129 – 1922 – M150 – 34*24 – DSC0363
SANS TITRE
La tendance de Kandinsky à délaisser les formes expressives au profit d’éléments
géométriques s’accentue dans les aquarelles des années 1922-
L’emploi de plus en plus fréquent de la règle donne des lignes plus droites et plus incisives
Cette aquarelle est une œuvre dénuée de toute référence à l’objet. Se mêlent une forme ovoïdale d’un noir profond, une lignes serpentine et des lignes droites qui s’entrecoupent
Construite sur des éléments directionnels multiples et opposés cette œuvre de petit
format annonce la géométrisation croissante qui caractérise les tableaux de la période
du Bauhaus (1922-
130 – 1929 – PPV265 – 105*98 – DSC0215
SUR BLANC II
Toile peinte vers la fin de sa première année à Weimar
Kandinsky peint un croisement de diagonales en accentuant les angles
Trois lignes droites épaisses soulignent la diagonale aigüe dirigée vers l’angle inférieur droit
Sous l’impact de forces centrifuges les formes géométriques aux angles aigus volent
en éclat. Ce mouvement est assorti à droite par une forme en demi-
Tout est tracé au tire-
Cette œuvre avec ses aplats nets, avec ses formes triangulaires et trapézoïdales suspendues sur un fond blanc, avec ses éclats qui s’éloignent du centre est proche des œuvres de Malevitch entre 1915 et 1919
131 – 1923 – NEF27 – 48/*42 – DSC0128
ORANGE
Lithographie en couleurs
Kandinsky avait une pension ardente pour son métier de graveur
Kandinsky « La lithographie est l’invention la plus récente dans le domaine de l’art graphique. Elle offre une souplesse et une liberté incomparables dans l’exécution
Le support presque indestructible d’une part, la rapidité de production d’autre part, correspondent parfaitement à la mentalité de notre époque
La souplesse pendant le travail sur la pierre, la facilité de la mise en couleurs, … les possibilités presque illimitées de correction, surtout la possibilité d’effacer les fautes, … cette technique correspond au plus haut degré à la nécessité actuelle »
Il appréciait le caractére démocratique de la lithographie
Entre 1922 et 1923 Kandinsky réalise de nombreuses gravures et lithographies qui expriment une nouvelle volonté de codification d’éléments formels
On retrouve le grand triangle noir, l’échiquier, la courbe semi-
La netteté géométrique des formes est mise en valeur par le fond clair
Le procédé lithographique rend avec précision l’effet de semi-
132 – 1923 – NEF28 – 140*200 – DSC0935
COMPOSITION VIII
Le vocabulaire géométrique est réduit à quelques éléments relativement peu nombreux comme des cercles, des angles, des rectangles et des lignes
Les images ne sont pas soumises aux règles de la logique. Les éléments ne se « répondent » pas les uns aux autres. On ne voit pas de continuité organique
Les couleurs sont peu nombreuses : bleu, noir, rouge, jaune
Mais les tonalités sont différentes et aucune couleur n’est semblable à une autre
Les formes géométriques apparaissent comme des phénomènes à part entière
Les éléments du tableau peuvent ête comparés à ceux de la physique nucléaire qui ne fait pas non plus partie du monde objectif
Niels Bohr « Nous ne devons pas oublier que le langage de la physique nucléaire ne peut ête utilisé que de la manière dont il est employé en poésie où le but n’est pas de décrire avec précision des faits donnés, mais de créer plutôt des images et d’inspirer des pensées dans l’esprit de l’auditeur »
Dans Composition VIII Kandinsky reprend plusieurs thèmes présents dans ses gravures.
Kandinsky considérait cette œuvre comme le point culminant de son art dans les années
d’après-
Nombreux éléments graphiques linéaires et semi-
Les délicates nuances jaunes et bleutées sur le fond blanc s’harmonisent avec les différentes colorations des petits éléments disséminés dans la composition
La forme dominante est le grand cercle noir au noyau violet dans la partie gauche de la toile
L’auréole rosée qui l’entoure fait la transition entre la forme circulaire et le fond blanc
Le petit cercle rouge derrière le grand anneau noir semble pousser ce dernier vers l’avant en direction du spectateur
Le centre violet provoque l’effet inverse, ancrant la forme dans le fond
Ce rapport visuel obtenu grâce aux points de couleur circulaires constitue une sorte de contrepoint à l’armature linéaire de la composition à laquelle il confère de l’uniformité
Ayant quitté la Russie pour s’établir à Berlin en 1921, Kandinsky va enseigner au Bauhaus entre 1922 et 1933, d’abord à Weimar puis à Dessau et enfin à Berlin où l’école sera fermée sous la pression des nazis
Durant la période du Bauhaus Kandinsky combine ses tâches pédagogiques, sa pratique artistique et son travail d’écriture
Dominée par des éléments géométriques et abstraits et par des lignes noires, cette œuvre structurée est un des moments forts de sa période d’après la 1ère guerre mondiale
Les formes triangulaires (qui pourraient évoquer des montagnes) sont un procédé formel destiné à apporter harmonie et sérénité à la composition
La composition est parsemée de cercles flottants colorés. Le cercle combine le concentrique et l’excentrique dans une forme unique et en équilibre
Le cercle a remplacé le cheval comme motif favori de l’artiste. Il prendra plus d’importance encore dans sa production ultérieure
133 – 1923 – CP150 – 98*93 – DSC0366
DANS LE CARRE NOIR
Professeur au Bauhaus, Kandinsky côtoie Paul Klee qui enseigne la théorie de la forme picturale et approfondit ses recherches sur les moyens formels d’expression
Il a pris ses distances avec ses collègues russes qui s’opposent à ses idées intuitives. Il ne retournera jamais plus en Russie
Le Bauhaus avec les multiples disciplines qui y sont enseignées lui offre un environnement idéal. Il porte un intérêt profond à l’idée de Gesamtkunstwerk de Richard Wagner, notion d’œuvre d’art totale mêlant la peinture, la musique, la danse et le théâtre
Dans le Carré noir il réunit des influences russes : le trapézoïde blanc rappelle Malevitch et des éléments graphiques qui continuent d’évoquer des images de paysages
Pour les suprématistes le trapézoïde est un motif de prédilection
Cette forme sans bords parallèles ni angles droits et qui se présente comme une surface rectangulaire considérée depuis un point de vue particulier était utilisée depuis le début des années 1910 par Malevitch
Kandinsky reprend ce motif sous la forme d’une surface blanche qu’il insère dans un carré noir
A l’intérieur du trapèze on retrouve des éléments géométriques : le triangle, le
cercle, le demi-
Sur un fond blanc tamisé de nuances bleutées et rosées, les surfaces cernées ou non sont traitées avec une grande délicatesse par aplats ou par mouchetage
Ces procédés picturaux mettent cette œuvre en opposition avec les compositions picturales très sévères des Suprématistes
134 – 1923 – M152 – 130*130 – DSC0364
ANGLES ACCENTUES
Cette composition s’inscrit dans un carré parfait et s’organise autour de deux masses diagonales dont le croisement accentue les angles de la surface
Les formes géométriques associées, triangles, quadrilatères, cercles, demi-
A droite une triple ligne ondulée soutient poissons et bateaux
Une forme centrifuge crée un mouvement amorti par la présence de cercles et de demi-
Le fond blanc est un lieu neutre sur lequel explosent les surfaces colorées
135 –1923 -
DANS LE CERCLE NOIR
Au milieu des années 1920 le cercle va devenir omniprésent dans les tableaux de Kandinsky jusqu’à devenir pour certains le motif principal
Kandinsky « Le cercle constitue une liaison avec le cosmique … Le cercle me captive car il est :
-
-
-
-
-
Les formes colorées sont incluses au cercle qui s’inscrit lui-
En soulignant plus fortement sur la gauche la bordure noire, le peintre évite l’effet décoratif qui guette parfois les œuvres en cercle
136 – 1924 – NEF29 – 98*95 – DSC0222
REGARD SUR LE PASSE -
Kandinsky réalisa « Regard sur le passé », œuvre romantique, en vertu de son intérêt pour le passé car il voulait que sa femme Nina puisse imaginer un tablea qu’il aimait particulièrement « Kleine Freuden » (Petites joies) exécuté en 1913
En 1917 il avait déjà conçu une version sur le même sujet intitulée L’Arc bleu
Des différences majeures avec le tableau de 1913 : tumulte émotionnel et couleurs chaudes d’une part, froideur et réserve d’autre part. Ce jeu de similarités et de contrastes est un trait caractéristique de l’art de Kandinsky
Ce tableau doit être également rapproché de « Improvisation XXI ». Certains motifs sont identiques comme la montagne couronnée d’un Kremlin où interviennet les Petites joies
Le thème du bateau figure dans les deux tableaux : dans le coin gauche inférieur on peut identifier un bateau avec des rames et un voilier à droite de la montagne représente une nouvelle sorte de plaisir nautique
Les deux versions sont de nature gaie. L’élément légèrement menaçant est placé dans le coin supérieur droit de chacune des deux versions
138 – 1925 – PPV279 – 128*202-
JAUNE -
La première phase du Bauhaus, celle de Weimar s’achève le 1er avril 1925. Trois mois plus tard les maîtres s’installent à Dessau dans des logements provisoires
En novembre 1925 Kandinky termine la rédaction de « Point-
Cette toile est composée autour de deux centres d’un poids très inégal qui s’inscrivent
sur un fond blanc, légèrement voilé de bleu ciel, violet et vert-
La partie gauche où le jaune domine est claire, rayonnante dans son graphisme agressif
Les éléments de la partie droite, suivant une ligne oblique montante, déploient leur poids sombre
Le chevauchement des formes dominé par un grand cercle bleu, produit un effet dramatique souligné par une ligne courbe épaisse
Le bleu s’inscrit sur cette toile dans un cercle parfait quelque peu perturbé par une agglomération de formes plus libres qui occupent la partie médiane de la surface où sourd un rouge indistinct, hésitant
Opposition du jaune et du bleu
Selon Kandinsky les couleurs en peinture doivent être limitées aux trois couleurs
primaires et aux trois non-
Cette toile témoigne des travaux que réalise Kandinky en 1925 en étudiant les rapports entre les couleurs primaires
« Gelb, rot, blau » est le tableau le plus important de l’époque du Bauhaus
Le titre énonce la thématique des couleurs fondamentales qui constituait un élément
majeur de ses cours au Bauhaus, c'est-
La grande surface jaune à gauche est ramenée à une forme triangulaire ouverte par la mise en diagonale d’une ligne noire
En partant du centre de l’image vers la droite le rouge constitue la couleur principale de deux éléments rectangualaires qui se croisent
Le grand cercle bleu-
Les éléments principaux sont accompagnés d’une multitude d’autres formes comme de petites structures en damiers et des lignes noires
Les couleurs primaires sont complétées par leurs couleurs secondaires : le vert, l’orange et le violet
Des bruns profonds dans la partie jaune de l’image
Dans le champ jaune on pourrait songer à un profil humain du fait de la structure des lignes et des cercles
L’entrelac des formes rouges et bleues avec la diagonale noire rappelle l’ancienne thématique du combat de Saint Georges ave le dragon
139 – 1925 – NEF30 – 35*41 – DSC0131
PETIT REVE EN ROUGE -
Ce petit tableau intime fut offert par Kandinsky à sa femme
Kandinsky « Le cercle que j’utilise si fréquemment ne peut être autrement défini qu’en le qualifiant de romantique. Et le romantisme futur sera sûrement profond, beau, plein de sens, de bonheur »
Kandinsky avait une prédilection pour ce petit tablea qui fut le seul illustrant
son livre « Point-
140 – 1925 – F176 – 80*110 – DSC060
DANS LE BLEU
Kandinsky étudie l’effet uniformément créé par un fond de caractère intense
Tandis que le bleu tend visuellement à reculer, le grand cercle rouge au centre du tableau se projette vers le spectateur comme s’il était en relief
La composition entière est organisée sur un système de semi-
La luminosité différente des éléments et la pluralité des tons générée par les multiples combinaisons de superpositions contribuent à donner une forte impression de dynamisme
L’impression de dynamisme est accentuée par le choix d’une tonalité froide et uniforme pour le rond
Kandinsky donne à son tableau un caractère « dramatique » grâce à la diagonale du grand triangle noir
Le mouvement de cette forme vers le bas à droite et équilibré par de nombreux éléments aux nuances jaunes dirigés vers le haut
Kandinsky constate que la vocation du bleu à la profondeur est si forte qu’elle devient d’autant plus intense que ses tonalités sont profondes « Plus le bleu est profond, plus il évoque l’idée d’infini, suscitant la nostalgie de la pureté et du surnaturel »
En bas à droite une vache passe devant le moulin à vent
Si Kandinsky insiste sur la nécessité de refuser tout repère naturaliste il démontre ici à quel point l’importance donnée au rapport entre les formes et les couleurs peut rendre difficile la lectue du sujet le plus prosaïque au point de le rendre presque invisible
142 -
SILENCE BRUN
Certains ont vu dans l’oeuve de Kandinsky la représentation d’une image du monde purement mathématique
Kandinsky « Pourquoi une peinture où se reconnaissent des formes géométriques est-
Kandinsky « A mon avis une limite dite géométrique laisse à la couleur une possibilité plus grande de provoquer une vibration pure que les limites d’un objet quelconque qui parle toujours plus fortement en provoquant une vibration propre à lui (cheval, oie, nuage, …)
Silence brun est construit à partir de formes géométriques simples qui se juxtaposent
La multitude des éléments et la vibration puissante du fond brun libèrent le tableau de tout schématisme
143 – 1926 – NEF31 – 33*45 – DSC1078 2
A NINA POUR NOEL
Le vocabulaire formel de ce tableau est limité à un nombre d’éléments réduits : treize cercles, deux triangles, cinq rectgangles longs comme des règles et deux croissants
Peu de couleurs : des tons de vert, de bleu et de jaune et des traces de rouge
Les deux structures principales paraissent dotées d’une solidité inhabituelle, presque aussi tangible que des objets réels
Ils font penser à des accessoires émaillés servant à un culte religieux, en particulier celui de droite qui par sa forme de double croix orné d’un disque solaire au centre rappelle un ostensoir
L’émail opaque apparaît rehaussé par une translucidité de nature totalement incorporelle
La magie de ce petit tableau lumineux est accentuée par les cercles suspendus au-
Kandinsky songeait peut-
La croix est une allusion au sens spirituel
Les joyeuses boules qui se balance autour d’une forme verticale forment l’image abstraite du côté joyeux de Noël
Le titre du tableau n’exclut pas cette interprétation
144 – 1926 – F180 – 140*140 – DSC1137
QUELQUES CERCLES
Au cours des années 1920 Kandinsky commence à épurer ses compositions. Il peint plusieurs oeuves caractérisées par un petit nombre d’éléments mais chargées d’une forte intensité émotionnelle
Dans son essai « Point et ligne sur plan » il parle de réduire la composition à un seul élément originel et il se demande s’il suffit d’un point pour créer une œuvre. Le point au centre d’un cercle dans un carré est l’image la plus simple qui lui vient à l’esprit
Dans ce tableau Kandinsky multiplie et varie les dimensions des cercles
« Le cercle ne peut parfois être appelé autrement que romantique … il est rempli de contenu, porteur de bonheur, c’est comme un bloc de glace dans lequel brûle une flamme »
Le cercle est pour Kandinsky la synthèse des contrastes : il réunit les tensions centrifuges et centripèdes et les retient dans un état d’équilibre
Le cercle dans sa concision et son autonomie se situe ente le réel et le rien, il est le « seul lien entre le silence et la parole »
Kandinsky utilise un fond noir dramatique pour faire briller une constellation de cercles colorés. La structure du grand cercle dans lequel est inséré un énorme point noir en position excentrique sert de pôle d’attraction à de nombreux autres cercles de couleur
Le point noir paraît se détacher du fond bleu, instaurant un dialogue avec l’ensemble de la composition
Le regard du spectateur s’arrête sur l’alternance instable entre l’espace proche et lointain, créé par le jeu des couleurs qui semblent scintiller dans le noir
Les formes sont situées pour la plupart dans le triangle supérieur gauche de la toile, le long de la diagonale, mais cela ne crée pourtant pas de déséquilibre, car le point noir emprisonné dans le cercle bleu ne peut poursuivre sa dérive vers le haut
Le contour blanc qui fait ressortir le cercle bleu souligne cette impression de frein
Les autres cercles servent de contrepoint en amorçant un mouvement descendant, si bien que la toile provoque une sensation d’équilibre et de tranquilité
Ce mélange de formes géométriques est une œuvre remplie de constellations multicolores qui nous parle d’un ordre cosmique harmonieux
Dans son ouvrage « Point et ligne sur plan », paru en 1926 Kandinsky analyse les éléments géométriques de la peinture et exprime son intérêt pour les phénomènes scientifiques
Kandinsky aime associer les couleurs à des formes géométriques, comme le jaune au triangle, le rouge au carré et le bleu au cercle
Kandinsky dit du cercle qu’il est :
-
-
-
Kandinsky se sert du cercle comme d’un procédé formel, une forme parfaite capable d’engendrer des structures et des possibilités spatiales infinies et permettant le croisement de plans aux tons vifs et aux couleurs transparentes
Il utilise souvent le cercle dans ses toiles de la fin des années 1920 et des années 1930
128 – 1922 – M148 – 27*24-
ETUDE POUR « PETITS MONDES IV »
Dans cette aquarelle les couleurs se réduisent essentiellement au jaune, rouge, bleu et au noir
Kandinsky se sert de motifs d’échiquier, de faisceaux de lignes et de poutres parallèles qui témoignent de l’évolution de son style vers une géométrisation plus sévère
Kandinsky tente d’établir une sorte de grammaire des formes picturales
Pour Kandinsky ce « microcosme » autonome est un organisme, un être vivant
127 – 1922 – M146 – 96*106 – DSC0360
TRAME NOIRE
Le retour de Kandinsky en Allemagne, d’abord à Berlin, de déroula dans des conditions difficiles. La scène artistique berlinoise était dominée par des courants artistiques en opposition à la peinture abstraite (l’Expressionnisme et le mouvement Dada)
En mars 1922 Kandinsky rencontre à Berlin le directeur du Bauhaus de Weimar, Walter Gropius, qui lui propose un poste d’enseignant dans une institution fondée en 1919 et considérée comme révolutionnaire. Parmi les professeurs figure Paul Klee
Le Bauhaus se propose de fusionner différents domaines artistiques dépassant ainsi le cloisonnement en vigueur dans les écoles traditionnelles
« Trame noire » est l’un des cinq tableaux peints par Kandinsky lors de son séjour à Weimar.
Au centre la trame noire sur fond blanc au quadrillage dissymétrique renvoie au motif de l’échiquier
Autour de ce motif central gravitent des formes dans lesquelles on peut reconnaître des poissons, des bateaux flottant sur l’eau à gauche, un ensemble de taches de couleur nimbées de lumière ainsi que des éléments purement géométriques
La matière picturale est déposée sois en aplats francs (jaune, rouge, carmin, bleu, noir et blanc), soit dans un dégradé de nuances subtiles et délicates qui confèrent à l’œuvre une certaine légèreté
La profondeur de l’espace se lit dans la superposition des différents plans colorés
Ce tableau fut exposé en 1923 lors de l’exposition du Bauhaus à Weimar
137 – 1924 – M158 – 141*100 – DSC0367
UN CENTRE
Le cercle noir devient le centre chaud du tableau, placé au milieu de tons froids
L’oeuve est comme un tourbillon d’éléments de nature hétérogène
Entraînées par une puissante force centrifuge, les formes sont comme rejetées vers les bords du tableau
La forme circulaire est reliée à la ligne sinueuse qui est la trace du point en mouvement
Kandinsky renforce l’expression du tableau en posant sur la toile des plages floconneuse à côté de plages lisses
S’interpénétrant les formes se détachent avec froideur sur le fond de la toile qui à certains endroits apparaît comme brumeuse
141 – 1925 – M160 – 61*42 – DSC0370
CERCLE BLEU N° 2
Pour Kandinsky le cercle est l’immanence de tout ce qui existe, le symbole du cosmos
Il représente le mouvement circulaire de la vie
Kandinsky associe le cercle au bleu, « couleur typiquement céleste » qui « développe très profondément l’élément du calme » et « attire l’homme vers l’infini et éveille en lui la nostalgie du Pur et de l’ultime suprasensible »
L’auréole flamboyante du cercle cerné de noir présente un dégradé subtil allant du rouge au rose clair moucheté de blanc
145 – 1926 – F184 – 59*59 – DSC1139
TROIS SONS
Kandinsky utilise constamment dans ses écrits le terme de « son », métaphore musicale qui lui sert à indiquer la tension de la forme et les effets tant visuels qu’émotionnels qu’elle génère
Pour Kandinsky le contenu d’une œuvre picturale ne se situe pas dans les formes extérieures
mais dans les « forces-
Le tableau est construit sur des rapports formels et chromatiques d’une complexité raffinée
Le titre ferait référence aux trois triangles centraux. Toute la peinture est organisée sur la relation d’éléments présentés en triades
Les trois flèches et les trois triangles jaunes, à gauche, forment une sorte d’écho au motif triangulaire central
Le motif central affiche les trois couleus primaires
Les pointes des flèches et les triangles plus petits montrent une gamme de couleurs dérivées comme l’orange, le brun et le vert olive
Partant de l’angle supérieur gauche, l’œil de l’observateur suit le faisceau de lumière jaune qui frappe la surface blanche en se dédoublant dans une sorte de prisme. Il se dirige ensuite vers le bas, le long de la grande flèche, avant de se déplacer vers la droite, attiré par l’intensification des tonalités chaudes du quadrilatère jaune et par la progression vers le bleu des triangles aux tons rougeâtres
Enfin arrivé au sommet des petits triangles superposés, l’œil remonte vers la droite pour se fixer sur l’intersection entre le cercle rouge et la surface jaune, qui est le point vers lequel convergent également les trois triangles du centre. Cette convergence est soulignée par les lignes courbes qui l’embrassent latéralement. Le fait que tous les éléments aboutissent à ce point unique génère une sensation d’harmonie
146 – 1926 – M162 – 100*64 – DSC0371
FERMEMENT ENTOURE
Kandinsky « J’aime aujourd’hui le cercle comme autrefois j’ai par exemple aimé le
cheval … Peut-
La rigueur du dessin exécuté au compas est compensée par le dégradé subtil du fond
Kandinsky « Lorsqu’il s’éclaircit ou fonce, le vert garde son caractére original d’indifférence et de calme … Musicalement, je serais tenté de comparer le vert absolu aux tons calmes, amples et de gravité moyenne du violon »
147 – 1926 – M166 – 49*47 – DSC0373
En 1926, pour son 60ème anniversaire qu’il fête au Bauhaus de Dessau, Kandinsky a droit aux honneurs. Le premier numéro de la revue Bauhaus lui est consacré
Mais un critique, Einstein, affirme que la peinture n’est pour Kandinsky qu’un moyen
d’isolement intellectuel, qu’il ne crée que par rapport à lui-
Dans Calme le cercle est en confrontation directe avec le triangle qui l’interpénètre
Le cercle rose au contour flou rappelle une fleur avec des tiges
Le cercle bleu avec son point rouge est défini avec rigueur mais sa géométrie est
« paralysée » par la variété des nuances et la facture laiteuse du fond gris-
KANDINSKY
TABLEAUX DE 1922 A 1926