du ciel vert pomme

Gigantesque soleil

Champ de blé – juin 88


En juin 88, en quinze jours, à son retour des Saintes Maries de la Mer il exécute dix peintures

Il a choisi ici une partie de la grande plaine de la Crau

Le ciel est exécuté au moyen de touches horizontales. Sa couleur de bleu turquoise allait devenir la couleur dominante de quantité de paysages exécutés au cours de l’été

Les coups de brosse appliqués pour le blé, où se mêlent les jaunes, les orangés et le rouge brique confèrent ce double sentiment de couleur éclatante et de chaleur intense souvent décrit par Van Gogh dans ses lettres de juin

Les arbres en bleu de Prusse sont des additions tardives

Récolte de blé en Provence – juin 88


Van Gogh s’est placé au milieu d’un champ récemment moissonné et a choisi un point surélevé

Le ciel occupe juste le quart de la toile et le premier-plan plus de la moitié ce qui crée un sentiment de proximité

Les maisons connectent le ciel et les Alpilles avec le fort jaune –orange du champ de blé. L’horizon coupe franchement la toile la divisant entre une bande de bleu et une bande de jaune, le plus fort contraste de sa palette.

Des traits de vert et de rouge alternent au bord du blé non coupé

Dans cette confusion de couleurs la chemise blanche du moissonneur est comme un point de repos

La terre du premier plan est peinte avec de lourds empâtements

Il accentue les contours du fond avec du bleu de Prusse

Le ciel est peint de coups de pinceaux fins et plats qui suggèrent le mistral par leur bleu intense

L’état chaotique des gerbes suggère de forts coups de vent : certaines sont tombées et d’autres ont leur sommet courbé par le vent

Pris par le vent le fermier fait de son mieux pour rentrer sa récolte

Sa position à l’extrême droite souligne qu’il travaille dans l’urgence

Van Gogh était contraint aussi par les changements de temps et il devait travailler vite

Ces conditions de travail le faisait s’interroger « Une touche calme et bien régulière est-elle toujours possible ? »

Le Semeur – coll part Suisse – fin oct 88


Paysage peint entre le mercredi 24 et le dimanche 28 octobre

Le motif est pris sur les champs qui longent la route de Tarascon

Au fons au centre on peut voir l’abbaye de Montmajour et à l’horizon les Alpilles

Van Gogh pensait réaliser une image plus agréable que Le Semeur de juin en renonçant aux fortes complémentaires de jaune et de violet

Ici ce sont les teintes jaunes de l’automne qui dominent

Dans les années 80 dans la région d’Arles on semait vers la mi-octobre et on moissonnait en juin

Victor Hugo :

«  Il marche dans la plaine immense

Va, vient, lance la graine au loin,

Rouvre sa main, et recommence,

Et je médite, obscur témoin,

Pendant que déployant ses voiles

L’ombre, où se mêle une rumeur,

Semble élargir jusqu’aux étoiles

Le geste auguste du semeur »

La vigne rouge – novembre 88


Le dimanche 4 novembre il observa avec Gauguin durant une promenade un coucher de soleil

« Une vigne rouge. Tout est rouge comme du vin rouge. Au fond cela tourne au jaune, puis du vert dans le ciel.

Après la pluie la terre est violette avec ici et là des étincelles de jaune qui accrochent les reflets du soleil couchant »

Le 12 novembre il écrit « J’ai fini une toile de vigne toute de pourpre et de jaune avec des petites figures bleues et violettes et un ciel jaune. Je pense que cette toile peut être posée à côté d’un paysage de Monticelli »

Vigne verte – octobre 88


Dans cette vigne près de Montmajour des ouvriers agricoles sont au travail tandis que quelques dames se promènent, attirées par la belle journée d’automne

Les vendanges, malgré les travailleurs et la charrette, ne semblent pas avoir vraiment commencé

Les grappes nombreuses au-dessus du petit sentier gris du premier plan annoncent une riche récolte

Il écrit à son frère « Si tu voyais les vignes ! Il y a des grappes d’un kilo même, le raisin est magnifique cette année »

Cette œuvre est le pendant de « La vigne rouge »

Van Gogh aimait à mettre en relation des œuvres qui offraient des contrastes de couleurs

Ce tableau tire sa force du contraste entre le premier plan coloré et le ciel monochrome. Van Gogh veut égaler le style de la dernière période de Monticelli décédé en 1886

Le style de Monticelli se caractérise par une manière fougueuse, empâtée, à la touche très souple.

Van Gogh maintient le coup de pinceau aisé même s’il en résulte une composition difficile  à déchiffrer d’un point de vue naturaliste

Le vieux moulin – octobre 88


Le paysage montre une partie de la Crau que Van Gogh a exploré dans ses peintures de juin

Le moulin avait perdu ses ailes et n’était plus utilisé que comme une simple ferme

Facture vigoureuse et impétueuse

Les coups de pinceau descendent en cascade du moulin

Dans le ciel du vert en écho du sol

Dans la veste de l’homme le bleu des Alpilles

Les blancs des champs de juin réapparaissent autour du bâtiment

En octobre la peinture de Vincent est caractérisée par ces empâtements, ces coups de pinceau en cascade et les échos de couleur

Vue d’Arles avec vergers en fleurs – avril 89


Après son internement ce tableau exprime sa détresse, comment il se vit en tant que danger public

Les troncs nerveux de trois peupliers se sont mis devant le panorama accueillant de la ville avec les vergers en fleurs pleins de promesses

Les verticales sont des barrières, des frontières insurmontables

Le quadrillage du tableau (appris auprès de Gauguin) exprime la claustrophobie qui s’est emparée de lui pendant sa détention

La grâce printanière de la ville et de la nature aggrave son état

Van Gogh avait toujours accordé une grande importance à la continuité des espaces qu’il construisait ; ici il coupe les  ponts qui relieraient le premier plan à l’arrière plan

L’homme qui bêche dans le verger exprime une symbolique religieuse : il est celui qui plante la graine « à la sueur de son front », la graine qui exprime l’utopie d’un monde meilleur dans l’avenir

Mais Van Gogh a perdu l’espoir

Prairies en Arles – fin avril 89


Van Gogh rêvait « de faire une verte prairie pailletée de pissenlits »

A la requête de ses voisins Vincent a été admis à l’hôpital d’Arles le 1er mars 1889. Le 23 mars il reçoit la visite de Signac qui obtient qu’il soit autorisé à travailler à l’extérieur de l’hôpital. Il voulait profiter de la floraison des arbres fruitiers qui s’achevait

A cette époque Vincent couvrait toute la toile d’une fine couche de couleur et la reprenait quand elle avait séché

Les champs verts étaient peints de coups de pinceaux réguliers mais de différentes nuances de vert. Leur direction, plus ou moins dans la ligne de la perspective, donnait de la profondeur à la prairie

Vincent regarde vers le nord et la fumée de la cheminée à l’horizon indique que le vent vient de l’est

Des nuages noirs jettent leur ombre au centre du tableau éclairé seulement par le rouge vif des tuiles de toit

Van Gogh dut attendre que la sous-couche soit sèche avant de peindre les jaunes boutons d’or et les blanches paquerettes

Cela pouvait être fait à l’atelier

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