Van Gogh PARIS
FLEURS TOURNESOLS
Cruche avec oeillets rouges et blancs -
A Paris Vincent peint des fleurs pour introduire une couleur plus vivante dans ses tableaux
D'autres peintres recherchent sa compagnie et s'il ne vend pas encore de toiles il échange des tableaux avec d'autres peintres ce qui, souligne son frère dans une lettre à sa mère, permet de constituer une collection de valeur.
Des amis lui offrent des fleurs ce qui lui permet de travailler sur l'opposition des couleurs mais d'une manière plus lumineuse qu'en Hollande
Vase avec glaïeuls -
Van Gogh admirait Delacroix et ses théories sur les contrastes des couleurs. L'importance de la couleur s'imposait dans la réflexion de Vincent et avait une forte influence sur sa manière de peindre
Il écrivait à Théo "La couleur est à la peinture ce que l'enthousiasme est à la vie"
A Paris il devint familier des oeuvres impressionnistes et partageait leur vision naturelle et non conventionnelle.
Il commença à appliquer ses propres théories de couleur et utilisait les fleurs comme modèles
Avec les glaïeuls il explore les harmonies basées sur le rouge, le bleu et le jaune
Il peint avec des coups de pinceaux créant de forts empâtements
Il peint des tiges plutôt raides et tempère leur caractère formel par des fleurs se penchant sur le côté du vase ou posées sur la table
Van Gogh "J'ai manqué d'argent pour payer des modèles sinon je me serais entièrement donné à la figure. J'ai peint une série d'études de couleurs, simplement des fleurs, ... dans la couleur, cherchant la vie. Le vrai dessin c'est de modeler avec la couleur"
L'étude des fleurs représentait pour lui un entraînement permettant d'abandonner les tons sombres du passé et de libérer sa fantaisie dans un triomphe de couleurs
Dans cette nature morte les couleurs vives disposées en petites touches dans les pétales fragiles et en longs coups de pinceau dans les tiges s'inspirent de la manière de Monticelli
Dans cette peinture l'exubérance de Van Gogh explose : le vase qui contient les fleurs semble happé par le bouquet qui délimite avec ses couleurs la moitié gauche tourbillonnante du tableau et envahit la table complètement dissimulée
Vase avec coquelicots
Les rouges coquelicots dominent toute la composition
Le rouge vif écrase le vert doux des tiges et des fleurs en bourgeons
Le vase clair marque la séparation entre la masse des coquelicots et le rouge de la table également fort
Fond violet lumineux à gauche et sombre à droite
Arrivé à Paris en mars 1886 Vincent fut enfin confronté à la peinture moderne et réalisa la nécessité d'une palette plus claire
Pendant les été 86 et 87 il peignit des séries de natures mortes de fleurs "essayant de rendre une couleur intense et non une harmonie de gris"
Vincent admirait l'usage inventif des couleurs par le peintre méridional Monticelli
Dans ce tableau les fleurs blanches sont dominantes
Quelques teintes bleu pâle, rouge, jaune et orange
Vase placé sur une surface verdâtre avec un peu de complémentaire rouge
Fond très sombre
Ce bouquet emprunte sa force à la disposition méticuleuse d'un peu de couleur parmi le blanc dominant qui tient sa vivacité de petites variations de ton et du maniement du pinceau
Roses trémières dans une cruche
Contraste des complémentaires rouge et vert rehaussées d'une pointe de blanc
L'influence de Monticelli se traduit par l'empâtement sculpté et la couleur vibrante
Ce tableau est un bel exemple de ces "exercices" sur la couleur pratiqués par Vincent au cours de l'été 1886
Vase avec oeillets et coquelicots
Ce tableau peint en octobre 1886 est la plus grande nature morte de Van Gogh réalisée à Paris
En signant fièrement ce tableau Vincent indiquait toute l'attente qu'il portait sur son accueil par le public
Dans un vase bleu lumineux une abondance d'oeillets, de coquelicots et de marguerites
Un fond d'un bleu brillant pour ce vase posé sur des couleurs de terre
Le bouquet emplit le cadre et projette une ombre sur le fond
Vincent a fait une pause après avoir peint le fond pour que le fond soit sec avant d'appliquer plus de peinture
Le rouge très vif des coquelicots contraste avec le bleu du fond et des oeillets
Plusieurs variétés de bleu : celui du vase, du fond et des oeillets
Un grand bouquet de fritillaires arrangées dans un vase rond en cuivre
L'artiste exploite le contraste complémentaire des fleurs qui vont de l'orange jaune au rouge orange
Fond en pointillé bleu
Il réussit à donner de la vie à ce bouquet assez statique et symétrique grâce aux fritillaires courbées sur la gauche
Les fleurs aux étamines blanches, le vase et la table sont traités d'une autre manière que le fond pointillé et diffèrent entre eux par le coup de pinceau
Vase nettement déformé et perspective impossible de la table
De telles déformations (fréquentes dans l'oeuvre de Cézanne) renforcent l'expression personnelle et sont considérées comme signe de la sincérité du peintre
Roses trémières dans une cruche
Contraste des complémentaires rouge et vert rehaussées d'une pointe de blanc
L'influence de Monticelli se traduit par l'empâtement sculpté et la couleur vibrante
Ce tableau est un bel exemple de ces "exercices" sur la couleur pratiqués par Vincent au cours de l'été 1886
C'est dans l'environnement rural de son enfance dans le village de Zundert du Brabant septentrional que naquit son grand amour pour les plantes. Lors des promenades en famille il avait l'habitude de cueillir des fleurs pour remplir une corbeille.
A Paris au coeur de l'été 1887 il fut fasciné par une seule espèce de fleur : le tournesol. L'Elinathus annuus, son nom scientifique, est une plante exotique originaire d'Amérique. Au 16ème siècle des marins espagnols en ramenèrent des graines en Europe. Il prospérait facilement partout s'il recevait suffisamment de soleil.
Dans cette première étude, Van Gogh opta pour un style graphique proche du dessin
Pour créer une variation entre les deux fleurs de même grosseur, il traite l'exemplaire
de gauche dans des tons plus foncés et celui de droite dans des tons plus clairs,
de sorte que ce dernier se confond quelque peu avec l'arrière-
Dans ce petit croquis Vincent adopte une composition avec un fond plus foncé
Il peignit la fleur de gauche dans des tons plus clairs et retourna celle de droite en la décalant légèrement vers l'arrière
Vincent décida d'exploiter sa trouvaille sur une toile beaucoup plus grande encore avec quatre tournesols au lieu de deux
Il y montra de plus grandes parties des épaisses tiges, soulignant ainsi nettement la robustesse du tournesol
Comme le tableau était plus grand il introduisit davantage de variation dans l'arrière-
Il appliqua ces couleurs en variant les touches d'où un résultat réellement foisonnant
Le tableau n'est pas tout à fait achevé
Ce tableau appartient à la série des natures mortes de fleurs que Van Gogh offrait à la Segatori qu'il courtisait
Il lui offrait ces fleurs parce que disait-
Belle harmonie des bleus et des jaunes
La touche pointilliste tend de plus en plus à se transformer en un jeu de hachures ou de bâtonnets
A partir de l'étude précédente Vincent développa la composition sur une toile beaucoup
plus grande gardant au départ l'arrière-
Le résultat est impressionnant : les jaunes intenses donnent de la puissance au coloris