EDGAR DEGAS
Dans un premier temps nous rencontrons l'homme en évoquant brièvement sa vie
Ensuite, sur trois pages nous rencontrons l'artiste en présentant et en commentant environ 130 de ses oeuvres
BIOGRAPHIE DE DEGAS
1834 -
Son père Auguste de Gas dirigeait une banque
A la révolution la famille de Gas avait émigré en Italie
La famille de sa mère était établie à la Nouvelle Orléans
1845 -
Pas un élève particulièrement brillant sauf en dessin
Pendant ses études il se lie d'amitié avec Paul Valpinçon et Henri Rouart
1847 -
Sévérité des moeurs et goût pour l'art
Son père organise des soirées musicales
Il se rend souvent dans les musées
1852 -
Il dispose d'une pièce qu'il transforme en atelier
Il exécute des portraits de ses proches et de lui-
1583 -
Il s'inscrit à la faculté de droit
Il copie les oeuvres des grands maîtres au Louvre et au Cabinet des estampes
1854 -
Il voyage en Italie, à Naples dans sa famille
1855 -
1856 -
La découverte de l'art italien le passionne et il copie de nombreuses oeuvres
1857 -
Il prépare son tableau " La famille Bellelli"
A Rome il travaille à la Villa Médicis où il rencontre Gustave Moreau
1858 -
Les principes de perspective et de composition japonais l'influencent
Nouveau séjour à Rome puis à Florence
1859 -
1860 -
1861-
A la campagne chez son ami Paul Valpinçon il observe les chevaux et les jockeys
Il a envie de représenter ces scènes pleines de vie
1865 -
Au célèbre café Guerbois il fait la connaissance des impressionnistes Manet, Monet, Renoir, Bazille, Sisley
Il rencontre également Emile Zola et Duranty
1866 à 1868 -
Il assiste à de nombreuses soirées à l'Opéra et pénètre souvent dans les coulisses
"L'Orchestre de l'Opéra"
Il utilise la technique du pastel
1869 -
Il exécute ses portraits dans son atelier et peint certaines scènes d'extérieur de mémoire en s'aidant de croquis pris sur le vif
1870 -
C'est la dernière année où il présente des oeuvres au Salon
1871 -
1872 -
"Bureau de coton à la Nouvelle Orléans"
1873 -
Il se lance dans des sujets représentant des scènes intimes "Bouderie", "Mélancolie"
1874 -
Degas s'occupe de l'organisation de l'exposition et présente dix oeuvres
1876 -
1877-
"Chanteuse de café-
Il délaisse peu à peu l'huile au profit du pastel
Il est attiré par la sculpture qui demande une moindre acuité de vision
1878 à 1880 -
Il fait un voyage en Espagne et travaille avec Pissarro et Mary Cassatt
1881 -
Il observe les évolutions des petites danseuses de l'Opéra
1882 à 1884 -
Il passe plusieurs mois chez ses amis Halévy et Valpinçon
1885 -
Il dilue ses couleurs, marie pastel et huile ou ramollit ses bâtons de pastel en les humidifiant
1886 -
Il se rend à Naples pour des raisons familiales
Il habite rue Pigalle
1889 -
1890 à 1893 -
Il traite surtout des nus et des danseuse à larges traits
1898 à 1900 -
Il mène une vie retirée n'acceptant de voir que quelques amis et rejetant tous les progrès scientifiques de son époque
1900 à 1911 -
Il se consacre de plus en plus à la sculpture
A partir de 1909 il ne peut plus peindre "... tout est long pour un aveugle qui veut faire croire qu'il y voit ..."
1912 -
"Danseuses à la barre" atteignent le prix énorme de 435.000 f ce qui flatte à peine l'artiste
Il doit quitte son appartement de la rue Victor Massé qu'il habitait depuis plus de vingt ans
Ce déménagement l'affecte
Il ne déballera même pas ses chères collections de tableaux
Il achève sa vie solitaire plus isolé que jamais
Il sort peu, peint à peine
Le legs Camondo comportant des Degas entre au Louvre
1917 -
Ses obsèques ont lieu dans une grande simplicité, comme il l'avait voulu, comme il avait vécu
1857 – ACHILLE DE GAS
Les portraits de Degas à ses débuts représentaient pour la plupart ses frères, ses
sœurs ou lui-
Les membres de sa famille ont souvent rapporté comment ils posaient infatigablement pour lui
Dans le portrait sévère de son frère Achille en uniforme de cadet de la marine, l’artiste suit la tradition d’Ingres, sa grande idole en peinture
Les premiers portraits de Degas sont imprégnés de néo-
-
-
-
On sent déjà pourtant la franchise et la délicatesse de l’artiste
Dans ses tout premiers portraits Degas avait imité les poses chères aux maîtres de la Renaissance.
Ici la pose est plus familière : Achille jette un regard direct qui échappe entièrement au formalisme d’Ingres
Degas a visé au naturel plutôt qu’à la perfection néo-
Influence de Corot qui a peint des portraits pleins de compréhension et de réserve
1857 -
Plus que l'homme aux nombreuses amitiés Degas a été l'homme d'une famille
En 1793 son grand père menacé par la justice de la Terreur dut quitter Paris en toute hâte
Ce commerçant en céréales gagna Naples et entra dans la banque des Freppa, famille de la haute société génoise
Il épousa Aurora Freppa
Ils eurent quatre fils et trois filles ; Auguste Degas le père du peintre était l'aîné et dirigea la filiale parisienne de la banque paternelle
En 1832 à 24 ans il épousa Célestine Musson d'une famille d'origine créole qui dirigeait
un commerce de coton florissant à la Nouvelle-
Achille et René, deux frères de Degas s'installèrent à la Nouvelle-
En 1857/1858 il rend visite à son grand-
En 1872/1873 il séjourne à la Nouvelle-
Dans les années 1870 la fortune familiale s'effondre
Degas qui souffrait de cette honte dut vendre une grande partie de sa collection d'art pour aider ses frères endettés
1857 – UNE MENDIANTE
C’est un tableau peint durant les cinq années qu’il passa en Italie
Degas s’intéressait à la vie populaire italienne
Nous retrouvons deux marques de la recherche de Degas d’effets de spontanéité et de naturel : le décentrement de la figure et l’ignorance par le personnage de la présence du spectateur
Influence d’Ingres qu’il admirera toute sa vie par la sécheresse du trait
Degas écarte les détails misérabilistes pour privilégier l’expression de la dignité du visage et de la main sur le fond sombre
La pauvreté est évoquée avec retenue par le pot ébréché, le sou et le quignon de pain
1859/1860 – ETUDE DE MAINS
Degas doutait toujours et voulait sans cesse reprendre ses œuvres pour les améliorer
Il travaillait beaucoup en ne croyait pas à la facilité en art
Il a réalisé cette étude de mains pour « La famille Bellelli »
En avance sur son temps Paul Valéry qui admirait Degas dont il fut proche, déplorait le relativisme des valeurs
« Presque tout est fait sans études … Une bonne étude doit être plus poussée qu’aucun tableau
L’idée de hiérarchie entre les œuvres et entre les genres s’est exténuée…
Si deux prunes sur une assiette valent une Descente de Croix …
La dépréciation de critères objectifs a pour premier effet de supprimer toutes les difficultés de l’art
Personne ne s’amuse plus à étudier soigneusement une étoffe jetée sur une chaise,
une feuille, une main … ni à puiser dans ce tête à tête avec l’objet, sans hâte et
sans utilité prochaine, une certaine science de soi-
La littérature est devenue maîtresse toute-
La valeur ou l’estime accordée à une œuvre de peinture dépend du talent de l’écrivain qui l’exalte ou l’abîme
Qui ne nous heurte ou ne nous fait hausser les épaules est imperceptible. On en conclut qu’il faut choquer et l’on s’y consacre »
1860 – JEUNES SPARTIATES S’EXERCANT A LA LUTTE
Premier essai de Degas dans la peinture d’une grande composition historique
Il choisit selon la tradition néo-
Degas a choisi ses modèles parmi les adolescents de Montmartre qu’il côtoyait journellement, des jeunes gens maigres et efflanqués dont il a accentué l’aspect parisien plus qu’il n’en a fait des Spartiates
Les attitudes se répètent ou s’opposent
Le groupe du fond établit une liaison entre les éléments de gauche et ceux de droite
L’héritage néo-
Degas a chauffé les tons de chair et répandu sur l’ensemble une lumière dorée
Dans le groupe des jeunes filles Degas a trouvé le moyen de combiner les mouvements de plusieurs personnages pour leur donner une unité : ces bras qui se tendent en avant et ces jambes qui se croisent annoncent les recherches des études de danseuses
Le charme piquant des jeunes filles donne au tableau la réalité d’une présence humaine et montre combien Degas témoigne de cette qualité quand il peint des jeunes femmes
1860/1862 – LA FAMILLE BELLELLI
Lors d’un voyage à Naples en 1856 Degas alla rendre visite à sa tante la baronne Bellelli entreprit le portrait grandeur nature (200*253) qui rassemble dans leur salon son oncle, sa tante et leurs deux filles
En 1860 le fait de représenter une famille dans son intérieur était inhabituel
Dans ses carnets Degas nous dit qu’il s’efforçait de peindre ses personnages dans des attitudes familières et qu’il voulait donner aux visages le même choix d’expressions que l’on réserve aux corps
Il chercha donc à caractériser chacune des quatre individualités
Stature pleine de dignité de la baronne debout
Poses en contrastes des petites filles
Profil nettement découpé du baron qui se tourne sur son fauteuil
Personnages campés pendant un temps mort de leurs activités
Degas suggère avec une grande retenue une certaine interaction dramatique des personnalités
Le plan d’ensemble s’appuie sur une série de rectangles sur lesquels jouent les courbes des personnages
Sanguine encadrée d’Auguste Degas, père du peintre et frère de la baronne
Dans cette sévère structure d’angles droits on retrouve l’amour de Degas pour Holbein dont il a étudie les dessins
La peinture des détails brise la monotonie : motifs du papier peint à fleurs et du tapis, touches d’or et de noir, reflets dans la glace
Le contraste des noirs et des blancs, l’harmonie des bleus et des ocres témoignent d’une évolution depuis les gammes sourdes du portrait d’Achille
Froide et guindée en surface cette toile contient la promesse des futures audaces de Degas dans le portrait et montre sa précoce maîtrise
1861-
Le 3 septembre 1861 Degas s’inscrit à nouveau comme copiste au Louvre
C’est en copiant un tableau au Louvre qu’il a rencontré Manet
Outre Delacroix, Degas copie les peintres dont il est depuis longtemps familier : Dürer, les Bellini ou Mantegna
De cette copie de Mantegna il reprendra le groupe des femmes du Calvaire pour « La fille de Jephté »
1861 – SEMIRAMIS CONSTRUISANT BABYLONE
Sémiramis et sa suite examine l’avancement des travaux de construction de la ville de Babylone qu’elle a fondée de chaque côté de l’Euphrate
Degas opte momentanément pour la peinture d’histoire dont il se détournera rapidement
Les écrivains et les peintres étaient attirés par la splendeur barbare de l’Orient
Sémiramis, la légendaire reine de l’Assyrie et la fondatrice de Babylone massacra ses esclaves après une nuit d’amour
En 1860 Meyer et Rossini écrivirent un opéra sur Sémiramis
Le calme de la composition suggère une production théâtrale
Les figures ressemblent à un chœur d’opéra inconfortablement serré au bord de la scène
Degas réalisa de nombreuses esquisses pour préparer ce tableau
Influence du roman de Flaubert « Salammbo » qui vient d’être publié :
« Il n’est pas jusqu’au ciel, continuellement pur, qui ne s’étale plus lisse et plus froid à l’œil qu’une coupole de métal »
Pour le cheval Degas s’est inspiré de la frise du Parthénon et la coiffure de Sémiramis s’inspirait de pièces assyriennes récemment entrées au Louvre
Influence de Della Francesca dont il a vu à Florence « La reine de Saga adorant le bois de la croix »
1865 – LA FEMME AUX CHRYSANTHEMES
Ce tableau est la première composition excentrée dans l’œuvre de Degas
L’axe du tableau est décalé. Le modèle relégué à droite laisse le premier rôle à un vase de fleurs du jardin qui est une exception dans l’œuvre de Degas qui avait une profonde aversion pour les fleurs
Ce n’est ni un portrait ni une nature morte
On pense que le personnage est l’épouse de son ami Valpinçon
La figure tassée dans une portion congrue de l’espace aurait été peinte après le vase de fleurs qui domine magistralement la composition
Ce tableau serait l’instantané d’un rite bourgeois
La maîtresse de maison saisie dans une pose familière fait une pause après avoir
cueilli dans les plates-
C’est une caractéristique des portraits de Degas des années 1870 de représenter le caractère des individus par le truchement des objets du décor
1865 – LE DUC ET LA DUCHESSE DE MORBILLI
Thérèse, la sœur de Degas épousa en 1863 son cousin Edmondo Morbilli et ce portrait fut réalisé peu après leur mariage
Les personnages ne sont pas assis devant un fond neutre pour portrait académique mais posent dans leur propre salon
La porte est ouverte
Le duc est assis sur le bord du canapé de façon décontracté
Effet de vivacité et d’immédiateté : nous sentons que lui et sa femme ont interrompu leur conversation pour se tourner vers le spectateur
Le papier peint vivement coloré sera repris plus tard pour Degas comme fond pour ses nus
1865 – SCENE DE GUERRE AU MOYEN AGE
Au début de sa carrière Degas aspirait à renouveler la peinture d’histoire
Il avait commencé avec Sémiramis
Mélange hétéroclite de chevaliers médiévaux imaginaires, affublés d’armures du XVème siècle qui les empêchent de tendre sur leur cheval les grands arcs dont Degas les a dotés
Ils se livrent à de terribles actes de barbarie sur des femmes nues, livides, épuisées, figées dans des poses suggestives
L’artiste se souviendra de ses nus dans ses œuvres ultérieures
Ce tableau évoque la Guerre de Sécession et la conduite cruelle des soldats du Nord envers les femmes de la Nouvelle Orléans
1865 -
Degas était incertain et hésitant
Pour traduire cette incertitude il se dessine la main posée sur son menton ce qui dans le même temps lui confère une attitude
Il laisse la préséance à son ami le peintre Evariste de Valernes mais il l'utilise comme repoussoir; du fait qu'il est placé au premier plan il est censé renforcer l'effet de profondeur
Son haut-
Les traits vides du visage conviennent à cette volonté d'affirmation de sa présence physique
Degas à l'inverse exprime dans son regard et dans son geste un questionnement de soi qui maintient une distance avec le spectateur
Son regard direct est voilé et assombri
Le tableau d'une véritable amitié aurait une tout autre allure
1866 – LE COLLECTIONNEUR
Ce tableau représente un collectionneur entouré, voire coincé, par ses objets hétéroclites
Ce tableau illustre les conceptions de Degas sur le rapport entre le modèle et l’environnement, la figure et le fond
Elément d’animation au départ, le décor finit par faire partie intégrante du personnage représenté, jusqu’à en devenir un attribut iconographique impossible à éliminer
La personnalité du personnage s’éclaire par le contexte dans lequel il s’inscrit
1866/1868 – EDOUARD MANET ASSIS
L’amitié entre Manet et Degas remonterait à une rencontre devant « L’Infante Marguerite » de Velasquez
Cette amitié se nourrit d’une admiration réciproque ponctuée de critiques et de piques de part et d’autre
Manet n’est pas le dernier à rappeler la misogynie de Degas
Degas ne pardonnera jamais à Manet son refus d’exposer avec les impressionnistes, lui reprochant son côté bourgeois
Mais Manet appréciait les talents de causeur de Degas qu’il avait surnommé le « grand théoricien »
Degas écoutait volontiers les conseils de lecture de Manet qui lui conseillait Baudelaire
1867 – M. et Mme EDMOND MORBILLI
En 1863 Thérèse de Gas, jeune sœur du peintre épousa son cousin, Edmond Morbilli, issu d’une famille noble d’Italie
Il campe fortuitement ses personnages dans leur salon dans une attitude de vie et d’aisance
Plus de peinture soigneuse des détails de l’appartement
Les personnages emplissent puissamment la toile et se détachent sur un fond neutre
Solide construction du corps, de la tête et des mains de Morbilli
Il a insisté sur la fierté et l’arrogance du jeune italien qui domine complètement la composition
A ses côtés, Mme Morbilli, aux gestes timides et au regard intense fournit un délicat contraste
Sensation d’espace obtenue par la fuite de la chaise, répétée par les diagonales croisées des jambes, des plis de la veste, des garnitures sur la robe
Influence possible de la photographie qui passionnait Degas perceptible par les effets de lumière et d’ombres et par l’aptitude à saisir une représentation fugitive
1867 – PORTRAIT DE JEUNE FILLE
La femme qui posa pour ce portrait est inconnue
Avec des moyens très simples Degas a fait surgir un portrait plein de vie
La figure n’est pas celle d’une femme classiquement belle
Degas écrira plus tard de la Nouvelle-
Degas cherche le caractère plutôt que la beauté régulière : il n’a pas minimisé le nez trop épais ni corrigé le strabisme de l’œil gauche
Sobriété dans l’usage des tons, le noir de la robe se retrouve dans le ruban qui entoure les cheveux
Subtil rendu des formes et délicate gradation des touches
Influence des primitifs français tel Clouet
Dans sa jeunesse Degas a peint la femme avec tendresse et compréhension
1861/1864 – LA FILLE DE JEPHTE
Pour ce tableau Degas fait de nombreux emprunts
A Mantegna dont il reprend le groupe des femmes au calvaire
Et surtout à Delacroix : la couleur domine tout emporte tout
Jephté sur son cheval, l’épée à la main, levant le bras, baissant la tête, reprend le mouvement d’Attila dans un tableau de Delacroix
Jephté, rappelé d’exil par Israël, pour repousser les Ammonites fait le vœu s’il défait son adversaire de sacrifier la première personne qui sortira de sa maison pour venir à sa rencontre : ce sera sa fille, son enfant unique
Ce sujet est tiré du livre des Juges qui raconte les combats d’Israël pour recouvrer l’intégrité de son territoire
Lien avec les récents événements italiens qui préoccupent Degas, affecté par le sort de sa tante Bellelli
Le 12 juillet 1859 Napoléon III a signé avec l’Autriche la paix de Villafranca qui met fin à la guerre marquée par les victoires de Solférino et de Magenta
Cet accord avec l’Autriche désespère les indépendantistes italiens et ruine en Italie le crédit français
1856 – AUTOPORTRAIT AU CHAPEAU MOU
Pochade vive avec des qualités de « fait à la va-
Le chapeau mou ombre la moitié du visage et donne au regard une expression rêveuse et lointaine
Mais il confère aussi comme le foulard orangé et la blouse blanche un aspect artiste à la physionomie du jeune homme qui a manifestement voulu se montrer au travail
Avec ce portrait Degas exprime une liberté nouvelle d’allure et de tons
1867/1868 – PORTRAIT DE MADEMOISELLE EUGENIE FIOCRE
Avec Eugénie Fiocre Degas transgresse les conventions du portrait puisqu’il ne représente la ballerine ni dans son rôle professionnel de danseuse ni dans celui d’artiste mondaine qui lui avait conféré sa célébrité
Rien dans le traitement du fond ne laisse deviner un décor de théâtre : les rochers
ne sont pas des trompe-
1868/1869 – INTERIEUR, LE VIOL
Cette œuvre troublante est une forte étude d’un conflit intime et exprime une hostilité sexuelle
Les deux personnages, tous deux d’humeur sombre, sont rejetés aux extrémités de la pièce et séparés par une table
La perspective plongeante semble suggérer qu’ils sont cernés dans un espace confiné et oppressant
L’atmosphère lourde est accentuée par la lumière de la lampe et le feu qui rehausse la sensuelle beauté des épaules de la femme et projette une ombre menaçante derrière l’homme
En rendant « l’effet de nui » Degas a su créer entre les deux personnages une atmosphère extrêmement tendue
Certains critiques pensent que ce tableau fut inspiré par le roman de Zola « Thérèse Raquin » et montre la nuit de noce de Thérèse et de son amant. Le couple avait auparavant assassiné le précédent mari de Thérèse et la culpabilité avait détruit leur amour
1868/1869 – MONSIEUR ET MADAME EDOUARD MANET
Ce tableau offre un exemple de l’âpreté de l’amitié entre Degas et Manet
Degas avait échangé avec Manet le double portrait des époux Manet contre une nature morte de prunes
Manet ne se trouvant pas satisfait du portrait de Suzanne au piano lacéra la figure de sa femme de toute sa hauteur, conférant au tableau cette instantanéité qui allait devenir une marque de fabrique de Degas
La mise débraillée et la pose relâchée de Manet témoignent indirectement de l’intimité entre les deux artistes
Degas écrira « Faire les portraits des gens dans les attitudes familières et typiques et surtout donner à leur figure le même choix d’expression qu’on donne à leur corps. Ainsi, si le rire est le type d’un personnage, le faire rire »
1869 -
Thérèse est extraite du contexte de prospérité bourgeoise
Elle est défiante, d'une froideur absente qu'exprime sa robe d'apparat serrée
Elle refoule toute émotion
La main est posée sur la joue et la soutient, cette position de la main signifie hésitation et doute de soi
1869/1872 – LE FAUX DEPART
Degas a été le premier parmi le groupe impressionniste à peindre des scènes de courses de chevaux
Il a su exprimer le mouvement des pur sang nerveux et la couleur chatoyante des casques de jockeys
Beaucoup de dessins et de petits modèles sculptés de chevaux de courses parsemaient son atelier
Influence aussi des toiles ramenées d’Epsom par Géricault, le peintre romantique des années 1820
Grandes zones de couleurs éteintes
Silhouettes attentivement rendues des chevaux et des cavaliers
La tribune et le cheval au galop ont été rejetées sur la gauche ce qui crée la profondeur dans laquelle l’animal va s’élancer
Au second plan Degas a brouillé la foule des spectateurs
1869/1872 – LE PERE DE DEGAS ECOUTANT PAGANS
Degas a étudié avec sensibilité des gens écoutant de la musique
Auguste de Gas, père de l’artiste, s’enthousiasmait pour la musique italienne et
était lui-
Le chanteur espagnol Lorenzo Pagans était célèbre à Paris, où il participait à de
nombreux concerts en s’accompagnant lui-
Il prenait souvent part à des soirées musicales chez Degas et chez Manet
Dans cette version Degas donne une expression intense à la scène : il oppose le chanteur debout, repoussé vers la gauche, au vieillard voûté, assis à droite
La toile est divisée par la verticale de la guitare et le contraste est accentué par les têtes qui se découpent sur un fond clair : Pagans sur le mur et Auguste de Gas devant un cahier de musique
Exécution libre : le pinceau applique de brefs accents qui construisent les formes en laissant à la composition un effet impromptu et pris sur le vif
Il y a peu de tons : les ocres, les bruns, les gris et les blancs constituent une harmonie dans une gamme réduite
1870 – L’ORCHESTRE DE L’OPERA
Ce tableau représente le bassoniste Désiré Dihau, un ami de Degas qui l’accompagne dans ses missions de reconnaissance devant et derrière la scène à l’Opéra
Le père de Degas disait de Dihau « Ce n’est que grâce à lui qu’il est parvenu à la réalisation d’une œuvre « finie », d’un vrai tableau »
Dihau est entouré du flûtiste, des deux premiers violons et du contrebassiste
Pour mettre en valeur Dihau, Degas bouscule la disposition traditionnelle des membres de l’orchestre pour mettre en avant le joueur de basson habituellement masqué par un rideau de violoncelles et de contrebasses
Bipartition du tableau : en bas les musiciens figurés avec réalisme, en haut les danseuses immergées dans la lumière artificielle de la scène et tronquées par le bord supérieur de la toile
Au centre pour raccorder les deux parties l’idée heureuse de la clé de contrebasse,
volute décorative ressortant en contre-
1870/1873 – LA VOITURE AUX COURSES
Aux courses l’œil de Degas se fixait aussi bien sur le public que sur les jockeys
La composition a dû paraître audacieuse car l’élément principal – la victoria – placé dans le coin inférieur droit, est coupé à vif par le cadre
La photographie à laquelle Degas s’intéressait vivement vers 1870 a sans doute inspiré ce cadrage
Degas s’est sévèrement limité à quelques teintes finement accordées et fondues en grisaille. Il disait « Les plus belles choses en art viennent de la renonciation »
Fraîcheur du vert printanier de la prairie et délicat ciel neutre
Clarté de la conception par le dessin ferme et incisif
Technique sans éclat mais Degas professait que « la nature était douceur »
Le genre anglais était alors à la mode chez les gens aisés
Quelques détails « font anglais » : la victoria, le haut-
1871 – CLASSE DE DANSE
Première œuvre de Degas consacrée au monde de la danse
Présentée à la première exposition impressionniste chez Nadar en 1874
Degas est fasciné par le monde artificiel de l’Opéra et les petites danseuses qui
façonnent leur jeune corps en le montrant au-
En mai 1870 son ami Ludovic Halévy publie un roman satirique « Madame Cardinal » qui raconte les aventures galantes de deux jeunes danseuses
C’est la première fois que Degas orchestre un groupe dans un intérieur
Il circonscrit la pièce par les deux murs du fond ce qui donne à la composition un développement triangulaire
Il multiplie les espaces par le truchement des miroirs, des boiseries et des percées lumineuses
Ayant quitté la barre son modèle Joséphine Gaujeline se prépare pour ses exercices au centre de la pièce
Atmosphère calme et tranquille traduite par une palette de tons intermédiaires
Lumière dorée qui confère une patine presque monocorde à la composition ravivée par le rai de lumière que laisse passer la porte et la feuille de papier dans le haut de forme au premier plan à gauche
Pointe d’humour : l’arrosoir en bas à gauche reprend en écho le geste du bras du violoniste
1871 – HORTENSE VALPINCON ENFANT
En 1871 après s’être enrôlé dans l’artillerie aux côtés de son ami Manet pour défendre sa chère capitale assiégée Degas quitte Paris devant l’imminence des épisodes sanglants de la Commune et trouve refuge chez son ami d’enfance, Paul Valpinçon
Fraîcheur et immédiateté de la pose de l’enfant
Degas « Faire les portraits des gens dans les attitudes familières et typiques »
Influencé par les estampes japonaises, Degas efface le relief de l’image
L’hypertrophie décorative donne l’impression que les différents éléments s’alignent sur une surface uniforme conférant à l’œuvre un caractère abstrait qui vaudra à Degas quinze ans plus tard la sympathie des symbolistes
Le quartier de pomme qu’Hortense serre dans ses mains est une ruse pour amadouer l’enfant pendant la séance de pose
Mais pour Degas, de solide formation classique, c’est aussi l’emblème qui marque la séparation entre l’Eden qu’est le premier âge de l’homme et la dure initiation de l’âge adulte
Le trait noir et fluide qui détoure la silhouette d’Hortense indique un probable repentir
Degas, perfectionniste, voulait toujours retoucher ses tableaux ce qui lui valut la réputation de peintre de tableaux « inachevés »
Les collectionneurs avaient beaucoup de peine pour « soutirer » au peintre les tableaux déjà vendus
Degas montrait une grande sympathie à l’égard des enfantsLa petite fille au simple tablier blanc et au sobre chapeau est opposée aux dessins riches et brillamment colorés du tapis et des étoffes qui recouvrent la table
Les motifs du mur à l’arrière plan répètent dans une gamme adoucie les couleurs et les formes du premier plan
La tête est modelée avec soin et le visage dessiné avec délicatesse
1871/1877 – CAFE-
Dans les scènes qu’il a peintes de nuit dans les cafés des Champs-
Il n’y a rien d’élégant dans la pose de cette femme dont les mains évoquent le mouvement d’un chien pour illustrer une chanson populaire du temps
Geste rendu par un dessin vif
Le tracé de la bouche, la satisfaction avec laquelle elle force sa mimique révèlent
ce qu’est le « café-
Degas fait sentir l’atmosphère nocturne : arrière plan vert foncé sur lequel joue la chevelure fauve de la chanteuse
Il détache le profil sur une colonne jaune qui coupe la composition
Il oppose au visage éclairé crûment la guirlande formée par la répétition des globes électriques
1872 – PORTRAIT D’ESTELLE MUSSON DE GAS
Estelle Musson était la femme de son frère René, établi à la Nouvelle-
Estelle était aveugle et Degas qui craignait de souffrir lui-
Le portrait a été réalisé dans son salon mais manque de décontraction
La maigre et blafarde figure coincée entre la chaise et le mur semble presque menacée par la vive couleur et les feuilles envahissantes de la plante
1872 – LES MUSICIENS DANS L’ORCHESTRE
Dihau, le joueur de basson, au centre est moins reconnaissable
Avec le contrebassiste et le violoncelliste qui l’entourent il est représenté d’un point de vue très rapproché ce qui les transforme en bustes monumentaux
La toile verticale est abruptement divisée en rectangles qui structurent fortement le tableau
La composition accentue le contraste entre le premier plan sombre avec les musiciens sobrement habillés et l’artificielle lumière de la scène, lumière séduisante et brillante
Degas marque le contraste entre la réalité de l’orchestre et l’artifice de la scène : la danseuse étoile qui salue en s’inclinant, ses compagnes sorties des rangs et le décor d’arbres et de verdure apparaissent dans leur intégralité
Dans la partie inférieure les musiciens ont les yeux sur leur partition
Le tableau montre les danseuses en entier, danseuses qui rivalisent avec les musiciens pour attirer l’attention du spectateur
Degas était passionné par les rapprochements inattendus qu’offraient les spectacles de ballet
1872 – LE FOYER DE DANSE A L’OPERA, RUE LE PELETIER
Le tableau montre le chorégraphe et le maître de ballet, Louis François Merante, instruisant une jeune danseuse
Degas souligne la rigueur et la monotonie des exercices préparatoires des danseuses et leurs efforts qui en scène disparaîtront derrière une apparente facilité
Le tableau peut donner l’impression d’une grande improvisation, avec pour signe le tutu que l’on aperçoit à travers la porte
Mais ce ne peut être par hasard que ce tutu fait écho à la danseuse au premier plan à gauche
En fait l’ensemble du tableau est calculé avec une précision mathématique qui semble symbolisée par la ferme ligne rouge de la barre d’exercice
Le moment présenté est celui de la pose silencieuse quand la danseuse prend sa position, quand elle vient de se lever de la chaise au premier plan sur laquelle elle a laissé son éventail
Le maître de ballet et la danseuse en répétition sont liés par un fort lien psychologique, souligné par l’impression d’un moment où le mouvement est figé
La lumière vient de la droite et tombe sur la manche blanche du maître de ballet et crée une ombre forte sur le visage de la danseuse assise
1867/1868 – JAMES TISSOT
L’amitié entre le peintre nantais, James Tissot, portraitiste du Tout-
Degas ne lui pardonnera ni sa participation à la Commune ni son refus d’adhérer à la 1ère exposition impressionniste
Les Goncourt le décrivent comme un mélange raté « de mysticisme et de fourberie »
Tissot pose dans un atelier de peintre avec une élégante nonchalance et l’affectation d’un artiste « parvenu »
L’espace de l’atelier répond à une organisation géométrique : les fausses toiles divisent la surface du tableau en rectangles
Seule la petite toile à gauche et le tableau sur le chevalet donnent une impression de profondeur
Il s’agit d’un atelier imaginaire : le choix des œuvres est un abrégé des goûts que partagent les deux peintres
A gauche une scène contemporaine, en haut une japonerie et sur le chevalet un tableau représentant une scène en plein air
Derrière le chevalet un épisode biblique
Seul tableau reconnaissable : Frédéric III Le Sage de Lucas Cranach
Frédéric III, protecteur de Luther, menace le peintre nantais de son regard sévère de réformateur qui n’apprécie pas le dandysme affiché du protagoniste du tableau
1869 -
La repasseuse regarde frontalement le spectateur
Elle a interrompu son travail pour le peintre
Le regard ne témoigne ni d'une fatigue ni d'un ennui
Rien n'est enjolivé
Le linge pendu et la robe sur la planche à repasser enserrent la personne dans la matière dont le nettoyage constitue son moyen de subsistance et son unique monde
1869/1872 – DEVANT LES TRIBUNES
Les vues de champs de courses traités par Degas représentent le plus souvent le défilé des cavaliers devant les tribunes ou sous le soleil pâle et frais de Paris
Le goût de l’artiste pour silhouetter se voit nettement dans ce tableau
Il a simplifié les chevaux en les peignant largement et crûment contre le soleil
Les ombres se découpent sur l’herbe dans un style presque oriental
La vigueur des contours donne à la composition un côté décoratif
L’échantillonnage varié des bruns trouve son écho dans les tribunes et son contraste dans les rouges et les jaunes des casaques et du public
Nous sommes devant une scène de la vie quotidienne : Degas nous montre le mouvement de la foule à gauche et le mouvement contraire des cavaliers à droite
La perspective est soigneusement établie dans le dessin : la taille des personnages diminue avec le recul suivant deux diagonales qui fuient vers le centre et retrouvent la ligne de la barrière
Les deux cavaliers du premier plan, tournés l’un vers la gauche, l’autre vers la droite, brisent la monotonie de la composition et nous donnent l’impression de nous trouver en plein milieu du sujet
Afin d’obtenir une substance capable de sécher rapidement et de se prêter à ses exigences
de dessinateur, Degas laissait sécher l’huile de ses couleurs et délayait celles-
1872/1873 -
Cette jeune fille dirige un regard lourd d'une réflexion rêveuse vers un lointain qu'elle enferme dans son intériorité
Sa main appuyée sur sa tête inclinée exprime la tension d'une attente sur le qui-
Tout n'est qu'abattement et effondrement
Sa chemise de nuit flotte sur son corps sans force
Les yeux dirigés vers le bas constituent les deux seuls signes de vie
1872/1873 – Mme RENE DE GAS
Incapable de s’arrêter de peindre, Degas exécuta plusieurs portraits de membres de
sa famille lors de sa visite à la Nouvelle-
Sa sympathie pour sa belle sœur Estelle Musson, qui était aveugle, nous a valu un portrait subtil et délicieux
Pourtant il grommelait quelque peu contre sa famille « Des portraits de famille, il faut les faire assez au goût de la famille, dans des lumières impossibles, très dérangé, avec des modèles plein d’affection mais un peu sans gêne et vous prenant bien moins au sérieux parce que vous êtes leur neveu ou leur cousin »
Il peignit sa belle sœur juste avant la naissance de son quatrième enfant et la jupe vague était destiné à cacher son état
L’artiste a trouvé « de la tendresse à la dix-
Estelle Degas était musicienne de talent et aimait l’opéra : il semble qu’en posant elle écoute de la musique
Degas est parvenu à évoquer la solitude de l’aveugle : pose calme, yeux ouverts, sans regard, qui se détournent du spectateur
Répétition délicate des gris et du rose pâle dans la gamme des teintes
1873 – REPASSEUSE
Les blanchisseuses, les repasseuses et les danseuses sont les nouveaux acteurs de la vie moderne décrits dans les romans naturalistes comme « Manette Salomon » des frères Goncourt (1867) et « L’Assommoir » de Zola (1877)
Curiosité scientifique du regard de Degas qui étudie chaque geste pour se l’approprier et le traduire en détail dans son œuvre
Figure imposante dont la monumentalité est accentuée par la vue de trois-
La repasseuse se détache dans un contre-
Considérant le blanc calcaire palpable qui ronge le tableau les Goncourt l’ont accusé d’inachèvement
1873 – LA REPETITION
Le père de Degas qui aimait la musique réunissait souvent des exécutants de talent à l’occasion de soirées musicales
C’est sa sœur Marguerite, elle-
Gestes saisis avec la fidélité d’un instantané photographique
L’attitude opposée des deux femmes crée une tension à laquelle contribue l’espace qui les sépare
Degas s’est servi de la perspective pour rehausser son effet dans le décor théâtral qu’il a créé
L’éparpillement des meubles et le niveau de notre œil rend plus intense le sentiment d’entrer soudainement dans la pièce et de surprendre les personnages en pleine action dramatique
Le tableau est à l’état d’esquisse et n’a pas été terminé
On ne le découvrit qu’à la vente qui suivit la mort de Degas
1873 – LE BUREAU DE COTONS A LA NOUVELLE ORLEANS
Décrivant son œuvre le peintre indique qu’on y voit environ une quinzaine d’individus plus ou moins occupés autour d’une table recouverte de la précieuse matière sur laquelle deux hommes sont, l’un à moitié penché, l’autre à moitié assis ; l’acheteur et le courtier discutent l’échantillon
Degas était parti pour l’Amérique rendre visite à ses frères qui s’occupaient de coton et il avait envie de peindre une série de personnes identifiables dans des gestes caractéristiques
L’homme âgé au premier plan qui éprouve un échantillon de coton est Michel Musson,
le beau-
A l’extrême droite le caissier John Livandais qui se penche sur ses livres de comptes
Au centre René lisant un journal local
Achille, frère de Degas s’appuie négligemment contre une fenêtre en observant la scène
Pour unifier le tableau Degas fait jouer une série de formes blanches irrégulières (le coton, le journal) en opposition avec les vêtements sombres des hommes
Savante composition de l’architecture de la salle avec sa répétition de rectangles
Détails du premier plan soigneusement accentués
Perspective rendue par la diminution de la taille des personnages
Le dessin de Degas donne à la composition son unité
Compromis entre une sensation de mouvement et d’agitation et une précision photographique
Ce tableau est le témoignage fidèle et sympathique d’une époque révolue