ALFRED  SISLEY   1/2

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Nous allons redécouvrir l'oeuvre d'Alfred  SISLEY


À partir

De 134 tableaux commentés


La note ci-dessous vous présente un résumé de sa vie

VIE DE ALFRED SISLEY


1839 Naissance d’Alfred Sisley le 30 octobre à Paris
Ses parents sont de nationalité anglaise
Son père est négociant, marchand de tissus
Ses ancêtres maternels étaient des contrebandiers
(1839=Cézanne ; 1840= Monet ; 1841= Renoir)

1857/1859 Sisley entreprend des études de commerce en Angleterre auprès de son oncle, importateur d’articles français
Il visite les musées et les expositions où il admire Turner et Constable
Il s’enthousiasme pour les pièces de Shakespeare
Il ne manifeste aucune disposition pour les affaires

1860 Bazille introduit Sisley dans l’atelier du peintre Gleyre qu’il fréquente pendant deux ans
Il y rencontre Renoir et Monet et le peintre américain Daniel Ridgway Knight
Il fréquente les concerts Pasdeloup et se passionne pour le trio du scherzo du septuor de Beethoven op 20 en mi bémol majeur
« Cette phrase si gaie, si chantante, si entraînante … il me semble que depuis la première fois que je l’ai entendue elle fait partie de moi-même. Je la chante sans cesse. Je me la fredonne en travaillant. Elle ne m’a jamais abandonné … »

1862 Après avoir quitté l’atelier Gleyre, Sisley travaille à Marlotte aux environs de Fontainebleau
Il écrira « Ce furent des années purement d’étude »
Renoir « Quand j’étais jeune je partais avec Sisley de Fontainebleau avec ma boîte et une chemise ; nous marchions jusqu’à ce que nous trouvions un village, quelquefois nous ne rentrions qu’au bout de huit jours quand nous n’avions plus d’argent »
Le 31 décembre Sisley dîne avec Monet et Renoir chez Bazille

1863 N’étant pas français il ne peut suivre les cours de l’Ecole impériale des Beaux Arts
A Pâques il séjourne à Chailly en forêt de Fontainebleau en compagnie de Bazille, Monet et Renoir

1864 Renoir peint le portrait de Sisley et de son père dont la gentillesse est reconnue

1865 En juillet Renoir habite chez Sisley près de la porte Maillot et avec Bazille ils font une croisière sur la Seine

1866 Sisley, Renoir et Lecoeur traversent à pied la forêt de Fontainebleau.
Renoir fait poser ses amis à Marlotte pour le tableau « L’auberge de la Mère Antony »
En août Sisley et Renoir séjournent à Berck sur la côte normande chez la famille Lecoeur
A Paris l’atelier de Bazille sert de lieu de rencontre aux jeunes peintres
La mère de Sisley meurt à Neuilly

1867 Sisley est refusé au Salon
Pétition pour obtenir un salon des Refusés lancée par Bazille
Naissance le 17 juin de Pierre, le fils du peintre et de sa compagne, Marie Adélaïde Eugénie Lescouezec, fleuriste qui a cinq ans de plus que lui
Au moment de la naissance Sisley demeure à Honfleur
Pierre deviendra artiste peintre puis décorateur

1868 Au début de l’année Sisley et Renoir emménagent rue de la Condamine située non loin du café Guerbois où se retrouve un groupe d’artistes et d’écrivains autour de Manet. Sisley ne participe pas à leurs réunions
Renoir peint le couple Sisley (Lise Tréhot)

1869 Naissance le 29 janvier de Jeanne-Adèle, deuxième enfant du peintre. Eugénie n’exerce plus sa profession de fleuriste
Jeanne épousera Fernand Louis Georges Diet et mourra le 4 février 1919

1870 Le 19 juillet déclaration de guerre. Sisley perd tout ce qu’il possède à Bougival, sa maison est pillée et détruite par l’occupant
Pendant la guerre le père de Sisley tombe malade
Monet et Pissarro fuient à Londres

1871 Le 26 novembre naissance de Jacques troisième enfant du peintre, mort en bas âge
Sisley s’établit à Voisins, bourg proche de Louveciennes

1872 Le 23 mars premier achat d’un tableau par Durand-Ruel

1874 Sisley se rend en Angleterre en compagnie du baryton Jean-Baptiste Faure. Il séjourne à Hampton Court près de Londres
Nouveau portrait de Sisley par Renoir

1875 Sisley s’installe à Marly le Roi, rue de l’Abreuvoir
Mort de Corot et Millet

1876 En mars Sisley peint des vues du village de Port Marly inondé
Le 30 septembre Mallarmé écrit « Sisley fixe les moments fugitifs de la journée, observe un nuage qui passe et semble le peindre en vol. Sur sa toile l’air vif se déplace et les feuilles encore frissonnent et tremblent »

1877 Sisley participe à la 3ème exposition impressionniste où il présente 17 paysages
Chaque mercredi Murer organise un déjeuner dans l’arrière salle de son restaurant où se retrouvent des artistes
Mure de Sisley « Beau mangeur avec un mauvais estomac, il nous charmait tous au dessert par ses saillies spirituelles et son rire en fusée »
Murer possède en 1887 28 tableaux de Sisley
Murer organise une loterie pour aider Sisley et Pissarro

1878 Pour des raisons financières il quitte Marly et s’installe à Sèvres

1879 Son père meurt le 5 février
Sisley envoie des tableaux au Salon car « le moment est encore loin où on pourra se passer du prestige qui s’attache aux expositions officielles »
Comme Renoir et Cézanne il refuse de participer à la 4ème exposition impressionniste
Il est refusé au Salon
Murer réclame à Sisley l’argent qu’il lui doit « Il est toujours pénible de se voir réclamer une dette au moment où on est dans l’impasse »
Renoir suggère à Charpentier d’organiser une exposition Sisley

1880 Sisley s’installe près de Moret à Veneux-Nadon
Harcelé par Murer Sisley répond « Vous avez fait d’assez bonnes affaires avec moi pour me laisser un peu de tranquillité aujourd’hui. Vous ne perdrez pas votre argent »


1865 - Allée de châtaîgniers à La Celle Saint Cloud

A cette époque la palette du peintre était encore sombre et ses tableaux avaient une facture lisse comme dans les premiers paysages de La Celle Saint Cloud où des bruns sombres côtoient des verts éteints, recherche évidente d'un compromis entre son instinct et son admiration pour Courbet et Corot

Ce tableau est le premier répertorié de Sisley; nous ignorons ses peintures antérieures à sa 26ème année
Ce tableau marque une rupture avec l'influence de Corot : la composition monumentale en zones superposées parallèles rompt avec les chemins bordés d'arbres perpendiculaires au plan du tableau, caractéristiques de nombreuses compositions de Corot
La peinture est posée d'une touche ferme, chaque impact sur la toile est nettement individualisé
La couleur ose des nuances franches et contrastées évoquant les oeuvres de Courbet


1866 - Rue de village à Marlotte

Chaque année, le printemps venu, Sisley, Renoir et le groupe des impressionnistes allaient peindre en plein air dans la forêt de Fontainebleau; s'installant souvent à Marlotte chez la mère Anthony. Ce tableau qui se caractérise par une palette sobre trahit l'influence des maîtres de l'Ecole de Barbizon
Renoir et Sisley passèrent l'automne et l'hiver 1865 à Marlotte qui selon les Goncourt est "le lieu de naissance du paysage français"
Sisley montre le début d'une sorte de détachement du motif peint
La lumière gris-or du début de l'automne révèle dans sa nudité un coin banal du petit village.
Seul le paysan en blouse bleue occupé à fendre du bois sur la droite, rompt le silence de la rue abandonnée

Forte diagonale formée par la rue du village
L'artiste a solidement ancré les bâtiments dans la composition par un saisissant jeu de clair-obscur
La route entraîne l'oeil vers la figure solitaire du bûcheron
La tonalité grise de la lumière et les tons essentiellement terreux dénotent l'influence de Courbet
Sisley ne s'engage pas dans la voie de l'émotion : la figure sert simplement à souligner le lien entre le village et la forêt


1867 - Allée de châtaigniers près de La Celle Saint Cloud

Située entre Bougival et Vaucresson cette allée était considérée comme le plus intéressant des trois bois qui entouraient le petit village de La Celle de 560 habitants
Quand Sisley a visité cet endroit en 1866/67 cette allée appartenait à Napoléon III (Sisley put exposer son tableau au Salon de 1868)
Saint Cloud était un lieu de vacances très populaire auprès des parisiens et facile d'accès par le train ou le bateau à vapeur
Sisley se rattache aux artistes de Barbizon (Courbet, Diaz et Daubigny)
La forêt touffue forme un motif magnifique sur toute la surface de la toile
Couleurs saturées sur un fond foncé (influence de Courbet)
Sisley utilise moins le couteau à palette de Courbet qu'il se réfère à la technique de Corot par l'application de pigments liquides qui ne permettaient guère d'angles durs, les choses se fondant sans effort les unes dans les autres
Mais la facture de Sisley ignore les fantaisies lyriques de Corot, son oeuvre reste impersonnelle, solidement imprégnée de la réalité du lieu dépeint

La lumière du jour est à peine visible au-dessus du couvert très dense des arbres


1867/68 - Le Faisan

Les natures mortes peintes par Sisley sont peu nombreuses et elles datent principalement du début de sa carrière. Il nous a laissé quelques poissons et des pièces de gibier comme cette composition sobre où les couleurs fines du faisan posé sur une simple table à tréteaux rappellent les couleurs chères à Manet


1869 – Vue de Montmartre depuis la cité des Fleurs aux Batignolles

Sisley possédait une petite maison à Bougival à l’ouest de Paris mais il demeurait souvent chez sa maîtresse Lescouezec qui habitait dans le 17ème arrondissement
Thiers avait fait ériger un anneau de fortifications à l’extérieur de Paris créant ainsi entre les murs de la ville et ses faubourgs une zone de terrains vagues
Vue sud-est de la butte Montmartre qui n’était pas encore à la mode en dépit de ses moulins pittoresques et de ses bals dominicaux
Renoir ne fréquenta pas le Moulin de la Galette avant 1876 et le Moulin Rouge n’ouvrit qu’en 1889
Aspect géométrique, inhospitalier des bâtiments exprimant une atmosphère de désolation
Sisley donne l’impression d’une continuité par l’extension du paysage au-delà de la limite de la toile
Jeunes arbres rachitiques récemment plantés témoignent du désir de créer un espace paysager
L’étendue d’herbe verte au premier plan est divisée horizontalement par le chemin rose qu’empruntent les habitants du quartier
Le corps du cheval coupé en deux par l’homme qui nous tourne le dos


1870 - Péniches sur le canal Saint Martin

A partir de 1870 le genre de Sisley devint plus libre, sa palette s'éclaircit et c'est dans ce tableau qu'il adoptera vraiment pour la première fois la technique qui sera celle des impressionnistes, couleurs claires et division chromatique de la lumière par touches de couleurs juxtaposées


1870 - Garde-champêtre dans la forêt de Fontainebleau


On retrouve dans ce garde-champêtre traversant une clairière de la forêt de Fontainebleau plusieurs caractéristiques de la technique qui sera celle des impressionnistes, comme les effets du soleil pointant à travers la verdure. Ici les zones d'ombre et de clarté sont bien distribuées pour donner le sens de l'espace



1870 – Les Péniches


Sisley était fasciné par la Seine qui assurait le transport des marchandises nécessaires aux besoins des citadins

L’œil est attiré par les trois péniches de la moitié droite du tableau

Les mâts curieux des péniches entraînent l’œil au loin, là où apparaissent les entrepôts situés à l’est de P aris

Dessin quelque peu rudimentaire et facture hachée pour refléter la dureté du mode de vie des débardeurs

Les tableaux de Sisley  montrant les quartiers ouvriers de Paris étaient à l’époque uniques en leur genre

1871 - La leçon


Contrairement à son ami et compagnon de travail Renoir, les portraits n'ont attiré que très rarement Sisley et lorsqu'il brosse des scènes d'intérieur ce sont plutôt des scènes de genre où la présence du modèle n'est pas fondamentale. Ici le peintre a surpris son fils Pierre et sa fille Jeanne en train de faire sagement leurs devoirs d'école dans la salle à manger



1872 - Le village à l'orée du bois, effet d'automne


L'artiste a su rendre l'émotion intense que donne un paysage pendant les demi-saisons, lorsque les arbres dépouillés laissent entrevoir un ciel qui, comme disait le peintre "ne peut pas être qu'un fond", qui donne "de la profondeur par ses plans ... et le mouvement par sa forme, par son arrangement en rapport avec l'effet de la composition du tableau"


1870/71 - Premières neiges à Louveciennes


Sisley se réfugia à Louveciennes pendant la guerre franco-prussienne

Il a sans doute vu les nombreuses peintures laissées par Pissarro dans sa maison de Louveciennes quand il partit précipitamment en 1870 pour la Mayenne

Sisley a choisit le motif de la petite rue qui allait de Louveciennes au hameau de Voisins où il vivait

On n'y voit aucun édifice remarquable; il ignore le portait d'entrée d'un petit château situé sur la gauche

Sisley a élargi la petite route pour remplir le premier plan

Les modestes maisons de village en pierre et en crépi des 17ème et 18ème siècles se serrent en un désordre pittoresque au bout de la rue

La structure précise de la maison de gauche renforce le second plan

Le contraste entre la densité de l'agglomération et le déploiement des larges courbes de la route crée une légère tension

C'est la vision d'un petit village observé depuis le monde "extérieur"


1872 - Un coin de Louveciennes


Pendant la Commune, Sisley quittant Paris alla chercher refuge à Voisin-Louveciennes, un village à une trentaine de kilomètres de la capitale où il emménagea dans une petite maison tout près de celle de son ami Renoir et où il restera quatre ans. Il  nous a laissé de cette période une grande quantité de tableaux reproduisant le village et ses environs


1872 - La Seine à Argenteuil


Les bords de la Seine de Sisley offrent presque toujours la même composition avec un ciel vaste occupant la moitié du tableau et des horizons aux lignes tranquilles, des bateaux filant sur l'eau devant des villages paisibles. C'est le peintre qui mieux que tout autre a su rendre le charme et la douceur de l'Ile de France


1872 - La Seine à Argenteuil


Inlassablement, toute sa vie durant, Sisley a peint la Seine qui coulait paisible et ses berges de lumière avec un ciel vaste au-dessus de l'eau, dans des tableaux reproposant toujours une composition au même rythme

Dans ses toiles Sisley accordait aux ciels une place prépondérante et il les voulait "enveloppés de lumière, comme ils le sont dans la nature"


1872 - Place d'Argenteuil


C'est au cours des années 1872 à 1874 que Sisley a créé ses tableaux les plus sensibles. Comme Corot Sisley aimait à peindre les jeux de lumière sur les vieilles pierres. Dans cette place d'Argenteuil, les façades jaunes et blanches sont traitées avec le souci du menu détail, mais sans aucune sécheresse et les volets verts deviennent bleutés dans l'ombre


1872 – La Grande Rue, Argenteuil


La ville d’Argenteuil à un quart d’heure de la gare Saint Lazare vit accroître sa population dans les années 1860 et 1870 avec l’arrivée massive d’ouvriers attirés par la fonderie, les carrières de gypse et l’usine de caoutchouc qui venaient d’ouvrir

Sisley y demeura avec Monet

Etroite rue principale qui traversait le centre de la ville d’est en ouest

Voitures à cheval et charrettes conduisant les passagers ou transportant les marchandises

Maisons hétéroclites, boutiques et toits irréguliers

Approche comparable à Monet et ses premières scènes de rue de Honfleur

Représentée en perspective, la rue entraîne l’œil à l’arrière-plan, mais celui-ci butte sur les voitures à cheval et la flèche de l’église qui se dresse contre un ciel nuageux

Les pavés sont vaguement dessinés et les figures esquissées

Une population laborieuse qui vague à ses occupations quotidiennes

Pas d’interaction entre les figures

Nous sommes des étrangers à cette scène ; seul le cheval blanc de droite nous regarde dans les yeux mais d’assez loin


1872 – Le Pont d’Argenteuil


Nous voyons le pont routier qui dissimule le pont de chemin de fer

Voulant donner d’Argenteuil une image idyllique Sisley n’a pas peint les cheminées d’usine qui apparaissent à la même époque dans les paysages de Manet ou de Monet

Dans les années 1870 toutes les classes de la société aimaient venir y faire du bateau

Un homme remonte la rive portant deux rames

Le chemin au centre entraîne le regard vers l’intérieur du tableau

Les nuages semblent avoir été disposés pour former des figures géométriques

Le bois jaune orangé des maisons fait écho à celui du pont

Calme de ce coin de campagne avec le voilier blanc qui se laisse glisser sur l’eau

Le tableau donne à voir l’effet fugitif de la lumière et la fraîcheur de l’atmosphère


1872 – Pêcheurs étendant leurs filets


Ce tableau met en scène les activités des  pêcheurs que le fleuve fait vivre, ainsi que le fleuve lui-même

Les pêcheurs sont occupés à amarrer leurs bateaux et à étendre leurs filets sur de grands pieux plantés sur la rive

Tableau exécuté rapidement à l’aide de touches amples et d’une palette claire

La diagonale formée par le fleuve et le petit chemin sinueux entraîne l’œil au centre de la composition vers les hommes au travail

Les verticales des pieux et du mât d’un dériveur contrastent avec les horizontales formées par les canots à rames et le pont

Touches vives d’un brun-rouge , couleur complémentaire des verts froids de l’herbe

Les grandes maisons de l’île Saint-Denis sont des villas de bourgeois qui ont élu domicile dans cet endroit idyllique

1872 – Boulevard Héloïse, Argenteuil


Le boulevard devait son nom à la célèbre Héloïse qui au 12ème siècle s’était retirée au couvent d’Argenteuil après ses amours avec Abélard

Boulevard construit à l’emplacement d’un canal infesté de moustiques

Coloris froid et atmosphère brumeuse d’un jour d’hiver glacial

La rue bordée d’arbres entraîne l’œil vers un arrière plan flou

Couleurs sourdes et dominante argentée

Sur le côté gauche de la rue les villageois vont et viennent absorbés par leurs occupations quotidiennes

Tous tournent le dos au spectateur

A droite le trottoir est presque désert

L’élégant à chapeau melon qui s’éloigne à grands pas est sans doute comme Sisley un citadin de passage qui se distingue par sa tenue vestimentaire et son emplacement dans la composition

1872 – Le Pont de Villeneuve-la-Garenne


Ce petit village sur la Seine au nord de Paris était le port fluvial de Gennevilliers

Le principal sujet de ce tableau est le pont suspendu en fonte ouvert en 1844

La construction décrit une diagonale dans la partie gauche de la composition qui passe bien au-dessus de la tête des figures qui peuplent les alentours

Le fleuve est présenté comme un lieu de loisirs : des personnages paressent en barque sur l’eau, se promènent au soleil ou profitent de l’ombre du pont

Seul le marinier debout semble travailler en ce jour de chaleur : il promène sur le fleuve deux femmes en chapeau de paille

Les bateaux en location sont amarrés près du pont

Le pont domine la moitié gauche de la composition tandis que la droite se compose de bandes parallèles

Le bleu intense du ciel, les murs crèmes des maisons qui réfléchissent la lumière du soleil et l’ombre profonde du pont donnent une impression de chaleur d’été


1872 – La Seine à Bougival en hiver


L’industrialisation qui gagnait Asnières ou Argenteuil avait épargné cette région

Sisley s’intéresse à l’immense étendue du ciel et aux reflets de la forêt dans l’eau du fleuve

Tout a été étudié pour laisser une impression de calme : on ne voit qu’une seule petite embarcation qui laisse lisse la surface de l’eau alors que le fleuve était constamment emprunté par des péniches et des bateaux à vapeur

Le coucher du soleil strie de rose et de jaune le bleu pâle du ciel

Le premier plan couvert d’une fine couche de neige est déjà dans l’ombre

Une lumière dorée inonde la cime des arbres

Sisley était fasciné par le lien entre le ciel, les arbres et les reflets dans l’eau

C’est le ciel qui confère à la toile son atmosphère générale


1872 – Le Bac de l’île de la Loge – Inondation


L’artiste a placé son chevalet sur les bords de la Seine face à l’île de la Loge partiellement submergée

Le premier plan et l’arrière plan sont reliés par le câble incurvé utilisé par le bac au cours de ses allers et retours

Palette du tableau à dominante grise

Toile divisée horizontalement en bandes parallèles, celles de la rivière en crue, de la rive et du ciel nuageux

L’arbre dénudé et son reflet dans l’eau forment au centre une formidable verticale qui constitue avec la structure en A du poteau soutenant le câble du bac, une sorte de grille venant se superposer à la vue dans la moitié droite de la composition

L’artiste ne semble pas suggérer que l’inondation a apporté la destruction dans son sillage

1872 – L’inondation à Port Marly


Sisley peignit quatre tableaux consacrés aux inondations à Port Marly en 1872

Une enseigne se détache du mur de la boutique de vin « A Saint Nicolas » qu’on distingue à peine à gauche en raison des tons crème et ocre-jaune de ses murs

La forte diagonale formée par les marronniers étêtés entraîne l’œil vers l’intérieur de la composition, encadrée à gauche par la boutique et à droite par le poteau télégraphique

La Seine visible dans  la moitié droite du tableau est sortie de son lit

Sisley était fasciné par le lien entre le ciel, l’eau et les reflets de l’un visibles dans l’autre

Les verticales répétées des arbres et du grand poteau créent un certain rythme et font contrepoint à la vaste étendue de ciel et d’eau

Port Marly semble presque désert, les habitants s’étant mis à l’abri de la montée des eaux


1872 – Île de Saint Denis


Ce tableau exprime l’amour de Sisley pour le cours paisible de la Seine

Les bords de la Seine de Sisley se caractérisent par leur ciel vaste et leur horizon aux lignes douces et calmes

1872 – La route de Verrières


Le thème de la route qui s’éloigne est un thème cher aux impressionnistes

Sisley cherche toujours à exprimer sa passion de l’espace

Les personnages servent moins à animer la scène qu’à jalonner le paysage de points de repère et à marquer les proportions de la nature

1872 – Passerelle à Argenteuil


Ce tableau introduit un motif cher au peintre : un pont qui s’avance vers le centre du tableau conférant une force aux plans superposés qui en résultent

1872 – Villeneuve la Garenne


Toile d’une composition ferme : modestes maisons de village encadrées par les arbres situés au premier plan et alignées le long de la rivière parallèlement aux zones qui délimitent le ciel, la rive et l’eau

La quiétude de cette scène équilibrée et structurée par les arbres évoque les procédés de composition utilisés par Corot

1872/73 - La route à Louveciennes


A cette époque le café ou le restaurant de campagne étaient parmi les thèmes de prédilection. Ce tableau représente le café Mite à Voisins tout près de la maison du peintre (l'artiste y habita quelques mois en 1874)

Son choix de peindre de tels bâtiments de manière répétitive correspond à une influence de l'art hollandais du 17ème siècle : des tavernes et des auberges constituaient alors souvent le motif principal d'un paysage

De très nombreux guides touristiques et des livres sur la peinture de paysage célébraient la cuisine et l'accueil des auberges rurales

Les paysagistes y habitaient, y mangeaient, y buvaient et en décoraient parfois les murs pour payer un tenancier généreux

Une journée à  la campagne n'était pas réussie sans un bon déjeuner dans une auberge pour un prix sensiblement plus bas que dans un restaurant équivalent à Paris

1872/73 - La Seine à Bougival


Sisley a peint le fleuve à l'un des rares endroits préservés près de Paris : rien que de l'eau, les arbres et le ciel

Aucun bateau ne trouble l'onde calme

Aucune maison de campagne neuve ne laisse échapper à l'eau ses nageurs et ses rameurs bruyants

Le fleuve est si paisible que des plantes aquatiques poussent sur la rive à gauche

En réalité, la Seine près de Bougival était une voie fluviale très fréquentée sur laquelle des centaines de péniches et de remorqueurs se dirigeaient vers les ports industrialisés d'Argenteuil, de Courbevoie et Paris

Près du peintre qui regardait l'île de Croissy s'étendait la commune de Bougival avec ses alignements de péniches


1873 - L'automne sur les bords de l'Oise


Titre erroné car ce tableau a été peint au bord de la Seine, près de Bougival

Exécuté par un jour d'automne frais et lumineux, ce tableau célèbre les aspects les plus fugaces de cette saison intermédiaire

Le jaune brillant des feuillages et le bleu du ciel se mêlent dans les eaux tranquilles de la Seine

Un petit bac amarré à un embarcadère laisse penser que ce reflet sera bientôt troublé

Une femme avec une petite fille s'avance vers le bateau

Un petit garçon court pour retarder le départ


1873 - Louveciennes, le chemin de Sèvres


C'est à Louveciennes que  Sisley a abordé le thème de la route en perspective. Le thème de la route tournante a également été repris par d'autres grands impressionnistes tels que Pissaro et Renoir

Composition presque reprise des séries de paysages de routes peints par Monet et Pissarro à Louveciennes entre 1869 et1872

A droite les pavillons d'entrée du château de Madame du Barry offert par Louis XV

Plutôt que de choisir ces bâtiments comme motif principal Sisley a préféré les inclure simplement pour équilibrer la partie droite

Le sujet du tableau c'est la route avec sa rangée d'arbres plantés par l'administration

Arbres placés à intervalles réguliers et soigneusement taillés pour former un ruban de feuillage au printemps et en été

Il s'agit d'une route "publique" dessinée sur le modèle des allées qui sillonnent les forêts et les parcs de l'aristocratie

"La Grenouillère" est à quelques minutes à pied de cet endroit


Talent de Sisley pour rendre l'impression d'une froide journée d'hiver

Au loin, à l'endroit où la route commence à descendre vers Bougival, les toits de Croissy se distinguent à peine dans la brume

Les arbres jettent un voile lilas foncé sur la terre rosée, créant ainsi une alternance d'ombre et de lumière dans la partie gauche du tableau


1873 – Environs de Louveciennes – Le Couple


L’artiste peignit ce tableau alors qu’il habitait le village de Voisins près de Louveciennes

Un homme et une femme retournent chez eux dans la lumière déclinante d’une froide après midi d’hiver

La terre est dure et stérile, les arbres ont perdu leurs feuilles

Le couple absolument seul semble vulnérable

L’impression de douce harmonie qu’il dégage tranche avec le froid et le vent

La femme serre un châle gris autour de ses épaules

Au-delà de la grande maison notre attention est attirée par le joyeux éclat doré que les derniers rayons du soleil allument dans le ciel tandis que le jour décline

L’ombre des deux figures qui avancent dans le couchant se dessine sur le chemin en courbe qu’elles empruntent

Un nuage bleuté monte de la terre

Une gelée blanche scintille sur l’herbe au premier plan

Les arbres sombres aux branches nues se détachent sur un ciel délicatement strié d’ocre rosé, de rose, de bleu et de gris

Ce ciel très coloré, la distance adoptée et l’impression de mouvement marquent l’influence de Constable


1873 – Paysage avec maisons


Vue composée de collines vallonnées, de quelques haies et d’un petit chemin sinueux conduisant à une maison nichée derrière des arbres

Les deux signes de présence humaine sont une femme et un enfant suivant le chemin qui entraîne vers l’intérieur de la composition

La prairie évoquée à l’aide de touches courtes est parsemée de minuscules fleurs

Des nuages blancs et duveteux flottent dans un ciel d’un bleu intense

L’œil va de l’arbre servant de repoussoir au premier plan à la ligne d’horizon en passant par le sentier et la haie du fond

Fait inhabituel chez Sisley le ciel ne domine pas la vue

La hauteur de la ligne d’horizon aplatit la composition

L’arbre sur la gauche contribue à donner un cadre à cette vue

Le tableau est rythmé intérieurement par les lignes sinueuses de la composition

1873 – Paysage, Printemps à Bougival


Sisley a peint les alentours de Bougival à différentes périodes de l’année

Il évoque le printemps à travers des prairies d’un vert frais, des arbres en fleurs et des enfants se promenant

Sisley quittera le village de Bougival pour Louveciennes après la guerre de 1870 mais continuera jusqu’en 1878 à peindre de nombreux tableaux des environs


1873 – La Seine à Bougival


Ces arbres dépouillés qui se détachent sur le ciel de Bougival témoignent des dons de coloriste de Sisley qui emploie des tons de bleu ardoisé

1873 – La route de Louveciennes


Ce tableau nous rappelle que  le ciel a été la préoccupation constante de Sisley

Sisley nous fait sentir que le moindre mouvement atmosphérique peut changer l’aspect de la scène

Chez lui le paysage est environné de ciel sans en être écrasé

Des nuages légers et souples suivent les caprices des souffles aériens

1873 – Sentier, côte de Louveciennes


Sisley s’installera à Louveciennes à la fin de l’année 1872

Il n’était qu’à 17km de Paris

Il y avait des amis dans le  voisinage, de bons commerçants au village et un excellent service postal

Surtout il y avait le fleuve tout proche, la forêt de Marly.

Le lieu était riche de sujets qui devaient caractériser l’œuvre de Sisley

C’est Louveciennes qui fit de lui un  peintre

Du centre des allées sinueuses descendaient abruptement vers la Seine

Madame du Barry avait habité le château de 1771 à 1793

Durant la guerre de 1870 plus de 3.000 soldats prussiens avaient été cantonnés dans le village

La maison de Pissarro avait été occupée pendant la guerre et plus de 1.500 toiles détruites

1873 – La machine de Marly


Cette station de pompage a été commandée par Louis XIV en 1681 pour pomper l’eau dans la Seine et l’élever à la hauteur de 154 m pour alimenter les bassins et les fontaines des parcs de  Marly et de Versailles

Sous Napoleon III cette station a été remplacée par ce lourd hangar de brique abritant six roues à palettes

En plaçant le hangar parallèlement au plan du  tableau Sisley en a fait le sujet du tableau

La rive et la digue s’enclavent dans la masse du hangar par un jeu de diagonales

Touche plate resserrée sur les zones de reflets et élargie pour traiter les bateaux au premier plan

1874 – Les régates à Molesey


Sisley a parfaitement rendu l’impression de vie et de mouvement : les skiffs rapides viennent de prendre le départ, sur la pelouse les arbitres s’affairent et les drapeaux et les pavillons qui flottent dans le vent projettent sur le fleuve leurs reflets multicolores

1874 – Les régates de Hamton Court


Sisley disait « Je suis pour la diversité de la facture dans le même tableau »

Il le prouve avec ce tableau des régates de Hampton Court : pour rendre le scintillement de l’eau et les reflets de la lumière il a couvert le premier plan du tableau de petites taches de couleurs vives

Au contraire il a peint d’une façon presque lisse le ciel, les maisons et la  prairie du second plan au bord de la Tamise

1874 – La route de Hampton Court


Sisley nous donne à la fois une impression de grand calme et de vivacité

Calme par l’immensité du ciel qui couvre les deux tiers de la toile et du parallélisme de la route et du fleuve tous les deux très larges

Vivacité par le contraste de la couleur de la route et du fleuve et l’effort des sportifs que regardent des spectateurs immobiles

1874 – Sous le pont de Hampton Court


Du pont représenté vu de dessous on ne voit que l’enfilade des piles de soutien et en arrière plan à droite une partie de la rive

Touche hardie avec de grands coups de brosse sur les zones horizontales et verticales destinées à articuler la structure en arcades du pont

Coups de brosse plus effilés pour modeler l’eau et les arbres


1874 – Le Pont de Hampton Court


En juillet 1874 Sisley se rendit à Londres avec le chanteur Jean-Baptiste Faure qui finança le séjour de quatre mois de l’artiste en échange de six toiles peintes sur place

Le cadre est inlassablement le même : la Tamise aux berges verdoyantes. La petite ville de Hampton Court attira particulièrement l'artiste, avec son pont de fer, ses allées ombragées et ses riverains tranquilles qui se promènent


Hampton Court était apprécié des Londoniens désireux d’échapper à la ville pour une journée

Le pont reliait le palais royal au village de d’East Molesey sur la rive sud de la Tamise

Le pont coupe en diagonale la moitié supérieure gauche de la toile

La moitié droite de la toile est occupée par le fleuve et sa rive en larges bandes horizontales, un vaste ciel d’été et un feuillage vert sombre

Le pont se reflète dans une eau tachetée de lumière

Deux bateaux à deux places luttent contre le courant

Des couples et des familles se promènent au soleil, les femmes se protégeant sous leurs ombrelles

1874 - Une auberge à Hampton Court


Pendant son séjour en Angleterre avec le baryton Jean-Baptiste Faure, un des premiers collectionneurs des oeuvres des impressionnistes qui l'avait invité à l'y accompagner, Sisley brossa quelques unes de ses compositions les plus fraîches et les plus libres comme cette vue de la petite ville d'Hampton Court


1874 - Vue de la Tamise et du pont de Charing Cross


Dans ce tableau Sisley a su traduire avec force, en petites touches presque pointillistes, le ciel brumeux et enfumé de la capitale britannique et les effets sourds de la lumière sur la surface de la Tamise. Cette fraîche composition date du second séjour en Angleterre qu'il a fait avec son mécène le baryton Faure durant l’été 1874

Un des tableaux les plus modernes qu’il ait jamais peints

Il a choisi de juxtaposer modernité, le pont, et tradition, la cathédrale

Tableau à rapprocher de celui de Monet, Pont de Chemin de fer à Argenteuil, dont le pont est de construction presque identique

Sisley s’est intéressé à l’activité des bateaux à vapeur dont les cheminées crachent de la fumée

Les voiliers inutilisés sont pour la plupart amarrés

Touches incisives de couleur vive donnant une sensation de mouvement et d’agitation

La voile rouge du bateau à droite entraîne l’œil vers le dôme de la cathédrale Saint Paul et la ligne des toits brumeuse


1874 – L’Ecluse de Molesey près de Hampton Court


Ce tableau représente le barrage situé en amont de Hampton Court

Le barrage avait été construit en 1815 afin de rendre la circulation plus fluide sur le fleuve et de créer un bassin de retenue pour la navigation de plaisance

Deux baigneurs sur la gauche s’apprêtent à se plonger dans les eaux calmes du bassin de retenue, un troisième se repose sur les larges marches du premier plan

Au centre les piles noires et blanches du barrage ainsi que les poteaux signalant sa proximité dont la diagonale entraîne le regard sur l’autre rive

Ciel gris et nuageux tout aussi agité que les eaux bouillonnantes sur les deux tiers de la surface de la toile

Contraste entre la surface bleue et lisse du bassin de retenue et l’eau écumante du barrage

1874 - Neige à Louveciennes


Sisley reprend le thème de la route qui s'éloigne, par lequel il cherche à exprimer sa passion de l'espace

Sa palette a une grande sobriété et un équilibre parfait; les moindres nuances de la lumière sont notées sans faire abstraction des formes


1874 - Route à Louveciennes


Sisley n'a pas été attiré seulement par les paysages d'été, souvent il a cherché ses effets dans les rues enneigées, sachant rendre avec maîtrise ce caractère immatériel de la neige qui plonge les maisons dans une atmosphère ouatée. Le peintre habita pendant quelques mois dans la maison de droite


1874 – La route de Prunay à Bougival


La maison de Sisley à Bougival fut dévastée pendant la guerre de 1870 mais Sisley revint s’installer dans les environs à Voisins

Le motif de la route centrale qui décrit une courbe avant de disparaître au loin est fréquent dans les toiles de Sisley à cette époque

Gamme chromatique et lumière voilée de l’automne

Un homme s’avance vers nous d’un pas rapide, quelques touches ayant suffit à faire naître sa silhouette grêle et à nous montrer sa détermination

Un autre personnage se tient à côté d’un cheval et d’une carriole

Un brouillard gris absorbe les riches couleurs de l’automne et les assourdit

Au loin la forme grise d’une tour émerge au-dessus des arbres; elle symbolise le passé de Bougival

1874 – Effet de neige à Louveciennes


Vue enneigée qui nous fait vivre l’atmosphère glaciale et les violents contrastes de lumière d’un jour d’hiver ensoleillé

Sisley était fasciné par la transformation du paysage durant les mois d’hiver

Peinture par petites touches incisives

Les zones ensoleillées de la neige sont striées de bleu et de jaune clair

Trois figures s’éloignent sur un chemin formant une diagonale

Notre attention est attirée par la figure au bonnet de laine à pompon qui avance d’un pas lourd dans la neige sur le sentier ensoleillé

La lumière du soleil éclaire le pignon d’une maison visible au loin ainsi que l’extrémité des pieux de la clôture en bois qui entoure sur la gauche un jardin potager

Ciel d’un bleu intense

Vaste étendue de neige dont la surface irrégulière est parsemée de touches de noir signalant un dégel provisoire

1874 – Gelée blanche – Eté de la Saint Martin


On désigne par l’expression « l’été de la Saint Martin » la période de la Toussaint au 11 novembre. C’est aussi l’époque des premières gelées de l’année

Sisley aimait peindre la lumière aiguë et les ombres profondes de ces jours d’automne où une fine couche de gelée blanche recouvre partiellement le sol

Dans ce tableau il a utilisé de vives touches de blanc, de rouge, de pourpre et de bleu clair pour rendre l’effet de la gelée par temps glacial mais clair

La courbe du chemin et ses ornières conduisent l’œil au centre du tableau

A mi-distance un couple qui nous tourne le dos regarde en direction de l’église au loin

Sisley a choisi un point d’observation en contrebas et la maison dont la façade est inondée de soleil semble dans cette atmosphère silencieuse et calme, lointaine et curieusement allongée

Combinaison dense et complexe de surfaces contrastées et de plans qui se recoupent

Le riche ton rouge-brun de la terre est rehaussé de taches pourpres

La gelée d’un blanc bleuté s’est accumulée dans les ornières du chemin vert

1874 – La petite place – Rue de village


Dans ce tableau d’un hameau près de Voisins, la rue principale en est aussi le centre : elle fait office de place du village où les habitants viennent passer le temps

Nous sommes attirés vers cet espace par la route qui très large au début se rétrécit vers le milieu de la composition après avoir décrit une légère courbe

L’atmosphère n’est pas hostile mais les deux groupes de figures, deux habitants vers la gauche et l’homme qui conduit deux chevaux, n’entretiennent aucune relation les unes avec les autres

Ils ont été intégrés à la vue du village par l’utilisation de tons faisant écho au bleu pâle des volets, des toits et de la vaste étendue du ciel

On a l’impression que l’artiste n’est que de passage et observe les habitants de façon objective et dépassionnée

Lumière déclinante d’un jour d’automne par le recours à de doux contrastes de clair-obscur

Des touches de bleu et de rose apparaissent au milieu du mauve des nuages

La palette à dominante froide est tempérée par les notes de brun-roux de la terre et des murs


1874 – L’aqueduc de Marly


L’aqueduc a été construit entre 1681 et 1684 sous la direction de Louvois

Il avait pour but de transporter à 154 m au dessus du fleuve l’eau, pompée par la machine de Marly, vers les bassins et les fontaines de Marly et de Versailles

L’aqueduc était constitué de 36 arches et mesurait 643 m de long

Ce motif s’inspire des esquisses à  l’huile de certains aqueducs que Corot avait exécutées dans la campagne romaine au cours de son voyage entre 1825 et 1828

A travers le contraste du bleu et de l’ocre rosé, Sisley suggère la splendeur de la construction avec les belles arcades qui donnent à ce paysage un grand air italien

1875 – La route de Marly le Roi


Dans ce tableau la route ne fuit pas à l’horizon : elle est presque paisible avec un premier plan d’herbe

C’est le ciel qui menace d’être belliqueux avec un amas de nuages tumultueux

1875 – Rue de la Princesse à Louveciennes


Dans cette peinture à la composition très serrée Sisley se fonde sur la route qui d’abord en pente remonte pour conduire à une vaste demeure située à l’arrière plan

Le point focal se situe à mi-distance, là où une rue part sur la gauche

L’importance des ombres portées et les contrastes de lumière montre que la toile a été peinte au déclin du jour

Format vertical qui comprime tous les éléments de figuration

Sisley a éliminé deux arbres qui à l’origine figuraient au premier plan à gauche, pour que la fuite du regard vers le centre ne soit pas combattue par une masse latérale ce qui aurait été malvenu dans une composition verticale construite de manière aussi serrée

1875 - L'abreuvoir de Marly


La petite commune de Marly le Roi fut vraiment le domaine de Sisley

Pissarro qui n'habitait qu'à dix minutes à pied ne s'en est jamais inspiré

Le catalogue de l'oeuvre de Sisley comprend 30 peintures la représentant

Ce village conservait le souvenir du château de Marly

La Cour y vivait à la fin du 17ème et au début du 18ème siècle

Il n'est resté qu'un seul bassin du parterre de Le Nôtre : les femmes de Louveciennes et de Marly  viennent y laver leur linge

Le tableau exalte les attraits typiques de l'Ile de France par une claire et fraîche journée d'été

Entouré d'une route empierrée qui surgit du premier plan l'étang occupe la partie gauche du paysage

Il ne constitue pas le thème principal du tableau car plus que par les vestiges de l'ancien parterre d'eau, Sisley fut séduit par les nuages, le jeu de la lumière sur les façades crépies des maisons et les taches d'ombres sur la route

La plupart des promeneurs préféraient l'aspect historique de l'étang mais Sisley a choisi une perspective qui exprime le jeu vibrant de la lumière


1875 – L’Abreuvoir de Marly le Roi


Sisley emménagea à Marly durant l’hiver 1874/75 et y resta jusqu’en 1877. Il explora le village et les environs

L’un de ses motifs préférés fut l’abreuvoir qui avait fait partie des nombreux bassins et fontaines qui ornaient les jardins dessinés par Le Nôtre pour le château de Marly, lieu de villégiature de Louis XIV

Il était utilisé pour faire boire les chevaux et les femmes de Marly et de Louveciennes venaient y laver leur linge

Il embrasse la vue s’étendant jusqu’en haut de la côte de Cœur Volant qui était bordée d’arbres et longeait le parc

De minuscules figures montrent la côte en direction de Louveciennes

Les arbres démesurément grands et sveltes qui agitent leurs branches dénudées au dessus du parc les font paraître encore plus petites

L’abreuvoir apparaît au premier plan de la composition

Il est entièrement gelé et couvert d’une fine couche de neige

La glace, le mur du par et les arbres au loin présentent les mêmes tons vert-de-gris

Le ciel est constitué de fines couches bleu clair teintées de mauve

Sisley a laissé transparaître la préparation beige rosé ce qui produit l’effet d’une pâle lumière rose

Atmosphère plombée d’un après-midi d’hiver illuminé par une soudaine lueur orangée

1875 - Bords de la Seine à Port Marly


La barque au premier plan est remplie de sable provenant du dragage de la Seine afin de maintenir ouvert un chenal utile pour l'important trafic des péniches entre Le Havre et Paris

Sisley adopte un principe de composition par bandes et représente un ensemble de corps de ferme sur l'île qui s'étend au milieu de la Seine entre Bougival et Port Marly

Le spectateur semble être sur l'eau et le tableau paraît comme une image stable contemplée depuis un endroit mouvant sur l'eau

Sisley peignit peu de motifs aussi ruraux que cette ferme isolée; il s'orienta au contraire vers des paysages de banlieue avec des maisons de campagne,  des chemins vicinaux, des vergers et des guinguettes

Tableau signé deux fois car le comte Doria voulait l'accorder avec une toile aux dimensions plus réduites


1875 - La route à Marly le Roi, La route de Versailles


La route de Marly faisait partie du grand projet de Le Nôtre pour amener l'eau de la Seine au parc du château de Marly et même à Versailles

Cette route eut un trafic important durant tout le 19ème siècle

Sisley en a représenté pratiquement tous les aspects : maisons, arbres et auberges selon plusieurs point de vue et en toutes saisons

Dans cet agréable paysage d'été Sisley concentra son attention sur les énormes marronniers qui se dressaient de chaque côté de la route à intervalles réguliers

Cette route fut remaniée au 19ème siècle et les arbres furent abattus et remplacés par des maisons

Deux arbres gigantesques dominent un îlot de maisons et quelques habitants minuscules

Leur feuillage est taillé pour les empêcher de pousser en largeur, ce qui aurait pour effet de gêner la perspective, semble frémir dans la brise d'un jour brumeux


1875 – Port Marly sous la neige


Ce tableau montre la Seine en direction de Bougival avec Port Marly sur la droite et l’île de la Loge sur la gauche

Le regard est attiré au loin par le grand mât qui se dresse près des bateaux mais il est arrêté par la ligne sombre des péniches et par les balises signalant sur la gauche la présence d’un barrage

Toute activité sur le fleuve a momentanément cessé et les bateaux restent amarrés

Seul signe d’activité : les deux hommes debout au niveau du bateau le plus proche

Une figure solitaire les observe

A droite de cette silhouette un bateau retourné pointé vers la ville


1875 - La neige à Marly  le Roy


Les paysages de Sisley se rapprochent de ceux de Pissarro ou de Monet. Mais les oeuvres de Sisley ont une résonance plus intime, plus tendre, plus inquiète. Les brillants éclats chromatiques s'estompent chez lui et s'éteignent dans une atmosphère silencieuse. Et pour ce paysagiste élégiaque, un champ couvert de neige est un sujet qui convient tout à fait


1875 - Le 14 juillet à Marly-le-Roi


Rentré d'Angleterre, Sisley quitta définitivement Louveciennes pour aller se fixer dans la solitude de Marly où il brossera une grande quantité de tableaux dont la série des inondations à Port-Marly et ce 14 juillet où le thème de la rue pavoisée est brossé en touches fines pour mieux rendre la poésie de cette animation paisible


1875 - La Seine à Port Marly, tas de sable


Scène exceptionnelle par l'attention que l'artiste porta au dragage de la Seine. Sisley était séduit par la diversité de l'activité fluviale et aimait évoquer l'importance économique de la navigation sur la Seine avec ses bacs, ses péniches et ses remorqueurs

Des hommes sur de petites embarcations draguent le lit du fleuve : les tas de sable étaient entreposés sur la berge avant d'être vendus à des entrepreneurs du bâtiment ou à des jardiniers

Les perches plantées dans la rivière servaient à amarrer les bateaux

Pour atténuer la lecture documentaire de cette toile Sisley a utilisé une palette brillante qui lui est inhabituelle

Contraste entre le bleu turquoise vif de l'eau avec le beige-jaune du sable

Malgré tous ces attraits ce paysage est animé par une population pré-industrielle qui lutte pour le maintien de la navigation

Méditation picturale sur la modernisation de la France


1875 – Le chemin de Montbuisson à Louveciennes


Poésie dans le calme échelonnement des plans de cette vue de Louveciennes, dans la convergence des obliques légèrement décentrées qui mènent l’œil jusqu’à la rivière

Animation paisible introduite par deux équipages et quelques promeneurs

Un grand ciel changeant occupe la plus grande partie de la toile et sa lumière transcende le paysage qu’il domine


1876 – L’été à Bougival


C’est l’été mais Sisley nous offre un ciel agité

On sent la force du vent qui bouscule les nuages

Leur forme est éphémère et on a l’impression que le peintre a réalisé un instantané dans un courant d’air

1876 – La Barque pendant l’inondation


Série de vues consacrées à la grande inondation qui eut lieu à Port Marly au printemps 1876

A gauche la boutique du marchand de vin au toit gris bleu occupe un tiers de la toile

L’eau qui a atteint le seuil menace de s’engouffrer à l’intérieur

Les deux figures qui discutent ensemble ajoutent un élément humain à la scène

Le galbe des auvents placés au-dessus des fenêtres fait écho à celui des cumulus blancs

Boutique du marchand de vin peinte en oblique

Le coin du bâtiment vient couper la rangée de marronniers étêtés dont les cimes plates et les troncs verticaux ancrent la composition et donnent du rythme à toute la toile

Une série d’horizontales a été introduite en diagonale dans le tableau (l’ombre au premier plan, la barque à fond plat, le débarcadère sur l’autre rive du fleuve)

L’autre diagonale formée par la boutique et le bateau arrêté le long du bâtiment s’oppose à la première

Le toit et les chiens-assis de la boutique, les nuages qui se déplacent rapidement créent une impression de mouvement dans la moitié supérieure de la toile en contraste avec le statisme géométrique du reste de l’œuvre

Une année après la mort de Sisley ce tableau apparut à la vente de la collection du critique Tavernier et ce fut la première oeuvre de Sisley qui atteint une cotation élevée


1876 - L'inondation à Port Marly


Ce tableau fait partie d'une série de six tableaux sur ce même thème dont celui-ci est le plus célèbre. Les couleurs dominantes sont les nuances gris-bleutées du ciel se reflétant dans l'eau que les trois bandes horizontales de l'édifice brossées dans des tons vifs interrompent. Des silhouettes à la manière de Jongkind animent le paysage et le tableau dégage une impression sereine malgré le tragique de l'évènement

Une maison qui semble se dissoudre dans l'humidité de l'air et de l'eau qui l'environne de toutes parts

La sérénité qui se dégage de ce tableau surprend

Le spectateur ne ressent pas les dangers ni les malheurs réels d'une inondation, mais il est subjugué par les jeux de lumière dans le ciel et sur l'eau qui enveloppent le restaurant

L'inondation semble être un événement banal comme si nous étions à Venise plutôt que dans la banlieue parisienne


1876 – Inondation à Port Marly


La grande inondation à Port Marly au printemps 1876

Le ciel bien que bleu clair est chargé de cumulus qui se déplacent rapidement

Une voiture tirée par des chevaux parvient encore à avancer dans cette rue en partie inondée ; les barques à fond plat visibles à droite prendront la relève

Une rangée d’arbres offre une faible protection contre la montée des flots

Un cours d’eau en formation au milieu de la rue s’écoule vers l’artiste

A l’arc que forme l’eau partiellement retenue par le terrain boueux fait écho le bord des nuages en mouvement qui se découpent sur le ciel bleu

Sisley a opté pour une grande profondeur de champ dans cette vue de la rue de  Paris

Une enseigne verte se détache du mur de l’auberge du Lion d’Or, dotée au rez-de chaussée de volets neufs

En face le bâtiment de la boutique de vin « A Saint Nicolas », bâtiment qui occupe une place centrale dans plusieurs œuvres de 1876

Dans cette œuvre l’élément humain est relativement présent

La partie gauche du tableau avec les arbres tout juste esquissés, qui se détachent sur le bleu du fleuve en crue semble abstraite et tend vers le monochrome par rapport aux bâtiments de gauche minutieusement représentés et riches en couleurs

1876 – L’Abreuvoir à Marly le Roi


Ce bassin était tout ce qui restait d’une série de cascades, bassins et fontaines ayant fait la gloire des jardins du château de Marly, lieu de villégiature de Louis XIV

Sisley peignit l’abreuvoir par tous les temps et sous différents angles

Dans cette version Sisley a inscrit davantage le village et ses bâtiments au cœur de sa composition

Le bassin joue un rôle insignifiant

Format plus horizontal que celui des autres œuvres de cette série sur l’Abreuvoir

Il semble prendre plaisir à montrer l’aspect quelconque d’un lieu ayant joui par le passé d’un grand prestige

Sisley aimait enregistrer les transformations subies par un paysage sous l’effet de la neige ou du gel

La route verglacée est animée par des touches de bleu, de violet, de jaune, d’orange et de gris clair auxquelles font écho des touches de même couleur réparties sur le reste de la toile

Le bleu des toits en ardoise, le gris violacé des arbres dénudés et le bleu pâle du bassin transmettent la sensation d’un froid très vif

Le soleil strie en revanche le haut des pignons des maisons d’un ton chaud, un orangé qui réapparaît sur les cheminées et au premier plan


1876 - Nature morte, pommes et raisins


Dans toute l'oeuvre de Sisley on ne compte au total que trois ou quatre natures mortes dont celle-ci aux pommes et aux raisins où l'harmonie subtile des couleurs et des formes des objets, brossées en touches rapides fragmentées, annonce déjà les tableaux que Bonnard peindra quelques années plus tard


1876 – La Seine à Port Marly


L’idée de peindre une avenue bordée d’arbres pourrait avoir été inspirée à Sisley par l’œuvre de Corot

Il a représenté l’endroit où la route suit la courbe du fleuve

L’œil du spectateur est attiré vers la droite, vers Port Marly visible au loin entre les arbres

Sisley a pris une certaine distance par rapport au village, se posant en observateur des allées et venues des figures

Un cheval et une carriole s’apprêtent à sortir du cadre de la toile

Le thème de l’arrivée et du départ est fréquent dans l’œuvre de Sisley

Tableau composé de bleus et de verts créant une atmosphère paisible

Feuillage des arbres soigneusement défini au premier plan et densifié à l’arrière plan

Les toits rouges des maisons introduisent une note chaude dans une harmonie de tons froids

Les troncs sinueux des arbres font l’effet de puissantes silhouettes

1876 - Première gelée blanche


Dans ses paysages Sisley recherchait une certaine organisation de l'espace, un certain sens de la construction de l'oeuvre qu'il tenait probablement de Corot et qui l'amenait à respecter les rapports entre les différents plans

La route qui se perd à l'horizon est un de ses thèmes préférés. Souvent utilisée pour lier le premier plan avec l'arrière plan du tableau elle permet de découvrir l'espace et contribue à créer des effets de perspective raffinés


1876 – Hiver à Louveciennes


Sisley quitta Louveciennes durant l’hiver 1874-75 pour s’installer dans la petite ville voisine de Marly le Roi

Vue rapprochée de la ville que transforme une récente chute de neige

En 1875 l’hiver fut particulièrement rude dans le nord

L’artiste a adopté un point d’observation élevé

Il a la vue sur une série de jardins clos mais aussi sur les maisons nichées contre le versant de la colline autour de l’église de Marly dont la flèche ressort sur le ciel pâle de l’hiver

Sur la droite de grands peupliers d’un vert tirant sur le gris

Les deux bâtisses au premier plan encadrent la composition et le mur qui les relie met le spectateur à distance

Les silhouettes des trois jeunes gens se découpent sur le mur ocre et gris ; c’est le seul signe de vie dans ce paysage figé

1876 – Hiver – Effet de neige – la route de l’Abreuvoir


Sisley aimait la solitude et le silence mystérieux des paysages d’hiver

Malgré la présence d’une diligence et de plusieurs figures l’impression qui domine est de silence et d’immobilité

Il n’existe pas de certitude quant à la localisation de cette vue

Le sentiment d’isolement et de désolation que donne la  nature à cette époque est transmis par l’absence des détails et la limitation de la gamme des couleurs

Le premier plan est vide et tous les sont se trouvent étouffés par l’épais manteau de neige qui recouvre la rue

Harmonie presque monochrome d’une grande richesse dans les nuances

Tons gris saumonés associés à la dominante bleue

1876 – Vue de Marly le roi – Effet de soleil


Sisley quitta Louveciennes en 1875 pour s’installer à Marly le Roi

Il peignit la région par tous les temps et sous différents angles

La ville et sa campagne sont représentées par un beau jour d’été, inondées de soleil

Bleu lumineux du ciel parsemé de nuages cotonneux

Le rouge des toits contraste avec les divers tons de vert de l’herbe, des arbres et des haies

Le chemin sinueux est à peine visible au milieu de l’herbe haute de la prairie

Sisley s’est approché du motif au profit d’une plus grande horizontalité de la composition

A l’horizon se dresse la flèche de l’église de Marly à laquelle font écho le grand peuplier situé à sa droite et un second visible à mi-distance

La diagonale ainsi formée entraîne le regard jusqu’au petit arbre à droite au premier plan


1877 - Le remorqueur


En 1877 Sisley quitta Marly le Roi pour s'établir à Sèvres où pour l'aider à sortir de la misère dans laquelle il se trouvait, en automne le traiteur Murer organisa une loterie dans sa boutique pour vendre un tableau de l'artiste. Dans cette toile, la terre, le ciel et l'eau sont les éléments essentiels même s'ils sont combinés et mariés à de petites figures brossées à la manière de Jongkind


1877 – Le pont de Saint Cloud


Sisley cale sa composition à gauche avec le pont dont la présence démesurée est rendue plus impressionnante par la grande arche maintenue dans l’ombre

Cette construction en pierre mène le regard vers la ville ensoleillée sans que le spectateur puisse deviner le lien existant entre l’édifice et la cité qui apparaît coincée entre les étendues mouvantes, bleues et froides de la rivière et du ciel

La surface de l’eau est traitée par des touches courtes et ondulantes autour d’un axe horizontal, touches parsemées d’orange, de violet et de blanc

Le pinceau circule plus librement dans le ciel en de longues arabesques nettement visibles et une abondance de gris

Ville dominée par son clocher au dessus des constructions qui s’élèvent en beige rosé sur le ciel

Les berges sont traitées à longs coups de brosse d’un beige-rosé assez soutenu


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