Van Gogh PARIS
VILLE MOULINS 2
Aux confins de Paris près de Montmartre
Aquarelle panoramique et détaillée
La chaussée avec ses palissades est la rue Caulaincourt
On aperçoit au loin les banlieues industrielles de Saint Ouen et de Saint Denis
La vue offerte est d'une exactitude photographique
Maîtrise de la puissance du dessin, de la distribution des couleurs et de la composition
Oeuvre qui annonce les vues panoramiques de la plaine de Montmajour, à côté d'Arles
Le contraste des couleurs complémentaires bleu et orangé domine l'ensemble de la composition
Caractère japonisant par l'analogie entre la rue Caulaincourt telle qu'on la voit ici surélevée et un pont d'une estampe d'Hiroshige
Usines à Clichy
Van Gogh n'a pas cherché à rendre un paysage industriel réel
Il cherche à évoquer un lieu plutôt qu'à le représenter en détail
Bernard qui était à l'époque très proche de Van Gogh a dit "Comme il sent fort le gaz et le charbon"
La rangée d'usines et les cheminées se découpent sur le ciel
Mais en y ajoutant le champ du premier plan rendu dans un style impressionniste Van Gogh a transformé le caractère de la scène car le soleil de l'été dissipe la mélancolie que susciterait normalement une telle scène
Le moulin Radet, vue de la rue Girardon
C'est cet endroit qui servit de cadre en 1876 à Renoir pour son célèbre tableau "Le Moulin de la Galette" qu'il peint comme un lieu de fête et de plaisir
Van Gogh en montre l'aspect extérieur et le traite avec réalisme comme un quelconque site pittoresque des faubourgs de Paris
Vincent aimait montrer les petites silhouettes des habitants du quartier
Il représente une scène d'hiver avec un ciel couvert et blanc
Technique lourdement empâtée qui montre que pendant les quelques mois suivant son arrivée à Paris Van Gogh résista à l'attrait du style impressionniste et préféra une forme de naturalisme plus concret
Jardins potagers à Montmartre : la Butte Montmartre
Ce tableau (96 X 120) est le plus grand de toute l'oeuvre de Van Gogh
La luxuriance de la végétation exprime le plein été et, bien que l'endroit soit constitué de terrains plutôt pauvres, Van Gogh veut nous donner l'illusion de contempler une riche région agricole
La chaussée occupe le quart de la surface de la toile et attire notre attention vers
le centre et la droite puis vers le haut jusqu'au moulin "Blute-
Il donne aux ailes du moulin une plus grande importance qu'au moulin lui-
Tableau peint en plein air sans dessin préliminaire
Qu'il ait produit "alla prima" une composition aussi magistrale d'une telle richesse d'orchestration de couleurs témoigne du progrès accompli en peu de temps
Montmartre : la carrière, les moulins
Cette vue montre la carrière du versant nord de la Butte Montmartre
Elle était presque abandonnée après avoir fourni pendant des siècles un calcaire de grande qualité avec lequel on fabriquait le plâtre de Paris
C'est en plein air, sur le motif, que Van Gogh a peint ces vues de moulins
C'est le paysage parisien de Van Gogh le plus proche de Corot par le pittoresque de la colline au loin et par les tons brun, vert, bleu et blanc caractéristiques de ses paysages romains
Jardins potagers à Montmartre
Avec ce tableau Van Gogh adopte de façon approximative la technique divisionniste
Mais Van Gogh respecte son propre regard sur la nature saisie sur le vif en ignorant les théories scientifiques de Seurat
La partie basse du tableau se présente à la manière divisionniste mais avec de longues touches alors que le ciel est sillonné de touches fluides et horizontales qui s'inspirent des impressionnistes de la première génération
Mais influence de Signac dans le cadrage pris du bas vers une portion de terrain qui monte jusqu'à la ligne d'horizon sur laquelle se détache les édifices
Influence aussi de Signac dans la réduction de la dimension des personnages poussés vers le fond et réduits au rôle d'apparitions fugaces
Coin à Montmartre : le Moulin à Poivre
Il existait à cette époque trois moulins sur la Butte
La fonction de celui-
La scène décrit un jour de fête sur la route le long du versant nord de la Butte
Carriole de vente ambulante en forme de moulin
La vivacité des coloris et le battement des drapeaux donnent l'impression malgré l'absence de feuillage aux arbres que les habitants de la Butte savourent déjà les joies du printemps
Cette toile utilise les couleurs vives de l'impressionnisme sans en adopter la touche
Vue de Paris prise de Montmartre
Vue de Paris avec, sur la gauche, "Le Radet", un des trois moulins subsistants sur
la crête (avec "Le Poivre" et le "Blute-
Au loin sur la gauche Notre-
Cette vue des "Toits de Paris" de Van Gogh a peu de rapports avec les panoramas parisiens des impressionnistes pleins de l'animation citadine des boulevards et des jardins
Vincent préfère les "vedute" distantes
Ce tableau est un compromis entre la tradition (les moulins), le modernisme (l'industrialisation) et l'histoire (les monuments au loin)
Tableau d'une construction patiemment élaborée qui est une des vues les plus étendues de la capitale que Van Gogh ait peintes
Le Blute-
Ce moulin comme les deux autres moulins subsistant à l'époque s'appelait également "Moulin de la Galette" ou "Moulin Debray" du nom des propriétaires
Dans ces images de moulins et de potagers avec leurs cabanes à outils Van Gogh traite
un sujet familier aux peintres des Pays-
Touche visant à imiter la surface des objets représentés et les tonalités renvoient aux couleurs réelles de la végétation, de la terre et du ciel
Le choix du vert comme teinte dominante et la légèreté du coloris du tableau rappelle la manière de Corot
Près de la palissade un personnage de dos vêtu d'une veste bleue devant un chevalet : il est le signe de la fascination exercée sur Van Gogh par les moulins de Montmartre
Terrasse du Moulin Blute-
Recherche d'une atmosphère légère par le travail de la brosse
La grisaille du ciel, de la terre et de la cité lointaine touche aussi la couleur des palissades et des réverbères
Nuancement des tons froids et chauds
Des touches jaunes et bleues en même temps que des accents de noir ponctuent le gris
Les verts sont imprégnés par le gris
Les arbres sans vie sont à peine suggérés
Une luminosité brumeuse baigne l'ensemble
Structure rythmique de verticales et de diagonales
Irréaliste irrégularité des balustrades et des poteaux
Le restaurant de la Sirène à Asnières
Van Gogh s'était lié d'amitié avec les peintres Emile Bernard et Paul Signac qui
allaient devenir deux représentants du néo-
En leur compagnie pendant la saison chaude il allait souvent travailler en plein air à Asnières
Vincent choisit de représenter un lieu de rencontre choisi dans un moment de tranquillité
Tout en revendiquant son indépendance par rapport aux impressionnistes il utilise leur palette claire et leur touche même si les hachures parallèles laissent pressentir un style plus personnel
Le tableau joue sur l'accord des couleurs lumineuses -
L'usage du noir est réduit au minimum
L'artiste recourt aux ombres colorées c'est à dire à ce qui avait été une des innovations majeures des impressionnistes : chaque teinte se reflète sur l'atmosphère environnante de sorte qu'en réalité les secteurs sombres ne sont jamais complètement obscurs
La perspective fuyante permet d'appréhender les dimension de cet ensemble de bâtiments
Van Gogh multiplie les touches de blanc et cette toile compte parmi ses meilleures peintures impressionnistes même s'il reflète plus l'apparence extérieure des bâtiments que les réjouissances conviviales dont il était le cadre
Dans les années 1860 il était l'hôtel de la Marine, fréquenté par les canotiers et les promeneurs
La Guinguette
Van Gogh choisit de montrer une guinguette typique de la banlieue parisienne plutôt que la terrasse d'un grand restaurant
Le fait qu'il n'y a ni nappe, ni couverts, la simplicité de la mise des clients indiquent qu'il s'agit d'un établissement modeste
L'unique serveur est debout près d'un des réverbères et des couples d'amoureux conversent sous les tonnelles ombragées
Atmosphère paisible d'un moment de détente des habitants de ce modeste quartier de Montmartre
Variété et richesse de la touche
Subtilité des coloris
Cette toile annonce "Le café le soir, place du Forum à Arles"
Intérieur de restaurant
La présence de fleurs sur la table indique l'été et la technique pointilliste de l'été 1887
Ce tableau est un hommage rendu par Van Gogh au néo-
Les couleurs complémentaires (rouge et vert ainsi que le jaune et le mauve) sont appliquées avec soin
La structure réaliste reste sous-
Le chapeau haut de forme accroché à la patère de façon incongrue dans cet intérieur
estival est une allusion à un détail vestimentaire qu'affectionneraient les néo-
Ce restaurant est fréquenté par une élégante clientèle : les assiettes sont placées sur des tables agrémentées de bouquets
La représentation d'un restaurant vide est inhabituelle
La mise en scène est surprenante : ligne oblique de l'arrière-
Intérieur de restaurant
Au lieu d'un restaurant distingué nous voyons ici une gargote pour ouvriers gaiement arrangée mais sobres
Les tables sont disposées en longues rangées
Ici on mange le chapeau sur la tête et on se contente d'un minimum de confort et de décoration
Vincent considérait cette toile comme une étude méritant d'être retravaillée
La guinguette du Moulin Le Radet
Il s'agit d'une petite terrasse de café située derrière la "buvette" du Moulin de la Galette. L'escalier au premier plan à gauche conduit au Moulin
La façade à pignon avec une fenêtre est celle de la célèbre salle de bal que Lautrec représentera en 1889 dans "Au bal du Moulin de la Galette"
La colonne verticale est une mince cheminée d'évacuation qui s'élève au-
Van Gogh a exécuté le dessin après le tableau : les arbres sont nus et les personnages représentés chaudement vêtus
Le serveur n'est plus là; Van Gogh a ajouté l'escalier
La façade et le ciel sont mieux construits
Le restaurant Rispal à Asnières
Le restaurant a aujourd'hui disparu
Van Gogh a soigneusement reporté le nom du restaurant sur le pignon de la maison
Van Gogh restitue fidèlement l'aspect et l'environnement d'une construction typique de la banlieue de l'époque
Le style relève de l'impressionnisme par la luminosité du ciel et la richesse du coloris
Mais Van Gogh évite la saisie immédiate d'un site pittoresque ce qui est anti-
Le motif est sélectionné avec soin et Vincent y concentre son attention aux dépens des détails qui ne viennent jamais le distraire de son but
Ce tableau est proche par l'esprit du "Presbytère à Nuenen" de' 1885 et n'est en rien lié aux scènes de rue en vogue chez les impressionnistes