Van Gogh   PARIS

JARDINS    

Jardin en fleurs – La Haye – juillet 88


Vers le 19 juillet Van Gogh peignit deux tableaux de « Jardin en fleurs », une version horizontale et une version verticale

Ces deux tableaux sont des études dans les domaines précis de la couleur et de la touche, exécutées par une main désormais exercée

« J’ai une étude de jardin d’un mètre de large … coquelicots et autres fleurs rouges entourées de vert au premier plan et un carré de fleurs bleues puis des fleurs blanches et jaunes et … au fond des cyprès noirs contre de basses maisons au toit orange et une délicate bande de ciel »

Van Gogh posait sas toile à plat sur le sole et peignait à genoux

Ce tableau est, comme il l’explique à sa sœur, une combinaison de pures couleurs complémentaires « sous le ciel bleu, l’orange, le jaune et le rouge des fleurs ont un éclat étonnant »

« dans cet air limpide il y a plus de bonheur que dans le Nord »

Jardin en fleurs – coll Privée – juillet 88


Dans cette version verticale Van Gogh ajoute des tournesols, afin, semble-t-il d’atténuer le vert trop dominant à cet endroit d’une composition déjà riche en convention chromatique

Van Gogh est attiré par les joyeuses couleurs de l’été « Ah ! ces jardins des fermes avec les belles grosses roses de Provence rouges … C’est bien poétique et l’éternel soleil fort, malgré lequel la verdure reste très verte »

Les impressionnistes avaient fait des jardins intimes avec parterres de fleurs un motif populaire

Le tableau est une joyeuse célébration d’un jardin de fleurs provençal plus qu’une démonstration de thème de couleur

Toile largement impressionniste

Remarquable système de points, de traits au couteau, de hachures et d’inventions picturales comme les feuilles de vigne à droite au premier plan

« Oh, je sais bien que  pas une fleur n’est dessinée correctement et qu’il n’y a que des taches de couleurs, rouges, jaunes, oranges, vertes, bleues et violettes mais l’impression d’ensemble de toutes ces couleurs juxtaposées est juste dans la peinture comme dans la nature »

Une promenade au jardin public de la place Lamartine – sept 88


Vincent écrit le 17 septembre

«  Ici la nature est extraordinairement belle. La coupole du ciel est d’un bleu admirable, le soleil a un rayonnement de soufre pâle et c’est doux et charmant … je me laisse aller sans penser à aucune règle »

L’impact du bleu intense du ciel est atténuée par l’effet de sous-bois

Dans cette promenade sous les platanes Van Gogh introduit des promeneuses arlésiennes, élégantes sous leurs ombrelles

Entrée du jardin public – Philips – oct 88


Ce tableau montre une partie du jardin public à la mode situé boulevard des Lices. Ce jardin est présenté sans connotations poétiques : c’est un jardin ordinaire avec des bancs, des personnes assises et une forte impression de vie moderne

Les figures sont inspirées par Daumier, comme l’homme lisant sont journal et la femme se promenant vue de dos

La relation avec Daumier est confirmée par une lettre de Vincent trois jours après l’achèvement de ce tableau « L’automne continue à être si belle ! Quel étrange endroit que cette terre natale de Tartarin ! Oui, je suis content de mon sort … Ce pays c’est aussi Daumier revenu à la vie »

Jardin avec saule pleureur – Zurich – juillet 88


Vincent écrit à Théo le 5 juillet « Voici un nouveau sujet : un coin de jardin avec des arbustes taillés et un saule pleureur et en arrière-plan quelques massifs de lauriers roses. Et la pelouse tondue avec de longues traînées de foin séchant au soleil et tout en haut un petit coin de ciel bleu-vert »

A sa sœur le 31 juillet il précise «  … un jardin sans fleur, en fait une pelouse fraîchement tondue … avec de longues traînées de foin … des cèdres et des cyprès, les cèdres jaunâtres et sphériques et les cyprès bleu-vert … et les ombres bleues des buissons sur l’herbe »

Il s’agit du jardin public place de Lamartine, que Van Gogh pouvait voir de sa chambre jaune

Il avait l’habitude de traverser le jardin pour se rendre au bordel

Van Gogh fut séduit par la floraison des lauriers

C’est une peinture impressionniste par les coups de pinceau, la couleur dans les ombres et la fixation d’un moment spécifique de la journée

Tableau qui peut être comparé à une répétition de scène de danse de Degas par la composition : vide du premier-plan et du centre et arbres et arbustes repoussés sur les bords

Jardin public avec saule pleureur – Le jardin du poète 1


Coin du jardin public de la place Lamartine

Un coin de jardin avec un saule pleureur, de l’herbe, des buissons de cèdres taillés et un buisson de lauriers

Tout est dominé par un ciel citron

Les couleurs ont la violence et l’intensité de l’automne

Epais empâtements, jaune citron et vert tilleul

A gauche, sommairement suggérée, la tour de Saint Trophime

Les Alyscamps , l’automne – coll priv – nov 88


Du célèbre cimetière gallo romain puis chrétien des Alyscamps à Arles il ne restait au temps de Van Gogh qu’une « mélancolique allée de peupliers entourée d’une rangée de sarcophages »

La construction du chemin de fer de Marseille avait détruit une grande partie du cimetière

Van Gogh réalisa deux « études d’une chute de feuilles dans une allée de  peupliers »

Deux versions :

- coll privée, le présent tableau

- Otterlo

Ces deux toiles décoraient la chambre de Gauguin chez Van Gogh

La chute des feuilles en automne était un de ses motifs favoris

Il écrit à Théo le 6 novembre 88 «  Je crois que tu aimerais la chute des feuilles que j’ai faite. C’est des troncs de peupliers lilas, coupés par le cadre là ou commencent les feuilles. Ces tronc d’arbres comme des piliers bordent une allée, où sont à droite et à gauche alignés de vieux tombeaux romains d’un lilas bleu. Or, le sol est couvert, comme d’un tapis, par une couche épaisse de feuilles orangées et jaunes tombées. Comme des flocons de neige il en tombe toujours encore.

Et dans l’allée des figurines d’amoureux noirs. Le haut du tableau est une prairie très verte et pas de ciel ou presque pas »

Couleurs complémentaires du violet et du jaune.

Les Alyscamps, l’Automne – Otterlo - nov88


Dans cette version des Alyscamps Van Gogh se place au niveau du talus à côté du canal de la Craponne et regarde vers l’extrême des Alyscamps

Haut de deux mètres ce tableau est visible à droite en bas du tableau

Il donne à Van Gogh un point de vue au-dessus de l’allée, qui explique la vue plongeante et en diagonale ainsi que l’absence du ciel

Vincent précise que dans cette allée se promènent « un vieux bonhomme et une femme grosse et ronde comme une boule »

Couleurs complémentaires de bleu et orangé

Le support des deux versions des Alyscamps dans la chambre de Gauguin est une « toile à sac très grosse mais très bonne »

Surfaces de couleurs simples et figures presque japonisantes

En ne représentant les promeneurs qu’à l’aide de quelques touches Vincent voulait suivre la trace des artistes japonais « qui font une figure en quelques traits sûrs avec la même aisance comme si c’était aussi simple que de boutonner son gilet »

Le chemin longeant les sarcophages évoque aussi l’image de la vie qui et un pèlerinage sur la route de la mort, image dont il fit usage dans ses sermons en Angleterre bien avant de commencer à peindre

Ces deux toiles constitueraient ainsi une réplique à son « Allée de peupliers » de Nuenen, automnale elle aussi, qui avait une signification comparable

Allée dan le parc (Jardin du poète III) – coll priv - oct 88


Cette vue du parc d’octobre est la troisième toile de la série « Jardin du poète »

Van Gogh décrit le jeune couple qui passe sous le sapin bleu comme des « figures d’amoureux »

Cette composition est une idylle mélancolique car le peintre associe le jardin tant à Boccace qu’à Monticelli, qu’il considérait tous deux comme des tempéraments nostalgiques

Van Gogh voulait réaliser pour la chambre d’amis de la maison qu’il occupait depuis septembre une série de vues de parc intitulée « Le jardin du poète »

Le poète c’est Gauguin qui devait venir travailler à Arles avec Vincent qui aspire fort à trouver un compagnon. Van Gogh pensait aux jardins de la Renaissance où Pétrarque et Boccace avaient l’habitude de se rencontrer

Van Gogh écrit le 13 octobre « Imagine un immense pin bleu-vert étendant ses branches horizontalement sur une pelouse d’un vert vif, et les gravillons de l’allée éclaboussés d’ombre et de lumière. Deux figures d’amoureux dans l’ombre de ce grand arbre … Ce simple carré de jardin est éclairé par des massifs de geraniums »

« Il me semble que le tempérament artistique de Monticelli est le même que celui de l’auteur du Decameron – Boccace – un homme mélancolique, quelque peu résigné, malheureux, qui regarde passer la noce et peint les amoureux alors que lui, et lui seul, reste en dehors de toutes ces choses »

Les Alyscamps – Lausanne – nov 88


Dans une lettre du 2 novembre Van Gogh évoque cette troisième étude des Alyscamps « entièrement jaune »

Cette version verticale précède les deux versions horizontales

Elle est peinte sur une toile fine alors que les deux autres sont peintes sur une grossière toile à sac

Contraste entre les empâtements des murs et la finesse du trait des arbres

Tableau peint dans les derniers jours d’octobre quand Gauguin peignit sa propre version

Van Gogh montre les tombes, la chapelle Saint Honorat au fond et les cheminées d’usine des ateliers de la gare PLM

Allée des marroniers en fleurs – coll Priv – avril mai 89


Toile peinte au cours de la dernière semaine de son séjour à Arles

Van Gogh «  Une allée de marronniers à fleurs roses avec un petit cerisier en fleur et une plante de glycine et le sentier du parc tacheté de soleil et d’ombre »

Le motif principal est ici l’allée aux ombres bleutées

Style impressionniste comme dans la plupart de ses vues de parc

Mais il suit aussi la voie décorative de Gauguin, de Bernard et des estampes japonaises

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