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Première  Page  de  DUFY

Autoportrait  1897

A ses débuts, Dufy réalise plusieurs autoportraits.

Dufy avait l’air d’un écossais, cheveux blonds et bouclés, yeux bleus transparents, bouche charnue.

Malgré des moyens limités il s’habillait avec une élégance inhabituelle dans les milieux de la bohême artistique de son temps.

Coquetterie et attentions vestimentaires ont été siennes tout au long de sa vie.

Costume sombre, chemise et col blancs, lavallière encadrent son visage mince de jeune homme que plus tard le  penchant pour la bonne chère fera épaissir.

La lumière fait vibrer les contours, mettant en évidence sensibilité et innocence.

C’est avec un visage grave que Dufy entre dans l’histoire de son siècle, tel qu’il aurait voulu être peint par Fantin-Latour qu’il admirait.

Dorgelès a dit : « Jamais on ne l’a vu négligé, sans faux col, traînant en espadrilles comme tous ses compagnons … le linge toujours net, en souliers bien cirés, il portait sa misère avec une insouciante fierté.

 

 

Gaston Dufy au piano  1897

Gaston est un des trois frères de l’artiste, tous pourvus de dons musicaux. Il donna des leçons de flûte à Raoul et à Georges Braque. Il procurait à Raoul des billets de concert gratuits.

Position du modèle inhabituelle, en général les pianistes ne sont pas représentés de dos.

Dufy qui vivait encore à 21 ans dans la ville provinciale du Havre n’avait pas pris conscience de la révolution polychrome allumée par les impressionnistes et transmise par des post-impressionnistes comme Cézanne et Van Gogh.

Mais ce n’est pas une œuvre académique au sens péjoratif du terme : avec audace il a coupé les peintures accrochées au-dessus du piano. Les abat-jour et les manches de chemises ont été esquissés avec une rapide assurance.

 

 

L’orchestre du théâtre du Havre  1902

Lorsqu’il fit ce tableau, Dufy était à Paris depuis deux ans, mais il apparaît presque régressif par rapport à Dufy au piano. Il aurait succombé à l’influence de son nouveau maître, Léon Bonnat, dont on décrit les portraits comme des ressemblances frappantes, réalisées dans des couleurs ternes et déprimantes.

Dufy n’est pas un artiste comme Seurat ou Modigliani qui mûrirent et moururent rapidement et laissèrent des œuvres limitées mais marquantes. Lentement et avec un effort considérable Dufy a développé un style adapté à son tempérament.

Les exécutants dans la fosse sont peints avec soin alors que les acteurs sur scène ne sont que des formes imprécises.

Influence de Degas ressentie dans ce tableau dont les personnages et les objets sont coupés par le cadre.

Il y a deux tableaux : la scène brillamment éclairée et la fosse sombre.

Obscurité alternée par les visages des musiciens (Gaston Dufy troisième), les rouges chauds des instruments et les rigides feuilles blanches.

Dufy reprit le sujet des orchestres dans les années 1930.

 

 

Paysage à Falaise  1902

Les verts et les bleus sont posés plus à plat que dans les peintures impressionnistes et annoncent le fauvisme. Les arbres forment un motif décoratif comme une tapisserie, évoquant l’Art nouveau et les points qui représentent les feuilles augurent la calligraphie imaginative et totalement libre du très original Dufy de l’âge mur.

 

 

Bains du casino à Sainte-Adresse  1902

Influence de Boudin particulièrement sensible.

Division de la touche moins démonstrative que les impressionnistes mais très sensible.

La grande horizontale de l’estacade donne au tableau un axe solide et montre le souci de la composition qui anime Dufy et l’incite à dépasser le stade de la sensation.

 

La plage de Sainte-Adresse  1904

Ce tableau évoque Boudin, né comme Dufy sur le littoral de la Manche et rappelle les nombreuses peintures de plages à la mode envahies de dames à crinoline.

Dans cette peinture qui marque la fin de la période impressionniste de Dufy tout est baigné de lumière.

Des touches de blanc intensifient les vêtements noirs et bruns des personnages et des notes de rouges étincellent ça et là.

Manière de peindre impressionniste dans la réduction des formes.

Quand les impressionnistes négligeaient le dessin Dufy a choisi une position avantageuse centrée nettement sur la jetée et donne de ce fait une force à un moment délicat et éphémère.

 

 

Yacht pavoisé au Havre  1904

Dufy glisse au fauvisme.

Importance du trait coloré et de la touche de couleur pure qui devient expressive par elle-même, ayant son volume et ses dimensions.

Dufy recherche le spectacle des ports et des pavillons qui flottent au vent.

 

 

 

Le port du Havre  1905

Pour l’œil sensible de Dufy les quais colorés du Havre suscitaient une vive émotion visuelle.

Lorsqu’il peignit ce tableau il venait de tomber sous le charme de Matisse. Il était sur le point d’entrer dans sa période fauve : traits lourds et larges tâches de couleur pure adroitement placées côte à côte.

Ces touches ont des formes et densités variables. Leur juxtaposition donne à ces couleurs une grande densité de lumière. L’enjouement du reflet des bateaux et des maisons miroitants dans l’eau annonce le style de Dufy des années 1920.

 

 

Les affiches à Trouville  1905

Attiré par les palissades couvertes d’affiches, Dufy en exploitant la violence visuelle transfigure cette avalanche de vulgarité à la manière fauve : couleurs vives et contours précis. Les estivants sont peints comme des ombres plates projetées sur le sol mais les ombres qu’ils projettent sont traitées un peu comme des halos avec des rouges et des jaunes autour des jambes et des pieds.

Les affiches hautes en couleur attirent le regard.

Les personnages stylisés forment une petite troupe de pantins articulés quasi cinématographiques rappelant les sorties d’usine filmées par les frères Lumière.

Le sable sur lequel ils marchent se distingue à peine du ciel.

Le noir souligne la grille de la composition tandis que la couleur vive est maîtrisée.

Dufy, chantre de la ville moderne, exprime dans un climat futuriste une confiance naïve et gaie dans le progrès.

 

 

La rue pavoisée  1906

Dans l’œuvre de Dufy on voit toujours et encore des drapeaux. Ce motif de drapeaux est souvent présent dans les peintures de bateaux et voiliers (L’Union Jack aussi dans les régates sur la Tamise).

Taille des drapeaux exagérément augmentée car les quelques personnes ont l’air petites et chétives.

Manquant d’intérêt pour un réalisme démodé, Dufy ne voit pas la nécessité de montrer comment les énormes bannières étaient fixées de chaque côté sur les maisons.

On peut voir deux personnages à travers l’étoffe comme si elle était transparente.

Les couleurs appliquées en larges tâches dans le style traditionnel des fauves n’ont pas l’air gai.

Pas de vent, tout est statique dans cette vue d’en haut.

Le blanc n’est jamais vraiment blanc : il est faussé par une variété de tons étouffants.

Ce tableau est un exercice de géométrie et de dessin : les sujets sont des champs d’expérience de composition et de couleurs abstraites.

Le drapeau français en écran bouche le fond, efface les lignes de fuite.

Dufy insiste sur la planéité des drapeaux. Il est un précurseur sachant développer le langage des images médiatiques.

 

 

La fenêtre aux carreaux de couleur  1906

Dufy tire parti de la force de la charpente, des plombages de la fenêtre et de l’éclat des carreaux. Il est fasciné par le dessin géométrique des fenêtres.

Rigidité du motif adoucie par les fragiles plantes vertes.

Caractère vertical de la composition accentué par le pilier posé au pied de la balustrade.

On ne peut pas distinguer nettement le paysage extérieur bien que les parties centrales soient transparentes.

 

 

Vielles maisons sur le bassin de Honfleur  1906

Chaque maison revêt une couleur changeante.

Chaque détail (fenêtre, toit, cheminée) reçoit une qualification colorée différente.

Composition multipliée dans ses horizontales et ses verticales par les reflets des architectures dans le bassin.

 

 

Bal champêtre à Falaise  1906

Influence de Matisse : souci d’ordonner et de concilier les tons les plus opposés.

Composition basée sur des rythmes qui évoquent le mouvement.

Les couleurs prennent l’apparence de flammes.

Les formes particulières sont sacrifiées à une évocation d’ensemble.

 

 

La plage de Sainte-Adresse  1906

Cette plage fut sans doute un des premiers enchantements du jeune Dufy.

Inépuisables sujets à traiter : éténdue de sable clair, monde joyeux des estivants, cabanes en toiles rayées…

Il nous rend les sensations de tout un monde plaisant, celui du siècle qui vient de s’achever.

La plage est regardée avec un œil dur, guidé par les principes de stylisation fauvistes. Tout se détache et se définit avec précision.

Les couleurs fortes et sans nuances sont posées en aplat.

Une barrière sépare l’espace en deux donnant l’impression de profondeur : d’un côté l’alignement des maisons, de l’autre le bord de mer.

Cabanes, parasols et silhouettes sont des tâches et des signes dansants qui ponctuent un espace toujours gai.

Il raconte dans un élan proustien les plaisirs et les jours d’une population heureuse.

 

 

Promenade sur la jetée  1906

« Les artistes naissent exclusivement dans les climats maritimes » Ils aiment la qualité de la lumière, les richesses des tons colorés, les innombrables sujets qui s’offrent sur les côtes.

Ici, une vision instantanée de la mer ; les promeneurs, vêtements agités par le vent, font face à une mer moutonneuse. Chapeaux et ombrelles protègent du soleil.

La simplicité des lignes, la pétulance de la couleur, l’ordre dans le désordre définissent le style fauve de Dufy.

Le récit de ces tranches de vie renvoie aux visions du Balbec de Proust. Le Havre où est né Dufy n’est pas loin de Cabourg et des autres lieux de La Recherche.

 

 

Jeanne et les fleurs  1907

En pleine période fauve, toile d’une beauté sereine. Sur une nappe claire un bouquet de fleurs se détache par un jeu de tonalités pures et contrastées.

Jeanne est derrière dans un tourbillon de branches et de feuillages comme une figure Art Nouveau.

Le cloisonnement des contours, l’arabesque des lignes, la couleur en aplat font penser aux vitraux 1900.

Son admiration pour Gauguin l’invite à découper et à déformer ses figures. La découverte de Matisse encourage son goût pour la couleur vive et les effets décoratifs.

Mais partis pris personnels affirmés : mise en scène pyramidale, vue plongeante et amour pour les fleurs qui trouvera libre cours dans ses décorations textiles.

La souplesse colorée et le velouté des pétales vont amener Dufy à dépasser les formes compactes du fauvisme et du cubisme.

 

 

BARQUES AUX MARTIGUES

Epanouissement du style fauve de Dufy

Schématisation des formes visant à rompre avec toute description matérialiste

Espace clos où Dufy enserre ses embarcations

Longues touches directionnelles du pinceau avec de larges aplats

La disposition superposée des barques sur un plan vertical, niant toute profondeur, se réfère à l’art de Cézanne

Oppositions répétées entre courbes, contre-courbes et lignes droites

On retrouve les tons d’ocre et de vert des paysages de Cézanne

 

La dame en rose  1908

Pendant sa période fauve Dufy s’est peu intéressé aux personnages humains : il y revint sous l’influence de Cézanne. La simplicité des formes, la sensation de rondeur rappellent aussi Matisse.

Les limites de la pièce sont à peine indiquées par une porte à gauche, un triangle orange de plancher, le bras d’un canapé à droite.

Le mur est une suite du canapé vert et des lignes noires et orange placées avec rythme créent une petite zone de soleil. C’est le portrait de Madame Dufy.

L’influence de Gauguin est très nette sur l’harmonie profonde et chaude des couleurs posées en aplat.

 

 

Vieux port de Marseille  1908

Avec Braque à l’Estaque et à Marseille.

Influence de Cézanne : Dufy établit sa construction sur des plans étagés qu’il qualifie en se bornant à donner des indications colorées et en jouant avec la réserve de la toile blanche.

 

 

Pêcheurs à la ligne  1908

Bien que leur visage soit tourné vers la mer ou de profil les personnages sont individualisés par quelques détails sur leur position. Atmosphère de vacances.

Les couleurs brutales de la période fauve de Dufy ont disparu.

Composition simplifiée : trois bandes de couleur bien distinctes représentant le ciel, la terre et la mer. Grande place laissée à la zone centrale qui est dénuée d’intérêt visuel sauf pour la graduation de ses tons. Composition solidement construite mise d’aplomb par les cannes à pêche qui franchissent l’espace vide et rejoignent les voiliers à l’horizon.

Les personnages devant la rembarde, traités avec rythme, donnent une impression de mouvement, animant une scène par ailleurs immobile.

La division d’un tableau en trois zones horizontales ou verticales est une des méthode de compositon préférées de l’artiste.

 

 

Nu debout  1909

Ce nu est typique du XXème siècle. Laid et expressif bien qu’il ait été peint à une époque où les artistes peignaient la femme comme une Vénus, une courtisane ou une bourgeoise surprise dans  une attitude intime.

Modèle simplifié dans le but d’intensifier l’expression.

En 1909 Dufy au sommet de sa période Cézannienne se souvenait du message : « Traiter la nature au moyen de cylindres, de sphères et de cônes »

La déformation volontaire et angulaire, du visage en particulier, et l’accent mis sur la structure plutôt que sur  la véracité de la nature opposent ce tableau aux approches sexuelles de Renoir.

Dufy n’a jamais été aussi loin que Braque ou Picasso pour découper en facettes et fragmenter ses formes mais on chercherait en vain dans son œuvre un personnage ressemblant à une femme photographiée avec élégance par un photographe à la mode.

Dans les œuvres postérieures de Dufy le décor n’est jamais aussi austère qu’ici : le modèle est installé dans une véritable pièce meublée avec des tableaux et le matériel d’atelier de l’artiste.

 

 

Le bouquet dans l’atelier de la rue Séguier  1909

En peignant son lieu de travail, l’artiste montre le lieu stratégique d’où il appréhende le monde.

Thème de l’atelier associé à celui de la fenêtre :                                             ouverture vers un ailleurs, dialogue avec l’extérieur

Ici vision dépouillée de l’atelier où il ne fit qu’un bref passage. Le langage cubiste construit un espace net et clair. Les toiles sur le chevalet sont blanches et forment deux plans superposés. La vue en léger surplomb converge vers le bouquet qui introduit de la fantaisie.

Idées maîtresses de Dufy : juxtaposition du dehors et du dedans, reconstruction sereine de la réalité, présence hédoniste des fleurs.

 

 

Le bestiaire ( le serpent )  1910

Illustration d’un ouvrage d’Apollinaire qui a écrit :

« Tu t’acharnes sur la beauté,

Et quelles femmes ont été

Victimes de ta cruauté !

Eve, Eurydice, Cléopâtre ;

J’en connais encor trois ou quatre »

 

Voilier à Sainte-Adresse  1912

Dufy utilise la topographie de la manière la plus hâtive et la plus générale. A l’exception du pavillon blanc situé au centre, d’allure plutôt méditerranéenne, les maisons ont un air étrangement gothique.

Le bateau couché par le vent ressemble à un jouet.

Le désir qu’avaient les impressionnistes de recréer une lumière changeante et une atmosphère aérienne a disparu. Il s’agit davantage d’un voyage au royaume de l’imaginaire que d’une reproduction réaliste d’une ville de la côte normande.

La fascination des couleurs audacieuses et souvent arbitraires préfigure le Dufy des années 20 et 30.

Composition horizontale partagée en trois plans.

L’artiste crée l’unité de sa toile de deux façons : d’une part en plaçant le bateau et la canne à  pêche jaune de telle manière qu’ils prolongent le premier plan en pénétrant dans la zone centrale, d’autre part en employant le blanc dans chacun de ces trois plans.

L’œil du spectateur est ainsi amené du bord du tableau à son point central, le pavillon blanc.

Le dessin de la mer en écailles est très caractéristique de Dufy.

 

 

Jardin public à Hyères  1913

Expression de la manière cézannienne de Dufy.

Motifs du kiosque, de la tour et de l’obélisque que l’on retrouvera dans de nombreuses compositions.

Un extrême dépouillement se dégage de la structure géométrique des formes.

L’expression est obtenue par les rythmes du dessin, la couleur n’étant plus qu’un sobre accompagnement.

 

 

La grande baigneuse  1914

Les baigneuses affublées de costumes de bains pittoresques étaient nombreuses sur la place de Sainte-Adresse.

C’est la reine de la plage, créature mi-terrestre, mi-marine qui annonce l’arrivée d’une autre figure franchement mythique et aquatique : Amphitrite.

Adorateur de la mer, collectionneur de coquillages, chantre de la vague et du voilier, Dufy aime ces déesses de l’eau et du soleil et réservera à leurs silhouettes rondes et bienveillantes une place de choix dans ses œuvres.

La grande baigneuse aux formes généreuses occupe la plus grande partie de la toile. Corps interprété dans un cubisme adapté à ses courbes.

Le visage pointu, les yeux en éllipse rappellent un masque. La ville derrière est Sainte-Adresse avec ses maisons disposées en cristaux.

Couleurs chaudes. Harmonie et plénitude.

Le rapport du personnage avec le fond est celui du souverain avec son royaume. Elle domine la plage et la ville, maîtresse toute puissante dans l’univers brillant et précaire d’une station balnéaire.

 

 

Le pêcheur napolitain  1914

La représentation géométrique du personnage et particulièrement son visage morcelé, comme à facettes, indiquent l’influence du cubisme.

Toutefois Dufy ne poussa jamais l’abstraction géométrique au point de rendre l’objet méconnaissable : il conserva toujours quelque peu la règle des trois dimensions. Il utilisa toujours ses propres couleurs éclatantes, même lorsque les peintres cubistes se limitaient à des monochromies austères de gris pâles ou bruns.

Ce pêcheur ressemble à un pirate, peut-être à cause des anneaux aux oreilles. Un panier dans lequel se trouve un gros poisson, en haut à droite un petit voilier.

A la même époque Dufy a fait plusieurs tableaux de jardiniers portant leur production au marché.

 

 

La cage à oiseaux  1914

Le sujet d’oiseaux en cage apparaît plusieurs fois dans l’œuvre de Dufy. Malgré sa rupture récente avec Braque, Dufy développe un style qui l’approche parfois des visées cubistes. Un détail frappant que l’on retrouve à cette époque chez Braque et Picasso : les points blancs décoratifs dans le triangle bleu.

Pas de reproduction de l’exacte réalité : les trois dimensions sont à peine indiquées par une perspective vaguement suggérée. Oiseau divisé en deux moitiés, l’une blanche, l’autre bleu sombre.

Prépondérance de couleurs froides : c’est la période ou Dufy s’inspirait de Cézanne, au lieu de préfigurer l’humeur joyeuse et colorée qu’il développera après la première guerre mondiale.

 

 

 

Maison et jardin au Havre  1915

Composition rigoureuse, systématique et centrée qui reste conforme aux lois du cubisme.

Un pignon au sommet d’un bâtiment rectiligne bouche la perspective.

La vue plongeante dirige l’œil sur un compotier où se dressent des poires, motif cubiste par excellence.

La profusion de feuilles vertes qui tendent à envahir l’espace donne du caractère et du charme.

Ecran de tonalité sombre au milieu duquel vibre une tâche de couleur chaude : une rose. Dufy crée un centre de gravité où bat le cœur du tableau.

L’espace, même rempli, semble léger. Des lignes nerveuses contournent les formes avec souplesse.

L’expérience cubiste aura appris à Dufy la maîtrise de l’espace pictural.

 

 

Hommage à Mozart  1915

Mozart est le musicien préféré de Dufy. Le peintre reconnaît les valeurs essentielles de son œuvre : profondeur et légèreté.

Contre les ravages et les souffrances d’une vie, l’œuvre d’art doit s’élever dans la joie et la sérénité.

Dufy a écrit en 1942 : « Je suis anxieux de savoir quelle signification peut revêtir  cet ensemble de travaux faits à partir de cette chambre de malade, réfugié, soigné mais tourmenté de mille peines intimes. Ai-je trop cherché à m’évader de celles-ci ? Le temps de ma maladie et celui des catastrophes du monde ne devraient pas être aperçu dans mes tableaux. »

 

Portrait de Madame Dufy  1917

Madame Dufy, les yeux baissés, les bras croisés, coiffée à la garçonne, garde une simplicité extrême.

La ligne souple, fluide, cerne le personnage avec un tendre sens de l’observation.

Le peintre se plaît à reproduire les motifs de son vêtement et rehausse de vert et de bleu en larges coups de pinceau ce portrait qui conserve la transparence et la nervosité du dessin.

 

 

Le parc de Saint-Cloud  1919

Château de Louis XIV brûlé en 1870.

Rien n’est statique. Maisons ondulées comme les vagues de l’océan. Son écriture donne la vie aux statues et aux vasques de fleurs.

Composition basée sur une tension entre les rectangles horizontaux et verticaux.

Composition en tunnel : les arbres s’élèvent sur le bord et s’arquent légèrement pour rejoindre le ciel.

Les formes rectangulaires conduisent l’œil du spectateur jusqu’au centre du tableau.

L’emploi de la lumière et de l’ombre ajoute à la sensation de l’espace.

 

 

 

La fontaine à Vence  1919

Les place de Dufy sont méditerranéennes, lumineuses et ne dégagent aucun sentiment de solitude ni d’étrangeté. Même vides, elles semblent être habitées d’une vie gracieuse. Ni lourdeur, ni statisme ne peuvent atténuer l’harmonie dansante de leurs lignes.

En associant  les structures rigides de la pierre et la mobilité des arcs liquides qui se brisent en écume, le peintre donne de la fontaine de Vence une image sobre et forte.

Se dressant au centre sur toute la hauteur de la toile sa colonne rectiligne dialogue avec les rythmes des façades environnantes.

 

 

Les acrobates  1922

Les ombrelles produisent un effet excitant.

Le rouge des maillots et l’habit noir de l’homme débordent les contours des personnages créant autour d’eux une sorte d’aura.

Plume utilisée pour souligner les personnages et dessiner la bicyclette.

La fluidité du trait à la plume crée la sensation de l’action, du mouvement et de la légèreté.

 

 

Les trapézistes  1922

Le cirque intéresse Dufy comme beaucoup d’artistes de son temps. Il aime le spectaculaire : les corps musclés, déployés, élastiques, tissus et costumes chamarrés, chapitaux, parades de chevaux.

Trapézistes en plein vol. La magie du pinceau fait que les acrobates continuent de planer dans le vide.

Dufy met en image un mélange de facilité, de souplesse et de précision.

Toute sa vie Dufy fut préoccupé d’exactitude alors que son œuvre paraît la plus spontanée du monde.

Le trapéziste semble voler : en réalité, il calcule.

 

 

Nature morte  1922

Les cubistes eurent recours à la description géométrique des formes pour donner la sensation de dimension.

Dufy recherche aussi la vraisemblance.

Les éléments sont recréés dans une sythèse qui conserve les couleurs même de la vie.

 

 

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