GLA FEMME A LA CAFETIERE

On trouve dans cette femme des valeurs de simplicité et de noblesse rustique.

Axe vertical en accord avec les lignes constitutives de l’arrière-plan. Pas de tension dynamique.

L’inertie des bras et la cassure des plis de la jupe suggèrent une position assise mais le pli central reste bien vertical et on ne distingue aucune chaise.

Cézanne ne marque pas les lignes du bord de la table au plus près du plan du tableau

GRAND PIN ET TERRES ROUGES

Harmonie profonde des couleurs de la Provence

L’artiste s’attarde sur réseau des branches faîtières sans qu’on soit choqué par les proportions du tronc

Deux vagues rotondités au premier plan suffisent à situer dans l’espace le développement du pin

Le flou en périphérie donne le sentiment d’une profusion végétale qui se prolonge au-delà des limites du cadre

Couleur posée largement au premier plan, touches verticales menues longues et horizontales dans la plaine, diagonales dans les parties les plus hautes du feuillage.

LE GARCON AU GILET ROUGE

Humeur de rêverie mélancolique traduite par l’attitude languissante et les lourds plis obliques des draperies

Le jeune homme serré dans ses vêtements paraît enseveli dans son espace.

Le rouge n’est pas expansif mais tend à être terne et violet.

Bleus sombres et grisonnants de la cravate et de la ceinture

Pose conventionnelle du nu académique

Grande force des diagonales des draperies le long du bras inerte

Ce personnage rappelle les aristocratiques portraits italiens du 16ème dans lesquels le mouvement est arrêté par l’introspection et le doute

A gauche draperies perpendiculaires et corps penché, à droite draperies relevées et corps raide.

PORTRAIT DE GUSTAVE GEFFROY

Le portrait de critique d’art se développe pendant la deuxième moitié du 19ème siècle

Cézanne opte pour la frontalité, le caractère statique et stable d’une figure inscrite dans un triangle

La perspective choisie pour la table permet la présentation de papiers et de multiples accessoires.

Tons plus vifs réservés aux ouvrages situés de le prolongement de la tête du critique. Ce sont les seuls posés de manière oblique

LE LAC D’ANNECY

Le lac d’Annecy semblait presque trop pittoresque à Cézanne et convenait « aux exercices de dessin  des jeunes anglaises »

Sous son pinceau le lac devient une étendue colorée opaque et les versants des montagnes des masses tectoniques

L’organisation de l’espace est rigoureusement régi par la verticale excentrée de l’arbre et une ligne d’horizon qui partage équitablement la toile en deux registres. Le paysage est traité sans privilégier une zone aux dépens d’une autre.

La palette restreinte aux bleus, verts et ocres développe une infinité de nuances qui circulent dans tout le tableau.

LE GRAND PIN

L’arbre est une individualité géante, souverain par sa hauteur et sa vaste étendue

Montée depuis le sol en trois étapes : vigoureux tronc incliné, zone de branches mortes dénudées sur fond de ciel, vaste couronne arquée qui traverse presque tout le ciel

Arbre présenté de la manière la plus simple, au centre de l’espace qui nous fait face

Nous ne distinguons pas d’autres branches que celles de l’arbre principal

Harmonie de bleus et de verts avec des touches chaudes dans les branches qui rappellent la bande ocre de la route

Les touches de pinceau confèrent à la toile vitalité et mouvement

Cézanne écrit à Zola en 1858 (19 ans) « Te souviens tu du pin qui avançait sa tête chevelue sur le gouffre qui s’étendait à ses pieds ? Ce pin qui protégeait nos corps par son feuillage de l’ardeur du soleil, ah ! puissent les dieux le préserver de l’atteinte funeste de la hache du bûcheron !… »

JEUNE ITALIENNE ACCOUDEE

Le personnage penché remplit parfaitement l’espace

Les mains inclinées du haut du corps (avec l’angle droit du coude) sont opposées aux masses rectangulaires de la jupe et du dessus de table

Variété des relations de couleurs : le bleu sombre de la jupe par son obscurité est opposé au blanc ; par son froid est opposé au chauds du jaune et de l’orangé du fichu ; par son uniformité aux couleurs bigarrées du tapis

Mais cette masse bleue est harmonisée : par ses rayures convergentes dans la manche blanche ; des lignes de bleu sombre indiquent le contour de la figure ; dans le fichu on retrouve du bleu, du gris et du noir

Registre intime et chaud dans la moitié gauche du tableau et éléments plus froids et contrastés sur le côté droit

Les accents forts du pinceau donnent à la tête une solidité sculpturale

LE PIGEONNIER DE BELLEVUE

Une fusion fluide et transparente des couleurs confère à la vue de Cézanne une grande unité

On a l’impression que la lumière vibre ce qui n’affaiblit pas la structure mais accentue la puissance synthétique de la composition

SAINTE VICTOIRE VUE DE BIBEMUS

L’espace se construit plus en hauteur qu’en profondeur. Il en résulte un paysage compact d’une grande densité.

Fermement définie, la montagne paraît plus proche qu’elle ne l’est en réalité

Rapport organique avec le bosquet d’arbres de gauche. Lien contrebalançé par la césure dans la falaise, zone nette avec le seul arbre rectiligne de la composition

Tronc de l’arbre de gauche fondu dans l’espace environnant

La puissance des masses rocheuses contraste avec le flou du premier plan dans l’angle intérieur droit

PINS ET ROCHERS A FONTAINEBLEAU

Les troncs droits et nus semblent sortir des rochers.

On éprouve la fraîcheur de la forêt par les larges tâches de vert mais l’intensité du ciel vient en écho du l’ocre du sol pour donner vie à cette harmonie de couleurs.

PYRAMIDE DE CRÂNES

Au-delà de leur fonction traditionnelle de memento mori, efficace ici en raison du cadrage, les crânes sont pour Cézanne des objets intéressants à peindre.

L’artiste qui supprime généralement les mâchoires déforme souvent les données anatomiques

La ligne supérieure de l’orbite du crâne est modulée pour suggérer une expression.

De l’orbite cassée semble s’échapper une ombre noire qui assure la liaison entre les trois crânes de la partie droite

JEUNE HOMME A LA TÊTE DE MORT

La palette est dominée par une gamme subtile de violets sur lesquels se détache le blanc des feuilles de papier et le jaune du crâne.

Le jeune homme à l’air mélancolique donne l’image de la jeunesse confrontée à la mort

Cézanne souffrant du diabète pensait à la mort et sous l’influence de sa sœur Marie retournait à l’église

OIGNONS ET BOUTEILLE

Combinaison des horizontales et des verticales avec un vaste mur.

Le bord en feston de la table atténue les lignes plus sévères.

L’oignon, élément principal, reflète le dernier style de Cézanne par sa forme ondulante et plus ouverte

Le verre, dont l’axe du pied est déplacé vers la droite, semble être imperceptiblement penché et renforce la composition diagonale : bouteille, verre, oignons dans l’assiette

LA MEULE

Un intérieur de nature sans horizon ni sortie

Seule la meule donne une note d’humanité

Le sol en pente se fond avec les objets qui s’en élèvent et avec les masses de feuillage dans un effet vertical comme les  natures mortes de la même époque

Les lignes rayonnent dans différentes directions à partir du même axe

Appariement des éléments : les arbres, les branches, les rochers et les pierres vont par paire

Arbres tordus et divergents à gauche, courbés et parallèles à droite

La ligne diagonale sur le sol ressemble au tronc des arbres

Monde fermé et sans soleil dans une harmonie sombre de brun, de violet et de vert

Coup de lumière orageux, fait de clarté et d’ombre, qui crée un puissant modelé

JEUNE FILLE TENANT UNE POUPEE

Pour donner l’illusion du volume, Cézanne veut réduire les formes à des solides géométriques simples dont le volume est évident. « Il faut, disait-il, traiter la nature par le cône, le cylindre et la sphère »

Quand le contour d’une forme est simple, l’attention n’est pas distraite de la contemplation de la masse

Certains coquillages marins volumineux ne donnent aucune impression de volume car on est occupé à suivre les méandres de leurs contours.

Parfois le visage humain paraît à Cézanne aussi compliqué que des coquillages. C’est pourquoi il n’hésite pas à simplifier. La tête de la poupée est réduite à une boule sans plus. La fillette a presque perdu la bouche et le nez. Les yeux sont à peine indiqués.

Mais dans cette simplicité quelle impression de monumentalité.

CHATEAU NOIR

Commandé par un magnat du charbon sa construction fut entreprise vers 1850 mais jamais achevée.

Cézanne y loua une pièce pour y entreposer son matériel et y passa parfois la nuit.

Chromatisme ardent de la porte principale qui se marie avec une façade colorée par le soleil

L’absence de toit et les ouvertures en font un château de décor d’opéra

Un dense réseau de branches obstrue le ciel

Harmonie de vert, d’orange et de bleu

LE CHATEAU NOIR

Dans les dernières années les touches sont devenues plus larges

La silhouette irrégulière des arbres ressemble à des flammes découpées sur le ciel et le château

Contraste des formes des arbres avec les formes régulières de la maison

Château sans toit avec de nombreuses formes sévères verticales et horizontales et des tons orangés brûlants

Cette forme nue résiste par ses lignes en gradin mais est finalement absorbée par le ciel bleu profond et les arbres sombres

La troisième dimension est traduite par le chevauchement de trois grandes masses d’arbres, de bâtiments et le ciel

LES GRANDES BAIGNEUSES

Tradition des nus féminins dans la nature ( Giorgione, Titien, Poussin, Courbet, Manet, Renoir )

Utilisation du corps comme élément structurant du paysage. L’anatomie féminine n’est pas exaltée.

Groupe dense encadré par deux figures marchant en sens opposé qui ne sont pas dans le même plan

La touche s’aligne sur la position des corps

Bleu suprême que Cézanne aime à la fin de sa vie ; fait penser à une scène nocturne

LES GRANDES BAIGNEUSES

Version dense. Les corps fermement délimités ont un caractère massif plus sculptural

Traitement sommaire de la figure de la femme de gauche

Les nuages solides contribuent à l’occupation de l’espace

La rude application de la couleur indique chez Cézanne un long travail

Si la dimension du tableau est intemporelle Cézanne introduit néanmoins un élément familier : un chien noir près d’un panier de pique-nique

LES GRANDES BAIGNEUSES

Calme solennel et ampleur spatiale que n’ont pas les compositions précédentes

Le grand triangle enserre le vide central qui se forme entre les deux groupes symétriques des baigneuses, elles-mêmes enserrées dans des schémas triangulaires

Liées cependant par la courbe continue et douce des bras des deux baigneuses assises

Cézanne combine unité des groupes et diversité des actions

La figure allongée sur le ventre dirige le regard vers les deux personnages situés de l’autre côté de la rive

SAINTE VICTOIRE VUE DES LAUVES

Par de multiples passages et chevauchements colorés le massif montagneux appartient autant à la terre qu’au ciel

Ciel contrasté, parcouru de verts, mais rendu lumineux par les réserves

Sans délimitation la montagne se fonderait dans l’atmosphère en mouvement

Des édifices esquissent des lignes de fuite qui suggèrent l’espace et dirigent le regard vers le sommet

Premier plan intégré au reste de la plaine en recourant à une palette plus sombre qui se prolonge en profondeur

SAINTE VICTOIRE VUE DU SUD OUEST

Pour Cézanne la montagne est une structure obsessionnelle par sa densité

Il y a des rapports entre une orange, sphère massive et colorée, une baigneuse aux formes généreuses et tectoniques et la Sainte Victoire large et dominante

Il juxtaposent en larges touches les tons chauds qui rapprochent et les teintes froides qui éloignent

La couleur, le pinceau suffisent à rendre la profondeur et la forme

LA MONTAGNE SAINTE VICTOIRE

Vers la fin de sa vie il n’y a plus l’excitation d’images mentales de désir et de violence ; c’est un jaillissement de couleurs sur une gamme étendue

La montagne s’élève vers le ciel en même temps qu’elle glisse vers la terre

Sa surface fait comme un réseau de lignes ascendantes convergentes vers le pic

Le ciel explose en un épanouissement de nuages bleus et verts aussi forts et profonds que les bleus et les verts du sol

Le sol est presque chaotique : il est formé de touches nettement verticales et horizontales faisant un contraste tranchant avec les touches diagonales de la montagne et les nombreuses touches incurvées du ciel.

PORTRAIT DE VALLIER

Dans sa dernière période, Cézanne a peint des gens du peuple dans des attitudes leur donnant de la dignité et du poids

Vallier, image de simplicité et de force au repos et aussi de la nature rude et robuste de sa jeunesse transposée dans le vieil age.

Une aristocratie fondée sur la force intérieure ; cet homme est grand car en paix avec lui-même

Silhouette imposante par sa largeur et sa plénitude

Retour au dessin primitif par la vue en profil et la place claire du corps sur fond sombre

Les bras se rejoignent dans la ligne des manches pour donner la qualité émouvante de la masse sereine

Abondance de tons dans la manche

La lumière est un caractère de l’être tout entier qui s’offre calmement et franchement

POT BLEU ET BOUTEILLE DE VIN

Volumes exprimés par la distribution des couleurs

Vie et intensité par la vibration du dessin et par la couleur.

LA CARRIERE DE BIBEMUS

Cette carrière a longtemps donné à Aix la pierre ocre de ses édifices. Elle était abandonné du vivant de Cézanne.

Le travail de l’érosion se mêle avec les traces du labeur de l’homme.

Cézanne donne souvent un caractère architectural aux éléments naturels ( ici on retrouve presque un cube couvert d’une coupole )

La lumière vive de la Provence efface les détails et uniformise les plans que Cézanne rétablit par quelques traits.

Larges plans orangés dans la zone médiane.

La puissance des quatre masses statiques contraste avec l’accumulation instable du chaos qu’elles semblent supporter.

LA MAISON LEZARDEE

Tout nous est proche. Nous sommes enfermés par l’intense ciel vide, l’horizon irrégulier, le sol abrupt et instable, la maison en ruines

Le thème du mur crevassé se retrouve partout dans le paysage : les lignes noires des fissures réapparaissent dans les formes des troncs des arbres et dans les marques sur les rochers

Le seul objet humain, la maison, installé dans la fourche entre la terre et le rocher repose sur un seul point

La fenêtre noire n’est pas une figure isolée : elle est reliée au sol par deux rochers massifs qui lui ressemblent.

ARBRES DANS LA FORÊT

Ce tableau célèbre la fête de la couleur. Même les arbres dansent. On ne se lasse pas d’admirer le mélange des couleurs. Nous sommes bien loin de la pendule noire et du meurtre commis dans la nuit.

Cézanne toujours insatisfait de son travail a pourtant atteint son but de marier aussi heureusement les couleurs.

LE GRAND BAIGNEUR

Cézanne préfigure ici Picasso.

La figure exprime à la fois l’immobilité et le mouvement.

Le rapport entre la figure et son environnement accuse son caractère monumental.

Modulation de toute une gamme de gris vaporeux pour lier intimement le baigneur et son milieu.

NATURE MORTE AVEC POMMES

Cézanne combine des objets souvent utilisés dans ses natures mortes

Les objets massés à gauche d’une diagonale s’organisent en ordre décroissant mais n’obéissent pas à la même perspective comme le montre l’orientation des cols des deux pots

Attention portée à la texture, au luisant du pot de gingembre comme à la matitée de la terre nue du pot de Marseille

Rectitude des lignes de la mise en place à laquelle se plie le bord supérieur de la nappe blanche.

Harmonie de plein et de vide, d’aplomb et d’instabilité. Les objets les plus rustiques deviennent somptueux.

LA CORBEILLE DE POMMES

La superposition des objets ( corbeille sur un bloc et gâteaux sur un livre ) indique l’idée de l’artiste : la peinture est une construction.

Trente pommes complexes par la gamme des couleurs

Bien qu’équilibrée en tant que composition la toile risque un déséquilibre dans les détails.

Nouveau chez Cézanne : l’axe instable d’un objet vertical, ici la bouteille

L’équilibre final du tableau semble être plus l’œuvre de l’artiste que l’imitation d’une stabilité préexistante dans la nature

Couleur lumineuse, robuste et claire ; tempérée dans les grands objets, plus intense dans les petits.

LA BOUTEILLE DE PEPPERMINT

Profondeur de la table supprimée, on ne voit rien de son dessus

Les objets semblent suspendus sur des plans verticaux

Nous apercevons des objets à travers le verre translucide

La suppression du plan horizontal donne une plus grande cohésion aux formes et aux couleurs sur la surface de la toile

Belles courbes de la nappe

Gamme sévère de verts, de gris, de violets et de bleus avec de nombreux accents noirs

Renflement du bord gauche de la carafe réduit et aplati, ajusté aux formes verticales des objets avoisinants

LES GROSSES POMMES

Recherche de compacité et de solidité

Réalité sacrifiée dans des détails pour une peinture plus cohérente ( l’assiette disparaît à droite, élipse de la table contractée sous l’assiette, soucoupe asymétrique.

Symétrie de la tasse brisée par l’anse et les deux côtés différents de la soucoupe

Chaque pomme est un élément penché d’une manière propre

Les tâches sombres des tiges sont comme les pôles de sphères en mouvement

Les pommes dessinent un triangle, une sorte de perspective vers le montant vertical de la cheminée.

LES JOUEURS DE CARTES

Thème de prédilection de la peinture européenne depuis le 17ème siècle.

Cézanne ne s’intéresse ni aux hommes ni au jeu mais cherche à construire un ensemble unitaire dans lequel aucun élément ne peut être déplacé sans rompre un équilibre longuement médité.

La forte présence des deux joueurs qui se font face repose sur la masse colorée de leurs vêtements aux plis massifs.

Leurs profils se détachent clair sur fond sombre et sombre sur fond clair.

VESTE SUR UNE CHAISE

Cézanne donne aux objets les plus triviaux, une veste grossière d’ouvrier, jetée sur un modeste tabouret, une présence fascinante.

Le contraste renforce la pesanteur inscrite dans les plis amples de la veste.

L’instabilité générale des lignes crée une tension qui explique que ce dessin aurait pu être attribué à Van Gogh.

LES JOUEURS DE CARTES

Cézanne a réussi à rendre la symétrie des personnages tout en exprimant la vie de chacun dans leur isolement.

Problème résolu par un changement des axes : le personnage de gauche plus complètement dans le tableau mais celui de droite, plus volumineux, plus musclé prend une plus grande place sur la table ; tête inclinée il est plus intensément absorbé.

Celui de gauche, détendu ; sa forme longue, semblable à une colonne fait contraste avec la ligne horizontale qui est derrière lui.

Un chapeau solide et empesé, un autre mou et bosselé.

Le bras du joueur de gauche est éloigné du corps et ressemble au chapeau sur la tête.

Bras du joueur de gauche parallèles, du joueur de droite convergents.

Tête du joueur de droite devant des formes verticales qui donnent la mesure de l’inclinaison du corps.

Le tapis à gauche est un angle droit stable ; à droite, forme pointue et tranchante.

ROCHERS A FONTAINEBLEAU

Cézanne fait jaillir les arbres d’obscurs interstices

Ils impriment leur couleur aux masse minérales déjà saturées de reflets colorés.

Le ciel d’un gris vague légèrement troué de bleu accentue le chaos vaguement menaçant des formes

Le jaune du rocher tranche dans son isolement alors que Cézanne fait généralement preuve d’un souci d’harmonie sur le plan chromatique.

MAISON EN PROVENCE

Pour Cézanne tout ce qu’on voit est lumière, même les ombres.

Le violet est une couleur froide qui peut remplacer les gris et les noirs.

Dès qu’il possède des couleurs capables de remplacer le noir et le gris, le  peintre peut modeler, c’est à dire donner l’illusion du volume.

Cézanne avait une nature de sculpteur.

Le bleu dans l’encadrement de la fenêtre et du porche est une ombre qui correspond au creux des ouvertures dans le mur.

FUMEUR ACCOUDE

Les éléments mobiliers se réduisent à un poêle et à une table recouverte d’une nappe brune dont le motif géométrique accuse la diagonale.

Veste riche en nuances de vert et de bleu.

Les tons les plus clairs du visage viennent souligner le front et le bas des yeux.

La nuque et l’épaule fortement détachées du fond par du noir vigoureux.

Deux poings placés dans la diagonale du tableau.

Basculement contrebalancé par la masse tubulaire du tuyau de poêle.

MONTAGNES DE PROVENCE

Le premier plan désert donne au paysage l’apparence d’un rivage rocailleux

La nature est perçue par Cézanne comme une présence détachée, solide et stable que nous ne pouvons traverser

On passe des rochers fracturés et abrupts, dramatiquement éclairés, aux pentes douces des collines arrondies sous une lumière atténuée

MADAME CEZANNE DANS LA SERRE

Portrait inhabituel chez Cézanne qui recherche une expression gracieuse idéalisée et tendre

Travail inachevé : nous voyons les premières touches très éparpillées et légères et comment la toile se renforce au fur et à mesure du travail

L’inclinaison de la tête fait autant partie des lignes inclinées du mur et des arbres que de son propre corps

Le premier plan et l’arrière-plan sont unis dans la courbure commune du tronc d’arbre et du bras droit du personnage

MONTAGNES EN PROVENCE

L’artiste conçoit la nature comme une présence solide, une entité que l’on voit mais que l’on ne peut pénétrer.

Ce panorama propose une vaste de gamme de sensations nous faisant passer de rochers âpres théâtralement éclairés, aérés dans la lumière et gris à l’ombre, aux pentes douces de collines arrondies dont les surfaces sont à peine indiquées par une lumière ténue

La force de la scène repose sur de larges contrastes

NATURE MORTE AU PANIER

Le panier de fruits est situé sur un plan différent des autres éléments. La partie gauche de la table sous la nappe ne pourrait pas s’accorder à la  partie droite.

Cézanne a déformé les objets pour les représenter de points de vue différents pour accentuer la puissance de leur volume et leur insuffler toute leur énergie.

Les lignes horizontales donnent l’étendue, les lignes perpendiculaires donnent la profondeur.

BAIGNEURS

Après cette toile le nu masculin perdra de son importance. C’est la renaissance qui avait remis le nu masculin en honneur

Scène fermée sur elle-même avec les personnages au premier plan vus de dos

Des contours et des ombres bleutées modèlent les corps, contribuant à l’intégration des personnages dans le paysage, une des préoccupations majeures de Cézanne.

Un critique a écrit : « Cézanne allait vers l’abstraction des corps naturels, car il ne voyait en eux que des surfaces et des volumes picturaux »

LE GARCON AU GILET ROUGE

« Savoir faire un rouge est l’expression ultime du tempérament ».

Pour une fois, il s’agit d’un modèle professionnel

L’expression rêveuse du modèle s’accorde à la pose, codifiée, de la mélancolie

L’allongement disproportionné du bras renforce le caractère dégingandé du corps de l’adolescent

Le bras se rattache d’une manière étrange au buste

Le bras pend comme le membre disjoint d’un pantin désarticulé, équilibrant la composition et renforçant l’expression du garçon

LE VASE BLEU

Kandisky : « Il a élevé la nature morte au rang d’objet extérieurement mort et intérieurement vivant. Il avait le don de découvrir partout la vie intérieure. Il prend les objets et les donne à la couleur. Ils en reçoivent la vie. »

Espace et fond tendent à se confondre

Cézanne combine des surface colorées avant de définir un sol ou un mur

Bouquet échevelé sans apprêt

Cézanne fait perdre de la densité aux éléments architecturaux au profit de l’harmonie d’ensemble et du motif principal

L’alchimie des lignes et des couleurs de ce tableau inspirera Matisse

LE GOLFE DE MARSEILLE VU DE L’ESTAQUE

Paysage  vu de haut, manière chère à Cézanne

Maisons, mer, montagne et ciel se suivent

Sans route ni personnage ce monde ne prête pas à l’action mais à la perception

Contraste des montagnes qui semblent au repos sur la terre et de l’architecture du premier plan

Rien n’est parfaitement immobile : l’eau sombre a ses pulsations et le ciel pur une vibration de tons éthérés

Une grande maison brise un alignement de constructions voisines ainsi que les étages de la terre, du ciel et des montagnes

La montagne et la fumée parallèles aux grandes lignes droites du toit de cette maison

Cheminée assortie aux formes et couleurs de l’ensemble

La cheminée concentre dans sa forme culminante le jeu des verticales éparpillées

ALLEE A CHANTILLY

Cézanne a séjourné cinq mois à Chantilly au cours de l’été 1888. Il affectionne le motif de l’allée d’arbres

Masse floue du feuillage traitée avec une fougue spontanée

Pour alléger, un coin de ciel libre, dont la couleur se retrouve sur les feuillages et les toits

Point de vue frontal où les lignes du chemin se rejoignent en un point de fuite unique suivant les lois de la perspective traditionnelle

Ne sont représentées que les parties supérieures du bâtiment ce qui augmente son éloignement

La répartition de l’ombre et de la lumière creuse l’espace

POMMES ET BISCUITS

Domination des horizontales, façade du coffre, couvercle, mur du fond. Aucun élément vertical.

Cézanne travaille lentement, la pomme résiste à la flétrissure.

« Avec une pomme, je veux étonner Paris »

Les tons du  bois et du papier peint mettent en valeur l’intensité des fruits cernés du noir.

Alternance savante des vides et des pleins pour disposer les objets afin de créer un agencement d’une simplicité raffinée

La fermeture du coffre évite que le premier registre ne bascule vers le plan du tableau

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