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Cannibalisme d'automne   1936


Dali réagit au cataclysme qui menace l'Espagne

Métaphore guerrière de deux créatures qui s'entredévorent

"Ces ibères qui se dévorent mutuellement représentent tout le pathétique d'une guerre civile considérée comme un pur phénomène d'histoire naturelle, à l'opposé de Picasso qui la considérait comme un phénomène politique"

Dali analysait les êtres avec un détachement médico-légal comme un scientifique observant des rats de laboratoire. Il ne se souciait pas du destin de ses compatriotes malheureux

Le personnage de gauche est féminin, une main est posée sur son sein

Le personnage de droite est masculin, une pomme est posée en équilibre sur sa tête, tout comme pour le fils de Guillaume Tell

Les personnages pourraient suggérer que Salvador et Gala se dévoraient mutuellement, tout en signifiant que les espagnols faisaient de même

Les têtes de cannibales sont en relation avec celles de ses autoportraits polymorphes

Les cannibales  n'ont pas un teint humain à sang rouge

Sur la tête du cannibale de gauche une brèche avec un lambeau de peau entouré de fourmis

A gauche la chair ressemble à du fromage avec une cuillère plantée dedans

Autres associations culinaires : pomme, morceau de pain et côtelettes au premier plan

Opposition entre la précision du paysage et les formes floues des nuages

Irréalité de la scène créée par l'atmosphère mélancolique d'automne

Alors que le jour et la saison s'approchent de leur fin, les individus affamés le font aussi en engloutissant leur repas

Le cabinet anthropomorphique   1936


En 1936 Dali commença à réfléchir aux possibilités de placer des tiroirs en divers endroits de l'anatomie de ses personnages

Ici les  tiroirs sont tous vides, excepté un, et la femme dont la tête est enfouie dans le tiroir supérieur paraît très déprimée

En haut et à droite Dali a reproduit avec soin une vue de ville très fin de siècle et si l'on en juge par les gestes de la femme, sa peau fripée et les tiroirs vides, sa détresse semble autant générée par la perte du passé que par son vide intérieur

La justice géologique    1936


Explication de Dali "sorte  de paysage-figure allongé par terre, les deux bras écrasés et ouverts"

"C'est la vision que j'ai eu une fois à Port Lligat, de la mer se retirant, un de ces jours où elle s'en va plus loin que d'habitude. J'ai vu un phénomène de cailloux quand la mer est repoussée par les courants et la tramontane. Il y avait des pierres qui formaient une espéce de chaussée, représentant la figure avec des empreintes… C'est la mer mais tout se mêle avec la terre. .. C'est une mini-marée de Méditerranée, là où il y en a pratiquement pas…ce qui produit encore plus d'effet"


Banlieue de la ville paranoïaque-critique : après-midi sur la lisière de l'histoire européenne   1936


Dali exerce ses facultés d'architecte visionnaire : sa ville fantastique comporte sur la gauche un édifice dont les hautes arcades évoquent De Chirico et semblent ressusciter des utopies renaissantes et néo-classiques

Gala tient une grappe de raisin


Le Sommeil  1937


Dali : " Un tableau dans lequel j'exprime avec le maximum d'intensité l'angoisse provoquée par l'espace vide"

"J'ai souvent imaginé et représenté le monstre du sommeil comme une lourde tête géante avec un corps difforme soutenu en équilibre par les béquilles de la réalité. Lorsque ces béquilles se brisent nous avons la sensation de "tomber"

Sur la droite la forme allongée et totalement flasque ressemble à un ballon dégonflé alors que  la région où nous pourrions nous attendre à voir une oreille est cachée par un tissu indiquant que tous les sons ont été éliminés

La mollesse de la tête évoque l'abandon au sommeil

L'immensité de l'espace vide, l'absence de support direct pour la tête rappellent que nous quittons l'état conscient quand nous dormons

La ville qui apparaît à droite évoque la fresque de Piero della Francesca "La légende de la Croix" qui dépeint l'empereur Constantin endormi sous la tente

A gauche un chien prend appui sur sa béquille

Girafe en feu  1937


"Un monstre apocalyptique cosmique masculin" réalisé durant l'exil américain du peintre

Prémonition de la guerre car si Dali se proclama toujours farouchement apolitique "Je suis Dali et rien que cela !", il était préoccupé par les troubles que connaissait son pays en Europe

La scène se joue le soir sous un ciel tirant sur le bleu foncé

Deux figures féminines occupent le premier plan, la girafe en flammes se trouvant au fond

La figure féminine au tout premier plan a la cuisse gauche et la poitrine munies d'une série de tiroirs, en écho à "La Vénus de Milo aux tiroirs"

Elle a le visage et les avants-bras écorchés, laisant voir le tissu musculaire

La figure derrière elle brandit un lambeau de viande

L'invention dalinienne de la femme aux tiroirs pourrait dériver de Freud "La seule différence entre la Grèce immortelle et notre époque, c'est Sigmund Freud, qui a découvert que le corps humain, qui à l'époque de la Grèce n'était que néoplatonicien est aujourd'hui rempli de tiroirs secrets que seule la psychanalyse peut ouvrir"

Les tiroirs renvoient à ce que l'homme a de plus intime, au subconscient

Le corridor Thalia de Palladio


Toile peinte à Paris après un long séjour de Dali et de Gala en Italie  dans la région de Vicence où le peintre put voir les palais et villas dus au génie de l'architecte Palladio

Influence du manièrisme dans les personnages aux formes allongées et du baroque dans les attitudes, les mouvements et la lumière

Rangées de figures humaines qui par les perspectives raccourcies suggèrent une grande profondeur

La petite figure féminine qui court dans le soleil au fond du corridor formé par les personnages est le produit de deux souvenirs réunis : la cousine de Dali jouant au cerceau et la cloche du collège où allait sa sœur à Figueras

VERS  1ère  PAGE  DALI

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VERS  1ère  PAGE  DALI

Le pharmacien d'Ampurdan dans la recherche d'absolument rien   1936


Dali a joint a ce paysage non surréaliste de la vaste plaine de l'Empordan qu'il décrit à des journalistes comme "une sinistre étendue de terre isolée, déprimée par endroits par les os d'ânes morts"

Il a sélectionnée une image dans une revue scientifique sous la forme d'un homme debout posant son pied sur une roche

Il pourrait s'agir du médecin autrichien Eisenmenger (1864-1932) faisant fonctionner une machine de masage du cœur avec son pied

Il pourrait aussi s'agir simplement du pharmacien de Figueres un certain monsieur Delulofeu qui vivait dans la rue où Dali était né

Dali rapproche des gens illustres de personnages qui ont place dans propre biographie

Vénus de Milo aux tiroirs   1936


Un des plus célèbres objets surréalistes

Tout comme les commodes sont divisées en compartiments, le subconscient l'est aussi, ce qui était toujours présent dans l'esprit de Dali

Cette sculpture a été réalisée avec l'aide de Marcel Duchamp qui a fait couper la poitrine à partir d'un moule en plâtre de la Vénus de Milo.

Duchamp avait connu le succès en exposant un urinoir sous le titre "Fontaine"

Dali a désexualisé la déesse de l'amour sans bras

Construction molle aux haricots bouillis (Prémonition de la guerre civile)    1936


Le précurseur de ce tableau est un tableau que l'on croyait de Goya et qui présente un immense paysage peuplé de gens et d'animaux en fuite dans toutes les directions, terrifiés par l'apparition d'un géant qui brandit les poings vers le ciel

Point de vue situé très bas laissant une créature difforme et maléfique nous surplomber

Dali "Je peignis un tableau représentant un grand corps humain grouillant de bras et de jambes s'étranglant mutuellement dans le délire. .. En arrière-plan une géologie de paysage inutilement remaniée durant des milliers d'années… La structure molle de cette énorme masse de chair, je l'ai garnie de haricots bouillis, parce qu'on ne peut s'imaginer avalant toute cette viande insensible sans l'accompagnement de quelque légume mélancolique et farineux"

Un énorme boudin d'excrément collant sur la cuisse à droite

En bas, à gauche, derrière la main, "Le pharmacien d'Ampurdan dans la recherche d'absolument rien", personnage émanant d'une photographie de journal

Beaucoup de transformations dans ce tableau : le téton sur la gauche est pincé par une main provenant d'un bras rejoint par un autre bras qui devient une cuisse, puis une fesse supportant un pied qui finalement redevient un bras