QUENTIN METSYS
Quentin Metsy est le peintre anversois le plus important du premier quart du XVIème siècle.
On pense qu’il a reçu sa formation à Louvain.
En 1491 on le trouve inscrit aux registres de la guilde Saint Luc à Anvers. Il n’aurait
guère quitté cette ville sauf peut-
Il eut deux enfants de sa première femme et il se remaria après son décès et eut dix enfants de sa seconde femme.
Quentin Metsys fut un artiste célèbre et prisé qui a joui d’une belle aisance matérielle.
Dürer lui rendit visite en 1520.
La descendance apostolique de Sainte Anne
Le panneau central de ce triptyque montre la Vierge et Sainte Anne avec Marie-
A l’arrière plan apparaît une architecture à l’italienne.
On se croirait devant un tableau de famille de la bourgeoisie riche et digne : des hommes sévères, des femmes d’une grâce aimable appartenant à la classe des nouveaux riches qui prenait de l’importance à Anvers en raison du développement du port.
Un volet du triptyque montre Anne, morte, couchée dans un lit couvert d’une draperie rouge, le visage blême, la bouche entrouverte comme s’il s’en exhalait le dernier soupir.
Marie-
Metsys a parfois le geste mièvre, le sentimentalisme un peu outré. Mais la légende de Sainte Anne était un thème très populaire dans les Flandres et ce tableau eut un succès immédiat.
Vierge au trône
Ce tableau a été jugé outrancier par le souci qu’avait Metsys d’accentuer l’expression des sentiments affectifs.
Portrait du vieux gentilhomme
Ce tableau occupe une place importante historiquement car c’est le premier en Flandre à montrer un homme strictement de profil, selon le modèle italien.
Le banquier et sa femme
Metsys était sensible à la nouvelle conception marchande de l’art. En effet Anvers avait acquis une réputation de centre actif du marché de l’art qui fleurissait à l’occasion des foires annuelles de Pâques et de saint Bavon, durant chacune six semaines.
Au cours de ces foires les artistes proposaient leurs œuvres sur des tréteaux et dans des échoppes.
Peint en 1514, « Le Banquier et sa femme », est composé de deux portrait groupés que l’artiste traite comme une scène de genre.
Les époux sont représentés en demi-
Derrière eux sont rangés sur des rayonnages des livres et des ustensiles d’écriture.
Le miroir circulaire rappelle les époux Arnolfini de van Eyck et le saint Eloi de Christus. Ici il reflète une fenêtre latérale au pied de laquelle apparaît un minuscule voleur qui les épie et que dans leur avidité à compter leur or ils ne voient pas.
Madame dédaigne le livre d’Heures pour s’intéresser à l’or.
Triptyque de l’ensevelissement
Sur le panneau central Joseph d’Arimathie vient prier la Vierge de lui permettre d’ensevelir le cadavre du Christ.
Soutenue par Jean, elle se laisse glisser à genoux.
Joseph détache les lambeaux de chair sanglante de la tête du Seigneur qui gît au premier plan et que Nicodème tente de soulever par les aisselles.
Derrière eux un centurion porte la couronne d’épines dans un linge pour ne pas se piquer les doigts.
Marie-
En retrait à droite un trio prépare le tombeau sacré.
Sur le golgotha la croix et les larrons crucifiés.
Le volet droit est consacré à saint Jean plongé dans une chaudière d’huile bouillante. Le saint torse nu, angélique ne semble pas souffrir. Autour de lui des trognes atroces et ignobles en costumes bariolés. Un jeune flamand regarde la scène du haut d’un arbre.
Sur le volet gauche on voit Salomé offrant la tête de saint Jean Baptiste. Hérodiade de la pointe de son couteau incise le front du saint. Hérode, bouche lippue et nez crochu semble s’effrayer de l’acte accompli. Goût païen pour le faste débordant des couleurs.
La Passion
Ce tableau est présenté au Palais des Doges de Venise.
Nous retrouvons le faste débordant des couleurs et la cruauté des bourreaux du Christ. Le bourreau qui est à droite du Christ évoque les personnages outranciers de Bosch.
Nous sommes loin de la douceur des vierges.
Ce réalisme oppressant nous éloigne des descentes de croix de Van der Weiden et de Christus.
Il nous reste la précision et la force des couleurs des peintres flamands.
Portrait d’une vielle femme
Ce tableau fut inspiré au peintre par l’Eloge de la folie de son ami Erasme qui dénonce ces vielles folles qui « jouent encore à la coquette » et « ne peuvent s’arracher à leur miroir » et « n’hésitent pas à exhiber leurs seins répugnants et flétris ».
Les oreilles immenses, les rides, le visage simiesque, le chapeau ridicule, l’horrible vieille est rendue plus repoussante encore par la somptuosité de sa toilette et l’impudeur de son décolleté.
C’est le Metsys moraliste, précurseur de Goya et de Picasso.