1 – 1898 – M41 – 65*46 – DSC 286


ODESSA  PORT 1


En 1871 la famille Kandinsky se fixe à Odessa où le climat convient mieux à la santé fragile du père

Bientôt les parents divorcent

Sa grand-mère lui enseigne l’allemand et lui raconte les légendes du folklore germanique

En 1885 il part pour Moscou où il suivra des études de droit mais il reviendra régulièrement à Odessa entre 1889 et 1910

Sens développé des couleurs du jeune K (17 ans)

Le ciel est saturé de lumière allant du bleu pâle au blanc

Mâts très fins en brun jaune

Partie droite en ocre jaune

Les ombres des bateaux sont peintes d’une manière plus opaque

Ce contraste clair-obscur rappelle que dans sa jeunesse K était un admirateur de Rembrandt

La composition du tableau réside dans un jeu équilibré de diagonales

Mouvement du bas de la partie gauche vers le haut de la partie droite

On remarque que partout où cela est possible l’horizontalité est évitée


2 – 1901 – F95 – 33*24 –DSC 1095


MUNICH – L’ISAR


Les débuts de la carrière de K ont été plutôt difficiles

Les études de nu chez son maître Anton Azbe ne l’avaient guère intéressé. Il s’en échappait pour peindre « d’après nature » les rives de l’Isar

Les autres élèves le traitaient avec mépris de « peintre de paysage »

Mais il était insatisfait et les études résultant de ces escapades ne se transformèrent que rarement en tableaux

« Les couleurs me semblaient opaques,  plates, et tout mon travail m’apparaissait comme un effort stérile pour saisir le visage de la nature »

La rive du fleuve est traitée en touches denses et rapides, parfois étalées à la spatule

C’est plus une étude spontanée qu’un tableau achevé

Le jaune et le vert acides du premier plan sont compensés par le ton chaud vert orangé du pont de l’arrière-plan

Contraste entre d’une part les couleurs éclatantes du pont et de la rive et d’autre part le bleu lacté du ciel et de l’eau

Influence :

- du postimpressionnisme

- de son maîte Anton Azbe qui divisait l’espace de ses paysages en zones géométrique savamment agencées



3 – 1902 – M42 – 32*24 – DSC 288


ALPAGE A L’OREE DE LA  FORET


Les dix premières années de Kandinsky furent des années de tâtonnements. Il exécuta une centaine de petits cartons entoilés sur lesquels la couleur est travaillée à la spatule

Les thèmes traités sont des paysages comme ici le bourg bavarois de Kochel

Kandinsky détruisit une grande partie des œuvres de ses débuts et abandonna le reste dans une malle à son arrivée à Neuilly en décembre 1933




4 – 1902 – NEF1 – 52*79 – NNN9405


LA VIEILLE VILLE


Le moyen-âge vu à travers les poètes romantiques et les contes de fées allemands ont fait partie intégrante de l’éducation de Kandinsky

« Quand j’étais enfant je parlais beaucoup allemand. Ma grand-mère maternelle venait de la région de la  Baltique. Les contes de fées allemands que j’avais entendu si souvent quand j’étais enfant me semblaient prendre vie à Munich. J’avais l’impression d’être dans une ville d’art ce qui était pour moi la même chose qu’une ville de contes de fées. Les tableaux inspirés par le moyen-âge que je peignis plus tard provenaient de ces impressions.

Je visitais Rothenbourg-ob-der Tauber. Ce fut un voyage irréel … J’avais le sentiment qu’une certaine force magique me transportait de siècle en siècle, toujous plus loin dans le passé.

Il n’existe plus qu’un tableau de ce voyage. C’est la Vieille ville, mais je l’ai peint de mémoir’e. Elle est ensoleillée et j’ai peint les toits d’un rouge flamboyant

J’ai essayé de saisir une certaine heure qui a toujours été et qui sera toujours la plus belle heure de la journée à Moscou, l’heure du coucher de soleil

Malgré son apparence réaliste le tableau manque de rigueur topographique. L’intérêt du tableau réside dans la couleur, la lumière et les ombres, particulièrement celles du premier plan





5 – 1903 – MA43 – 30*10 – DSC546


LA NUIT


Kandinsky réalise 153 gravures avant 1914 dont 73 entre 1902 et 1907

En 1902 l’artiste commence par pratiquer la gravure sur bois. Le format est petit et le découpage ne permet guère les détails. Les couleurs sont limitées. Le noir signifie une surface ou l’obscurité.

Utilisation plate des lignes et des couleurs car cette technique permet peu d’effets de profondeur

Kandinsky glorifie une certaine idée de la femme, intouchable et perdue dans une rêverie solitaire, coiffée du hénin et vêtue d’une longue robe






6 – 1903 – M54 – 59*59 – DSC641


GABRIELE MÜNTER PEIGNANT II


Gabriele Münter (1877-1962) fut l’une des premières étudiantes de l’école de la « Phalanx » fondée en 1901 par Kandinsky. L’Académie officielle de Munich est alors fermée aux femmes.

Phalanx offre aux postulantes la possibilité de dessiner d’après le modèle vivant

Gabriele Münter y rencontre pour la première fois Kandinsky en 1902 lors d’une séance de nature morte et avec lui elle apprend le paysage. Cette jeune femme indépendante qui a visité l’Amérique est une artiste brillante

Durant les années munichoises elle sera la compagne de Kandinsky. Elle l’assiste dans son travail et tient les premières listes de ses œuvres dont elle photographie pour certaines les différentes étapes de la genèse. C’est à elle qu’il faut attribuer la plupart des fims retrouvés dans la cave de l’appartement de Kandinsky






7 – 1903 – M51 – 29*42 – DSC488


CROISES


Kandinsky peint des scènes animées féériques et romantiques inspirées par des souvenirs de sa Russie natale

L’enquête ethnographique qu’il fit en 1889 au nord-est de Moscou lui avait permis de découvrir la culture paysanne et les mythes d’une peuplade où la figure du cavalier joue un rôle essentiel. Au cours de ce voyage l’artiste fut également frappé par les isbas recouvertes d’ornements aux couleurs bariolées qui lui donnaient le sentiment de « vivre dans un tableau »

Kandinsky puise aussi son inspiration dans le moyen-âge, le romantisme de la chevalerie étant alors un thème à la mode

A l’arrière-plan des touches colorées s’opposent au brun des remparts et suggèrent une ville dont les coupoles rappellent le vieux Moscou






8 – 1903 NEF2 – 52*54 – DSC643


LE CAVALIER BLEU


« Comme tous les enfants j’aimais passionnément monter à cheval ». Le thème du chevalier sur sa monture, représentatif du mouvement et symbole du développement spirituel était un de ses thèmes préférés, particulièrement pendant sa période expressionniste

Il en conçut de nombreuses interprétations comme « Les chevaliers de l’Apocalypse » ou « Saint Georges »

Ces tableaux puisent leur inspiration dans la nature romantique de Kandinsky. Il utilisera le motif de la troïka russe tirée par trois chevaux de front, réminiscence de ses jeux d’enfant, notamment dans l’ascension du prophète Elie

Malgré le titre et le manteau bleu du cavalier rien ne semble indiquer que ce tableau soit une préfiguration du Blaue Reiter que Kandinsky et Franz Marc créeront plus tard

Le paysage d’automne inspirré par des études de plein air comme la Vieille Ville paraît tout à fait réaliste

Mais un caractère antiréaliste résulte de l’emploi d’une teinte de bleu non naturelle dans les arbres du fond, l’ombre du cheval et l’allure fantômatique du cavalier

Kandinsky n’avait pas l’intention de représenter un cheval et un cavalier de manière figurative

On peut considérer comme un thème romantique caché le déplacement vers la gauche qui donne l’impression d’un voyage vers le monde extérieur






9 – 1903 – F97 – 31*31 – DSC642


ADIEU


Au début du siècle Kandinsky approfondit les règles du dessin et des différentes techniques de gravure à la mode à cette époque et en particulier la xylographie (procédé de reproduction multiple d’une image sur un support plan en utilisant la technique de la gravure sur bois comme empreinte pouvant être reproduite par impression)

Il crée à l’aide de cette dernière une série de représentations médiévales qui ne renvoient à aucune narration précise mais qui illustrent un thème cher au symbolisme

La stylisation des formes humaines s’insère dans l’organisation générale de l’espace. Les troncs noirs des arbres à gauche servent de contrepoids à la figure du chevalier sur le fond noir à droite. Le bâton clair de la lance au centre reprend à son tour lâton clair de la lance au centre reprend à son tour lâton clair de la lance au centre reprend à son tour l’élan vertical impulsé par les arbres

Le format carré de la toile encadre la scène en plan rapproché et procure davantage d’intensité. L’artiste rajoute la couleur après avoir conçu son image e noir et blanc

Il imprime sa gravure à la main en superposant les différentes planches colorées, l’une après l’autre, sur la première en noir et blanc. Il impose ainsi une forme d’autodiscipline au paysagiste ivre de liberté qu’il était précédemment. Mais la technique lui plaît tellement qu’il l’utilisera pour réaliser d’autres peintures

Kandinsky esquisse à peine la silhouette d’un cheval mené par un chevalier en armure avec à ses côtés sa bien-aimée dont il s’apprête à prendre congé

Le profil noble du jeune homme est du même type que celui que l’on rencontre dans les illustration des contes allemands ou des légendes russes : un nez très droit, signe de noblesse, de beaux grands yeux, un menton énergique symbolisant le courage viril

Cette thématique désuète suscita les sarcasmes des proches de l’artiste







10 – 1904 – M56 – 24*33 – DSC303


AMSTERDAM VU DE LA FENETRE


Kandinsky et Gabrielle Münter voyagent en Hollande entre le 11 mai et le 21 juin 1904

Kandinsky voulait découvrir le pays de Rembrandt dont les œuvres avaient renforcé sa vocation de peintre dans sa jeunesse

Kandinsky ne cherche pas à rendre les relations lumière-air des impressionnistes mais à combiner des tâches « néo-impressionnistes » et à créer des rapports de tons inattendus

Pendant de nombreuses années ces petites huiles furent conservées dans la cave humide de Kandinsk







11 – 1904 – F98 – 45*95 – DSC725


DIMANCHE, RUSSIE TRADITIONNELLE


La composition est influencée par la xylographie : l’action se déploie en bandes parallèles mais sans suggérer la profondeur de l’espace

Les murs rosés de la citadelle, posée sur la ligne d’horizon, séparent parfaitement le fond du premier plan, sur lequel se situent les figures aux habits médiévaux

La forme rectangulaire de la toile met en valeur l’horizontalité de la composition scandée par des éléments architecturaux et végétaux

Des bastions équidistants interrompent la façade uniforme des remparts tandis que les masses sombres des arbres divisent en parties égales le restant de l’arrière-plan

Ce type d’organisation de l’espace est caractéristique de la peinture symboliste de l’époque qui s’inspire de la conception narrative des fresques du moyen-âge et de la Haute Renaissance

La couleur dense traitée en tâches juxtaposées est appliquée sur une base noire selon la technique xylographique







12 – 1904 – NEF3 – 24*33 – NNN9378


FAUTEUILS DE PLAGE EN HOLLANDE


Kandinsky était imprégné d’un amou pour les détails réalistes, même les plus infimes. Pour lui l’art et la nature existent indépendamment l’un de l’autre.

Quand il était à Munich il peignait une ou deux études d’après nature par jour si le temps le permettait. Il a dit « Mon amour de la nature consistait principalement dans mon plaisir et mon enthousiasme pour la couleur. Souvent  j’étais tellement obsédé par une tache bleue dans l’ombre d’un buisson que je  peignais tout un paysage uniquement pour pouvoir la saisir »

Le rouge de ce tableau est un exemple de la concentration intense de Kandinsky sur une seule couleur

Entre 1904 et 1907, années où il voyagea il parvint à une grande habileté dans l’usage du pinceau et du couteau à palette.

On peut penser aux couleurs pures et à la facture de Van Gogh mais les tableaux de Kandinsky ne traduisent ni l’audace ni la passion des œuvres expressionnistes de Van Gogh. On peut penser à Seurat et Signac et à l’autonomie de la tache de la tache de couleur individuelle mais Kandinsky ne systématise pas l’utilisation de la tache et méconnaît les théories de Seurat et Signac

« Quand je peignais des études d’après nature, j’avais l’habitude de me laisser aller. Je ne me souciais ni de maison, ni d’arbres, je couvrais la toile de raies et de points avec un couteau à palette et je les laissais chanter aussi fort que je pouvais »

Cette toile montre l’importance de la couleur du fond dans l’obtention de l’effet final

Peinte de mémoire d’après quelques esquisses réalisées lors d’un voyage aux Pays-Bas durant l’été 1904.

Pleine exploitation des potentialités du fond blanc, un fond selon Kandinsky « rarement utilisable » car il tend à affaiblir les autres couleurs

Cette composition colorée emploie un très petit nombre d’éléments et se sert de la capacité du blanc à absorber et à éteindre les tons les plus intenses pour conférer son homogénéité au paysage, tout en le faisant vibrer grâce à ses irrégularité les notes de couleurs plus chaudes disséminées dans l’ensemble de la composition








13 – 1904 – PPV49 – 23*32 –DSC683-2


ROTTERDAM


Kandinsky et Gabrielle Münter voyagent en Hollande du 11 mai au 21 juin 1904. Ils voulaient, à 38 ans, découvrir le pays de Rembrandt

Les vues de port appartiennent à la tradition d’une peinture photographique chère aux amateurs qui couraient les campagnes et les villes européennes

Peinture à la mode avec la prédilection des néo-impressionnistes pour les vues de port. Signac a été invité par Kandinsky à une exposition à Munich sous l’égide du groupe Phalanx.

Kandinsky est un véritable paysagiste qui s’offrait des pochades buissonières dans les quartiers suburbains de Munich

Une constante chez Kandinsky : la sensualité de la couleur. Là aucun dessin ne contrarie le peintre qui prend plaisir à écraser au couteau la pâte colorée sur le support qui résiste






14 – 1905 – M58 – 24*33 – DSC305


RAPPALLO, JOUR GRIS


A peine sorti de l’Académie des Beaux-Arts, Kandinsky fonde au printemps 1901 la « Phalanx », une association d’artistes qui entend organiser des expositions pour ses membres mais aussi pour les artistes contemporains représentant les nouvelles tendances

Une école y est rattachée et Kandinsky enseigne la peinture et le dessin de nu

Il y rencontre Gabrielle Münter qui sera sa compagne jusqu’en 1914

L’école  n’ayant pas le succès attendu Kandinsky décide dissoudre l’association

Avec Gabrielle Münter il commence une série de voyages et de séjour à l’étranger entre 1903 et 1908. Il s’agit aussi de vivre plus librement le divorce de Kandinsky avec sa première femme Anja n’étant pas encore prononcée

Les étapes : Hollande, Venise, Tunis, Paris, la Suisse, Dresde, Berlin et Rappalo où il séjourne du 23 décembre 1905 au 30 avril 1906

Cette pochade révèle une constance de Kandinsky, la sensualité de la couleur

Le peintre a pris plaisir à écraser au couteau de la pâte colorée en cherchant à créer des rapports de tons inattendus






15 – 1905 – M58 – 24*33 – DSC304


TUNIS – LA BAIE


Kandinsky réalisait une préparation avec du plâtre, de la caséine et des coquilles d’œufs broyées. Il appliquait cette base d’une manière si fine que la trame de la toile ou du jute restait invisible. Ensuite il esquissait les formes principales au crayon dont il rehaussait les contours à l’aide d’une couleur à l’huile bleu sombre

Ensuite il appliquait au couteau des couches épaisses de couleurs donnant ainsi le volume à sa composition. Pour terminer il ajoutait les dernières touches au pinceau

Cette huile sur carton enlevée sur le site avec la rapidité de la peinture au couteau révèle que Kandinsky est un véritable paysagiste que le dessin d’académie a ennuyé pendant plus de trois ans durant ses études à l’académie

Dans ce paysage côtier aucun dessin ne vient contrarier le peintre qui est tout à sa joie d’écraser sur la toile de petites touches de couleurs très nuancées qu’il superpose







16 – 1906 – NEF4 – 55*51 – DSC152


COUPLE A CHEVAL


Ce tableau dégage une impression de préciosité semblable à celle d’un joyau. Par son irréalité il évoque un conte de fées.

Les couleurs paraissent briller comme des pierres précieuses translucides sur du velours noir

Les murs de marbre blanc d’une cité rappelant Moscou et Venise ont l’air de briller miraculeusement au-dessus de la rivière. Les feuilles multicolores des arbres se balancent comme des lanternes dans le ciel bleu-vert. Les toits se reflètent dans les eaux sombres.

Un couple à cheval ne faisant qu’un comme  dans un rêve,  baigné dans le crépuscule lunaire d’une nuit d’été nordique, chevauche tranquillement vers une destination inconnue

Ce tableau a une apparence de conte de fées. La réalité est transformée. Les arbres sont semblables à des bouleaux, en formes verticales preque abstraites. Le sabot du cheval évoque le pied gracieux d’un danseur.

Le sujet est proche de l’histoire d’Ivan Tsarevitch qui ramène à la maison sur son cheval la belle Jelena après avoir capturé l’oiseau de feu.

Kandinsky admirait l’écrivain Maeterlinck qui pensait que la noblesse et la beauté de la poésie pouvaient être atteintes uniquement par la création d’un nouveau lien entre le visible et l’invisible

Kandinsky a écrit « La splendeur de la couleur d’une peinture doit attirer irrésistiblement le spectateur et en même temps cacher son sens le plus profond »

Au milieu de la décennie 1900 Kandinsky se concentre sur la couleur et sur le rôle décisif qu’elle peut jouer dans une composition

On retrouve dans ce tableau l’atmosphère médiévale et féérique de plusieurs de ses travaux de cette période : un couple sur un cheval carapaçonné chevauche lentement le long d’un fleuve

Kandinsky se sert d’éléments iconographiques empruntés à l’histoire, à l’ethnographie et au folklore

Tout contribue à créer une atmosphère d’antan :

- les petits bateaux vikings au centre

- la scintillante ville russe de l’arrière-plan, hérissée de tours et de coupoles dorées

- la coiffe de la dame au premier-plan, typique des populationsde la Russie occidentales

L’image se compose d’innombrables touches de couleur sur un fond noir. On a l’impression de contempler un mosaïque ou une œuvre pointilliste ou divisionniste

Il peint certaines zones comme le ciel en touches larges et d’autres avec de petits points de couleur afin de guider sur la toile le mouvement du regard du spectateur

Kandinsky étudie attentivement le rôle du fond noir sur lequel l’application progressive des couleurs fait émerger la figure comme sur un négatif

Le contraste entre ce fond noir et les couleurs lumineuses de la partie supérieure de la toile suggère le frémissement des feuilles de bouleau et le scintillement du reflet des remparts dans l’eau

La zone inférieure du tableau est plongée dans des tonalités de brun sur lesquelles les tâches rouges attirent immédiatement l’attentio. Cette technique empruntée à la xylographie atteint un sommet dans cette toile entièrement recouverte d’un fond noir avant d’y superposer l’image colorée






17 – 1906 – PPV59 – 49*66 – DSC963


CHAMP DE LA VOLGA


A Sèvres Kandinsky exalte le folklore du peuple russe. L’activité artistique à Paris est alors influencée par Serge Diaghilev et les Ballets russes

Des artistes peintres en marge des académies tsaristes (les « Ambulants ») veulent illustrer les vertus et le caractère du peuple russe contre l’occidentalisation du pays voulue par les tsars

Kandinsky veut comme les « ambulants » réveiller et exprimer l’âme russe mais il ne suppute pas le réalisme de leur expression

Les bateliers de la Volga ne sont pas traités avec leur lot de malheur réaliste. Ils apparaissent dans des drakkars de légende, prétextes à de beaux assemblage chromatiques

Kandinsky cherche à provoquer l’enchantement

Ce monde féérique gorgé de couleurs trop vives a déplu aux critiques réalistes

Le peuple de Kandinsky est chevaleresque, idéalisé








18 – 1906 – PPV57 – 48*65 – DSC 1016


LE PARC DE SAINT CLOUD, ALLEE OMBRAGEE


En janvier 1907 Kandinsky réside à Sèvres depuis plusieurs mois

Kandinsky semble suivre les préceptes de Paul Signac. Il choisit une touche proportionnée aux dimensions de la toile à couvrir et ne craint pas les juxtapositions criardes et bariolées pour rendre le contraste d’ombre et de lumière dans les sous-bois

« L’allée ombragée » est son dernier essai néo-impressionniste







19 – 1907 – PPV63 – 44*28 – DSC726


LES CORBEAUX


Kandinsky grave en couleur à la manière des artistes japonais

Il utilise des linos : un pour indiquer les traits, les masses, un autre pour la couleur. Ce ne sont pas des pigments liés à l’huile utilisés en Occident mais des mélanges aquarellés.

Ses gravures en couleur ont une grande variété de tons : ils changent à chaque tirage. On peut donc considérer ces épreuves à la main comme autant de monotypes.

Cette gravure a été apprréciée pour sa fraîcheur et la préciosité de l’effet obtenu








20- 1907 – M47 – 18*19 – DSC294


LYRE


En ce qui concerne les gravures en couleur l’artiste gravait à la manière des artistes japonais

Il aurait été influencé par Félix Valloton

Il employait des mélanges qui conféraient aux gravures une grande variété de tons

Premiers pas vers une abstraction : il fait ressortir des visions non figuratives







21 – 1907  M60 – 24*33 – DSC306


LE PARC DE SAINT CLOUD – CLAIRIERE


En mai 1906 Kandinsky et Gabrielle Münter arrivent à Paris pour un séjour qui durera un an. Ayant des difficultés relationnelles avec sa compagne Kandinsky décide de s’installer seul à Sèvres à partir de novembre 1906

En 1906 Gertrude Stein, amie de Picasso, visite l’atelier de Kandinsky

Kandinsky consacre plusieurs petites esquisses, peintes en plein air, aux allées de l’ancien château dont les ruines furent rasées en 1892

Kandinsky suit les indications de Paul Signac en choisissant  une touche proportionnée aux dimensions de la toile à couvrir. Il juxtapose les couleurs bariolées pour rendre le contraste d’ombre et de lumière dans les sous-bois

L’artiste est encore loin du style expressionniste qui va devenir le sien l’année suivante pour peindre les paysages de Murnau







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KANDINSKY

TABLEAUX  DE  1898  A  1907