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Première Page  KISLING

Portrait du poète Piere Camo 1913

 

En 1912 Kisling passe plusieurs mois à Céret où il retrouve Picasso, Juan Gris et Max Jacob. Il rencontre aussi Pierre Camo.

Né en 1877, Pierre Camo, magistrat, a été nommé en 1903 à Madagascar et contribue au développement littéraire de la colonie

En retraite en 1934 il revient s’installer près de Céret, sa ville natale

Kisling le représente légèrement de trois quarts dans un cadrage serré ne retenant que le haut des épaules

Austérité du portrait qui se détache sur le sombre d’un fond anonyme

Contraste évident du blanc de la chemise en petites touches obliques

On retrouve la sobriété chromatique du cubisme analytique qui domine les années de l’immédiat après-guerre

 

 

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Nu couché 1913

 

« Une belle fille nue me donne de la joie, le désir d’aimer, d’être heureux » Kisling

Portrait d’Adolphe Basler 1914

 

Né en 1876 en Pologne, Adolphe Basler étudie la chimie avant de s’inscrire à la Sorbonne en 1898

Le cercle des polonais est alors très présent dans la capitale française

Sur les conseils de ses amis du monde des lettres Basler commence à exercer une activité de courtier en tableaux

Il sera dès 1910 le premier acheteur de Kisling

En 1914 Kisling fit un voyage en Hollande accompagné de Basler

Le critique est représenté de face. La jambe repliée est un signe de décontraction

Touche serrée, tantôt droite, tantôt oblique

Nature morte aux fruits 1914

 

Chaises disposées en cercle pour cerner le motif de la table vue en plongée

Les objets posés sur la nappe  blanche sont dans une sorte d’instabilité du fait de la naïveté avec laquelle Kisling dessine leur volume et aussi en raison du basculement de la partie haute de la composition vers l’avant-plan

Touche posée en bâtonnets, souvenir lointain de Gauguin et de l’Ecole de Pont Aven

Nature morte au vase bleu 1914

 

Cette nature morte semble prise sur le vif : le melon vient d’être coupé et une tranche est posée sur une assiette, prête à être mangée

Idée d’instantanéité renforcée par le fait qu’il s’agit d’un fruit périssable

La logique qui préside à cet assemblage est plus chromatique que réaliste (melon, raisin, pêche, pomme et coing ne mûrissent pas en même temps)

Tableau composé à partir de l’angle de la table qui trace une diagonale vers la droite

Alternance de couleurs chaudes et froides

Les quartiers du melon font écho aux arêtes du vase

Matisse « La composition est l’art d’arranger de manière décorative les divers éléments dont le peintre dispose pour exprimer ses sentiments »

Fillette 1914

 

On ignore l’identité de la fillette représentée en pied dans l’atelier du peintre

Les jambes solidement campées sur le sol, les mains jointes tenant un bouquet de feuillage, le visage obstinément tourné vers la droite, elle apparaît disproportionnée dans l’exiguïté du cadre qui l’entoure

Forte structuration des volumes du corps de la fillette

Traitement en facettes de la lumière

Derrière la fenêtre l’empilement des cubes évoque les immeubles de la ville

Austérité de la palette malgré la dynamique des blancs

Kisling va s’éloigner de cette austérité pour laisser éclater la couleur

 

 

 

 

Paysage d’Espagne 1915

 

Lors de la déclaration de la guerre, Kisling qui séjourne aux Pays Bas se rend au consulat de France et s’engage dans la Légion étrangère

Blessé le 13 mai 1915 il est réformé à l’été et après sa convalescence regagne Paris

Il fut blessé dans l’attaque au cours de laquelle Blaise Cendrars perdit un bras

Chapman, un jeune architecte américain, aviateur tué lors d’une sortie lui avait légué la somme de 25.000 francs

Il part en Espagne peindre des paysages

Kisling juxtapose les volumes en hauteur, contractant la perspective, ce qui produit un effet d’emboîtement des maisons les unes dans les autres

Il réduit l’espace à une suite de figures simples (carré, rectangle, cylindre)

Une présence humaine donne l’échelle de l’architecture et confère au paysage une dimension poétique

Nature morte au vase vert  1914

 

Picasso et ses amis réduisaient au maximum les sujets de leurs peintures pour mieux en travailler les aspects formels

Cocteau « On traversait la période austère du cubisme. Les objets qui peuvent tenir sur une table de café étaient les seuls plaisirs permis »

Les objets mis en scène par Kisling sont presque de pures formes géométriques, des cônes, des cylindres, des sphères, comme le prescrivait Cézanne

La réduction de l’espace à quelques plans de couleurs renforce l’aspect irréel de cette composition

Du fait du basculement des arrière-plans du tableau vers la surface de la toile, l’espace perspectif devient une succession de plans

Balancement entre le vert et l’orangé, la couleur froide et la chaude, sur un fond dégradé de gris et de bleu

Un point de vue en surplomb  pour représenter la table et un autre plus abaissé pour la figuration des objets qui semblent « flotter » dans l’espace

Pour lui, à la différence de Picasso ou Braque à cette époque, la peinture est un discours sur le réel et non un pur jeu formel ou intellectuel

La dimension humaine, impliquant unité du temps vécu et de l’espace, demeure la mesure essentielle de sa peinture

L’homme devant la fenêtre 1915

 

Ce tableau pourrait illustrer le texte de Kafka « Regards distraits à la fenêtre » : « Que ferons-nous en ces journées d’un printemps qui s’approche à grands pas ? Ce matin le ciel était gris, mais, de la fenêtre, on est maintenant tout surpris et l’on presse la joue contre la vitre »

 

Nature morte aux citrons sur fond vert 1916

 

Les natures mortes sont un des motifs favoris des peintres cubistes. Cocteau se moque de ce « carcan iconographique » : « Les objets qui peuvent tenir sur une table de café étaient les seuls plaisirs permis »

La composition est ordonnée à partir de la diagonale formée par la table

Cette diagonale est répétée par les entretoises de la chaise et la deuxième table à l’arrière-plan ce qui provoque un basculement vers l’avant-plan

Les volumes ne sont pas déconstruits comme dans un kaléidoscope et les plans ne s’interpénètrent pas

La disposition des objets évoque la peinture naïve

On retrouve les motifs des citrons, convention de la peinture hollandaise du 17ème siècle et rappel de ceux que  Manet a disposés dans plusieurs de ses tableaux

La présence des citrons est significative de l’intrusion de la couleur pure

Un ami de Manet « Tout peintre qui ne sait pas enlever un citron sur une assiette du Japon n’est pas un coloriste délicat »

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