LES  TENTATIONS  DE  SAINT  ANTOINE (Lisbonnne)


Ce triptyque présente trois scènes où l’ermite est assailli de tentations et de tortures


LES  TENTATIONS  DE  SAINT  ANTOINE (Lisbonnne)


Ce triptyque présente trois scènes où l’ermite est assailli de tentations et de tortures.


Sur le tableau de gauche, nous trouvons saint Antoine porté dans les airs par une monstrueuse grenouille entourée de barques et de poissons.


Saint Athanase a écrit qu’un jour le saint en prière a été ravi à lui-même et emporté dans les airs mais des êtres effrayants l’ont arrêté là-haut et l’ont laissé retomber.

Après sa chute nous le voyons secouru par deux moines et par un laïc qui pourrait être un autoportrait de Bosch.


Une princesse luxurieuse tente de séduire l’ermite.

La table exprime la faim exacerbée par les jeûnes.

Mais le saint nous regarde comme si un regard qui ne craint pas le mal pouvait seul corriger le désordre du monde.


Sur le tableau de droite une femme nue s’apprête à plonger dans l’eau.

L’eau est en communication avec le monde souterrain et grouille d’êtres effrayants.

Un oiseau semble porter un message à ce monde souterrain.

LE  JUGEMENT  DERNIER

Sur trois panneaux, Bosch présente à gauche le paradis, à droite l’enfer et au centre le jugement.


Le tableau extérieur du triptyque présente le portrait de saint Jacques de Compostelle.


Calme du paradis qui évoque la tentation du premier couple et la création de la femme par Dieu à partir d’une côte extraite d’Adam durant son sommeil.


Sur le panneau central, le Christ juge entouré d’anges et de saints dans un ciel bleu nuit où le jour commence à poindre.

La Vierge et saint Jean sont plus hauts dans le ciel, signifiant qu’il n’y a plus à intercéder.


On constate que l’enfer a envahi le panneau central.

Spectacle ahurissant. Les damnés sont empalés, gavés, trempés dans la saumure, broyés ou cuits à la broche ou à la poêle.

Des crapauds, des couteaux, des instruments de torture sont présents partout. Un catalogue visuel du sadisme qui reflète les supplices infernaux infligés par le droit pénal de l’époque.

Ce ne sont plus des diables mais des hommes déguisés en monstres qui infligent aux condamnés les châtiments prévus en enfer.

BIENHEUREUX  ET  DAMNES  (Palais ducal, Venise)


Ce tableau est célèbre car il présente le tunnel de lumière qui est l’image fréquemment évoquée par ceux qui ont fait l’expérience du coma et du retour à la vie.




LE  COURONNEMENT D’ EPINES  (Londres)


Le vieil homme, sur la gauche, réconforte le Christ bafoué en lui donnant de petites tapes de sa main délicatement incurvée comme pour anticiper les cruautés des autres hommes plus jeunes.


Avant que ne commence la torture cruelle les personnages nous sont présentés.


Violent contraste entre l’humiliation infligée au Christ et son humilité bouleversante.


Les rares compositions à grandes figures de Bosch sont toutes sur des sujets liés à la Passion.


Bosch est le premier peintre du Nord qui allie la forme à la lumière et à la couleur.



MONTEE  AU  CALVAIRE  (Gand)


Le choix du format particulier de la « demie figure » résulte de l’influence des vénitiens et particulièrement de Bellini.

Ce format particulier permet au peintre de représenter dans un petit panneau (74x84) à destination privée des personnages presque grandeur nature.

Bosch implique le spectateur dans une relation émotionnelle qui s’accorde à la sensibilité de la « dévotion moderne » répandue en Hollande.


Le visage de Véronique est comme ciselé dans une pierre tendre.

Les traits du Christ sont mous et fragiles. Les autres visages sont taillés dans l’étoffe cabossée de la cruauté.

Impression obsédante d’encerclement oppressant.

Têtes de fanatiques grossiers et malades saisis par la fièvre de la destruction.

L’espace n’est suggéré que par l’écrasement d’une foule en marche.

Les têtes se détachent en clair et donnent l’impression d’exister pour elles seules, comme sur un bas-relief.

L’obscurité entre les têtes exprime le resserrement de l’espace.

Seul le gros homme casqué à droite essaie de se frayer un chemin hors du tableau vers une région où le portement de croix doit continuer.

L’imbrication répétée de plusieurs têtes les unes dans les autres rend l’espace aussi agressif que les personnages d’un tableau.




MONTEE  AU  CALVAIRE  (Madrid)


Le Christ qui croule sous le poids de la croix adresse au spectateur un regard plein de reproches.


Ici point de monstre. La stupidité et la méchanceté se lisent sur les visages mais on ne trouve pas même un boiteux.


Au second plan, saint Jean et la Vierge.


Un soldat qui regarde durement le spectateur.


Mais l’essentiel est le climat créé par le regard de reproche du Christ.



LES  TENTATIONS   DE  SAINT  ANTOINE  (Madrid)


Dans un paysage estival et familier saint Antoine s’est construit un refuge inhospitalier dans un arbre creux avec un peu de paille en guise de toit.

Le corps du saint qui s’appuie sur un bâton est totalement enveloppé dans sa robe de bure et donne la sensation d’un bloc massif mais aussi d’un arc tendu.


Jalonnement des lointains au moyen d’arbres de haute taille.

L’église, l’écorce de l’arbre et le saint suivent des courbes sphériques descendantes.

Les formes terrifiantes inventées par Bosch se présentent comme une machinerie douée de rage agressive mais semblent dispersées et ne dégagent plus d’atmosphère menaçante.


Le saint reste imperturbable mais il est fasciné par la tête hurlante qui émerge de l’eau et qui le regarde.

Est-ce son inconscient qui se matérialise ? Le saint a-t-il peur de la mort ?


Le paysage semble une coque mince comme la coque de l’arbre en creux ; aussi bien les ondulations de terrain d’un jaune de désert que le gazon d’une mollesse marécageuse du premier plan.

Le paysage ests peu naturaliste. Les bosquets d’arbres font l’effet de métal ciselé mais ne sont pas denses.

La chapelle avec sa toiture à huit pans semble avoir un revêtement de cloisons minces.

Ce tableau paisible donne l’image de la fin du drame du monde


LE  FILS  PRODIGUE


La tradition a donné à ce tableau le titre de Fils prodigue parce que l’auberge est un bordel et qu’il y a des cochons.

En fait il s’agit d’un colporteur.

Chaque métier avait une réputation, bonne ou mauvaise.

Les meuniers avaient celle d’être des voleurs et les marchands ambulants étaient considérés comme de la racaille. Certains pensent que Bosch a peint un libelle contre les colporteurs.


Mais finalement c’est peut-être l’Ecriture Sainte qui a inspiré ce thème à Bosch. A l’époque en effet, un thème domine les homélies, la littérature et le théâtre : le séjour de l’homme sur cette terre est bref, sa destination se trouve dans l’au-delà.


L’homme est un « homo viator »



ECCE  HOMO  (Philadelphie)


La terrasse d’une structure floue surmonte une voûte sombre qui est moins une entrée qu’une cave voûtée.


Le mur de l’arrière-plan d’un or irréel constitue le fond même du tableau.

Cette construction sur deux lignes horizontales rappelle le  principe des miniatures anciennes.


La foule, en haut et en bas, se déploie en une vague comme ligne inégalement ondulée de la rambarde de la terrasse.


Le Christ affaibli, incertain sur ses jambes, et Pilate, docile aux applaudissements, semblent submergés.


La couleur archaïque et précieuse exprime l’atmosphère en fermentation qui envahit tout.


Des visages gonflé à l’instar des matières en putréfaction.



ECCE  HOMO  (Francfort)


Le Christ flagellé est présenté au peuple hurlant à la mort.

Confrontation entre un être impuissant et digne de pitié et l’aveuglement d’une foule fanatisée.

Le piédestal du bâtiment de justice est construit en pierres solides et soigneusement assemblées.

Le tribunal est complice de la foule.

Pilate se refuse à décider et regarde au loin.

A droite de Jésus un dignitaire se sait soutenu par la foule injurieuse.

Bosch a peint comme jamais auparavant l’image terrible d’une foule excitée par les mots.


Le tableau se résume dans le premier plan impénétrable et sans issue. La perspective paisible de la place du marché rappelle que tout ce qui est aimable n’est qu’apparence et indifférence.

La vue de la ville semble un tableau indépendant comme accroché derrière la scène. Elle n’est pas une issue à ce qui se passe au premier plan.



L’ESCAMOTEUR


Les badauds arrivent de l'arrière plan car un tour de magie va être présenté. Ils se trouvent là, emboîtés les uns dans les autres.
Le plus curieux penché sur la table a les yeux écarquillés et la bouche ouverte de ceux qui avalent les couleuvres les plus invraissemblables.
Sa robe rouge solennelle montre que c'est un haut dignitaire à qui la niaiserie crédule ne sied guère. Sa bourse lui est dérobée avec facilité par son voisin de derrière.
L'escamoteur est coiffé d'un chapeau difforme et a le nez en bec d'oiseau.
Si ces gens trompés savaient dans quel monde faux, offrant toujours de nouvelles illusions, ils se sentent si importants ils souffriraient la torture.


L’EPIPHANIE  (Philadelphie)


Bosch traite le lieu comme une espèce de fosse : la maison délabrée est entourée d'un mur gris et triste
Calice composé de plusieurs cylindres
Saint Joseph toujours repoussé de côté occupe le centre d'où il regarde de haut.
Le roi agenouillé exprime par un étonnement ému son adoration
Les deux autres rois à droite expriment par contraste l'éloignement par l'abscence d'excitation



LE JUGEMENT GERNIER  Munich


Des corps nus escaladent des tombes ou des fentes de terrain qui se sont ouvertes au retentissement de la trompette du Jugement
Espèce de natation dans la terre avec cette émergence de mains, têtes et jambes
Une vive lueur nocturne brille sur les corps des ressuscités
Bosch nous montre le début de la vie à la fin du monde
Les morts encore ivres de sommeil reprennent lentement leurs esprits
Mais la paix de la zone des tombes sera de courte durée

Les corps sont saisis par des monstres mordants dont les formes sont empruntées aux oiseaux, crapauds, insectes et à tous les animaux imaginables.
Les monstres volettent et chassent
Ce sont des gaillards trapus proches de souris ou de cafards
Le tableau est traversé par des formes piquantes animées de mouvements d'une rapidité explosive
Ce tableau présente les ténèbres de la damnation



EPIPHANIE  Madrid


Le cérémonial avec lequel s'approchent les trois Rois Mages revêt la sérénité et la grandeur qui font oublier l'absurdité de cette pompe dans une chaumière misérable
Lourde collerette fondue dans du métal de Melchior


SAINT  JEAN  A  PAMOS  Berlin


Figure inspirée de Saint Jean sur l'île de Patmos, receuillant les visions mystiques que lui inspirent l'Apocalypse
Bosch abandonne le grouillement des grands triptyques pour une vision plus sereine du paysage, de la nature et de la figure humaine
Attention intellignente et fascinée de Saint Jean absorbé dans la contemplation des mystères divins qui prennent forme dans l'apparition de l'ange
Paysage marin enchanteur et ville en camaïeu bleu à l'arrière-plan



SAINT  CHRISTOPHE


Christophe abandonne le service du diable et la chasse à l'ours (à gauche)
Converti par un ermite (sur la rive à droite) il fait traverser le petit Jésus tandis que son bâton reverdit
Le poisson est le symbole du Christ
Le pigeonnier et le broc suspendus à l'arbre qui sert de demeure aux ermites seraient une évocation de la tentation, en particulier celle de la lascivité ou de la corruption des prêtres


SAINT  JEAN  BAPTISTE  EN   MEDITATION


La présence de fruits fabuleux et de bêtes qui paissent dans la verte vallée ne peuvent détourner saint Jean de l'observation du paisible agneau mystique qu'il désigne de son index pointé
Saint Jean est présenté comme une sorte de philosophe de la nature immergé dans une beauté luxuriante et non plus comme un jeuneur amaigri
Rouge vif du manteau
Les larges ouvertures sur le paysage expriment une harmonie panthéiste



EXCISION  DE   LA  PIERRE   DE  FOLIE


Par dérision l'entonnoir de la sagesse sert de couvre-chef au médecin
Des fleurs éclosent de la cervelle du malade
Le poignard dépasse de la bourse pendue au flan du malade
Il s'agit d'un langage allusif qui exprime les connaissances de Bosch dans les domaines de la mystique et de la démonologie en cette fin du moyen-âge



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LA  NEF  DES  FOUS


Dans le bas du tableau l'abondance des personnages témoigne de l'horreur du vide qui marque la composition de plusieurs oeuvres de l'artiste
Absence d'épaisseur et de perspective
Le rideau de buisson isole l'épisode du paysage marin : un crépuscule mordoré, silencieux qui rappelle l'éternelle beauté du monde quand il n'est pas violé par la folie dévastatrice et le désordre des hommes


LES  SEPT  PECHES  CAPITAUX


Un cercle divisé en segments montre en de petites scènes colorées ceux qui sont tombés dans le péché mortel
Une scène décrit la luxure: sous une tente deux couples sont rassemblés et leurs manières courtoises ne laissent que deviner ce qu'il adviendra plus tard car la séduction est pleine de retenue
Mais deux plaisantins, dont l'un semble être un moine, indiquent les discordes qui suivent facilement les plaisirs d'amour



CRUCIFIXION   Bruxelles


Figure inspirée de Saint Jean sur l'île de Patmos, receuillant les visions mystiques que lui inspirent l'Apocalypse
Bosch abandonne le grouillement des grands triptyques pour une vision plus sereine du paysage, de la nature et de la figure humaine
Attention intellignente et fascinée de Saint Jean absorbé dans la contemplation des mystères divins qui prennent forme dans l'apparition de l'ange
Paysage marin enchanteur et ville en camaïeu bleu à l'arrière-plan


COURONNEMENT  D’EPINES   Escorial


Composition sobre et dépouillée : les figures se massent sur un seul plan
Pas de perspective
Chaque expression de visage est traitée hors de toute évocation d'un environnement

On a pu parler de cadrage "cinématographique"





SAINT  JEROME   EN  PRIERE


La sobre harmonie des bruns et des verts est réveillée par les rouges du manteau et du chapeau de cardinal
Le saint est couché à plat ventre, projeté en avant, le crucifix entre les bras
A gauche, le lion, anima de saint Jérôme garde un air doux
Une chouette sur l'arbre creux est le symbole de l'hérésie



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