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Solitude paranoïaque-critique   1935


Dali se penche sur les coïncidences et les oppositions visuelles.

Le trou réservé dans la formation rocheuse sur la droite se fond dans le pare-brise, le haut de la porte et la capote de l'automobile

Sur la gauche un élément rocheux comparable au trou situé à droite s'étend sur la surface du rocher

Dans le rocher une dépression est creusée répondant précisément à la silhouette de la voiture

Les débris dispersés sous le rocher à gauche indiquent-ils que la voiture a été découpée dans le rocher et déplacée sur la droite ?

Pourquoi l'automobile est-elle parsemée de fleurs ?

Tableau poétique et surréaliste



Réminiscence archéologique de l'Angélus de Millet   1935


Paysans métamorphosés en béton et couverts de briques

La femme est plus grande que l'homme

Ils trônent au-dessus de structures moins archéologiques et de cyprès

Les formes jettent des ombres abruptes bien qu'elles soient éclairées par un ciel très brumeux

L'homme et le garçon au premier plan représentent peut-être Dali et son père


Deux figures   1936


Le papier journal noir utilisé pour ce dessin possédait une surface légèrement huileuse

Il a résisté à l’eau utilisée pour liquéfier et pour servir de support à la peinture rouge et blanche

La peinture s'est craquelée et a coulé comme en grandes traînées

Il en résulte une image qui jouit des nuances de la photographie radiographique

Les têtes surréalistes ressemblent à des buissons faits de sang

Les espaces sombres sur leurs seins sont-ils des seins ou des poumons ?

Nous ne savons pas si les personnages sont masculins ou féminins



Le grand Paranoïaque   1936


Les images doubles étaient au centre de la "méthode paranoïaque-critique" de Dali

Notre œil bâtit une tête à partir des personnages aux contours tourmentés et leurs contorsions elles-mêmes donnent une impression d'énergie et d'agitation nerveuse qui transmet l'état mental auquel le titre fait allusion

Les formes irrégulières des ombres accentuent l'impression de mouvement

Les ombres se fondent dans leur environnement donnant une impression de détachement du réel

Écho morphologique   1936


La nappe est pareille à celle qui est représentée dans l'élément féminin de "Couple aux têtes pleines de nuages"

Les ombres profondes des  objets soit les hissent hors de la table soit les placent avec régularité plus loin

L'absence de ligne d'horizon accentue cette ambiguïté

Les couleurs chaudes font naître des associations avec l'arrière-plan désertique alors que la table et la nature morte éveillent des échos de natures mortes espagnoles du 17ème siècle

A gauche alignement vertical d'un verre, d'une cuillère, d'une bonne d'enfant et d'une tour. Ces objets partagent leur verticalité

Au centre croûton de pain, bonne d'enfants et une formation rocheuse

A droite une grappe de raisin, un homme allongé et un mur de brique


Jour et nuit du corps    1936


Gouache de 30*40cm réalisée pour Vogue pendant que Dali et Gala passaient l'hiver à Cortina d'Ampezzo

Dali s'est amusé à créer avec la neige sous les yeux un costume évoquant les bains de soleil puisqu'il est possible de découvrir quatre ouvertures en roulant des sortes de stores pour exposer le corps

On ne sait pas à quel moment l'habit devient peau, enveloppe, manteau, armoire ou fenêtre

La robe possède sur le devant une fermeture éclair mais peut aussi s'ouvrir à deux battants

Dali a toujours aimé fréquenter les gens du monde et les couturiers " A l'époque du surréalisme, j'étais le seul qui alla dans le monde et qui y était reçu, les autres surréalistes n’y étaient pas acceptés"

"Le snobisme consiste à pouvoir se placer toujours dans les endroits où les autres n'ont pas accès, ce qui crée chez les autres un sentiment d'infériorité"

"J'étais incapable de participer aux potins de tout le monde et je ne savais pas qui était brouillé avec qui…Je suis une des rares personnes qui vivaient dans les milieux les plus fermés les uns aux autres, qui y entrait ou en sortait à volonté. Je le faisais par pur snobisme, c'est-à-dire par frénésie d'être constamment en vue dans tous les milieux les plus inaccessibles"


Trois femmes à têtes de fleurs retrouvant sur la plage la dépouille d'un piano à queue   1936


Trois figures sculpturales à demi-vêtues de draperies sont placées dans un paysage désertique et lumineux

Le climat créé par l'éclairage est un élément majeur commun à une série de tableaux de cette époque

Ces femmes ont la tête constituée de fleurs, peut-être des roses évoquant "Les roses sanglantes" exécutées après l'opération de Gala

Durant l'été 1936 Dali avait habillé un jeune mannequin en robe du soir et lui avait fait porter un masque de roses de sa fabrication

Si les roses renvoient traditionnellement à l'amour, leur signification est plus explicitement érotique chez Dali

Le tuba placé à l'avant renvoie à René Magritte (1898-1967) collègue surréaliste avec qui il s'était livré à des échanges artistiques avant d'avoir avec lui des rapports de rivalité

La mollesse des instruments de musique renvoie aux montres molles de "La persistance de la mémoire", métaphores de l'angoisse d'impuissance

Couverture de la revue Minotaure N°8     1936


La revue lancée par André Breton "Le surréalisme au service de la révolution" avait pris fin après six numéros

Albert Skira proposa une nouvelle publication, moins politique, traitant de poésie, philosophie, archéologie, psychanalyse et cinéma

Cette revue "Minotaure" fut une tribune pour artistes et écrivains surréalistes jusqu'à sa disparition en 1939, après la déclaration de guerre

Les écrits et images les plus provocatrices de Dali y parurent régulièrement

On voit apparaître les obsessions daliniennes : le dispositif de tiroirs sortant du corps, les clés, les bouteilles et les colonnes classiques

Palette réduite de noirs, de rouges et de tons clairs


VERS  1ère  PAGE  DALI

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VERS  1ère  PAGE  DALI

Couple aux têtes pleines de nuages   1936


Les formes des personnages ont été inspirées par des paysans de l'Angélus de Millet

L'homme est à gauche et la femme à droite avec sa tête baissée dans la prière

Des tables couvertes sont placées en plein air

Dans les deux scènes l'éclairage vient de la droite et les horizons dans les deux œuvres s'alignent précisément : les deux scènes constituent une seule et même partie de paysage et Dali a voulu que nous fassions nous-mêmes le lien

Sur la table à gauche un verre avec un fond de lait et une cuillère et au centre un poids d'un kilo

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Table solaire    1936


Dali place dans ses tableaux des éléments disparates et bizarres

Plus tard il a expliqué le caractère prémonitoire de cette image en faisant remarquer le paquet de cigarettes Camel posé au pied de la silhouette du jeune garçon, sans doute lui-même

La table au centre est une table du café "le Casino" de Caldaques où l'on voit posés une pièce et trois verres, les mêmes verres dans lesquels on sert toujours le tallat, le café crème catalan

Le dallage est celui que l'on posait dans la cuisine au moment où Dali peignait ce tableau dans la salle à manger de la maison de Port Lligat