La danseuse naine

Sujet du monde de la nuit typiquement espagnol dans l’exotisme de la laideur ou de la fleur dans les cheveux.

Picasso souligne la façon qu’elle a sous les feux d’une rampe (comme les danseuses chez Degas) de porter en nous l’interrogation sans complaisance de son regard.

Le contraste des couleurs est produit sur un fond de taches vives de couleurs arbitraires.

Picasso exprime la recherche de la représentation par la couleur des transformations de l’éclairage artificiel.


Yo, Picasso

Le peintre adopte la pose altière de Poussin dans un autoportrait du Louvre.

Intensité du regard concentré sur lui-même

Le fond bleu suscite un dramatique clair-obscur d’où se détachent les hachures vermillons et jaunes et l’ombre qui cerne le côté gauche du visage.


Tête de femme morte

Picasso parla à ses amis de sa visite à l’infirmerie de Saint Lazare.

Le docteur Reventos lui fit visiter l’homologue barcelonais.

Les jeunes gens de cette génération vivaient dans la crainte des maladies vénériennes

En 1902 chez Picasso le thème de la femme évolue vers la prise en considération de la misère matérielle et morale du sexe féminin.


Miséreuse accroupie

Le thème de la misère reflète les pensées mélancoliques et l’existence miséreuse du peintre

Arabesque enveloppante et grasse

Contraste entre les aplats lisses et les parties hachurées

Picasso évolue peu à peu : la surface colorée se calme et s’aplanit

La buveuse assoupie

Les figures des neuf premiers mois de l’année portent des voiles, des fichus, des châles, des capuchons

Ces étoffes dissimulent leur misère matérielle ou morale

Le corps est voûté, courbé, plié sur lui-même donnant au personnage une forme bossue

La ligne dissymétrique des épaules renforce l’impression d’accablement et de  profonde tristesse


Maternité au bord de la mer

Apollinaire a loué cette peinture mouillée, bleue comme le fond de l’abîme aux souples mouvements enveloppants

Seules deux taches blanches et le rouge de la fleur éclairent le climat bleu

Picasso accentue le style d’élongation marquée par la sculpture romane que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres de cette époque

Impression de spiritualité due à la noblesse de l’attitude et à l’enchaînement des rythmes du corps, de la draperie et du paysage

L’attention portée à la mer avec les arabesques et l’image reflétée du canot est unique dans l’œuvre de Picasso


L’Entrevue, Les deux sœurs

Ce tableau représente une prostituée de St Lazare et une mère

C’est la transcription laïque du thème de la Visitation

Sous la voûte de la prison la femme qui accueille l’autre tient un bébé dont on distingue la menotte

La prostituée viendrait d’apprendre qu’elle va être mère

Ce drame de la misère revêt un caractère d’accusation conte un Dieu qui permet  de telles abominations

L’œil de la face dans le profil de la mère est une référence romane. Picasso cherchait à recréer des sources archaïques à l’art

Le mouvement du vêtement et la reprise du voile rappellent l’Entrevue.


La marchande de fleurs

Picasso est ébloui par la vie de la rue et découvre Paris pour noter sur ses carnets les scènes de la vie quotidienne comme cette marchande de fleurs, lumineuse par ses taches de couleurs.


Arlequin et sa compagne

Ce tableau marque l’apparition d’Arlequin en double de Picasso et du thème de la solitude à deux, de l’incommunicabilité du couple.

On retrouvera cette scène de bistrot avec Picasso en Arlequin dans « Au lapin agile »

La femme a le chignon en hauteur de Germaine pour qui Casagemas s’est tué.


L’enfant au pigeon

Picasso cherche à construire une figure par la couleur

Le cerne noir insère les formes amples de l’enfant dans le fond où le vert et le bleu se mélangent.

Ce tableau est un prélude à la période bleue dont les réverbérations altèrent la blancheur du vêtement et du pigeon

Ce bleu détoure le pur visage de l’enfant sans le troubler, sans ternir l’humanité radieuse dont Picasso l’a doué.


La femme au chignon

Il s’agit d’un portrait de Germaine pour laquelle son ami Casagemas s’est tué et qui, ensuite, est devenue un temps la maîtresse de Picasso

Picasso était étonné de voir dans des cafés des femmes seules au regard égaré.

Quand il exécute ce tableau il est en plein travail des tableaux qu’il consacre à son ami Casagemas.

Germaine au regard fixe semble condamnée à la solitude et à l’ennui.

La relation entre Germaine et Picasso ne dura  pas longtemps, Picasso se sentant coupable de n’avoir pu aider son ami et il n’avait que faire d’une coquette dans sa vie/

(Odette, Germaine, Madeleine, Fernande … )


La femme au bonnet

Picasso, grâce au docteur Julien, put visiter la prison de femmes de Saint-Lazare.

Le bonnet était le signe distinctif des détenues atteintes d’une maladie vénérienne.

Après la mort de Casagemas Picasso voulut montrer les coulisses et l’enfer de la Belle Epoque.

Francis Carco découvrant cette prison a écrit : « Les religieuses considéraient toute tentative d’hygiène intime comme un outrage à la pudeur. Il n’y avait ni douches, ni bassines, ni serviettes »

Les tableaux de la période bleue diront sa compassion pour les deshérités dont il partage les privations.


La mort de Casagemas

Pour exorciser la mort de son ami, Picasso fit plusieurs portraits du suicidé.

Picasso  occupe l’atelier du défunt, bd de Clichy, et vit avec Germaine qu’aimait Casagemas.

Ici, dans son linceul, de profil, il porte à la tempe la marque sanglante et noircie de l’impact de la balle.

La flamme de la bougie, symbole de la fragilité de la vie répand une lumière d’une polychromie étrange qui fait penser à Van Gogh et dépose un cerne doré sur le profil du mort.

Picasso a dit : « C’est en pensant que Casagemas était mort que je me suis mis à peindre en bleu »


Evocation, l’Enterrement de Casagemas

Cette toile montre combien Picasso fut affecté par le destin de Casagemas.

Trois plans superposés :

En bas la porte ouverte d’un caveau et les proches groupés autour du défunt. Deux d’entre eux s’étreignent ( on retrouve les toiles de la série Etreinte »

Au milieu une silhouette courbée en pélerine bleue qui porte un enfant, précédée de deux bambins qui courent.

Trois prostituées nues, sauf leurs bas de couleur, lèvent les yeux vers le plan supérieur.

En haut un cheval blanc entraîne vers les nuages un homme vêtu de noir ; ses bras sont écartés comme s’il était cloué à une croix, une femme nue s’accroche à son cou.

Son marchand, Maynac, n’aimait pas les toiles bleues qui ne se vendaient pas à différence des corridas.


Autoportrait en bleu

Picasso n’a que vingt ans mais l’image qu’il donne de lui le vieillit.

Son visage est creusé et amaigri par les rigueurs de l’hiver.

Teint blafard éclairé seulement par les lèvres

Barbe hirsute et grand manteau au col relevé qui l’engonce

Impression de misère, de tristesse et de solitude

Le regard sombre et quasi halluciné évoque certains portraits de Van Gogh

Moravia a écrit : « Le bleu affirme la volonté de Picasso de mettre en avant sa  propre vitalité, sans choix moral, à travers une couleur totalitaire et démiurge »


Fin 1901, Picasso quitte Paris pour rentrer à Barcelone


Autoportrait

Picasso rentre à Barcelone où il restera jusqu’en octobre.

Il a 21 ans

Dans cet autoportrait nous remarquons la puissance scrutatrice du regard.


La chambre bleue

Picasso représente sa chambre, boulevard de Clichy, dans la technique réaliste  pratiquée à Barcelone.

Influence de Lautrec : au mur affiche de Lautrec représentant la danseuse May Milton que Picasso prétendait avoir décollé dans la rue.

Le bleu qui baigne cette scène va dominer l’œuvre de Picasso pendant les trois années à venir.

Picasso a vingt ans mais ce tableau apparaît comme l’œuvre d’un artiste confirmé par l’atmosphère de tristesse diffuse, de quiétude et d’isolement.

Portrait du nu brossé à grands traits mais avec sensiblilité.

Il s’agit de Germaine.


La pierreuse

Personnage de la nuit saisie dans la lumière crue des bistrots de Paris où Picasso vient d’arriver pour son deuxième séjour.

Femme pitoyable et fascinante qui nous dévisage sous le masque de son maquillage où éclatent le rouge des lèvres et les derniers feux d’un regard noyé de bleu.

Il ne pratique plus la division de la touche comme il le faisait pour la Danseuse Naine même si le pointillisme persiste dans l’arrière plan.

Ici Picasso veut définir une figure à travers l’exaltation d’une couleur par une autre : le rouge de la robe, de la coiffure et de la bouche par le bleu profond de la table.

Influence de Toulouse-Lautrec


L’hétaïre

Premier tableau de ce que l’on a appelé le « style vitrail » pour désigner plusieurs toiles aux aplats colorés cernés d’arabesques.

Contours cernés sur fond de bleu mat

Une certaine majesté

Contorsion féline de l’épaule et des mains

Fixité du regard sous la coifffure

Vaste chapeau à panache


Arlequin accoudé

Cette toile qui appartient au style vitrail relève aussi de l’esthétique symbolique et décorative de l’Art Nouveau dont s’inspira brièvement Picasso

Mais progressivement il passe des chanteuses et des courtisanes à l’intensité de la rue, du cirque, des forains et des humbles

L’arabesque du corps de cet Arlequin mélancolique enferme un jeu d’aplats blancs, bleus et noirs sur lequel les mains posent leur tâche rose chair.

Le décor du café aux larges fleurs stylisées et la haute banquette de cuir déterminent le lieu de rencontre du petit peuple de Montmartre.


La buveuse d’absinthe

La couleur éclate en tons purs sur le corsage de la femme, souligne les pommettes vermillonnées, la bouche saignante, éclaire d’un orange vif le paysage nocturne du fond.

Un noir profond couvre d’un casque le visage d’oiseau de proie.


Portrait de Manach

C’est en octobre 1900 que Picasso a rencontré Manach, jeune catalan installé à Paris qui est courtier en tableaux.

Manach lui verse des mensualités à charge pour Picasso de fournir des toiles à la demance.

Originalité dans le découpage de la silhouette cernée de noir et dans la simplification des aplats.

Toile traitée avec une remarquable économie de moyens, par des touches verticales d’une indiscutable autorité.

Ce portrait de Manach figure à l’exposition que fit Picasso en 1901 à la galerie Vollard. Lors de cette exposition, Max Jacob fut impressionné et s’arrangea pour faire la connaissance de Picasso dont il devint l’ami.

Picasso habitait chez Manach et y invitait ses amis nombreux et envahissants ce qui créa une tension entre eux.


Femme au chapeau bleu

Fluidité et fraîcheur de tons de ce pastel balafré de coups de crayon autoritaires et rapides.

Influence de Degas et de Lautrec.


Corrida, les Victimes

Ce tableau représente la presque totalité de l’arène

Impressionniste dans la traduction de l’ombre par les bleus

Mais opposition des bleus aux rouges violents de la palissade au soleil


A l’automne 1900 il part pour Paris avec son ami Casagemas.

Son père a payé le billet avec tout l’argent qui lui restait.

Il habite à Montmartre où Pallares les rejoint.

Picasso et Casagemas vivaient avec Odette (Picasso), et Germaine (Casagemas).

Casagemas était impuissant. Pour l’aider, Picasso l’avait présenté à Rosita, une des filles du bordel où il avait vécu, calle d’Avinyo, devenue plus tard rue d’Avignon.


Picasso découvre Cézanne et tous les peintres exposés dans les galeries parisiennes, particulièrement Degas, Gauguin et Toulouse-Lautrec.


Le Moulin de la Galette

Cadrage désaxé

Profils déformés par les fards et la lumière électrique

Silhouettes anguleuses enlevées d’un trait sec


Etreinte dans la rue

Il emporte partout avec lui de petits carnets

Il s’étonne de voir des amoureux s’embrasser en pleine rue

Cela donne naissance à toute une série de couples s’étreignant où l’on voit les amants se fondre au point de ne plus constituer qu’une forme unique


En décembre 1900, il retourne à Barcelone, emmenant Casagemas qui déprimait

Sa famille le reçut froidement car à Madrid il avait peu suivi les cours de l’Académie, préférant le spectacle de la ville

Il retourna à Malaga en pèlerinage sur les lieux de son enfance

Casagemas, peu présentable buvait et rentra à Paris

Picasso quitta Malaga pour toujours


A Madrid Picasso fonde avec Francisco Soler la revue « Arte Joven » dont il assure l’illustration. Après cinq numéros, cette revue qui voulait apporter le modernisme catalan aux castillans disparut.

A Madrid il logeait dans une mansarde sans feu ni lumière.

A Madrid il peint des courses de taureaux.


Course de taureaux

L’emploi des tons purs exaltés traduit le contraste ombre et lumière de l’arène et le mouvement à l’intérieur de ce contraste.

Une seule petite portion de l’arène presque tout entière à l’ombre ; la zone de soleil étant au fond en haut à droite.

Les bleus vifs pour dire la foule ou le corps des chevaux dépassent la traduction des impressions sensorielles pour exprimer la violence de la scène.

Les touches de ton pur expriment la violence.

Composition par zones obliques à partir du corps en gros plan du cheval éventré.


Picasso à 15 ans (1896)


La Première Communion (1896)

Sa sœur Lola, en robe blanche, agenouillée devant l’autel et son père debout auprès d’elle.

Ce tableau lui valut un prix à l’exposition des Beaux Arts de Barcelone


Science et Charité (1896)

Un médecin, don José, tape le pouls d’une malade tandis qu’une nonne qui tient un bébé de bonne taille lui offre une boisson

Le bébé modèle avait été loué à une mendiante

Il reçut un prix de l’exposition nationale de Madrid


En octobre 1897 il est admis à l’Académie Royale de Madrid


En 1898 il attrappe une scarlatine et passe sa convalescence chez son ami Pallares à Horta de Ebro.

Les contacts qu’il a avec la vie paysanne le marquent.

Il rétablit ses forces et put résister aux privations des années à venir.


En 1899, de retour à Barcelone, il fréquente le cabaret « Els quatre gats », lieu de réunion de la bohème de la ville. Il décore les murs de dessins représentant ses amis.


Affiches pour le cabaret « quat gats »(1899)

grands aplats de couleurs serrés dans des arabesques.

Il se convertit à l’Art Nouveau.


Il quitte le foyer familial et vit un temps dans un bordel puis dans une toute petite chambre.

Il fait la connaissance de Sabartes, qui sera son ami, son secrétaire, son homme de compagnie jusqu’à sa mort en 1968

Son père, José Ruiz Blasco(1896)

est un être effacé et un peintre sans génie. Sa vie durant, il s’est acharné sur un seul sujet : le pigeon, peint avec une minutie maniaque.

Il devina et encouragea les dons de son fils.

Lorsqu’il sut qu’il ne pouvait plus rien apprendre à son fils il lui tendit solennellement ses pinceaux et plus jamais ne peignit.

Picasso parlait de son père avec affection et regret. Mais il choisit de signer ses œuvres et de garder le nom de sa mère : Picasso.

Sa mère, Maria Picasso Lopez  (1896)

avait une admiration sans borne pour son fils. Elle était bien en chair et très humaine.

Freud a dit de Goethe : « Les fils qui réussissent dans la vie sont les enfants préférés des bonnes mères ».


Picasso à 4 ans et à 7 ans avec sa sœur Lola

Picador (1890)

est sa première peinture.

Bonhomme fièrement campé et brossé à force de couleurs vives. Son père, grand afficionado, l’entraînait volontiers à la corrida.

A l’école il s’ennuie ferme et passe son temps à dessiner.

Toute sa vie il eut des problèmes avec l’alphabet.

Il était considéré comme un être exceptionnel qui pouvait ne pas se plier à la loi commune.

En 1891, la famille s’installe à la Corogne en Galicie.

Il suivit  les cours de l’école des Beaux Arts où son père enseignait.


Fillette aux pieds nus (1895)

Picasso a 14 ans.

La fillette est assise sur une chaise au dossier rigide.

Mains croisées sur les genoux

Grands pieds couverts d’engelures

Profonde détresse et air boudeur

Touche ferme et nette sur la robe, douce et souple sur le visage

Grosses mains, pieds rugueux : il ne s’intéressait pas à la joliesse.

En 1895 la famille Picasso déménage à Barcelone

C’était une ville énorme, active où il se sentit déraciné

Il est brillamment reçu à l’école des Beaux Arts où son père est nommé professeur. Pour être admis, il disposait d’un mois pour réaliser deux épreuves : il peignit les deux tableaux en une journée.


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Suivant (droite)

PABLO  PICASSO  1 / 6

Picasso est né le 25 octobre 1881 à Malaga en Andalousie.

Le bock, Portrait de Sabartes

Sabartes était accouru à Paris à la fin de l’automne. Dans cette ville étrangère il éprouvait la solitude. Dans ses souvenirs il a raconté la genèse de ce tableau :

Il était au café.

« Ma solitude repousse tout et crée autour de moi une zone inattaquable.

Au moment où ma sensation d’isolement est la plus intense, Picasso paraît devant moi, Picasso et ses amis. Mais il va devant conduit par la force de son regard.

Me croyant seul je suis tombé dans le piège du regard scrutateur de Picasso qui de l’extérieur a perçu ma solitude.

Ma pensée qui divague et son regard de myope se rejoignent dans le vide pour s’y perdre »

Ce tableau ouvre la période bleue


Nu féminin assis de dos

C’est une étude toute en bleu réalisée à Barcelone dans l’été 1902.

Nous retrouvons le travail de Picasso sur le dos dans le tableau « Pierreuses au bar »

Ces femmes de dos semblent nous dire qu’elles n’attendent rien de nous, que nous n’avons pas le droit de pénétrer dans leur intimité, leurs sentiments.

Le corps ne se laisse pas deviner tout entier ; il préfère se confondre avec l’atmosphère qui l’environne.

Il n’est ni sensuel ni chaste, comme s’il était au-delà de semblables contingences


Pierreuses au bar

On appelait « pierreuse » la prostituée qui arpentait les trottoirs au lieu d’être en maison

La profondeur est créée essentiellement par l’attitude des deux femmes dans leur position assise et les reliefs de leurs corps

Le bar et la  paroi en arrière sont pratiquement peints dans le plan de la toile, sans trace autre de recul que l’amorce d’oblique dans le coin droit en bas du tableau

C’est le moment le plus dépouillé de la période bleue


La femme au fichu

Picasso tenait beaucoup à cette toile

Elle était pour lui l’image de la mélancolie dans la monochromie bleue


A l’automne 1902 Picasso retourne à Paris

Il est sans le sou

Ce troisième séjour de Picasso à Paris constitue l’un des moments les plus difficiles de toute sa vie

Il se demande si le destin ne lui est pas naturellement contraire

Il était financièrement aux abois


La fin de 1902 à Paris avait été très dure pour Picasso

Il partageait la chambre de Max Jacob, bd Voltaire

Picasso dessinait toute la nuit ; il se couchait quand Max Jacob allait travailler.

Il brûla une grande partie de ses dessins pour se chauffer

Vers la mi-janvier il quitta Paris pour Barcelone

Alors que le moindre trait de Picasso éclaire une feuille blanche, il est si désemparé qu’il se laisse aller et que ses œuvres de cet hiver 1902/1903 ont été qualifiées de « période sale »


Le marchand de gui

Avant de quitter Paris, Picasso a fixé l’image du vieux marchand de gui qui parcourait Paris au moment de Noël

Malgré l’aspect misérable du marchand et la maigreur de l’enfant on ressent l’ambiance de fête qui se manifeste autour de Noël

Il s’agit d’une gouache sur papier adaptée à cette époque de pauvreté


Mère et enfant au bord de la mer

Ce pastel fut vendu en janvier 1903 pour acheter son billet pour Barcelone

Nous retrouvons le modèle féminin dans « les Deshérités »


Les Deshérités

Ce pastel traduit la lutte à ce moment chez Picasso du thème de la saleté contre la netteté


La Soupe

Ce tableau peint à son retour à Barcelone surprend par sa netteté

La composition n’est plus verticale mais horizontale et les espaces sont ménagés de part et d’autre des figures

Nous retrouvons le mouvement des plis de la robe de la mère usée qui tend à sa fillette affamée une soupe fumante

La profondeur vient du simple décrochage de la paroi à gauche qui suffit à créer l’espace

Picasso transfère une scène qui aurait pu être romane dans la misère du 20ème siècle


L’Etreinte

Composition d’une grande plénitude

Caractère roman parce que le haut du corps des personnages enlacés forme un arc en plein ceintre mais aussi en raison du  poids des volumes qui donne un caractère sculptural

Les membres inférieurs massifs nous disent que Picasso a repris pied sur terre après sa période de grande détresse


Portrait de Sébastien Vidal en compagnie d’une femme

Au moment où Picasso s’affirmait ses amis ont souhaité être « perpétués » par lui. Picasso acceptait volontiers de faire le portrait de ses amis et de gens simples

Mais à part le visage d’une indéniable vigueur le portrait paraît exécuté un peu hâtivement

Toute l’attention est concentrée sur le visage de l’homme

Le visage de l’homme est peint, celui de sa compagne dessiné au pinceau

Les frères Vidal avaient reçu en héritage une mercerie et Sébastien qui était peintre consacrait plus de temps au caleçons de tricot qu’à la peinture

Picasso passait de nombreuses soirées dans leur arrière boutique et faisait des dessins amusants et obscènes au verso de leurs factures


Les pauvres au bord de la mer

Le bleu s’assombrit presque jusqu’au noir dans la partie du corps du vieillard sur laquelle se détache la tête de l’enfant

Quelques touches de lilas dans le manteau de l’enfant et l’épaule du vieil homme

Contenu pleinement social : il est difficile de ne pas se sentir trop bien habillé, trop bien nourri

L’accablement de ces êtres rend inconfortable notre confort

Ce tableau a une dimension subversive


Portrait de Soler

Soler était un tailleur de Barcelone ami de Picasso

Picasso allait souvent déjeuner et dîner chez ce tailleur

Sa fille a dit qu’avec la pointe d’une aiguille il dessinait sur la surface lisse des craies du tailleur

En échange de quelques vêtements il se constitua la plus belle collection de la période bleue qui fut réunie sous un même toit


Portrait de la famille Soler

Le point de départ de ce tableau fut une photo prise dans un studio professionnel de Barcelone

Il a conservé l’essentiel du cliché : l’immobilité de la lumière crue qui tombe sur des visages sans ombre et les détache sur la platitude d’un espace vacant

Picasso a voulu montrer que la peinture pouvait s’approprier chacun des effets de la photographie et les réaliser plus fortement qu’elle

Picasso semble peindre sans conviction, il se sent inhibé par une œuvre de commande en échange d’un costume

Picasso qui ne veut obéir qu’à sa propre loi intérieure refusera les œuvres de commande pour rester libre


La Vie

Point culminant de la période bleue La Vie est un tableau capital dans l’œuvre de Picasso

La composition s’organise symétriquement entre deux groupes de personnages :

A gauche le thème du nu avec le couple enlacé

A droite le thème de la figure drapée et de la maternité avec la femme portant un enfant dans ses bras

Dans le fond de l’atelier, en haut, un couple nu assis, la femme blottie dans les bras de l’homme ; en bas une femme nue accroupie et prostrée

Il émane de ce tableau une profonde inquiétude qu’accentue la froideur tonale du bleu

Ni le couple ni la mère ne communiquent entre eux

L’homme a le visage de Casagemas, la femme le chignon de Germaine

Toile grave chez un peintre de 22 ans ; drame de l’impossibilité d’aimer chez Casagemas, du remords chez Germaine

Le couple représente l’amour et la  procréation impossibles face à la mère devant laquelle l’homme baisse les yeux comme humilié


Le repas de l’aveugle

La table occupe toute la surface, collant l’aveugle contre la paroi dont il se détache par le grossissement de l’épaule et du bras au premier plan ce qui accentue le mouvement de l’autre bras, le droit, dont la main très effilée cherche à tâtons la cruche de vin.


Le vieux guitariste

Picasso poursuit le thème de la pauvreté absolue commencée avec le repas de l’aveugle

Composition d’une grande force totalement inscrite dans le cadre rectangulaire à l’aide de la cassure du cou et de la tête par rapport au torse et du croisement des jambes

L’indigence des hommes qu’il peint va de pair avec la déchéance physique due à l’âge


Le vieux Juif

Il s’agit d’un vieux mendiant et d’un jeune garçon frigorifiés et affamés

Picasso atteint à une absolue simplicité avec des éléments de maniérisme fortement marqués à la fin de la période bleue

Ce maniérisme hérité du Greco se définit par l’expressivité des allongements des formes humaines, tout spécialement l’allongement des doigts, des mains ou des pieds.


Photo de Picasso

Rentré à Paris, Picasso que nous voyons à 23 ans s’installe au Bateau Lavoir à Montmartre

Y habiteront : Braque, Van Dongen, Juan Gris, Modigliani, Max Jacob et d’autres artistes du début du siècle

C’était une immense bâtisse humide sans eau courante et électricité mais un abri miraculeux pour les artistes sans le sou qui vivent là comme une grande famille

Picasso dira : « Au Bateau Lavoir j’étais célèbre ! Quand les jeunes peintres me demandaient des conseils, quand je n’avais jamais le sou, là j’étais célèbre, j’étais un peintre, pas une bête curieuse »


Portrait de Sabartes

Picasso a connu Sabartes en 1898 dans le milieu artistique d’Els quatre Gats

A partir de 1935, ayant été journaliste en Amérique du Sud, il deviendra le secrétaire de Picasso

Ce portrait d’avril 1904 le représente en manteau d’hiver, toujours très soigné avec ses lorgnons, une perle à la cravate et une fine moustache

Le repas frugal

Cette eau-forte unissant un aveugle qui cherche réconfort auprès de sa compagne devant un repas réduit au pain et au vin résume l’humanité de la période bleue

Maigreur des personnages, finesse et extrême mobilité des mains

Sabartes disait : « Picasso croit l’art fils de la tristesse et de la douleur »

Picasso répondait : « Je ne peins que mon temps »

L’homme a un chapeau melon et une sorte de gilet qui ne couvre pas son cou décharné

L’homme et la femme portent ensemble le poids de leur commune infortune


La Celestina

C’est le portrait très digne d’une entremetteuse borgne

Dépouillement et pureté de ce portrait

Heureux effet de la masse sombre, unie et lisse de la cape

Ce tableau marque l’apogée de la période bleue

A cause de son œil mort, comble de la misère pour le peintre Picasso, cette femme  peut nous paraître hideuse à première vue mais il ne s’agit pas d’un personnage tourmenté ou tenaillé par la douleur comme le sont d’autres personnages de la période bleue.


La femme au casque de cheveux

Picasso peint un nouveau type de femme

Profil fin, aigu, sévère avec un regard sombre et droit et des yeux bien dessinés

La finesse des traits, l’intensité du regard sont mis en valeur par la masse des cheveux remontés au-dessus de la tête en forme de casque

Elle a l’audace provocante d’une Marianne

Le modèle est Madeleine qui occupa les pensées (et un peu plus) de Picasso au début de 1904 ; Fernande pris le relais.

Elle est la première femme qui soit vraiment entrée dans la vie de Picasso


La repasseuse

Picasso a peint la femme accablée par son labeur épuisant

Germaine serait le modèle

Elle présente la même cassure du corps que le vieux guitariste

Elongation des mains

Atmosphère bleue qui a envahi sa chevelure et le creux profond de ses yeux


La femme à la corneille

Cette gouache représente Margot, la fille du patron du « Lapin Agile », qui avait apprivoisé un corbeau

Lapin Agile = célèbre cabaret

Elle se maria avec l’écrivain Pierre Mac Orlan

La palette du peintre se réchauffe, la monochromie n’est plus absolue, un ocre orangé éclaircit la toile

Femme émaciée et blême, la tête rentrée dans les épaules, le buste étroit comme pris dans un étau

Profil fin, corps mince et aigu avec de longues mains aux doigts effilés

Une des premières œuvres de la période rose


L’Acteur

Remarquable exemple du maniérisme à la Greco avec les élongations du corps, des membres et surtout des mains de l’acteur comme du souffleur

L’acteur est représenté seul, la cage du souffleur au premier plan prenant une place démesurée tandis que la salle reste noire

L’acteur paraît lever le rideau de grand théâtre de la période rose


C’est lors d’un soir d’orage le 4 août 1904 que Picasso rencontra Fernande à qui pour s’abriter de la pluie il offrit de visiter son atelier

Sabartes dit que cela dû lui plaire car elle y resta jusqu’au 12 mai 1912

Elle avait 22 ans comme Picasso

Elle avait été mariée à 17 ans à un brutal qu’elle quitta et devint modèle


Femme à la chemise

Ce tableau exprime le grand amour de Picasso pour Madeleine, reconnaissable par sa fragilité et le profil de son visage.

C’est un des derniers tours de force du bleu dans la peinture de Picasso ; il est déjà abondamment brisé de blanc.

La finesse avec laquelle est rendue la transparence de la si légère chemise témoigne de toute la tendresse de Picasso pour Madeleine.

Virtuosité de la touche du peintre capable d’imiter toutes les textures.


Benedetta Canals

C’est la femme d’un ami barcelonais de Picasso.

Mantisse esquissée en quelques traits noirs, contrastant avec le brun roux de la chevelure et son teint de lait

Il lui a conféré allure et  noblesse

Après les saltimbanques faméliques il redécouvre la chair pulpeuse, l’expression d’un regard, le dessin des lèvres, l’attache sensuelle du cou.

Mais comme les autres modèles de Picasso elle ne sourit pas


Orgue de Barbarie

Le joueur d’orgue de Barbarie fait la transition entre les mendiants de 1904 et les gens du cirque de 1905

Le joueur d’orgue a la barbe des miséreux

Le cube sur lequel il est assis n’est pas très réaliste

Il a la coiffure de fou des bateleurs et leur fonction d’amuseur public

Il est accompagné d’un petit garçon déguisé en Arlequin

C’est par le biais de la rue qui fut souvent son terrain de prédilection que les Arlequin font leur apparition dans la peinture de Picasso


Deux saltimbanques avec un chien

C’est une gouache sur carton

C’est une des œuvres les plus nostalgiques de cette période avec le jeune Arlequin qui porte sur son visage toute la vieillesse du monde et la tristesse du garçonnet à ses côtés

Le paysage à l’abandon quasi désertique en fond suggère les déserts d’Andalousie

Comme les autres œuvres de cette période elle n’eut sur le moment aucun succès, les amateurs ne supportant pas qu’elle soit à peine couverte par la gouache

Picasso laissait en effet à nu de larges plages du support en carton se servant de son brun pour donner l’illusion du sol


Nu assis

Ce tableau est un tour de force de légèreté de la touche, où le dégradé entre ocres pâles et plus soutenus disent toute la tristesse de la chair du modèle nu

On reconnaît Madeleine saisie dans un moment de désespoir total

Evocation de la perte du bébé dont Picasso avait salué prématurément l’arrivée au monde

Le modèle gracile, presque maladif est encore traité à la façon maniériste des personnages des tableaux bleus

Le visage fin aux lèvres minces d’un rose blafard et la main aux doigts démesurés ressortent sur le bleu sombre du fond et sur la teinte bistre du carton qui sert de support


Famille d’acrobates avec un singe

Madeleine était l’amie de Picasso fin 1904, début 1905

Picasso et elle ont failli avoir un enfant

Tendresse d’Arlequin caressant un bébé sur les genoux de sa mère aimante

Famille dont Picasso a rêvé après son espoir de paternité avec Madeleine

Madeleine a joué dans la peinture de Picasso un rôle important lors du passage de la fin de la période bleue à la période rose

Fernande prit le relais au printemps 1906

Fernande étant jalouse de son titre de première maîtresse Picasso ne révéla l’existence de Madeleine qu’après la mort de Fernande


Acrobate à la boule

Jeune fille en équilibre sur une boule

Picasso transforme la forme fluette en la rendant plus féminine

Le contraste avec le géant qui l’observe n’en est que plus fort

Sortie de la période bleue ; le bleu n’est ici qu’une couleur

Paysage désertique en fond qui rappelle ceux des déserts proches de Malaga ; nostalgie de cette Andalousie quittée définitivement

Composition centrée et compacte, construite de sorte que les deux personnages principaux ainsi que les figures d’importance secondaire occupent dans le paysage différents plans qui s’éloignent en profondeur

Pour la première fois l’espace apparaît dans l’art de Picasso


Femme de Majorque

Cette étude avec ses couleurs ciel et ocre pâle et cette demie-figure de femme donne une parfaite image de la Méditerranée

L’harmonie de ses proportions, sa dignité majestueuse et son charme distant sont des traits propres à l’idéal antique

Le carton est à peine effleuré par la peinture


Le garçon au chien

Picasso comprend Baudelaire dans son désir de chanter les bons chiens, les pauvres chiens, ceux là que chacun écarte excepté le pauvre et le poète qui les regarde d’un œil fraternel

Vêtu de guenilles le garçon de cette gouache est plein d’une grâce fragile et anguleuse

C’est par la pose calme de l’animal que flatte la main du garçon, par le mouvement de leurs têtes tournées du même côté, que le peintre rend les liens d’amitié unissant l’adolescent solitaire et le chien dont les yeux intelligents semblent dire comme dans le poème de Baudelaire « Prends moi avec toi et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur »


Mère et enfant

En 1905 Picasso fréquente le cirque, monde de la représentation et du voyage qui introduira dans sa peinture le rose, couleur essentiellement poétique et humaine, éphémère comme le bonheur

Ce que le bleu avait unifié dans la douleur, le rose va le rendre à la vie

Picasso nous révèle la dimension quotidienne du cirque, non pas le cirque comme spectacle

Le costume souligne dans le dénuement des personnages ce que leurs attitudes contiennent d’inquiétude et de tendresse

Cette femme au visage soucieux paraît ailleurs et non plus aux côtés de son enfant qui déjà se détourne le visage grave, comme pour choisir sa propre voie


Hollandaise à la coiffe

Ramenée de son voyage en Hollande, c’est œuvre est étonnante par :

- nu sculptural qui s’oppose aux images fluettes de la période des Saltimbanques

- Picasso crée les volumes de son modèle par les changements de grain de la pâte picturale plus que par les ombres sur la blancheur de la peau

Picasso avait été invité en Hollande par le jeune écrivain Schilperoort

Il partit en juin et rentra le 10 juillet

Sans ressources suffisantes il ne pu visiter Amsterdam

Il fut frappé par les silhouettes sculpturales des femmes plus grandes que lui


Les trois Hollandaises

Jeune hollandaises au corps arrondi et plein de santé, bien plantées sur leurs jambes, le ventre en avant

Elles reprennent la pose traditionnelle des Trois Grâces

Picasso leur trouvait une taille de « cuirassiers »

Les champs du plat pays

Transparence des coloris et fluidité de l’air


Au « Lapin Agile »

Picasso avait ses habitudes au célèbre café de la butte Montmartre

Le patron Frédé figure au fond du tableau en train de gratter sa guitare avec son bonnet de trappeur et ses sabots de paysan

La femme d’une élégance tapageuse qui regarde en face d’elle est Germaine

Casagemas, l’ami de Picasso, s’est suicidé pour elle en février 1901

Picasso avait eu ensuite une liaison avec elle

L’Arlequin a le visage de Picasso et, songeur, se détourne d’elle comme de tout ce qui l’environne

Cette toile évoque le sentiment d’adieu à la jeunesse

Pablo s’est mué en Arlequin car son art comme le sien mêle le défi et le risque, la détresse et l’ironie

Avec ce tableau Picasso sort de la détresse des figures fantomatiques des mondes bleu et rose : il peint des êtres de la rue, de la vie réelle


Les Bateleurs

Dans un paysage nu et désolé, un espace sans profondeur, se tiennent cinq personnages plus un

- un grand arlequin maigre qui parle à

- bouffon vieillissant et massif et

- tient une petite fille par la main, derrière eux deux garçons

- un adolescent qui porte un rouleau sur ses épaules

- un enfant dont les vêtements sont bien trop grand pour lui ; ces deux garçons ne sourient ni l’un ni l’autre

Tous ces personnages portent leurs parures fatiguées

Au premier plan, totalement isolée, est assise une jeune femme avec un chapeau majorquin

Il n’y a aucune explication de sa présence

Le paysage réfléchit la mélancolie des personnages et exprime la nostalgie qu’éprouve le peintre de l’Espagne aux terres âpres et sourdement colorées

Pour créer un sentiment de doute et d’incertitude Picasso dote ses personnages de masques impassibles et indéchiffrables

Personnages disposés pour créer un climat de tension psychologique


Fillette au panier de fleurs

Premier tableau acheté par Gertrude Stein en novembre 1905

Comme elle était gênée par la forme des jambes le marchand lui proposa de couper la toile qui donne une image presque grandeur nature. Heureusement elle refusa

Il s’agit d’une fleuriste adolescente de la place du Tertre qui vendait son corps aussi bien que ses roses. Elle posa pour Van Dongen et Modigliani

La masse sombre de la chevelure est équilibrée et compensée par la tache chatoyante du bouquet qui donne à cette œuvre un caractère printanier


Le garçon à la pipe

La tête ceinte d’un bandeau de fleurs sur fond de fleurs multicolores ce jeune garçon semble être sous l’effet non du tabac de sa pipe mais d’une drogue

Selon les confidences de Fernande, Picasso fit à cette époque des expériences de drogue.

Ce jeune ouvrier parisien vêtu de toile bleue aurait l’apparence de Picasso aux heures de travail

Une nuit Picasso aurait déserté la compagnie d’amis usant les heures en palabres et reprenant la toile abandonnée depuis un mois couronna de roses l’effigies du petit artisan


Femme à l’éventail

L’attitude hiératique de la femme de profil doit quelque chose aux visites de Picasso à la section d’art égyptien du musée du Louvre

On peut rapprocher ce tableau de ses premières réflexions sur le primitivisme

Elle a les yeux mi-clos des peintures de ce moment où la pratique de l’opium a influencé certains tableaux


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