1873/1876 – LA CLASSE DE DANSE


Destiné au baryton Faure, ce tableau est la première orchestration d’un groupe important de figurants dans une œuvre de grand format (85*75)

La figure de Jules Perrot, ancienne vedette de l’Opéra et chorégraphe célèbre du romantisme, se détache au centre, autour de ses élèves

Bien campé sur sa canne, le maître représenté entre deux piliers corinthiens est mis en valeur par la perspective inversée du parquet et apparaît comme le personnage principal de la scène

La composition est inondée d’une lumière claire par l’ouverture sur une deuxième pièce

Effet de flou, « d’inachevé » des contours, souvent reproché à Degas, qui contribue à représenter l’instantanéité du moment saisi, à savoir la fin de la leçon et l’atmosphère de détente qui règne dans la salle

Mary Cassatt qui admirait la douce patine lumineuse et la vérité des détails comparait cette toile à un Vemeer, peu connu à l’époque

1874 – DANSEUSE POSANT POUR UN PHOTOGRAPHE


Degas a été attiré par l’effet de contre-jour de la danseuse posant devant une fenêtre

Les confuses horizontales du plancher au premier plan et les verticales dans la partie supérieure réduisent l’espace à des bandes parallèles au plan du tableau

Brutale division du tableau en deux parties horizontales

Une certaine distorsion du personnage car les jambes semblent comme dessinées par un appareil photo avec grand angle qui déformerait en étant trop près de son sujet

Cette jeune danseuse est touchante dans son effort pour tenir la pose

Degas aimait exprimer la tension entre le brillant de la danseuse et sa fragilité

1874 – L’ABSINTHE


Cette scène de café causa un scandale lorsqu’elle fut exposée à Londres en 1893, le public victorien étant choqué par une peinture aussi désenchantée de la vie parisienne

Degas avait fait poser deux de ses amis, le graveur Marcellin Desboutin et l’actrice Ellen Andrée, sur la terrasse du café de la Nouvelle-Athènes, place Pigalle, très fréquenté par les artistes de l’époque

Arrangement de lignes en zigzag qui, partant du bas de la toile, fuient vers le fond par les dessus des tables blanchâtres

Les personnages sont placé à droite du centre et le bord de la toile les coupe

L’artiste a voulu représenter le voisinage accidentel de deux types de la bohème

Renoir a réalisé un portrait d’Ellen Andrée qui pour ce tableau a composé son personnage comme elle l’eût fait dans une pièce de théâtre

1874 – DEUX DANSEUSES SUR LA SCENE


Sur leurs pointes les deux danseuses apparaissent légères et élégantes

La forte diagonale de la scène et des figures, la nudité du plancher qui occupe la moitié de la toile, la danseuse arbitrairement coupée par le cadre et un aperçu dans les coulisses derrière les décors de la scène sont des éléments souvent présents dans les tableaux de ballet de Degas

On retient surtout de ce tableau le gros plan et le grand espace vide de la scène

1874 – MELANCOLIE


Le visage prend un aspect inattendu à la lueur d’un feu

Il oppose la lumière du feu à la lumière du jour qui illumine l’arrière-plan

L’inclinaison du personnage dans une pose tendue, presque crispée, est accentuée par la ligne du canapé

L’harmonie des bruns et des rouges aide l’attention à se fixer sur la physionomie d’une expression si intense

Il est caractéristique de Degas de faire deviner la présence d’une cheminée sans la faire apparaître dans son dessin

Le plus souvent l’artiste se refusait à dépeindre dans ses portraits les signes visibles d’une vie intérieure profonde

Une réserve classique le faisait s’abstenir de fixer des instants de désespoir ou de crise : il préférait un calme plus conforme aux usages

Ce modèle inconnu qui fixe les flammes regarde en soi-même

Le titre  « Mélancolie » n’a pas été choisi par Degas ; le tableau s’est d’abord intitulé « Jeune femme assise sur un canapé » et il est probable que l’artiste aurait rejeté toute autre appellation

1875 - MADAME JEANTAUD DEVANT UN MIROIR


Afin de placer ses personnages dans des espaces aux contours diffus et seulement suggérés Degas travaille souvent en utilisant des reflets

On voit un profil perdu mais la totalité du visage se reflète dans le miroir

L'original contraste avec l'image du reflet plongé dans l'ombre

Degas associe et sépare les deux moitiés du tableau

Un manchon passe par la ligne de démarcation verticale de sorte qu'apparaît la courbe d'une parabole qui se répartit de manière égale sur les deux visages

1875 - LE COMTE LEPIC ET SES FILLES PLACE DE LA CONCORDE


Degas nous montre avec le comte Lepic une nouvelle espèce d'homme qui fait son apparition : le flâneur

Le flâneur est celui qui ne connaît aucune limite de classe ou de hiérarchie

Il peut être un homme d'affaires bourgeois, un aristocrate, un bon vivant comme un spéculateur boursier, un artiste, un intellectuel à moins qu'il ne soit une existence ratée

Le comte Lepic a étudié le droit, pratiqué la gravure, la sculpture, l'archéologie, dirigé un élevage de chiens et créé le musée municipal d'Aix les Bains


Sur ce tableau il est la métaphore du flâneur

L'absence d'attache prodigue au flâneur la liberté de pouvoir s'essayer tantôt à un rôle tantôt à un autre

Déterminer son propre destin est le privilège d'une minorité

La masse vit en subissant un sort que d'autres déterminent pour elle

Marx décrit en 1845 l'homme du futur comme celui capable de "aujourd'hui de faire ceci, de faire cela demain"

Degas savait que la société bourgeoise (au 19ème siècle) exploite la femme

La disponibilité du flâneur a pour contrepartie les contraintes économiques qui pèsent essentiellement sur la femme

Degas, le privilégié, explora les zones de la grande ville où les femmes sont obligées de faire commerce de leur force de travail ou de leur personne

1876 – LA CLASSE DE DANSE


La première fois que Degas traita le sujet des danseuses à l’Opéra il peignit une œuvre objective et soigneusement étudiée

Chacune des danseuses fit d’abord l’objet d’un croquis combiné ensuite aux autres pour constituer la frise ininterrompue qui traverse la toile

L’artiste n’était pas prêt encore à surprendre ses modèles dans leurs mouvements mais préférait les représenter préparant leurs pas ou s’exerçant à la barre

Intense étude de chacune des ballerines saisie dans une pose et dans une attitude particulière

L’agitation et la confusion de ces mouvements si nombreux sont prises au vol avec une fidélité presque photographique

Degas superpose les formes avec maîtrise mais en les combinant si habilement que le désordre n’est qu’apparent

Perspective créée par la ligne des danseuses qui s’étend en diagonale de la gauche du tableau jusqu’au coin du fond où quelques mères regardent la classe ; leurs tenues de ville font ressortir les robes claires des danseuses

1875/1876 – FEMMES SE PEIGNANT


Même si nous sommes devant une étude de trois femmes, il s’agit du même modèle dans trois poses différentes

Degas mit souvent en pratique cette idée de réunir en une étude plusieurs aspects d’un modèle unique

Il a ajouté un arrière plan pour suggérer une plage avec dans le fond une touche de vert qui évoque de l’herbe

La peinture précise capte le relief des personnages

Cà et là modelé solide qui rappelle la sculpture

La répétition des blancs des chemises et les tons des cheveux unifient cette composition

Plus tard Degas condensera plusieurs aspects de la même figure grâce aux trois dimensions de ses sculptures

Le naturalisme du sujet est nouveau en peinture : avant Degas peu d’artistes avaient représenté les femmes dans des attitudes aussi domestiques et hors conventions

Plus tard il passera des années à explorer la moindre attitude de la femme à sa toilette

1876 /1877 - CAFE-CONCERT


D'ordinaire le regard de Degas agit comme un facteur de dissociation

Ici Degas s'est installé confortablement au milieu de la foule détendue d'un café-concert

Il devient partie prenante de la gaité collective à laquelle contribuent, des deux côtés de la rampe, les chanteuses, les poseuses, les musiciens et les spectateurs

1876/1877 – BALLET, L’ETOILE


La critique unanime a applaudit « la grâce et la poésie », l’aspect vaporeux du rendu et la performance de la première danseuse qui semble en lévitation devant le spectateur

Une position qui ne manque pas de susciter des réactions prudes d’un journaliste du Gaulois « Si j’étais dans l’orchestre, je me précipiterais pour la soutenir »

Cadrage audacieux dans une perspective comme accélérée

Derrière le décor on voit les jambes et les vêtements qui évoquent le corps de ballet au repos

On voit aussi le protecteur de la danseuse que le spectateur « connaît » par le roman naturaliste qui ne cache rien des mœurs contemporaines dans ce milieu du spectacle et de la danse

1876/1877 – DANSEUSES A LA BARRE


Avec cette étude Degas montre que son pinceau est devenu plus souple et plus audacieux

Il représente avec concision les mouvements des danseuses

Il aimait opposer et comparer les gestes de deux personnages

La peinture de la danseuse de droite est plus poussée : quelques larges touches matérialisent le violent travail d’extension à la barre

Degas utilisait souvent des papiers colorés dont la teinte de fond donne un effet décoratif au dessin et fait ressortir les taches de couleur qu’il appliquait avec une peinture à l’huile diluée

1873/1874 – LA REPETITION DU BALLET


Degas voyait dans la danse – dans les mouvements, la légèreté, la grâce des danseuses – une réminiscence de la Grèce antique

La douceur monochrome fait ressortir les détails, les mimiques des « museaux »

Avec ce tableau Degas est considéré comme un dessinateur de talent dont la critique loue « le dessin précis, fonctionnel »

La répétition du ballet à lieu sur la scène

L’espace est structuré par la disposition des figures sur des diagonales croisées

Chaque danseuse exprime l’une des phases du travail chorégraphique : la tension, l’effort, la détente du repos

Le mouvement est vif et les danseuses sont nombreuses

Degas est attiré par les poses inattendues des danseuses vues de dessus et coupées par la forme décorative du bord de la scène

Il crée un vif contraste entre la pose inélégante et maladroite des danseuses à gauche qui baillent, s’étirent, lacent leur chausson et la pose plus professionnelle et gracieuse des danseuses sur la droite

Le tableau exprime la réalité quotidienne derrière le faste de la représentation du ballet

1873/1875 – LA BOUDERIE


Moment de la vie d’un ménage peint avec réalisme, semblable à celui qu’on retrouve chez les maîtres hollandais du 17ème siècle

Contraste entre la jeune femme penchée naturellement au-dessus de la chaise et le personnage amer, tassé sur lui-même, de l’homme qui regarde en dehors du tableau

Caractéristique est le procédé du tableau sur le mur qui réunit les deux têtes et en fait ressortir le contour

Alors que le mouvement des formes va nettement de gauche à droite, les chevaux ramènent l’œil vers le centre du tableau

1873/1875 – COURSES A LONGCHAMP


Nous ne voyons pas la course mais la scène quelques moments avant le départ quand les chevaux sont à l’échauffement

Le caractère informel et décontracté de la scène est en fait le résultat d’un calcul précis de Degas

L’arrière plan flou, les collines de Boulogne sous un ciel pluvieux, accentue la netteté du premier plan où une frise de chevaux au dessin net se détache contre un vert pâle comme un pastel

Les chevaux que l’on voit surtout de l’arrière sont comme saisis dans un instantané photographique mais leurs silhouettes nerveuses sont réparties avec équilibre et leurs formes sombres contrastent avec les couleurs gaies des casaques de soie des jockeys

La course va avoir lieu en nocturne ce qui était peu courant mais permet à l’artiste de construire un tableau « chaud et doré »


1876/1877 – CAFE-CONCERT : AUX AMBASSADEURS


Dans ses scènes de café-concert Degas a été frappé par des effets de lumière inattendus : éclat brutal de la rampe, éclairage plus doux projeté par les lampadaires au gaz se détachant sur le ciel nocturne, réflexion diffuse sur les spectateurs dans la pénombre

L’artiste se promenait sur les Champs-Elysées, s’y pénétrait d’impressions et dessinait ensuite de mémoire

Il veut donner l’impression d’une scène prise sur le vif : la chanteuse au geste décidé est saisie au dessus d’un parterre de têtes et de chapeaux soigneusement mis en place

L’œil passe sur l’orchestre dont le sommet d’une contrebasse se silhouette sur la scène

Artistes fortement éclairé et cadrés par les colonnes placées derrière


1876/1877 – SCENE DE PLAGE


Le bord de mer était un sujet favori des impressionnistes et cette toile est peut-être l’expression par Degas d’un jour ensoleillé et insouciant

La composition semble le fruit du hasard, les objets sont dispersés en désordre, et les groupes de personnages sont sans relation et à des échelles différentes

Ce tableau fut réalisé en atelier et les deux figures du centre dominent la composition

Degas était intéressé par le contraste entre la pose décontractée de la jeune fille qui joue avec le pied du parasol et le corps solide et les gestes précis de la nurse

En 1869 Degas avait visité Boulogne avec Manet et cette toile a quelque chose de la fraîcheur des tableaux de plage de Manet

L’effort de simplification et de synthèse mis en œuvre ici influencera profondément l’art de Gauguin

1876/1877 – CARLO PELLEGRINI


Carlo Pellegrini était un caricaturiste italien installé en Angleterre en 1864 qui fut célèbre par sa collaboration à « Vanity Fair »

Avec humour Degas saisit une pose caractéristique : le point de vue élevé met en valeur la silhouette débonnaire de son ami enveloppé

L’angle en plongée est aussi un hommage au style de l’italien qui lui aussi regarde le monde d’en haut

Le trait incisif rend la volubilité méridional  du personnage

Degas avait admiré une caricature de lui faite par Pellegrini

Degas observait avec acuité les gestes apparemment triviaux mais habituels des personnes de son entourage

Avec ce portrait on pense à Toulouse-Lautrec

1876/1878 – LES BLANCHISSEUSES


Daumier avait peint des blanchisseuses

Degas oppose les deux personnages, se plaisant au contraste des attitudes, à la répétition des formes dans les paniers de linge frais et les têtes pareillement tournées

Il a étudié le mouvement qui est ici l’effort d’équilibrer la lourde charge

La composition donne l’impression du mouvement : une des blanchisseuses se déplace vers la gauche, l’autre va vers la droite comme si elles venaient de se croiser et s’en allaient chacune de son côté

La couleur éclatante du fond jaune sur la droite donne du relief aux deux femmes et accentue leurs silhouettes

Influence de l’art oriental dans les grands aplats et dans les contours appuyés qui évoquent les estampes japonaises

1876/1887 – REPASSEUSE A CONTRE-JOUR


La pièce où travaille la repasseuse, dont on distingue clairement la fenêtre et la porte vitrée, est rendue dans une palette plus claire

Cette douce pénombre n’affecte en rien la fraîcheur naturelle de la peau et laisse apprécier le rendu fidèle des vêtements de l’ouvrière

1877 – DANSEUSE SALUANT AVEC UN BOUQUET


A la fin du spectacle un large bouquet à la main la danseuse salue le public que l’on ne voit pas

L’artiste s’est intéressé à l’effet magique de la lumière artificielle qui saisit les personnages d’en bas

Le visage ainsi déformé de la danseuse prend l’allure d’un masque

Ceci, malgré la couleur très intense et la scène un peu exotique introduit une perception de la réalité derrière le brillant du théâtre

La révérence de la ballerine ne cache pas l’effort et l’épuisement bien que son visage soit à l’ombre, la lumière venant de la rampe au sol

Derrière la ballerine des danseuses restent posées mais une frotte son dos et une autre avance son pied maladroitement

1877 – LA REPETITION


Dans cette toile Degas a rassemblé des motifs aussi dissemblables qu’un escalier en fer, des rangées animées de danseuses, le maître de ballet, un autre groupe au repos dont on ajuste les vêtements

La douce lumière qui se glisse par trois fenêtres donne une agréable harmonie de couleur à toute la variété des tulles et des soies

L’artiste a relié les groupes isolés en répétant les lignes courbes : on les trouve dans la forme des tutus, dans l’arrondi d’un bras ou dans la volute de l’escalier

En contraste les rainures du plancher en diagonales, les verticales des fenêtres et de l’escalier se combinent de manière à attirer l’œil vers le coin supérieur droit où Degas a mis les deux notes les plus fortes de rouge : gilet du maître de ballet et plaid de la vielle habilleuse au bonnet noir

Degas donne à son tableau de l’air et de l’espace par le traitement délicat de la couleur et par la disposition de la perspective

Les danseuses sont groupées dans le fond contre la lumière qui tombe des fenêtres et leurs ombres répètent la trame de leurs mouvements

La masse des danseuses de droite équilibre l’escalier et le groupe situé dans le fond à gauche

1877 – DANSEUSES A LA BARRE


L’arrosoir en bas à gauche fait écho le mouvement des pas des danseuses

La symétrie entre la figure et l’objet dévoile la mise en scène : superposables visuellement, l’objet animé et la figure réifiée deviennent les symboles de l’artificialité de la vie moderne

1877 - FEMME AVEC LUNETTES DE THEATRE


Le bourgeois est celui dont la situation financière lui permet de réduire la pression qu'exerce sur lui l'exigence des performances à réaliser pour acquérir un minimum économique

Il était convenable pour le bourgeois d'afficher un société le comportement d'un nouveau type d'homme , celui de l'observateur ou du  spectateur

Degas a observé cette espèce de bourgeois à l'Opéra, au musée et dans les courses hippiques

Le monde bourgeois inaugure l'ère de l'optique : quiconque prétend voir beaucoup de choses prétend aussi être vu

Il fallait des sensations émanant d'une scène : théâtre (ici avec des jumelles), Opéra, café-concert ...

1877/1878 – MADEMOISELLE BECAT AUX AMBASSADEURS


Cette lithographie fait partie d’une série sur le thème des cafés-concert

La chanteuse doit sa célébrité à un registre vocal « ronflant »

Ses chansons vulgaires, chargées d’allusions obscènes lui vaudront des ennuis judiciaires. Elle est accusée par un comité de défense de la morale publique « d’incitation au vice »

L’emploi d’éléments décoratifs pour faire le lien entre le public, en contre-jour, et la scène, frappée par la lumière crue des projecteurs et un principe visuel efficace utilisé dans les tableaux consacrés à l’orchestre de l’Opéra

La gravure permet de faire ressortir les multiples effets de la lumière qui se reflètent dans le miroir derrière la femme : la lueur du lampadaire, le lumière vive des becs de gaz à globe, l’enfilade des lanternes japonaises et le feux d’artifice qui marquent la fin du spectacle

1877/1880 – JOCKEYS AMATEURS AVANT LA COURSE


Riche variété de couleurs et de textures et un sens du mouvement vivant et même de la bousculade

Les jockeys sont caractérisés avec humour, surtout celui qui peine à maîtriser son cheval qui se cabre

Degas est moins attiré par la course que par le spectacle brillant d’une tranche de vie contemporaine qui le fascina pendant toutes les années 70

La petite ville sur la colline et le train à vapeur suggère un environnement moderne

La vitalité du tableau résulte de la variété d’actions qui se déroule simultanément

Les personnages ne sont pas en relation et regardent dans des directions différentes

La spectatrice dans la voiture au premier plan à droite rappelle les modistes, thème de prédilection du peintre

La voiture et le spectateur sur la droite sont coupés par le cadre

1878 – LA CHANTEUSE DE CAFE


La chanteuse est représentée dans un moment d’action intense , la bouche ouverte pour le chant, un bras ganté de noir levé pour appuyer sa mélodie

La mise en cadre est étudiée de telle sorte que l’œil complète inconsciemment le reste du corps

L’inspiration semble prévoir les gros plans du cinéma qui n’était pas encore inventé

Le détail du gant noir fut adopté  par Toulouse-Lautrec pour ses études de chanteuse

1878/1879 – REPETITION DE BALLET SUR LA SCENE


Degas réalisa trois versions de la répétition du ballet sur la scène

Certaines danseuses attendent sur le côté

Le chorégraphe est surpris en pleine action

D’autres danseuses exécutent leurs pas

Deux spectateurs très détendus sur leur chaise

La vue plongeante depuis une avant-scène permet ce raccourci

Les bras et les jambes des danseuses suivent un saccato allègre qui encercle le chrorégraphe

Participent à cette ronde la jupe étalée de la danseuse du premier plan et la découpure du décor

Chaque personnage est bien observé : la danseuse qui baille, le chorégraphe qui gesticule, les hommes du fond

Degas a opposé l’éclat de la rampe à l’obscurité et au vide du fond de la scène

Contraste des formes sombres comme la crosse de la contrebasse et les vêtements noirs des hommes avec les gazes lumineuses des tutus et les motifs du décor

1879 – EVENTAIL, DANSEUSES


Sur cet éventail les danseuses posent décentrées dans un espace vide

Degas se préoccupe du miroitement de la soie et utilise un monochrome qui évoque les nuits parisiennes

1879 – MARY CASSATT AU LOUVRE


L’amitié entre Degas et l’artiste américaine qui fait le lien avec les collectionneurs américains remonte à 1877

Déterminée, talentueuse, élégante mais aussi colérique et irritable elle sera la conseillère, la collaboratrice et le modèle du misogyne notoire, ainsi que son fervent défenseur

Cette eau-forte sera tirée à 100 exemplaires

Degas présente l’américaine de dos, tandis qu’elle traverse avec sa silhouette élégante une salle de musée

Une autre visiteuse (Lydia la sœur de l’américaine) détourne les yeux du livre qu’elle tient à  la main et l’observe avec curiosité

La composition s’appuie sur la diagonale marquée du banc

La mise en page doit beaucoup aux principes de composition de l’art japonais des estampes que Degas étudiera toute sa vie

1879 – PORTRAIT D’EDMOND DURANTY


Duranty était un romancier sans grand talent ni succès devenu journaliste et critique d’art

Il meurt dans la misère à 57 ans en 1880

Manet l’avait introduit dans le cercle du Café Guerbois et il était devenu l’ami de Degas

Ils étaient tous les deux cyniques et bons diseurs

Degas organisera une vente de bienfaisance en faveur de sa veuve

Duranty loue les artistes qu’apprécie Degas mais qui sont  contestés par les autres impressionnistes comme Gauguin

Duranty loue Degas « Un homme au contact de qui vingt autres peintres doivent leur succès, un homme qui rayonne quand on s’approche de lui »

Degas le remercie avec ce portrait

Duranty est représenté d’un point de vue légèrement rehaussé à la table de sa chère bibliothèque que Degas étudie dans des dessins préparatoires

« Ce qu’il nous faut c’est la note spéciale de l’individu moderne, dans son quotidien, au milieu de ses habitudes sociales, chez lui ou dans la rue »

L’écrivain est figuré dans l’attitude qui le caractérise « le doigt appuyé sur la paupière comme s’il voulait retailler son champ de vision pour le rendre encore plus prégnant »

La collection d’ouvrages compose une mosaïque animée en toile de fond

Degas « Faire toute espèce d’objets, les représenter de façon à ce qu’ils possèdent la vie de l’homme ou de la femme à qui ils se rapportent »

1879 – DIEGO MARTELLI


Diego Martelli était un graveur napolitain qui travaillait à Paris

L’artiste aimait lui rendre visite pour parler italien

Il exécuta ce portrait en marque d’amitié sans omettre le désordre dans lequel travaillait Martelli

Point de vue choisi pour faire ressortir le corps replet du modèle

Les peintures de scène ont appris à Degas que différentes hauteurs d’œil donnaient de la variété à l’habituelle vue frontale

Il a ainsi pu aplatir la table et mettre en valeur les papiers épars

Le bleu du tapis de table se poursuit dans le canapé du fond

La courbe enveloppante de ce canapé ramène l’œil sur le personnage

La manière légère dont est appliquée la couleur ressemble à du pastel

Ce format ne lui plaisant pas Degas exécuta un second portrait de Martelli sur une toile plus large que haute : Degas ne se lassait jamais de rechercher plus d’exactitude dans la ressemblance physique et psychologique de ses portraits

1877 – FEMMES AU CAFE


Degas aimait les soirées de Montmartre

Le plein soleil lui blessant les yeux il se plaisait à vagabonder la nuit dans Paris fixant en mémoire certaines scènes qui se révélaient ensuite avec netteté dans son atelier

Pour ce tableau il a placé sur une plaque métallique les grandes lignes de son dessin et à partir d’un tirage sur papier de cette plaque il a posé les couleurs

Les colonnes du café découpent brutalement le tableau en bandes ce qui rejoint les impressionnistes qui cherchaient des images spontanées de la vie quotidienne

Contre les formes sévères des colonnes rythme subtil de courbes dans les chaises et dans les costumes

La lumière de l’intérieur s’oppose à la pénombre confuse et semée de points lumineux de la rue

Les poses sont saisies d’un œil aigu : la femme qui se mord l’ongle au centre

La couleur aux harmonies sourdes contribue à l’ambiance nocturne

Degas n’éprouvait de la sympathie pour ses modèles que quand il s’agissait de gens de son monde

Il représente ces demi-mondaines de manière quelque peu caricaturale et donne à la scène un aspect déprimant

1878 – DANSEUSES EN REPETITION


Voici un pastel d’étude de filles se préparant ou se reposant lors d’une répétition

La danseuse est vue de derrière et ignore le spectateur

1879 – EVENTAIL, DANSEUSES


Les difficultés financières de Degas dues aux mauvaises opérations des  membres de sa famille l’obligent à repenser ses œuvres pour tenir des attentes du marché

Les éventails captivent le public à  l’Exposition impressionniste de 1879

Degas peindra 25 éventails entre 1878 et 1885

Sur cet éventail les danseuses se déploient dans une joyeuse farandole


1879 – LE CLIENT


La tradition a transmis à la postérité l’image morbide d’un Degas atteint de troubles sexuels et d’impuissance, cachés derrière sa misogynie notoire

Entre 1876 et 1878 il a réalisé cinquante gravures

Certains critiques décrivent « la patiente haine », « l’attentive cruauté » avec lesquelles Degas transforme la figure féminine en objet plastique

Van Gogh à son ami Emile Bernard « La peinture de Degas est virile et impersonnelle pour la bonne raison qu’il s’est résigné à ne pas être chose qu’un petit notaire qui répugne à faire la noce. Il observe les animaux humains plus forts que lui en train de s’exciter et de faire l’amour, et il les peint bien, justement parce qu’il ne prétend pas être excité lui-même »

La prostituée domine le roman naturaliste du 19ème siècle

Elle avait fait son entrée officielle au Salon en 1865 avec « Olympia » de Manet dans laquelle le public avait reconnu l’héroïne du désir bourgeois

1878/1879 – LA FETE DE LA PATRONNE


Le trait synthétique et l’ironie mordante de la satire de mœurs confèrent aux gravures des maisons closes des accents de modernité

L’instantanéité de la mise en page, l’asymétrie de la composition, la synthèse entre le trait et la couleur, la rapidité du trait et l’accumulation des lignes, leur épaisseur et l’allègement des contrastes, le répertoire d’attitudes vulgaires, la provocation affichée des pose, tout concourt à condenser dans de joyeuses scènes privées les rites de cet éros quotidien

Renoir considérera que Degas a su éviter la dérive « pornographique » du thème en conférant à la scène la dimension formelle de « bas-relief égyptien »

Picasso emballé par l’immédiateté de la scène achètera onze tableaux conservés aujourd’hui au musée Picasso

Impact du sujet sur « Les demoiselles d’Avignon »

1879 – LALA AU CIRQUE FERNANDO


Degas fit plusieurs études sur le vif de l’acrobate mulâtre Miss Lala lors de ses représentations au Cirque Fernando, boulevard Rochechouart en janvier 1979

Une corde entre les dents elle est suspendue au plafond

C’est une des plus surprenantes images d’action directe de Degas

La vivacité est renforcée par l’angle de vue inattendu

On ne voit pas les extrémités de la corde et nous partageons l’angoisse des spectateurs dans les gradins en bas

Mais ce caractère d’instantané est le fruit d’une méticuleuse préparation de tous les détails

Degas fit plusieurs études de la structure du toit en bois et de la lumière artificielle du chapiteau

Le thème du cirque vu sous des angles insolites sera repris plus tard par Toulouse-Lautrec et Picasso

1879 – JOCKEYS AVANT LA COURSE


Composition étonnante par le large espace vide et l’étrange effet du poteau coupant la tête du cheval en deux

Degas, influencé par des dessins jajponais, aurait utilisé le poteau de départ pour diviser la surface du tableau en formes géométrique

L’herbe et le ciel semblent des bandes de couleurs parallèles et le cercle du soleil rapproche le ciel

Les chevaux sont disposés pour créer une profondeur de champ

Atmosphère féérique créée par les couleurs pâles et la lumière humide

1879 - LA LECON DE DANSE


Pour Degas, jeunesse et vieillesse s'accentuent mutuellement

Cette vision de l'éphémère est accentuée lorsqu'un vieux violoniste tourne le dos à la jeune fille et joue pour elle qui travaille à la barre comme s'il ne jouait que pour lui seul

1879 - L'ARTISTE DANS SON ATELIER


Degas utilise de nouveau le paravent comme métaphore de l'enfermement protecteur

Il se sert des peintures comme d'écrans pour transformer les espaces en parois

Degas invente un ensemble composé d'éléments dont la constitution fragmentaire se refuse à une unité de l'ensemble

Est fragment la femme au sol de même que la boîte à couleurs ouverte avec la palette

Sont fragments les deux toiles placées à gauche et à droite derrière l'homme qui se tient debout

Elles ne sont qu'à l'état d'esquisse et accentuent l'effet transitoire créé par cet agencement de l'espace

Le peintre est Henry Michel-Lévy

Il s'est accordé une pause et oscille entre les deux toiles ou mécontent de ce qu'il a fait il réfléchit à un nouveau commencement

1880 – DANSEUSE EN ROBE ROSE


Le corps de cette danseuse est d’une construction solide,  bien que peint largement et vivement, comme une « impression »

Degas a accentué le geste des bras et le profil de la jeune fille

La structure festonnée du décor se répète dans le tutu

Les « rats » de l’Opéra étaient autorisés après un entraînement intense à apparaître de temps en temps sur la scène au cours de leur seconde année ; après la troisième on les engageait ou on les congédiait

Lorsqu’ils avaient la chance de continuer ce  n’est qu’après huit ans de pratique qu’ils pouvaient espérer de petits rôles

1880 – SUR LA SCENE


Degas voulait traduire l’allure tourbillonnante, le jeu spontané des gestes sous l’éclairage éblouissant du plateau

Coloration légère, douce, nacrée

Les deux groupes de danseuses sont répartis habilement entre trois zones différemment éclairées : ombre du premier plan, lumière brutale du second, fond brouillé du décor

Les danseuses les plus éloignées tournent le dos au spectateur, les autres se précipitent vers le coin inférieur droit et sont coupées par le bord du tableau

Le seul personnage traité à fond est celui qui se trouve presque au centre, les autres sont seulement indiqués

Pour donner de la vigueur à la couleur de ce personnage, Degas l’a soulignée de notes noires et d’accents de teintes plus fortes

1880 – LE RIDEAU TOMBE


Nous sommes en présence du final du ballet. Le rideau tombe masquant à moitié les danseuses du second rang, ne permettant plus qu’un rapide coup d’œil sur celles de devant

Degas, saisissant un instant, était capable de rendre un mouvement en suspens

Vue impressionniste de la scène : jaillissement des brillantes couleurs d’une luminosité inhabituelle et très vive

Division du  tableau en trois bandes horizontales inégales

La profondeur est donnée par une pénombre qui estompe le fond du plateau et par les trois archets au tout premier plan qui surgissent de la fosse de l’orchestre

On ne voit presque pas les musiciens qui forment la base de la composition

Le lacis des bras et des jambes qui se croisent et s’enchevêtrent contraste avec les costumes scintillants des danseuses

1880 – LA PETITE DANSEUSE DE QUATORZE ANS


Cette sculpture de 99 cm incarne un épisode inédit dans la sculpture du 19ème siècle

Elle est moderne par son sujet : le petit rat, l’élève de l’Opéra, de basse extraction, saisie dans l’instantanéité d’une pose disgracieuse et représentée sous des traits simiesque

Le modèle est Marie Van Goethem, fille d’un couturier et d’une repasseuse

Moderne est également le rendu de la pose, des gestes et des vêtements, d’un réalisme obsessionnel, témoignant de ce cynisme impitoyable que l’on attribue à Degas comme sa qualité principale

Moderne est l’usage de matériaux insolites

Les critiques ont parlé de « momie hallucinante », d’un « specimen ethnographique »

Degas s’est peut-être souvenu des crèches  napolitaines, des retables espagnols ou des statues de souverains en cire avec perruque, très répandues au 18ème siècle

La sculpture originale sera fondue en bronze après la mort de l’artiste par le sculpteur Hébrard

1880/1884 - MARY CASSATT


Mary Cassatt était l'amie artiste de Degas

Il la peignit plongée dans la réflexion, tenant indécise trois cartes à jouer dans sa main

Le peintre, habitée par le sentiment de sa propre valeur bourgeoise et puritaine s'offusqua de ces attributs et invoquant les scrupules de sa famille se fâcha avec Degas

Il lui déplut que Degas la représentât en cartomancienne et qu'il l'eût ainsi associée à une activité douteuse

1882 – L’ART D’ENLEVER


Recherchant une structure épurée de la composition Degas réduit les détails anecdotiques en réduisant la modistes au point de presque isoler la cliente qui enlève son chapeau

1882 – L’ATTENTE


Exemple de peinture anecdotique sans anecdote

Une danseuse en robe de ballet, une femme en tenue de ville attendent dans une antichambre à l’Opéra

La femme dessine sans but sur le parquet avec son parapluie

La fille se penche en avant massant sa cheville gauche

Le vide de l’espace obtenu par la suppression de tout détail permet à l’artiste de créer un moment d’ennui presque infini

La forme lasse, prostrée de la danseuse s’oppose à l’attitude  patiente plus droite de la femme

Elles se trouvent toutes deux à l’extrémité du banc dont la diagonale est parallèle aux lattes du plancher

Vide d’un côté de la toile, densité de l’autre

Courbes et rondeurs chez la jeune fille, silhouette anguleuse de la femme

Clarté du tutu et noir uniforme de la robe

1882 - PETITES MODISTES


Souvent la modiste est refoulée par Degas sur le côté du tableau où l'artiste ne nous montre qu'une partie de la modiste

Dans ce tableau Degas a laissé aux fabricantes de chapeaux leur intégrité corporelle

Il les honore comme des artistes anonymes, plongées dans leur travail, sans les reléguer sur le côté pour mettre en valeur la splendeur de leur oeuvre

Il esquisse un déroulement sous la forme d'une frise dont le rythme est donné par les chapeaux et par les modistes

1882 -  CHEZ LA MODISTE


Degas veut représenter la femme artificielle à partir de l'un des ses attributs : le chapeau

Les modistes l'intéressent parce qu'elles parviennent à faire des chapeaux des oeuvres d'art

La créatrice de chapeaux compte au nombre des satellites incontournables du monde bourgeois, elle gravite et vit dans ses marges

C'est à elle que les Parisiennes soucieuses de la mode doivent le couronnement de leur apparence

Ce sujet comporte trois personnages : la modiste, la cliente et le chapeau

Le chapeau les sépare et les réunit tout à la fois

1881/1885 – JOCKEYS


En vieillissant l’artiste s’exprima en ne traitant qu’un fragment au lieu de figurer les détails d’une grande composition

Au lieu de voir l’ensemble des chevaux et des cavaliers au poteau de départ, nous sommes jetés au milieu d’eux comme si nous chevauchions nous-mêmes un des coursiers

C’est un gros plan avant l’invention du cinéma

Degas crée la composition avec à droite deux énormes têtes de cheval pour créer la profondeur en diminuant progressivement la taille des jockeys au centre

Le mouvement de la toile nous tire vers la gauche

Usage des couleurs primaires dans les casaques : rouge, jaune et bleu

Degas à cette époque remplaçait la technique impressionniste de reflets lumineux épars et de taches colorées par une facture plus dense, plus sculpturale

C’est une peinture de l’énergie : chevaux et cavaliers se meuvent en procession lente, serrés les uns contre les autres, se bousculant  presque

Degas a exprimé la force musclée sous le vêtement de parade du corps du jockey de gauche

1880 – FEMME REPASSANT


Degas était attiré par les gestes rythmés du travail des repasseuses et par les effets de lumière obtenus dans l’atmosphère vaporeuse d’une laverie

En 1872 il écrivait de la Nouvelle-Orléans « Ici les gens sont magnifiques mais pour le parisien que je suis rien ne vaut les bras nus d’une repasseuse de Paris »

Brillant effet de contre-jour

La tension du corps de la femme rend palpable la pression qu’elle exerce

La figure  peinte en trois blocs de couleur est fermement placée par l’effet de la forte diagonale de la table à repasser

L’arrière plan est réduit à des bandes verticales

On ne voit même pas les yeux sur la face du modèle

On pense à des peintures hollandaises du 18ème siècle par l’austérité du dessin assouplie par la douce tonalité et par la calme concentration sur une tâche domestique

1880 – LA CLASSE DE DANSE


Degas observait avec réalisme les préparatifs de la danse et les gestes des ballerines ajustant leurs chaussons et essayant leurs pas

Les quatre femmes sont rejetées vers la droite

Les tutus qui se fondent relient l’une à l’autre les deux danseuses aux attitudes opposées

Les deux femmes en chapeau qui ont l’air de bavarder servent également à les rattacher l’une à l’autre

Contraste des jeunes filles aux robes claires et aériennes et des mères aux toilettes sombres

La notion de mouvement est donnée par la danseuse de droite qui s’apprête à sortir du tableau, par la forte diagonale du plancher, par l’inclinaison du mur qui fuit de l’autre côté

Des touches de couleurs font vivre les blancs délicats des robes de ballet


1882 – CHEZ LA MODISTE


Le critique Geffroy souligne l’inélégance du type féminin, une femme du faubourg, et son manquement aux diktats de la mode de l’époque

On critique la robustesse de ses formes, l’ampleur de sa veste vert olive, le tombé négligé des plis de la veste et la pèlerine disproportionnée

La contradiction entre l’achat d’un chapeau à la mode, un rite de la haute bourgeoisie, et l’origine prolétarienne de la figure féminine intrigue

Le modèle est Mary Cassatt, réputée dans les milieux artistiques parisiens pour ses vêtements extravagants

elle pose à l’occasion pour Degas quand «  le modèle  n’arrive pas à saisir son idée »

La modiste est coupée en deux par la glace pour exprimer l’immédiateté de la composition. Le personnage est ainsi réduit à un présentoir à deux bras

1883 – FEMME DANS SON BAIN S’EPONGEANT LA JAMBE


Le cadrage inattendu des tableaux de Degas avait conquis la critique

Mais les gestes pris sur le vif et soustraits à l’intimité de la vie privée surprennent et font scandale

La femme « épiée par le trou de la serrure » est privée du pouvoir de séduction du regard et réduite à un mécanisme biologique

Un critique écrit « Une chatte qui se lèche »

Le critique Geffroy « … la femme considérée en femelle, exprimée dans sa seule animalité, comme s’il s’agissait d’un traité de zoologie »

Degas décrivait sa méthode dans ses carnets « Arranger des marches autour d’une pièce, de façon à s’habituer à dessiner les choses soit vues d’en bas, soit vues d’en haut

Le marchand Vollard a décrit le labyrinthe de rampes, d’échelles et d’appuis disposés par Degas dans son atelier pour mieux saisir l’intensité du geste

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