Suivant (droite)

ACCUEIL KERDONIS


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE


Précédent (gauche)

Jeune Vierge sodomisée par sa propre chasteté  1954


Le 5 juillet 1952 Dali a reçu la révélation que les cornes de rhinocéros ont formé les composantes de toute son imagerie

A cause de l'association du rhinocéros avec la licorne légendaire et la liaison de la licorne avec des jeunes filles chastes dans le folklore médiéval le peintre a ignoré le symbolisme phallique des cornes de rhinocéros et a préféré les traiter comme des symboles de chasteté

C'est pourquoi nous voyons "une jeune vierge" étant "auto sodomisée par sa propre chasteté" sous forme de cornes de rhinocéros

Mais l'image est une de ses créations les plus sexuellement chargées même s'il affirme que la corne de rhinocéros n'est pas phallique

En 1954 ses prédilections sexuelles masturbatoires et ses fixations anales ne se sont guère estompées

La jeune vierge se penche sur la balustrade d'un balcon ensoleillé regardant avec nostalgie vers une étendue infinie d'océan et rêvant peut-être de se libérer de sa virginité par un coït anal

Deux grandes cornes de rhinocéros s'entrecroisent avec son corps pour constituer ses fesses et le haut de ses cuisses

Le bout de la corne dans l'ombre est fermement encerclé par une partie de la balustrade renforçant les associations de pénétration et de couverture par un préservatif


Dali nu, en contemplation devant cinq corps réguliers métamorphosés en corpuscules dans lesquels apparaît soudainement la Léda de Léonard chromosomatisée par le visage de Gala   1954


De ses amours avec Zeus qui prit la forme d'un cygne pour la séduire Léda conçut Hélène et Pollux

Le titre de ce tableau peut être considéré comme sa description détaillée

Dans les environs du cap de Creus, Dali, nu mais pudiquement et ironiquement couvert contemple en extase Léda devenue Gala grâce aux hasards de la génétique et à la "recomposition de la chair"

Dali donne ainsi à Gala le statut d'épouse, de maîtresse, de mère et  de muse

L'artiste montre sous la couverture de la mer le cataclysme géologique des Pyrénées s'effondrant dans la Méditerranée et au pied desquels dort un chien étrange qui fait référence aux états de la conscience


La désintégration de la persistance de la mémoire  1954


Dali au milieu des années 1950 souffrait de la maladie des peintres à succès : il avait commencé à reproduire toujours les mêmes choses

Dali "Après vingt ans d'immobilité totale les montres molles se désintègrent dynamiquement tandis que les chromosomes fortment colorés de l'œil de poisson constituent l'approche héréditaire de mes atavismes prénatals"

L'autoportrait mou de Dali se trouve sous le poisson pendant que la mer est représentée comme une peau qui peut être retendue, concept fréquemment utilisée par le peintre




Le colosse de Rhodes  1954


Dali était attiré par les œuvres des peintres de tableaux historiques du 19ème siècle

Dans la mesure où son imagination commençait à s'appauvrir à partir des années 1950 et qu'il devenait plus réactionnaire sur le plan artistique il peignit souvent des scènes historiques agrémentées d'un soupçon de surréalisme

Le point de vue situé en bas augmente la stature du colosse

La gigantesque statue d'Hélios, le dieu-soleil, met ses yeux à l'abri des rayons du soleil

L'image ne se distingue guère d'une affiche de film hollywoodien

Dali  tire profit de sa virtuosité de paysagiste


La Cène   1955


Cette immense toile confine à l'épopée hollywoodien

Un théologien déclara que Jésus aurait fait "un très bon athlète d'équipe américaine de base-ball"

Un directeur de musée déclara qu'il s'agissait de "l'œuvre personnelle la plus surfaite qu'un musée américain ait jamais abritée"

Dali était ravi de son travail et les reproductions en cartes postales se vendaient mieux que celles de Léonard de Vinci et de Raphaël

Dali avait consacré trois mois à cette  toile s'appuyant sur des photographies comme cela était de plus en plus son habitude

Dali accordait de l'importance au nombre douze : "les douze mois de l'année, les douze signes du zodiaque autour du soleil, le douze apôtres autour du Christ"

Certains milieux religieux exprimèrent leurs réserves pour le sentimentalisme du tableau à la limite du mauvais goût

Dali fut aidé par son assistant Isidor Bea qui avait une formationde scénographe et un sens aigu de la perspective.

Il était un excellent peintre de toiles de fond que Dali menait à la baguette ne lui accordant qu'à contre-cœur les dimanches

"Il leur avait fallu du temps pour arriver et y étant parvenus, ils n'allaient pas lâcher la moindre miette à personne. …J'étais une espèce de robot qui faisait du Dali"


Portrait de Lawrence Olivier dans le rôle de Richard III   1955


Ce portrait avait été commandé par Korda, metteur en scène du film Richard III pour en réaliser une affiche. Mais comme Dali avait réalisé ce portrait en Espagne la douane refusa de laisser sortir le tableau considérant qu'il s'agissait d'une œuvre d'art trop importante pour être exportée

Pour obtenir la ressemblance Dali s'était rendu en Angleterre en avril 1955

Les fourmis qui dans l'art de Dali signifient la décrépitude font allusion à la décrépitude physique de Richard III

Le sanglier était l'emblème héraldique de Richard III

Les cavaliers évoquent la bataille de Bosworth durant laquelle Richard III a été tué en 1485

Nature morte vivante   1956


Ce tableau exprime l'attitude mystique de Dali envers l'espace et le temps pendant la dernière partie de sa vie

Dali "Quand je représente le compotier flottant dans l'espace avec le ventilateur et les fruits et un chou-fleur et un oiseau et un verre et une bouteille qui se vide et un couteau devant une fenêtre où se découpe une mer noire et infinie, cependant qu'une main tient une corne de rhinocéros je définis et je communique une notion de l'espace-temps qui s'exprime par la vision d'une lévitation"

La corne de rhinocéros c'est le maximum d'énergie dans le minimum d'espace, faisant face à l'infini des espaces de la mer

Si ces objets étaient disposés sur la table au lieu de flotter autour d'elle, l'œuvre ne serait guère plus qu'une nature morte traditionnaliste, presque photgraphique

Santiago el Grande   1957


Dali " Le jour où j'ai eu l'intention de composer une toile à la gloire de saint Jacques j'ai rencontré par hasard la vicomtesse de Noailles qui venait d'acheter un livre sur Saint Jacques de Compostelle et qui me le montra. En l'ouvrant je vis immédiatement la voûte architecurale en forme de coquille qui est le palmier de la fameuse église et que je décidai de reproduire. J'ai également recherché la photographie d'un cheval cabré que j'ai décalqué de la même façon"

L'œuvre apparaît très photographique

Un nuage en forme d'énorme champignon atomique

Gala se cache en bas à droite vêtue d'un costume qui cherche à éveiller des associations d'idées bibliques


L'Ascension   1958


Dali peignit cette toile l'année de son mariage religieux avec Gala. Depuis son retour en Espagne Dali s'était trouvé une loyauté nouvelle envers le catholicisme et il s'appliquait à afficher sa ferveur religieuse dans son art comme dans sa vie privée

Cette toile évoque les hardiesses techniques de Mantegna et son penchant pour les raccourcis exagérés

Encore dans la position du Crucifié, le Christ est attiré vers les cieux, les bras étirés, la tête et le visage disparaissant au regard du spectateur.

Il est ceint d'un halo jaune qui rappelle l'influence d'un tournesol, image qui obsède l'artiste depuis quelques années

S'apprêtant à accueillir le Christ le visage de Gala surplombe le halo, planant au-dessus de la colombe, supposée symboliser le Saint Esprit.

On ne sait ce que fait Gala ici. Il n'est pas impossible qu'elle représente la Vierge Marie.

Les larmes coulant de sa joue renverraient plutôt aux pleurs de repentir de Marie-Madeleine. L'intention de l'artiste est peut-être de rapprocher la sainte pénitente d'une épouse bien connue pour ses moeus dissolues


VERS  1ère  PAGE  DALI

Suivant (droite)

ACCUEIL KERDONIS


VOYAGES


PEINTRES


ECRIVAINS


CURIOSITES


HISTOIRE


Précédent (gauche)

VERS  1ère  PAGE  DALI

La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb  1959


Sur l'étendard on retrouve la Vierge Marie sous les traits de Gala. En bas un Dali moustachu et tonsuré brandit un crucifix d'argent

Dali avait à l'esprit la célébration prochaine du tricentenaire de Velasquez. La bannière déployée sur le côté droit est une citation de "La Reddition de Breda" du maître espagnol

Foulant à grandes enjambées le sol du nouveau monde un fringant Christophe Colomb vêtu de drapés classiques y hale son navire. L'artiste fit poser son assisant Isidor Bea pour saint Narcisse en bas à droite

Dali expliqua que la forme de l'oursin en bas annonçait le lancement du premier satellite artificiel à venir deux ans plus tard

Dali avait de bonnes raisons de bénir ce pays où lui et Gala s'étaient enrichis au-delà de tous leurs espoirs. Il affirma qu'il n'avait aucune intention de finir sa vie sans le sou comme Christophe Colomb qui était mort dans la misère