Suivant (droite)

Première  Page  de  GIOTTO

ACCUEIL


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE


23  Les lamentations des Clarisses


Le lendemain de la mort de François, son corps fut transporté de la Portioncule à Assise.

Le peuple et le clergé lui firent un cortège d’honneur, au milieu des chants et des sonneries de trompettes.

Les gens portaient des palmes d’olivier.

On fit halte à la petite église Saint-Damien.

Là on ouvrit le cercueil.

Et dame Claire et ses sœurs purent voir une dernière fois le visage de François.


Nous voyons sur cette fresque les sœurs se  pencher sur celui qui fut leur père, couvrir de baisers ses mains transpercées ; elles étaient partagées entre la tristesse et la joie : « Qui nous guidera maintenant ? », gémissaient-elles.



24  La canonisation


Cette fresque évoque la canonisation de François, à Assise, le 16 juillet 1228, deux ans après sa mort.


Après avoir fait un vibrant éloge du saint, le pape Grégoire IX, entouré de cardinaux et d’évêques, et devant une foule nombreuse, proclama l’acte de canonisation : « Pour la louange et la gloire de Dieu tout puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, de la glorieuse Vierge Marie, des bienheureux apôtres Pierre et Paul … et sur avis favorable de nos frères les cardinaux et des autres prélats, nous décrétons l’inscription du bienheureux père François au catalogue des saints et la célébration de sa fête au jour anniversaire de sa mort … »  à ces mots, une immense clameur de joie monta de la foule.



25  L’apparition à Grégoire IX


Cette fresque évoque le songe de Grégoire IX.

Le pape doutait un peu de la plaie du côté de saint François, comme il le raconta lui-même.

Or, une nuit, François lui apparut et, levant le bras droit, lui fit voir la plaie de son côté.

Puis il lui demanda une fiole.

Le pape la lui fit apporter.

Mise sous la plaie, elle se remplit de sang, mêlé à de l’eau.

A partir de ce  moment, le pape ne douta plus et attesta la vérité des stigmates.


26  La guérison du blessé de Lérida


Un homme, appelé Jean, de la ville de Lérida en Catalogne, avait été frappé mortellement à coups d’épée par un inconnu.

Ses blessures se gangrénèrent, au point que les médecins s’avouèrent impuissants à le guérir.


Mais Jean avait une grande confiance en saint François.

Dans ses souffrances, il répétait, en gémissant, le nom du Petit Pauvre.

Or voici qu’un homme, vêtu en Frère mineur, se présenta à lui, en lui disant : « Dieu te sauve parce que tu as eu confiance en moi ».

- Qui êtes-vous ? demanda Jean.

- Je suis François, répondit le visiteur qui, s’approchant de lui, lui ôta les bandages et toucha ses blessures.


Jean sentit la douceur de ses mains.

A leur contact, les plaies se cicatrisaient. Il était guéri !

Au grand étonnement de ses proches et des médecins.



27  Le miracle de la femme ressuscitée


Une dame d’origine noble, plus noble encore par ses vertus, avait une grande dévotion à saint François.

Elle tomba malade et mourut.

La  nuit qui suivit son trépas, le clergé et nombre de personnes se tenaient en prière autour de la défunte, quand soudain la dame se dressa sur son lit et interpella l’un des prêtres : « Je veux me confesser, Père, dit-elle, écoute l’aveu de ma faute. Je suis morte, mais saint François a prié pour moi et il me fut permis de rentrer dans mon corps pour pouvoir confesser la faute que je n’ai pas avouée. »


Elle se confessa, recut l’absolution, puis se recoucha tranquillement et s’endormit heureuse dans le Seigneur.



28  La libération de Pierre d’Assise


Un certain Pierre, faussement accusé d’hérésie, avait été incarcéré et confié à la garde de l’évêque de Tivoli.

Il parvint à s’évader.

Repris, il fut mis sous une étroite surveillance.

Désormais plus d’espoir de libération.

Mais cet homme innocent avait une grande confiance en saint François.


Le jour de la vigile de sa fête, il le supplia d’avoir pitié de lui.

Le lendemain, vers midi, François vint vers lui et lui ordonna de se lever : ses chaînes étaient rompues et ses entraves aux pieds brisées.


Averti de ce qui se passait, l’évêque se rendit en personne à la prison et dut reconnaître l’évidente manifestation de la puissance divine.


LA CHAPELLE  SCROVEGNI   -    PADOUE


L’Eglise considérait usure le prêt d’argent à des taux excessifs et ceux qui prenaient d’énormes intérêts et dépossédaient les pauvres gens de leurs derniers biens se voyaient refuser l’inhumation en terre consacrée.


Giotto aussi fut un usurier.

C’était aussi un ami de Dante.

Dante, dans son poème l’enfer avait évoqué le banquier Scrovegni expiant en enfer ses pratiques d’usurier.

Le fils de Scrovegni, Enrico, à la tête de la grande fortune amassée par son père fit construire sur l’ancien terrain de l’arène romaine à Padoue un palais et une chapelle.( arène => arena )

Pour obtenir le salut de son père il finança la décoration de la chapelle supérieure confiée à Giotto.


Giotto sur les murs de la chapelle relate la vie de la Vierge, la vie et la Passion du Christ en 40 tableaux.


PRESENTATION

DE  40  TABLEAUX  COMMENTES

1  Joachim chassé du temple


Dans la chapelle Scrovegni, Giotto a créé des figures dont le volume et le poids sont sans précédent. Il s'agit là de présences réelles dont le corps exprime avec force et évidence le rôle particulier qu'elles jouent dans les divers récits.

Giotto fait valoir un nouveau réalisme expressif qui plonge au plus profond du coeur physique et psychologique de chacune des scènes dépeintes.


Joachim a été chassé du temple car il ne parvenait pas à avoir d’enfant, ce qui était ressenti comme une infamie et explique qu’il s’est vu refuser l’offrande au temple qu’il vient de faire.


Dans Joachim chassé du temple, comme d'ailleurs dans la plupart des fresques de la chapelle Scrovegni, il ne se contente pas d'accepter le mode traditionnel de représentation des écrits liturgiques de son temps, mais repense le sens de chacun des récits. Le style pictural de Giotto et son interprétation de la dramaturgie religieuse ont révolutionné la peinture dans la péninsule italienne.


Le faux marbre que l'on voit ici dans le temple, mais également dans d'autres fresques et décorations de la chapelle, a été obtenu par un ancien procédé pictural qui consistait à mélanger les pigments avec une sorte d'huile saponifiée, puis, après application, à lustrer la surface traitée à l'aide d'un fer chaud. Ce procédé assurait un rendu lisse, durable et très réaliste du marbre veiné.



2  Joachim parmi les bergers


Honteux de rentrer chez lui après avoir été chassé du temple, Joachim revient tristement vers ses bergers.

La tension dramatique de l'événement est resserrée par le décor quasi théâtral qui représente une colline dont la hauteur n'excède jamais la moitié de l'image, sauf à l'extrême droite, derrière la bergerie.


Tous les personnages s'inscrivent sous la ligne de faîte de cette colline, dont la nature aride et rocailleuse reflète le désespoir spirituel de Joachim.


Dans la chapelle Scrovegni, Giotto a ainsi souvent utilisé des éléments de décor particulièrement expressifs.

Le découragement ressenti par Joachim transparaît dans son port de tête et dans les regards entendus que s'adressent les deux bergers.


Même le petit chien de Joachim semble refréner son envie de sauter, comme s'il sentait que quelque chose d'anormal se passait.



3  L'Annonce à sainte Anne


Anne s'inquiète de ne pas voir son mari Joachim revenir du temple.

Tandis qu'elle pleure son absence, un ange apparaît et lui annonce qu'elle va enfin mettre au monde un enfant qu'il conviendra d'appeler Marie.


Giotto a omis de représenter la façade de la petite maison pour que la scène puisse être vue.

Le porche situé à gauche de la maison figure en quelque sorte le seuil architectural et spatial du miracle.


Bien que tout absorbée à son filage, la jeune femme qui s'y tient semble sentir qu'il se passe quelque chose d'important derrière la porte close.


Même si Joachim passait pour un homme fortuné, Giotto choisit de nous montrer une maison simple et sobrement meublée afin de refléter l'humilité d'Anne: pour Giotto, en effet, modération et simplicité s'apparentaient à la vertu et à la pureté.


4  Le Sacrifice de Joachim


Cet épisode nous ramène sur les terres inhospitalières où paissent les troupeaux de Joachim: le pic rocheux qui s'élevait à droite de Joachim parmi les bergers se retrouve ici sous une plastique presque identique.


L'intérêt de la scène s'est toutefois déplacé vers le haut de la colline, là où se dresse un petit autel sur lequel Joachim fait lui-même un sacrifice à Dieu.


Si le décor de Joachim parmi les bergers était statique et morne, celui-ci, par son relief ondulant, semble au contraire dynamiser l'action. Alors que l'agneau sacrifié brûle encore sur l'autel, la main de Dieu apparaît dans le ciel pour bénir Joachim et lui signifier l'acceptation de son offrande.



5  Le Songe de Joachim

A près avoir fait offrande à Dieu d'un agneau sacrifié, Joachim rêve qu'un ange lui apparaît dans un feu de lumière et lui annonce que sa femme, Anne, va concevoir.

L'enfant sera Marie qui «de même qu'elle naîtra d'une mère stérile, de même elle deviendra, par un prodige merveilleux, la mère du Fils du Très-Haut, qui se nommera Jésus, et qui sera le salut de toutes les nations».


Puis l'ange dit à Joachim de se rendre à la Porte d'Or de Jérusalem où il retrouvera son épouse comblée de joie.


Le paysage rocheux de la bergerie apparaît une nouvelle fois, mais la plastique en est quelque peu modifiée. Le flanc de la colline représentée à l'arrière-plan semble à la fois renvoyer et transmettre le message de l'ange traversant le ciel.


Bien qu'il s'agisse du songe de Joachim, les deux bergers, ainsi que le chien de Joachim, semblent conscients d'une présence divine dans le ciel.



6  La Rencontre à la Porte d'Or

Joachim et Anne suivent les directives de l'ange et se rendent à la Porte d'Or de Jérusalem.


Là, ils se retrouvent pour la première fois depuis que Joachim est parti au temple pour y porter son sacrifice, et partagent la joie de se savoir bientôt parents d'un enfant dont la venue changera à jamais le cours de leur existence.


De cette fresque, qui clôt le premier registre de la chapelle Scrovegni, il émane beaucoup de tendresse.

On dit que  la Vierge a été conçue par ce baiser.


Il y a eu beaucoup d'hypothèses, mais peu de concordances de vues, quant à l'identité de la femme en noir, seul personnage véritablement ambigu de tout le cycle Scrovegni. À la différence des autres femmes qui assistent bouche bée à la scène intime des retrouvailles de Joachim et Anne, celle-ci regarde résolument ailleurs.



7  La Naissance de la Vierge

A près leur rencontre à la Porte d'Or, Joachim et Anne rentrent chez eux pour attendre la naissance annoncée par l'ange.

L’épisode de cette fresque se déroule à l'intérieur de la maison du couple, là même où Anne reçut le message de l'ange.

Giotto s'intéresse particulièrement à l'enchaînement des événements narratifs dans le temps et l'espace; c'est donc avec le plus grand soin qu'il s'attache à reproduire les décors qui se retrouvent dans plusieurs scènes de la chapelle Scrovegni.

La Naissance de la Vierge est une scène d'intérieur pleine de joie et de vie en raison de la naissance.

Marie y est représentée deux fois.

Au premier plan, une servante lui nettoie les yeux après l'avoir langée. Cela fait, elle est présentée à Anne qui tend avidement les bras pour la recevoir et l'embrasser pour la première fois.

Cette double représentation d'une figure dans une scène pourvue des mêmes caractéristiques spatiales et temporelles est inhabituelle chez Giotto, mais relativement répandue dans les oeuvres antérieures.


Bien que Giotto se fît aider pour la décoration de la chapelle Scrovegni, les peintures n'en sont pas moins d'une facture remarquablement uniforme.



Suivant (droite)

Première  Page  de  GIOTTO

ACCUEIL


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE