Femme devant les rochers, Penya Segats 1926
e petit tableau (26*40) a été peint sur un panneau en bois d'olivier pendant l'été 1926
L'architecture monumentale des rochers de la côte autour de Cadaquès a influencé les paysages de l'époque surréaliste
Remarquable composition en diagonale
Le titre catalan Penya Segats veut dire Penya= rocher et Segats = coupé ou tranché
Jeune fille de dos 1926
Étude minutieuse d'une des parties favorites de l'anatomie de la soeur du peintre
Exécutée en se mettant à la même hauteur que son sujet
Contre-
La chevelure de sa soeur est minutieusement décrite et se termine par trois magnifiques anglaises
Jeune fille de l'Ampurdan 1926
Dali nous présente une singulière et mystérieuse figure serpentine
C'est peut-
Le regard du peintre gagne désormais en extension
Il meuble le vide et le scrute avec les yeux de cette jeune fille
Il s'approprie l'univers impassible des pierres captivé par sa clarté
Etude pour "Le miel est plus doux que le sang" 1927
La peinture pour laquelle ce travail a servi d'étude a été vendue en 1929 et jamais revue depuis
L'expression "Le miel … " lui a été inspirée par Lidia,la veuve d'un pêcheur de Cadaques qui "était capable d'établir des relations complètement cohérentes entre n'importe quel sujet et son obsession du moment"
Lidia a démembré un poulet vivant sur une table sur laquelle un livre d'art cher était posé. Elle a apaisé la crainte de Dali que le gros volume pourrait être couvert de sang en l'assurant que "le sang ne tache pas … Le sang est plus doux que le miel"
L'horizon s'étirant du haut à gauche jusqu'à la droite a sans doute été inspirée par "Le triomphe de la mort " de Peter Bruegel qui était au musée du Prado à Madrid
Au loin dans un paysage dénudé deux grandes structures droites
A proximité un torse féminin mutilé et sans tête
A droite une tête qui appartiendrait à Lorca
Sur la gauche un défilé d'aiguilles
Des clous le long de l'horizon : ces objets pointus font allusion au destin de saint Sébastien dont la mort a été provoquée par une salve de flèches
Le saint a été longtemps considéré comme le saint patron des homosexuels ce qui explique l'intérêt de Lorca à son égard
Quatre arbres nus jettent des ombres et annoncent l'intérêt de Dali pour l'arbre
Sous la tête de Lorca un bras démembré
A côté du torse sans tête un escarpement a été découpé dans la terre
En bas à droite un âne mort. La putréfaction de l'âne indiquée par un nuage de mouches se rapporte au mot "putrefact" que Dali et ses amis employaient pour décrire les membres des classes dirigeantes espagnoles
Dans le ciel flotte une paire de globes oculaires
Mannequin barcelonais 1927
nfluence visible des maîtres du cubisme et particulièrement de Juan Gris qu'il considère comme le plus grand de tous les cubistes et qu'il admire pour son génie de destructeur
La figure a été influencée par une jeune fille de Figueras qui faisait partie du petit groupe d'amis. Très jolie elle représentait l'élégance et évoquait pour Dali le souvenir des mannequins et des femmes du monde vues à Barcelone et à Madrid
Thème du poisson-
Dali voyait les tableaux d'artistes postérieurs au cubisme dans les revues auxquelles il était abonné
Toile de grande dimension de 250cm * 150cm
Appareil et main 1927
En 1927 Dali élabore sa vision très personnelle du surréalisme
Mais le dynamisme de la perspective rappelle Chirico et le nu flottant évoque Paul Delvaux
L'influence de Chirico se devine dans la façon dont les ombres sont utilisées pour
accroître l'illusion de luminosité et de profondeur dans la perspective accusée de
l'espèce de plate-
Étant donné l'inclination de Dali pour la masturbation au milieu des années 1920 il se peut qu'il ait exprimé dans ce tableau ses fantasmes, l'expulsion de liquides corporels et le rôle déterminant des mains
Les figures supendues en l'air rappellent Joan Miro, ami et compagnon catalan de Dali
Les hauteurs qui dominent la plaine de l'Ampurdan et l'âne pourrissant qui engloutit le poisson sont des thèmes de Dali
Il écrit à Lorca "Federico, je peins des tableaux qui me font mourir de joie, je crée avec un naturel absolu, sans le moindre souci esthétique"
Dali renvoie au "Manifeste du surréalisme" où le surréalisme est défini comme "un automatisme psychique pur ... par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée ... en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale"
Ce tableau fut acquis par Eluard et fut la première oeuvre de Dali exposé au public à Paris
Chair de poule inaugurale 1928
Cette composition, construite en diagonale, est le produit d'une image hypnagogique. L'état hypnagogique est un état de conscience particulier intermédiaire entre celui de la veille et celui du sommeil qui a lieu durant la première phase d'endormissement
Des petits bâtonnets en suspension au-
"Cette image se produit à Cadquès alors que je suis en train de ramer avec violence, et consiste en une forme blanche illuminée par le soleil ... cette forme est couchée sur le sol ... elle est hérissée de petits bâtons paraissant en suspension comme des bâtons volants"
"Les numérotations dans les tableaux correspondent probablement à mon intérêt inconscient pour le mètre étalon"
"J'étais préoccupé par tous les systèmes de poids et de mesures, les chiffres apparaissaient partout. C'était déjà la préoccupation du mètre étalon, la division numérique des choses du monde"
Baigneuse 1928
Influence stylistique de Miro dans la forme du personnage
Dans la partie inférieure Dali a mélangé du sable à sa peinture
Une main est posée sur les organes sexuels de la baigneuse
Les doigts de l'autre main évoquent des phallus, surtout le pouce dirigé vers l'avant
Dans la paume de la main sur la gauche se trouve une forme qui rappelle une lèvre vulvaire
Le visage de la baigneuse fait penser à un joint de tuyauterie et il est complété par des boulons à la place des yeux
Oiseau 1928
A partir de 1928 le bestiaire dans l'oeuvre de Dali s'échappe de la réalité et devient tout à fait fantastique
Les "grotesques" sont des ornements des monuments antiques mis au jour en Italie par les fouilles de la Renaissance et représentant des sujets fantastiques, des compositions capricieuses figurant des personnages, des animaux, des plantes étranges
Dali "Tandis que les monstres de Bosch sont les produits de la musique, de la forêt, du gothique, de l'obscurantisme, les grotesques de Raphaël viennent directement de Pompéi, de l'humanisme et de l'intelligence méditerranéenne ... Chez Raphaël c'est la conquête de l'irrationnel, alors que les monstres de Bosch sont conquis par l'irrationnel"
"L'oiseau porte dans ses entrailles un foetus ... et au lieu que ce foetus soit un oiseau, c'est un chat. Il y a la lune comme dans beaucoup d'autres toiles de cette époque"
A propos de l'influence de Max Ernst qu'on lui reprochait "... Je prends peut-
L'oiseau blessé 1928
Deux rectangles de sable d'une texture différente
En bas la tête et l'aile de l'oiseau
Le pouce a été inspiré à Dali par la vue de son pouce qui dépassait de sa palette et le rectangle complet peut être interprété comme une palette
Dali était conscient des associations phalliques des doigts
En haut à gauche des formes blanches allongées évoquent des nuages inspirés à Dali par l'œuvre de Mantegna
La tête de l'oisea a été inspirée par Max Ernst