Le martyre de Sainte Apolline
"Au temps de l'empereur Dèce (251-
On lui brisa d'abord les dents puis elle se précipita d'elle-
Fouquet nous livre ici avec sont étonnant grouillement moyenâgeux le développement pictural de ce spectacle complet
Théâtre dans la rue avec des participants déguisés
Fouquet fut scénariste et organisateur de fêtes et de réceptions
Léonard de Vinci et Raphaël furent également sollicités pour organiser des représentations et animer des tréteaux
Dèce est le vieillard à barbe blanche au centre
L'homme de gauche qui montre son fondement à la suppliciée par mépris est un acte commun au Moyen Âge
On faisait jouer de la musique à grand bruit pour couvrir les cris des suppliciés
Les quatre bourreaux rose-
Un enterrement
Une procession funéraire avance en diagonale dans un cimetière. Les bâtiments suggèrent un quartier parisien
Une tour de style italien se détache des autres constructions aux clochetons flamboyants
A gauche, de l'étage d'une maison, un jeune homme observe la scène
Le cortège se dirige vers l'entrée d'une église
Il peut s'agir du simulacre de l'enterrement d'Etienne Chevalier
Quatre personnes soutiennent le cercueil au moyen d'un drap tordu autour de leur main
Les porteurs de torches sont des laïcs pauvres dont les capes dissimulent les déchirures de leurs vêtements
Costume élégant des dignitaires qui portent le cercueil couvert d'une riche tapisserie écarlate
Le célébrant reçoit le corps et asperge d'eau bénite le cercueil
Le cortège est sur le point d'entrer dans l'église : on voit la hampe inclinée de la croix processionnelle dont le porteur se trouve dans le sanctuaire
C'est le faste funèbre familier aux riches de l'époque
Job sur son tas de fumier
Job est père de sept fils et de trois filles, possesseur de riches troupeaux et de serviteurs
Tout lui sera retiré par Satan avec le consentement de Dieu
Il sera frappé d'un ulcère de la plante des pieds au sommet de la tête
Il décida de s'asseoir sur un tas d'ordures, ou de fumier, au bord du village
Trois de ses amis vinrent chacun de son pays pour le consoler
Une longue conversation s'établit avec Job qui dénonce la précarité et la fugacité de la vie
Richement vêtus les trois visiteurs font contraste avec Job
Fouquet a habillé celui de gauche d'un costume de roi assyrien
Celui du centre fait le geste conventionnel des plaideurs
Celui de droite redoute de souiller son vêtement et le relève discrètement
Derrière, puissant et anachronique, s'élève le donjon de Vincennes, une des résidences de Charles VII où était né en 1340 Jean de France, futur duc de Berry dont les Très Riches Heures reproduisent également ce château
Le martyre de Sainte Catherine d'Alexandrie
La légende de Catherine d'Alexandrie d'Egypte (début du 4ème siècle) n'a aucune réalité historique
Jeanne d'Arc dit l'avoir vue dans ses apparitions
L'empereur Maxence ordonna à la population d'Alexandrie d'offrir des sacrifices aux idoles
Alors âgée de 18 ans Catherine réfuta cinquante philosophes que Maxence fit alors jeter dans un brasier
Il la fit conduire devant une machine barbare faite de quatre roues hérissées de pointes
On la précipité dedans mais un ange la sauva en faisant exploser la machine qui tua une multitude de païens
Elle fut finalement décapitée et de son cou coula du lait
Les anges portèrent son corps sur le mont Sinaï
Le monastère grec de sainte Catherine est à ses pieds
La jeune sainte est agenouillée à droite en surcot bordé d'hermine devant des nobles en plein désarroi
Au premier plan deux cadavres sur les 4.000 provoqués par l'éclatement de la machine
Étonnante figure de l'homme qui tient la manivelle et qui chancelle en arrière
Dans le fond à gauche le gibet de Montfaucon
La rencontre de sainte Marguerite et du préfet Olibrius
"A l'âge de quinze ans Marguerite gardait avec d'autres jeunes filles les brebis de sa nourrice quand le préfet Olibrius passant par là s'éprit d'amour d'elle ..."
Olibrius apparaît sur un cheval blanc, souvent réservé aux rois pendant le Moyen Age
Le cheval est aussi grand que le préfet est petit
Le nain appuie la pointe de sa lance sur son petit pied droit
La lance se perd dans le ciel bleu
Le charmant manoir fait ressortir l'étendue du paysage ensoleillé, ponctué par les arbres en fleurs et par le cortège
Sainte Marguerite qui file la quenouille est accompagnée par sa nourrice inquiète car c'est elle qui voit arriver le cortège
Le groupe des trois jeunes filles donne un aspect idyllique de jeunesse sans souci
Fouquet a insisté sur un l'enchantement d'un coin de campagne française où la mort n'a point de place
Fouquet est un peintre des animaux qu'il montre en des positions différentes
Sainte Anne et les trois Marie
Les gens du Moyen Age aimaient retrouver l'origine des personnages saints en imaginant des généalogies sur la base de renseignements donnés par les évangiles apocryphes
On croyait que la Vierge tirait ses origines de la tribu de Juda et de la "race royale de David"
En haut une ville entourée d'une muraille
Deux tonnelles convergent vers la scène où sainte Anne semble expliquer l'histoire de sa lignée
"Anne eut trois maris, Joachim, Cléophas et Salomé.
De Joachim elle eut Marie, la mère de Jésus, qu'elle donna en mariage à Joseph. (à gauche Marie et au fond de la tonnelle Joseph)
A la gauche d'Anne sa seconde fille appelée également Marie et mariée avec Alphée. Elle est représentée avec ses quatre jeunes enfants, Jacques le Mineur, Joseph le Juste, Simon et Jude
A la mort de son second mari Anne en prit un troisième appelé Salomé de qui elle eut une autre fille appelée encore Marie et qu'elle maria à Zébédée. Elle est sous la tonnelle de droite avec ses deux enfants, Jacques le Majeur et Jean l'Evangéliste. Les enfants semblent discuter et leur mère tâche de les calmer par son geste de la main droite
Le sacre de Saint Nicolas
Quatre évêques debout et mitrés intronisent saint Nicolas dans l'église de Myra, en Lycie, au sud de la Turquie
Les évêques ne parvenaient pas à s'entendre pour désigner un successeur au défunt prélat du lieu
Un message céleste leur fit savoir que le premier qui pénétrerait le lendemain matin dans l'église serait élu
Nicolas se présenta le premier et fut élu
À gauche en lourde chape et armé de son bâton de choeur on voit le grand chantre qui présidait au chant dans les cathédrales; il entamait les psaumes et les antiennes
Saint Hilaire au concile convoqué par le pape Léon
Saint Hilaire, selon la légende, se présente au concile sans être invité par le pape "corrompu" Léon
Il s'asseoit donc par terre
Le pape hérétique s'indigne et quitte la salle pour mourir aussitôt et misérablement
Voyant que personne ne se levait pour lui faire place Hilaire s'asseoit par terre en disant les mots du psautier "la terre est au Seigneur" et tout aussitôt la terre sur laquelle il était assis s'exhaussa et il se trouva aussi haut placé que les autres évêques
La scène se passe dans une salle tapissée de l'emblème de la papauté : les clés de saint Pierre
Au fond un autel surmonté d'un calvaire sculpté
Sur la table d'autel six chandeliers
Les portraits des dix-
Saint Vrain guérit les possédés
Dans le bas-
En costume pontifical, accompagné du chapitre de la cathédrale il exorcise un aliéné qu'un aide fait agenouiller devant lui sur les dalles de l'église
Deux autres gardiens soutiennent un malade en chemise au visage douloureux, les mains liées
A droite une femme dont les mains sont également liées de cordes attend son tour avec une expression égarée et les yeux tournés vers le ciel
Tracé admirable des piliers et des colonnes aux chapiteaux finement ciselés avec
leurs dorures, preuve de la connaissance intime que Fouquet avait de Notre-
Grégoire de Tours "Ce pontife était pourvu de grandes vertus en sorte que souvent, avec la grâce de Dieu, il guérissait les malades par un signe de croix"
Saint Bernard, Abbé de Clairvaux
Saint Bernard de Clairvaux (1090-
Après s'en être pris à Abélard il attaqua l'hérésie cathare du Midi et tenta sans succès d'organiser une croisade
Il enseigne ici dans la salle capitulaire d'un monastère en habit blanc et scapulaire noir comme ses auditeurs médiocrement attentifs (l'un masque un bâillement)
Au registre inférieur Bernard se tourne vers le diable pour lui signifier que le psautier qu'il désigne du doigt est source de rédemption
Sainte Marie Madeleine essuyant les pieds de Jésus
"Magdeleine n'osant pas, en qualité de pécheresse, se mêler avec les juste, elle resta aux pieds du Seigneur, qu'elle lava de ses larmes, essuya avec ses cheveux et parfuma d'une essence précieuse ... "
Judas qui montre Madeleine du doigt "A quoi bon cette perte, on aurait pu vendre ce parfum très cher et en donner le prix aux pauvres "
Jésus interrompt sa discussion avec les apôtres et arrête d'un geste saint Pierre pour défendre la pécheresse
Au bas du tableau Madeleine au bord du tombeau vide et prend Jésus pour un jardinier "Noli me tangere", ne me touche pas car je ne suis pas encore monté vers mon père
MINIATURES
DE JEAN FOUQUET
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MINIATURES
DE JEAN FOUQUET
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