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36  La Déploration du Christ

Le Christ vient d'être descendu de la croix, puis allongé sur le sol. Son corp sert de trait d'union entre les personnes qui le pleurent et qui l'ont suivi jusqu'à cet endroit aride et rocailleux. Prostrée dans son refus de croire, Marie-Madeleine caresse les pieds du Christ, dont elle essuyait le sang avec ses propres cheveux dans La Crucifixion. Jean l'Évangéliste manifeste sa douleur en ouvrant grand les bras, tandis que la Vierge scrute désespérément le visage du Christ en quête de quelque signe de vie. Son attitude rappelle avec tristesse l'attention qu'elle témoignait à son fils nouveau-né dans La Nativité.

Les deux figures représentées massivement de dos au premier plan expriment visuellement le chagrin ressenti par les disciples du Christ.

Debout derrière Marie Madeleine, Joseph d'Arimathie porte autour du cou le suaire du Christ comme s'il s'agissait d'une étole

À l'extrême droite se tient Nicomède qui fournit les aromates pour oindre le corps du Christ. Le bloc rocheux aux arêtes vives et l'arbre mort qui se dresse en son sommet ajoutent une note de tristesse.

Les lamentations des protagonistes résonnent et se mêlent aux cris de rage et de tristesse que les anges lancent au ciel en se contorsionnant dans les airs.

On se souvient qu'après avoir passé trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, Jonas fut rejeté vivant. Ce retour à la vie, souvent considéré comme un présage de la résurrection du Christ confère une petite note d'espoir au triste tableau.



37  Noli me tangere

Le titre de cet épisode, Noli me tangere («Ne me touchez pas»), doit son origine à l'exhortation que le Christ adresse à Marie-Madeleine après sa résurrection. Venue pour se recueillir sur le tombeau du Christ, celle-ci le trouve vide. Deux anges sont assis là où reposait le corps de Jésus.

Ils lui disent: « Femme, pourquoi pleures-tu ?» «On a enlevé mon Seigneur, leur répond-t-elle, et je ne sais pas où on L'a mis.» En disant cela, elle se retourne et voit Jésus qui se tenait Là, mais sans savoir que c'était Lui. Jésus lui dit: «Femme, pourquoi pleures-tu ?» Le prenant pour le jardinier, elle lui dit: «Seigneur, si c'est toi qui L'as emporté, dis-moi où tu L'as mis et j'irai Le prendre.» ... Jésus lui dit: «Ne me retiens pas ainsi, car Je ne suis pas encore monté vers le Père. Jean XX, 13-17).

La ligne de faîte descendante du rocher conduit le regard jusqu'au centre attractif de la fresque, à savoir la main du Christ signifiant à Marie-Madeleine de ne pas le retenir alors que celle-ci se trouve une nouvelle fois agenouillée à ses pieds.

Jésus porte de magnifiques vêtements blancs ourlés d'or.





38  L'Ascension

Quarante jours après sa résurrection, le Christ monta aux cieux. Giotto a divisé sa composition en deux registres qui correspondent l'un au royaume du ciel, l'autre au royaume de la terre. Agenouillés à même le sol, les onze apôtres et la Vierge sont répartis en deux groupes compacts de six. Entre eux, deux anges volent à faible hauteur. Ceux-ci servent de trait d'union entre les figures terrestres et l'imposante figure du Christ, laquelle, enveloppée d'un nimbe doré et vêtue d'une robe d'un blanc étincelant, s'élève vers les cieux portée par un nuage.

Deux théories d'angelots, volant chacune au-dessus d'un groupe d'apôtres, l'accompagnent dans son Ascension. Chaque détail de cette composition contribue à créer l'illusion d'un mouvement ascendant: les têtes levées des apôtres et des angelots, la direction de leurs regards, les doigts levés des deux anges et le corps du Christ s'élevant dans les airs. Les figures célestes de l'image forment un triangle dont les angelots disposés en diagonale constituent les côtés et la tête du Christ le sommet; cette construction oriente et accentue l'idée de mouvement ascendant.

La lecture horizontale et de gauche à droite qui jusque-là prévalait dans la chapelle n'a désormais plus lieu d'être. Arrivé tout en haut de cette fresque, le Christ s'apprête à quitter l'espace pictural des mortels et déjà ses mains se glissent sous la bordure supérieure du cadre de l'image; de même, son regard est tourné vers le ciel, vers la figure de Dieu le Père siégeant sur son trône tour en haut de l'arc de voûte de l'autel.

40  Le Jugement dernier

Cette fresque est la plus grande de la chapelle Scrovegni, dont elle couvre l'intégralité du mur de façade


L'exécution du jugement dernier posa à Giotto bon nombre de problèmes délicats. Pour commencer, la superficie de cette fresque excédait de beaucoup celle de toutes les autres. Ensuite, toute représentation du jugement dernier impliquait l'insertion de nombreux éléments disparates - le Christ juge, Satan, le Paradis, l'Enfer, les apôtres, les anges - qu'il était difficile d'harmoniser, notamment pour un peintre comme Giotto qui toujours s'efforça d'épurer et de contrôler étroitement le récit. Il s'avéra de fait incapable de trouver une structure claire et cohérente à ce Jugement, et celui-ci semble s'étaler sur le mur à la manière de quelque grande machine iconographique dont la taille et la complexité sont telles qu'il est difficile de l'apprécier dans son ensemble.

Par ailleurs, l'agencement rigide des théories d'anges de part et d'autre des fenêtres et les rangées d'élus placés à la droite du Christ contrastent par trop vivement avec l'amas des corps suppliciés des damnés qui entourent l'énorme figure de Satan en bas à droite de la fresque.


La représentation des punitions infligées aux damnés de l'Enfer présente généralement davantage d'intérêt visuel pour le peintre que le tranquille royaume des cieux et ses élus; à cet égard, Giotto donne la pleine mesure de son génie inventif lorsqu'il montre Satan happant de-ci de-là les petits pécheurs terrorisés.



39  La Pentecôte


Dix jours après l'Ascension du Christ, les apôtres se trouvaient à Jérusalem pour célébrer l'ancienne fête juive de la Pentecôte. Ils étaient de nouveau douze, car Matthias avait été tiré au sort pour remplacer Judas, qui s'était pendu sous l'effet du remords.


Au cours de la célébration de la Pentecôte, «tout à coup vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de vent qui remplit toute la maison où ils se tenaient» (Actes, 11, 2). Les apôtres «furent alors remplis de l'Esprit-Saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer» (Actes, 11, 4).


Cette descente de l'Esprit-Saint marque la fondation de l'Église, car les apôtres pouvaient désormais parler dans toutes les langues et répandre de ce fait la parole du Christ à travers le monde.


Pierre, futur premier pape de l'Église, expliqua aux foules éperdues ce qu'il fallait faire: «Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint-Esprit» (Actes, 11, 38).  Ainsi le cycle de la rédemption commencé avec Joachim chassé du temple trouve-t-il ici sa conclusion tandis que l'humanité attend maintenant le jugement dernier.

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Technique de la fresque


1- composition reportée sur l’enduit sec à partir d’un dessin dont les lignes sont renforcée avec des tons rouges (sinope)

2- application, segment par segment, d’une fiche couche d’enduit de chaux humide avec laquelle les  pigments solubles de la peinture se combinent chimiquement ; cette peinture sur la chaux humide n’est possible qu’en une journée (giornata)

A la différence de la peinture sur enduit sec on perd en vitesse d’exécution mais on gagne en durabilité et en possibilité de nuances