LA CHAPELLE SIXTINE


LE  JUGEMENT  DERNIER

LE JUGEMENT DERNIER

 

Cette immense fresque a été réalisée par Michel-Ange entre 1536 et 1541

Elle anime plus de 400 personnages

Elle présente la figure puissante du Christ juste avant que soit prononcé le Jugement Dernier



LE CHRIST ET LA VIERGE MARIE


Jamais dans les représentations antérieures du Jugement Dernier le Christ n'avait aussi clairement dominé la scène. Nous avons la sensation d'un absolument dénuement d'une humanité pécheresse devant l'omnipotence divine.

Ceci reflète le sentiment de désespoir qui prévalait durant la décennie postérieure au pillage de Rome. Ce pillage avait été perçu par beaucoup de Romains comme un châtiment de leurs péchés et des abus de l'Eglise


Le Christ dévoile un torse massif, musculeux, des épaules larges et des membres puissants. Il paraît se tenir debout, la main droite levée, dans un mouvement de rotation du corps de sa droite vers sa gauche

En fait, d'un geste de sa main droite il fait se lever les élus situés sur sa droite. Dans le même temps il se prépare à s'asseoir sur son trône céleste composé de nuages.


Il est sur le point d'exécuter un geste de la main gauche, comme pour écarter les âmes damnées vers lesquelles il tourne le regard


Traditionnellement la Vierge se tenait assise ou debout à la droite du Christ. Ici elle est blottie contre son fils, sa masse amplifiant la sienne.


LES SAINTS QUI ENTOURENT LE CHRIST

 

A droite du Sauveur Saint Jean Baptiste qui a esquissé un pas en avant de la jambe gauche, les bras ballants et la tête décrivant un angle net en direction du Christ, la bouche ouvert et l'œil écarquillé de stupeur

Sa tunique en poil de chameau qu'il ramène près de son corps d'un geste des deux mains symbolisait sa vie de pénitence au désert


Il incarne la transition du judaïsme au christianisme, de l'Ancien au Nouveau Testament.

A gauche de Jean un homme

nu, dos tourné vers nous, touche de la main la femme devant lui en drapé vert et voilée de blanc. Il soutient aussi une croix en forme de X, attribut traditionnel de Saint André, apôtre et frère de Saint Pierre.


L'état d'esprit enclin à la pénitence après le pillage de Rome a compté dans la représentation de Jean sous les traits d'un ascète vêtu de sa seule chevelure, à une échelle et un emplacement inédit


La forte présence de Jean signifie l'importance du baptême qui lave l'âme du péché originel par la grâce divine


Plus grand que le Christ, dégageant une énergie hors du commun, à demi-nu, Saint Pierre avec sa courte barbe et ses clés caractéristiques se tient debout à la gauche du Christ.

Dardant des yeux perçants il tend ses clés d'or et d'argent au Christ comme pour lui restituer le pouvoir qu'il lui avait confié.


Aux pieds du Christ Michel-Ange a muni Bartholomé d'un coutelas et d'une dépouille écorchée et Laurent d'un gril

Selon la tradition Bartholomé fut écorché vivant et crucifié la tête en bas pour avoir refuser d'adorer des idoles


Laurent serait mort martyr sur un gril en 258 à Rome.

Le préfet de Rome informé que l'Eglise possédait des trésors fit venir Laurent et lui demanda ces trésors pour le besoin public. Laurent, qui avait distribué tous ses biens, fit venir les orphelins et dit au préfet "Voilà les trésors de l'Eglise". Le préfet pour se venger le fit consumer à petit feu.

Le gril de Laurent effleure le pied de la Vierge et a l'aspect d'une échelle. Il a souvent été fait allusion à la Vierge comme échelle grâce à laquelle le Saint Esprit descendait sur terre pour s'y changer en chair et par où les âmes des fidèles monteraient au paradis.


Le visage de la dépouille que tient Bartholomé est un autoportrait de Michel-Ange

Ce portrait fait office de signature. L'artiste fait offrande avec crainte et humilité de l'énorme sacrifice de soi intellectuel et physique requis par la conception et l'exécution de cette fresque à la gloire du Christ.


LES ANGES SONNANT DE LA TROMPETTE

 

Apocalypse 21,12 " … on ouvrit des livres, puis un autre livre, celui de la vie; alors, les morts furent jugés d'après le contenu des livres, chacun selon ses œuvres … et celui qui ne se trouvera pas inscrit dans le livre de vie, on le jeta dans l'étang de feu"

 

Michel-Ange présente au-dessus du Christ onze anges drapés de couleurs chatoyantes

Huit d'entre eux portent une trompette

Les cinq anges de gauche tournent leurs regards, le souffle de leurs trompettes et un petit livre ouvert portant l'inscription du nom des élus, vers la gauche, pour faire se lever les morts

Sur la droite deux anges agenouillés supportent le poids d'un livre pesant sur lequel sont inscrits les noms des damnés.

En donnant une place aussi importante aux livres, Michel-Ange souligne que les morts seront jugés "sur ce qui est écrit dans les livres selon leurs œuvres". Il voulait insister sur la nécessité de se dédier à des œuvres pour assurer son salut

Cette position fut érigée en dogme par le Concile de Trente de 1547 afin de contrer la croyance de Luther selon laquelle la foi seule aurait suffi au salut


LES MARTYRS

 

Michel-Ange représente les saints se livrant à leur calvaire :

- Simon scie. Selon la tradition, Simon, après avoir évangélisé l'Egypte aurait rejoint Jude en Perse où, martyrisé, il aurait été scié en deux en 107

- Philippe érige une croix. Philippe, un des douze apôtres aurait prêché en Grèce et en Syrie avant d'être martyrisé par crucifixion

- Blaise manie deux cardes. Blaise était évêque de Sébaste en Arménie et dut fuir les persécutions de l'empereur Licinius. Il se cacha dans les montagnes où il soignait les animaux. Il fut martyrisé en 316 avec des peignes de fer

- Catherine fait tourner un morceau de roue à pointes. Catherine tenta en vain de convertir l'empereur Maximinus qui la fit périr par le supplice de la roue en 305

- Sébastien muni de flèches bande un arc imaginaire. Sébastien fut martyrisé par l'empereur Dioclétien en 288 qui le condamna à être criblé de flèches

- Etienne lance une pierre fictive. Etienne fut le premier martyr. Il fut lapidé. Saül, le futur Saint Paul, gardait les vêtements des assassins lors de l'exécution

LA BARQUE DE CHARON, MINOS ET LES DAMNES

 

Ce groupe lugubre des damnés est divisé en deux sous-groupes, l'un mettant en scène Charon et l'autre Minos

L'inclusion de figures païennes et de références non bibliques fut perçue comme un outrage à l'art chrétien


L'embarcation ailée de Charon aborde la rive de l'enfer avec une note poignante de fin irrévocable

Charon à la tête de chat , d'apparence démente, d'une pâleur vert-de-gris, tient son pied droit griffu calé contre le plat-bord. Il agrippe l'aviron de ses deux mains et décrit des moulinets autour de lui, pivotant sur sa jambe gauche, menaçant de frapper les damnés


Les condamnés se pressent craintivement en un groupe serré, ce qui fait se dresser l'esquif hors de l'eau

Une autre découvre l'horreur qui la menace et les yeux écarquillés d'horreur porte une main à l'oreille, l'autre à la joue, comme si elle se refusait à reconnaître la vérité


Minos est l'équivalent biblique de Satan ou du diable, le chef de file des anges déchus qui ont tenté de renverser le Sauveur


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