Saint Tropez 1918
Cette vue semble le fruit d'une réflexion formelle sur la peinture
Kisling étage verticalement les plans de Saint Tropez en juxtaposant la terre, la
mer et le ciel en quatre bandes de couleurs vert-
Cette palette chromatique est issue des recherches des peintres néo-
Jeux optiques entre les couleurs primaires et les couleurs complémentaires
Kisling se situe aussi dans le sillage du fauvisme dont Saint Tropez fut le siège
Ciel d'un jaune incandescent et montagne d'un bleu profond
Nu au divan rouge 1918
Jeune femme allongée sur un canapé agrémenté de quelques coussins. Elle regarde le spectateur
Opposition entre des rouges incandescents et des zones froides ou sombres
Les différents plans s'étagent en hauteur
L'espace se constitue dans la profondeur
L'assiette de fruits a tendance à basculer vers l'avant-
Composition empruntée à l'histoire de l'art :
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La main posée sur le sexe de Vénus signifiait dans l'iconographie du 16ème siècle la pudeur de la jeune femme appelée "Venus pudica" mais aussi le fait qu'elle était réservée au commerce des dieux
Aujourd'hui cette main est le symbole d'une sensualité en éveil, ce qui constitue un sens opposé
Au premier plan une assiette garnie d'une poire et d'une pomme aux couleurs irréalistes
mais qui sont un écho visuel à l 'arrière-
Ces fruits deviennent les substituts des formes généreuses du modèle et sont offert à la convoitise du regard du spectateur comme le corps de la jeune femme
Kisling joue sur plusieurs niveaux car dans l'iconographie classique les fruits posés à côté de jeunes femmes signifient la maternité à venir
Nature morte à la bouteille et au verre 1918
Nous retrouvons les éléments traditionnels des natures mortes cubistes : la bouteille, le verre et le guéridon
Le verre de la bouteille transforme la couleur de la nappe à carreaux dont le jaune devient vert
L'espace est réduit à de simples aplats de couleurs et les objets deviennent de pures figures géométriques
La nappe est collée sur la table comme un motif de carte à jouer
Dans cet univers d'aplats de couleurs, seule la bouteille, le verre et la serviette blanche au premier plan affirment leur volumétrie
Teintes vives et forts contrastes chromatiques sous l'influence du fauvisme
Influence aussi des papiers collés de Picasso et de Braque
Femme brune assise 1918
Témoignage d'un ami :
"La manière dont Kisling entreprend un portrait est significative. Il fait asseoir le modèle sur une sorte d'échafaud à roulettes qui devient assez inquiétant dès que le peintre l'empoigne ou le remue à coups de pied pour chercher l'éclairage. Il promène ainsi le modèle à travers l'atelier
Vient un temps où il est satisfait de l'éclairage. Alors il tourne autour du chevalet, caresse la toile de la paume de sa main, caresse les pinceaux, caresse les tubes de couleurs ... Il piétine, esquisse un petit pas de danse guerrière, et cherche cette cadence sur laquelle naîtra l'harmonie de la vision et de l'exécution"
Bouquet au vase de fleurs 1918
Plus tard les bouquets de fleurs de Kisling seront moins naturalistes
Dans ce tableau :
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Paysage à Saint Tropez
Paysage soumis à la dominance de l'influence cézannienne
Composition "classique" pour l'époque : une route centrale bordée d'arbres dirigeant le regard vers un point de fuite bloqué par un étagement de murs et de toits réduits à de simples volumes géométriques
Les aplats sont circonscrits aux seuls toits des maisons, le peintre leur préférant une touche brève et foisonnante pour les feuillages, plus large et plus déliée pour les troncs, la rue et les murs
Saint Tropez 1918
Son ami André Salmon a écrit :
"Si j'étais roi d'Espagne j'aurais une guitare
Si j'étais matelot j'espérerais un phare"
Fleurs 1919
Kisling réalisait en un temps restreint plusieurs toiles sur le même sujet
Peut-
Il décida de consacrer une matinée par semaine à peindre un bouquet
Les fleurs ont proliféré en haussant les tons de sa palette
On retrouve la vivacité des pétales et des couleurs et dans toutes les oeuvres de l'artiste peintes après ses premières compositions florales
Grand nu allongé 1919
"J'aime toutes les femmes, les brunes, les blondes aussi et les rousses; les intelligentes et celles qui le sont moins. Chacune a un charme particulier et leur compagnie m'est indispensable pour bien travailler"
Portrait de la soeur de Renée Kisling 1919
Jean Kisling, son fils : " Guite et ma mère étaient très proches. Aussi tout naturellement
mon père eut l'occasion de réaliser quelques portraits de sa jeune belle-