50 – 1910 – PPV97 – 74*130 – DSC 0169
IMPROVISATION 14
Deux chevaliers armés et leurs montures se font face immobiles
Derrière eux une ligne courbe montante : contour de lac ou montagne ?
Nous sommes au bord de ce que certains appellent « le gouffre du pictural pur »,
les autres le moment où l’objectif se dissout et devient méconnaissable dans le non-
Un agencement pur d’éléments formels colorés dans une dominante de bleus variés
Des cernes noirs suivent les formes-
Ce cloisonnement et la transparence de la couleur ont conduit à comparer certains tableaux de Kandinsky à des vitraux de cathédrale
52 – 1910 – F128 – 65*50 – DSC 0551
MURNAU EGLISE 1
Les couleurs sont étalées en larges zones qui débordent les unes sur les autres, sans contours évidents
Seule exception, le clocher blanc au centre que Kandinsky fait ressortir l’arrière plan de nuages en l’entourant d’un trait noir
Cet élément permet la reconstitution visuelle des différentes parties du paysage
L’ensemble est une juxtaposition atmosphérique de couleurs où même la structure des toits se confond dans la succession des taches colorées
Les profils de l’église et de la maison à gauche suggèrent plus qu’ils ne dévoilent concrètement, une profondeur spatiale, même si les flancs de la colline donnent l’impression de léviter sans plus de poids que les nuages
Kandinsky « C’est de la nature que nos formes doivent s’inspirer … A quel point sommes-
Les formes reconnaissables sont réduites au strict minimum et deviennent de simples indices dans une image qui jaillit de l’orchestration complexe d’assonances et de dissonances chromatiques
53 – 1910 – F129 – 97*106 – DSC 1046
MURNAU AVEC EGLISE 2
Kandinsky a repris le paysage de Murnau avec église 1 pour réaliser une toile beaucoup plus grande et de format différent
La couleur dense traitée en tâches juxtaposées est appliquée sur une base noire selon la technique xylographique
54 – 1910 – NEF9 – 98*131 – DSC 0984
COMPOSITION 2 Version préparatoire
Les tableaux Composition 1 et Composition 2 ont été détruits au cours de la 2ème guerre mondiale
Composition 2 comporte trois actes qui se sont joués simultanément
En haut à gauche se déroule une tragédie : pendant que le soleil se couche une espèce de catastrophe a lieu. Une montagne s’écroule, des tourelles se renversent, des maisons sont ébranlées
Au bas de cette scène il y a un bateau avec deux personnages dont l’un est debout,
bras ouverts formant une croix. Opposition dramatique des couleurs : bleu sombre
et rouge vif. Par contraste, à droite, la scène est peinte dans une harmonie de jaune
clair et de rouge. En bas un couple en blanc est allongé. L’un des personnages a
la tête posée sur son bras gauche. L’autre agite sa main droite comme s’il souhaitait
la bienvenue à deux personnes de couleur vert arrivant de la gauche. Au-
Le troisième acte, plus énigmatique, occupe la partie centrale. Une longue forme blanche sépare nettement la sphère de la Tragédie de celle du Bonheur. Au bas du tableau une femme endormie. Deux cavaliers semblent se diriger vers le fond. La grande silhouette blanche attire vers elle deux personnages rouges. Derrière le cavalier de gauche, un groupe de quatre personnages. A droite de la longue silhouette blanche un personnage en noir avec un enfant blond vêtu de rouge.
Kandinsky nous présente un tableau qui embrasse tous les éléments de la Vie mélangée. Amalgames de nombreux évènements ou scènes séparés, mélange d’individus ou de groupes d’individus, solitude contrastant avec une affolante solitude, bonheur et tragédie
De la toile disparue pendant la 2ème guerre mondiale il ne reste que sa version préparatoire
Un critique y reconnaît un paysage pastoral joyeux montrant un groupe d’enfants en train de jouer à droite. Un autre critique y voit de nombreuses allusions au thème de l’eau, comme dans la figure au bras levé à gauche qui semble se noyer
Un autre considère qu’il s’agit du thème du déluge universel, traité avec des éléments empruntés à la religiosité païenne que l’artiste avait étudié en Russie lors d’un voyage chez les Zyrianes
La figure allongée à droite au premier plan serait Vata, esprit aquatique susceptible de causer des inondations
Le petit personnage cruciforme dans la partie supérieure gauche serait le prince d’or, divinité médiatrice entre les humains et les dieux, venue calmer la tempête
Kandinsky va entreprendre des séries de tableaux dans lesquels il voit « des exemples des nouvelles compositions symphoniques »
Dans un effort pour créer une synthèse entre les arts il donne à ses séries des titres tels qu’Impressions, Improvisations et Compositions qui relèvent d’une terminologie musicale
Ces tableaux sont des inventions spontanées ou des expressions de sa nature intérieure profonde plutôt que des observations matérielles du monde extérieur
Cette période d’intense activité va accélérer son évolution vers l’abstraction
Kandinsky explique qe les Compositions sont des « expressions se formant de la même manière en moi, que je reprends longuement après les premières ébauches. Si la raison, le conscient, l’intentionnel ont un rôle important, c’est le sentiment qui l’emporte toujours
Cette esquisse (pour une peinture aujourd’hui détruite) a surpris dans la mesure où dans ses écrits Kandinsky se réclame d’une abscence de contenu thématique
Elle met en scène des forces opposées :
-
-
Les contours simplifiés des figures, des rochers et des chevaux sont soulignés en noir. Les couleurs éclatantes créent un mélange puissant et exubérant de formes
55 -
ETUDE POUR COMPOSITION 2
Autre étude plus petite pour Composition 2. Cette étude est une huile sur carton
57 – 1911 – NEF11 – 35*41 – DSC 0584
TOUSSAINT
Kandinsky applique la technique traditionnelle des peintures sous verre pratiquée
à Murnau jusqu’en 1914, par des familles de fermiers pendant l’hiver. Ils servaient
d’ex-
Exemples charmants d’art populaire
La célébration de la Toussaint commença deux cents ans plus tôt dans l’Eglise d’Orient que dans l’Eglise catholique romaine
Dans l’Eglise d’Orient la Toussaint couvre la période commençant au dimanche de Pâques et se terminant une semaine après la Pentecôte
Ce tableau montre une réunion de saints russes. A gauche de la partie centrale un
saint chevalier chevauche, saint Georges. Derrière lui le profil de saint Vladimir
avec une barbe blanche. Il est en prière et regarde un crucifix placé au-
Au-
Le groupe le plus important où les deux saints s’embrassent représente les deux princes martyrs Boris et Gleb
A droite un personnage pleure sur le cadavre d’un moine encapuchonné
Au bord inférieur du tableau on distingue une sainte vêtue d’une robe violette qui doit être une pleureuse
Cette communion bariolée de saints n’est pas engagée dans une sorte d’entreprise commune
Il n’y a pas de perspective indiquant l’espace
Rassemblement intemporel de figures humaines dont les proportions ne sont pas en accord les unes avec les autres
Kandinsky introduit l’idée du salut : un ange qui s’élève avec le soleil levant, rouge feu, montant lentement derrière le Kremlin
La colombe de la paix apportant la branche d’olivier à l’Arche de Noé, symbolise l’idée de la résurrection, comme le papillon et le phénix à droite
Le ciel sombre dans le coin supérieur droit, avec son éclipse lunaire presque noire, accentue l’atmosphère dramatique du tableau
De 1911 à 1914 Kandinsky est attiré par des sujets à thèmes eschatologiques tels
que celui-
Kandinsky a réalisé lui-
Peinture sur verre : un morceau de verre sert de support et les couleurs sont mises au dos. Tout ce qui est le plus proche du spectateur, comme les motifs de lumière, doit être appliqué en premier
58 – 1911 – NEF13 – 160*250 – DSC 0114
COMPOSITION IV
Trois zones se détachent nettement dans ce tableau
Celle du centre comporte une montagne bleue, couronnée d’un château. Le ciel est rempli de nuages colorés. Trois personnages aux têtes rouges, tous vêtus d’un manteau blanc, debout devant la montagne, tiennent deux lances noires qui divisent le tableau en deux moitiés
La deuxième zone à gauche présente la forme la plus proche de la nature : un arc-
La troisième zone à droite est légère et douce par contraste avec le côté gauche
Au premier plan un couple allongé
Kandinsky « Peindre c’est comme une collision violente et rageuse entre des mondes différents destinés à créer un monde nouveau en se combattant, le monde nouveau étant l’œuvre d’art »
« La création d’une œuvre d’art ressemble à la création du monde »
Œuvre majeure de Kandinsky aux dimensions inhabituelles (160*251)
Trois zones :
-
-
-
Kandinsky a souligné quelques points :
-
-
-
59 – 1911 – CP78 – 139*111 – DSC 0171
PEINTURE AVEC UN CERCLE -
Ce tableau serait le premier tableau abstrait de Kandinsky
Le 18 janvier 1911 Kandinsky écrit à Arnold Schönberg « qu’en peinture se précise une recherche pour découvrir une nouvelle harmonie fondée sur un rythme presque géométrique (le cubisme ?)
Selon lui c’est une fausse route, la nouvelle harmonie se trouvera au contraire dans
une direction anti-
60 – 1911 – CP80 – 95*129 – DSC 172
PAYSAGE ROMANTIQUE -
Ce tableau n’est pas une représentation mais la restitution émotionnellement transformée d’un paysage
Sa forme témoigne d’une spontanéité rare dans les arts plastiques de cette époque
Trois cavaliers courbés sur leur monture dans une chevauchée rapide traversent l’œuvre de la droite vers la gauche en descendant une pente parallèle au tableau
Toutes les formes disposées au travers de la pente et dans le ciel s’imprègnent du tempo et de la direction de leur assaut
La formation rocheuse brune et abrupte constitue une menace latente que les cavaliers vont certainement dépasser
La forme sombre à droite que le groupe a laissé derrière lui apparaît comme une sorte de polarité contraire
Le blanc étalé comme une esquisse et l’économie graphique des moyens font du tableau un cosmos ouvert aux multiples possibilités
En 1925 Kandinsky écrira « J’ai peint un Romantische Landschaft qui n’avait rien à voir avec le romantisme d’avant … Mais où sont les limites entre le lyrisme et le romantisme ? »
1911 – 61 – CP92 – 98*108 – DSC 179
SAINT GEORG III
La figure de saint Georges a pour Kandinsky une signification importante. Il élève cette figure chrétienne qui terrasse un dragon au statut de symbole universellement exalté du vainqueur du matérialisme et de l’annonciateur d’un message spirituel
Dans ce troisième saint Georges le cavalier à peine reconnaissable a été déplacé vers la marge gauche et enfonce verticalement la lance dans la gueule du dragon couché sous lui
Le corps du dragon se distingue par sa couleur claire fortement chargée de blanc.
Il semble se dissoudre dans son environnement car, à l’arrière-
Kandinsky note dans « Le spirituel dans l’art que le blanc comme couleur n’existe
pas dans la nature. « Le blanc est le symbole d’un monde où toutes les couleurs en
tant que caractéristiques et substances matérielles ont disparu. Ce monde se situe
si loin au-
Le blanc produit sur notre psychisme un effet de grand silence qui représente pour nous l’absolu. C’est un silence qui n’est pas la mort mais qui est au contraire empli de possibilités. Le blanc résonne comme le silence qui pourrait soudain être compris »
62 – 1911 – PPV115 – 106*158 – DSC 0182
IMPRESSION V -
Kandinsky désigne la catégorie de l’Impression comme couvrant des œuvres dans lesquelles l’impression directe de la « nature extérieure » reste visible
Surface peinte en zones colorées vaguement délimitées et traces d’un séisme noir qui la parcourent
Triangle vermillon au centre de la composition. Son somment pointu se perd dans les
nuages. Peut-
Les lignes noires peuvent se lire comme un paysage avec une ligne d’horizon rompue par une montagne. Un couple de promeneurs flâne dans un parc et un cavalier traverse le décor de gauche à droite
63 – 1911 – M88 – 106*157 – DSC 324
PASTORALE
Dans un paysage printanier des chevaux vont à l’abreuvoir tandis qu’une bergère joue de son chalumeau.
Trois silhouettes blanches démesurément grandes occupent entièrement la partie droite du tableau
Un air paradisiaque semble souffler dans ce paysage aux arbres bleu-
Le jaune, le rouge et le bleu sont les couleurs principales mais les réfractions du blanc apportent à cette pastorale toute sa plénitude
47 – 1910 – M80 – 131*97 – DSC 0165
IMPROVISATION 7
Kandinsky était conscient du risque de l’abstraction « En nous contentant de la combinaison de la couleur pure et de la forme indépendante nous créerions des œuvres qui seraient des ornements géométriques et qui ressembleraient … à une cravate ou à un tapis. La beauté de la couleur et de la forme … n’est pas un but suffisant de l’art »
Dans ce tableau Kandinsky allant à l’encontre de ce danger fait converger vers le centre du tableau les puissants jets de peinture dans lesquels on peut reconnaître la silhouette d’un personnage, une route et des maisons
48 – 1910 -
IMPROVISATION SUR ACAJOU
Les éléments figuratifs semblent en cours de dissolution
On reconnaît à gauche une tour comme prête à s’écrouler et à droite des personnages évoluant dans un paysage féérique
Dans « Du spirituel dans l’art », achevé à Murnau en 1909 et publié à Munich en 1912 Kandinsky écrit « La couleur est un moyen d’exercer sur l’âme une influence directe. La couleur est la touche, l’œil le marteau qui la frappe, l’âme l’instrument aux mille cordes »
49 – 1910 – F117 – 50*65 – NNN 9461
INTERIEUR
Kandinsky réfléchit aussi sur la couleur quand il s’essaie à la construction tridimensionnellle offerte par la perspective traditionnelle
Salle à manger de son appartement à Munich qu’il partageait avec sa compagne d’alors, Gabrielle Münter
La vivacité chromatique de cette huile sur carton a incité certains critiques à la comparer aux couleurs des papiers peints qui tapissent les intérieurs des toiles de Pierre Bonnard, qui affectionnait les roses et les violets
Originalité de la représentation de l’espace. Un coin de salle à manger montrant une zone de passage entre deux pièces occupées par un buffet et un radiateur
Le regard de l’observateur commence à s’arrêter sur le peu de renvois créé par les grandes portes ouvertes
La lumière provenant de la droite inonde un des murs et fait ressortir l’angle qu’il forme avec l’autre, souligné par une ligne d’ombre bleue
Les portes aux reflets violents s’ouvrent sur d’autres espaces donnant à l’image du relief
Impression de profondeur renforcée par la chaise qui divise la toile au tout premier plan
L’artiste voulait faire voyager les spectateurs dans ses tableaux
A gauche derrière la porte entrouverte Kandinsky laisse entrevoir un bout de pièce tapissé d’images qui pourrait être son atelier avec un grand nombre de cadres accrochés au mur
45 – 1910 -
IMPROVISATION 11
Tableau animé dans lequel on trouve de nombreuses allusions à des objets :
-
-
-
46 – 1910 – M82 – 98*103 – NNN 9383
PROMENADE EN BARQUE
L’un des thèmes récurrents dans l’œuvre de Kandinsky est celui du « lac »
Le lac est soulevé par une puissante vague dans laquelle se reflètent les couleurs d’un coucher de soleil
La vague s’apprête à déferler sur les yoles et sur le bâtiment évoquant un phare
Kandinsky évoque le Déluge dans plusieurs œuvres des années 1910
Avec le noir et blanc Kandinsky accentue l’effet dramatique de la scène
Les canots sont des formes blanches curvilignes dont le mouvement directionnel est renforcé par les rames rouges
Le lac est une surface noire délimitée par des lignes qui forment des diagonales tranchantes
Au centre du tableau deux petites bandes horizontales, l’une jaune et l’autre rouge, constituent une autre ligne de force et font écho à celle du bord supérieur du tableau
Plusieurs barques remplies de canotiers qui rament dans un paysage alpin de collines. Les coques blanches et les rames rouges ressortent nettement sur la couleur sombre de la surface de l’eau
Cette toile sera reprise par Kandinsky en 1912 pour Improvisation 26
44 -
DAME (GABRIELLE MÜNTER)
L’art du portrait était étranger à Kandinsky
Dans les années 1910 son aspiration à l’abstraction allait à l’encontre de toute ressemblance individuelle
Ce tableau ne prétend pas décrire de manière réaliste les traits de Gabrielle Münter mais traduit plutôt une impression intérieure, un sentiment de mélancolie
43 – 1909 -
Le corps triangulaire de la montagne domine au centre, flanqué des masses de couleur imposantes des deux arbres, l’une jaune, l’autre rose magenta
Les formes sont libres : les énormes arbres forment une sorte de rideau de scène autour du massif et des figures du premier plan
Les arbres sont traités synthétiquement selon une perspective déformée et instable, au détriment de toute prétention naturaliste
Ils servent de zones de couleur destinées à concurrencer et à exalter celle de la montagne
Les silhouettes de trois cavaliers et de trois dames se détachent sur le bleu du mont
Le thème du cavalier est l’un des plus chers à l’artiste depuis le début du siècle. Vers 1909 il le traite souvent en groupes compacts, comme dans cette toile, en train de chevaucher dans les montagnes
Il pourrait s’agir d’une allusion à sa situation personnelle puisque c’est à cette époque qu’il fonde avec Jawlensky et d’autres confrères la Nouvelle Association artistique de Munich
On retrouve l’écho des technique utilisées pour ses compositions néomédiévales
Le traitement des zones chromatiques rendues instables par un jeu de points noirs disséminés sur les vastes surface des frondaisons des arbres le versant de la montagne renvoie à ses études précédentes sur le rapport entre le fond noir et la couleur (voir le tableau Couple à cheval)
Après avoir voyagé plusieurs années en Europe et en Tunisie, Kandinsky et sa compagne Gabrielle Münter, s’établissent au printemps 1908 à Murnau, petit bourg pittoresque au sud de Munich, fréquenté par les écrivains et les artistes
Le paysage bavarois inspire Kandinsky qui le fait figurer en bonne place dans ses toiles
Il découvre également la peinture sur verre locale, renommée pour ses images colorées
Cette toile exécutée au cours de l’hiver 1908-
Kandinsky s’oriente vers des œuvres plus contrastées et aux couleurs plus vives depuis
son séjour à Paris en 1906-
Kandinsky aime les chevaux depuis son enfance et cette toile est une des nombreuses œuvres où apparaissent des chevaux et des cavaliers
Dans son ascension vers l’abstraction, et tandis que son imagerie se détache lentement de la nature, Kandinsky retire à ce défilé de cavaliers et de personnages toute forme véritablement identifiable
Le but des couleurs est désormais de déclencher des réactions émotionnelles
Les contours des chevaux, de la montagne et du paysage sont plus schématiques et se limitent à souligner des plans
A cette époque Kandinsky prend confiance en lui dans son évolution esthétique
51 – 1910 – PPV101 – 50*65 – DSC 0594
SANS TITRE
Kandinsky “Le premier j’ai rompu avec la tradition de peindre les objets qui existent. J’ai fondé la peinture abstraite »
Une ronde éclatante d’allégresse et de fraîcheur spontanée, suspendue dans un espace imaginaire
Quelques touches légères du pinceau chargé de couleurs à l’aquarelle et quelques traits de plume puissants et rapides
Au début des années 1910 Kandinsky commence à peindre de nombreuses aquarelles. Il avait rarement employé cette technique jusqu’alors préférant l’esquisse à l’huile sur carton qui était un instrument d’élaboration avant la mise au point de la toile définitive
L’aquarelle devient un outil privilégié pour évaluer l’agencement de ses compositions. Cette technique permet de définir plus librement les lignes principales sur lesquelles une image se structure
Kandinsky apprécie les effets de couleur qu’autorise l’aquarelle, en particulier la vaste gamme de transparences et de nuances qu’il réussit à obtenir
Dès 1910 les aquarelles de Kandinsky témoignent d’une tendance à la réduction des éléments figuratifs et à la prépondérance croissante des effets de taches et de nuances de couleurs dans sa nouvelle organisation de l’espace
56 – 1911 – F137 – 51*41 – DSC 0256
AVEC SOLEIL -
En 1911 Kandinsky réalise de nombreuses peintures sous verre suivant la tradition décorative des villages des Alpes Bavaroises
« Avec Soleil » représente un paysage de montagne défini en quelques touches : les
remparts et les tours d’une bourgade dominent un col et sont eux-
A droite des hommes dans une barque avec des rames luttent contre les flots tandis
qu’au-
A gauche un homme et une femme sont allongées au pied de collines que trois cavaliers parcourent au galop
Le soleil resplendit dans le coin supérieur du tableau
Les éléments aux couleurs très vives sont insérés dans un fond recouvert d’une base blanche qui rend le paysage encore plus lumineux
Pour renforcer cet effet Kandinsky a peint le cadre avec les mêmes couleurs que celles du verre : jaune, magenta, vert et bleu violacé
Cette composition serait une référence au thème de l’Apocalypse
Le nuage menaçant, la mer tempêtueuse, les deux figures gisant sur le sol et la course des trois cavaliers, identifiés avec les messagers de l’Apocalypse, évoquent l’atmosphère tragique de l’anéantissement final
Kandinsky a séparé le contenu symbolique et l’effet émotif en employant des couleurs joyeuses pour traiter un thème dramatique
KANDINSKY
TABLEAUX DE 1909 A 1911