HISTOIRE DE SAINT PAUL ET DE SAINT ANTOINE

Saint Paul l'ermite assistant à la tentation d'un chrétien

Au fond d'un vallon idyllique une femme de mœurs légères aborde un jeune homme élégamment vêtu dont les mains sont attachées derrière le dos et qui est chrétien. La jeune femme habillée d'une robe décolletée et parée d'une coiffure sophistiquée lui caresse le haut de la cuisse.

Craignant de succomber aux plaisirs de la chair le jeune homme s'arrache des dents l'extrémité de la langue et crache ce sanglant morceau au visage de sa tentatrice, la douleur lui permettant d'échapper au péché

A droite Paul déjà âgé assiste avec horreur à la scène  et lève une main pour manifester son horreur

Il décida alors de se retirer dans le désert

Les arbres en miniature suggèrent une région boisée verdoyante tandis qu'une fontaine en pierre bleu pâle renvoie plutôt à un jardin

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du Duc de BERRY

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HISTOIRE


Saint Antoine cherchant l'ermitage de saint Paul

Nu-pieds et enveloppé dans un manteau brun, un bâton de pèlerin sur l'épaule, Antoine se dirige vers saint Paul qui lit devant son ermitage à l'autre extrémité d'une diagonale qui traverse toute l'image

Les éléments topographiques comme les bois, le lac et la Mer Rouge suggèrent les distances

Un dragon et un serpent évoquent les dangers du désert

Un bateau à voiles et une galère naviguant sur la Mer Rouge ont des dimensions disproportionnées par rapport aux eaux sur lesquelles ils voguent

L'horizon est si haut qu'il a fallu éliminer le ciel

Les arbres du premier plan sont plus petits que ceux qui apparaissent plus loin

Un satyre indiquant sa route à saint Antoine

L'horizon dévoile un arrière plan formé de branches dorées sur un fond bleu sombre

Un pic montagneux aux contours déchiquetés

Antoine demanda le chemin à un satyre "dont le haut du corps était d'apparence humaine mais dont le bas avait la forme d'une chèvre"

Antoine qui tient un bâton de pèlerin et une cloche converse avec le satyre

Deux lions, un lézard et une girafe peuplent le paysage

Paul toujours assis est plongé dans sa lecture

Un sarcophage vide est près de lui


Saint Paul et Antoine nourris par une colombe

Paul et Antoine sont assis de chaque côté d'une fontaine en pierre à plusieurs degrés de couleur lavande pâle au milieu d'un paysage verdoyant

Paul est absorbé dans sa lecture tandis qu'Antoine lève les yeux pour observer une colombe qui descend du royaume céleste et transporte le pain destiné à nourrir les deux saints

Antoine saisit son chapelet en même temps qu'il regarde l'oiseau

La discussion sur la question de savoir à qui le pain doit échoir en premier n’est pas encore engagée

Un dragon, un lion et une girafe peuplent le désert

Au-delà des pics montagneux se dressent des édifices

On voit apparaître un sépulcre vide de mauvais augure

Les verts dominent le paysage

Arrière plan en mosaïque bleu et or

L'âme de saint Paul transportée au ciel

Son livre, sa cloche et son bâton de pèlerin posés au sol devant lui, Antoine lève les yeux pour observer deux anges transportant dans le ciel l'âme de saint Paul

A mi-distance le lion et le lézard semblent regarder

Bien que mort saint Paul continue à prier dans le vestibule en haut à droite

Le paysage montre un lac, des pics montagneux et la mer rouge que sillonne un navire à voiles

Antoine qui avait auparavant une chevelure abondante est ici tonsuré

Saint Antoine assailli par des démons

Le sarcophage est surchargé. Saint Antoine s'est réfugié dans le sarcophage où le rejoignent plusieurs créatures habitant le désert : un lézard, un serpent et un lion s'y faufilent en rampant pour tourmenter le saint

Un démon brandit un bâton et mord le poignet du saint

Bien que robuste Antoine est incapable de se défendre mais selon "La Légende dorée" le Christ apparut sous la forme d'une lumière pour chasser les démons et guérir les blessures du saint

Un pic montagneux à mi-distance

En haut à droite une colline où paissent des moutons et un ermitage rose

La mort de saint Antoine

Unique scène d'intérieur du récit

Le cadavre de saint Antoine enveloppé de sa robe de bure est étendu sur un simple tréteau tandis que sa tête repose sur une planche

Quatre moines vêtus de l'habit noir des antonins lisent de grands livres

Les couleurs vives des reliures et des carrelages contrastent avec les couleurs ternes des robes des moines et des murs

Au premier plan un brasero où se consume de l'encens pour purifier l'air et un seau surmonté d'un goupillon

Le plafond voûté est peint d'un bleu vif comme s'il ouvrait sur le ciel

Des lampes à huile brûlent en haut des murs à chaque extrémité de la pièce

Saint Jean Baptiste dans le désert

Vêtu d'une tunique en poil de chameau doublée d'un tissu rouge, saint Jean se tient debout dans une clairière à l'orée d'un bois. Il porte délicatement de la main gauche l'Agneau de Dieu et lève la main droite en signe de bénédiction

C'est lui qui reconnut dans le Christ "L'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde"

A gauche c'est peut-être saint Benoît qui fonda le monachisme occidental. Il lève aussi la main en un signe de bénédiction

L'homme de droite aux longs cheveux lève son index gauche et semble compter ses autres doigts. On a supposé qu'il s'agirait de Virgile qui dans sa quatrième Eglogue prédit l'Incarnation

Les cochons, les ours et le lion se réfèrent au désert où le saint s'isola du monde

Les ours étaient un des emblèmes préférés du duc de Berry. Celui qui grimpe à un arbre est peut-être à la recherche du miel qui servit de nourriture à saint  Jean-Baptiste lors de sa retraite

Le Baptême du Christ

Les hanches ceintes d'un simple pagne diaphane le Christ est représenté debout dans une mare et non pas dans le Jourdain tandis que saint Jean-Baptiste toujours vêtu de sa tunique en poil de chameau porte un seau d'une main et verse de l'autre le contenu d'un bol sur la tête de Jésus

Un ange habillé de blanc tient la tunique du Christ de couleur lavande pâle

Les figures hautes et amincies de saint Jean-Baptiste et de l'ange atteignent une certaine monumentalité alors que les mains croisées sur la poitrine et la tête inclinée de Jésus suggèrent une profonde humilité

La simplicité élégante de la composition ( les silhouettes courbées de Jean et de l'ange décrivent un cercle autour du Christ ) lui confère sa grandeur et sa dignité

Dieu le Père observe le baptême et le Saint Esprit est absent

Un pic montagneux arqué sert d'écho visuel aux ailes de l'ange

Arrière plan d'un fin motif mosaïqué

La décollation de saint Jean-Baptiste

Saint Jean Baptiste blâmait le roi Hérode d'avoir épousé Hérodiade dont le mari Philippe était toujours vivant

Il s'attira la colère du souverain qui le fit jeter en prison

Hérode conquis par les talents de danseuse de Salomé lui promit de lui accorder tout ce qu'elle voulait. A l'instigation de sa mère elle demanda la tête de saint Jean Baptiste.

Le corps décapité du saint pend à une fenêtre de prison du château fort d'Hérode

Le bourreau tient encore son épée ensanglantée des deux mains tandis que du sang jaillit du cou de la victime

La tête de Jean gît au sol

Un des témoins derrière le bourreau porte une longue bougie allumée qui se réfère aux festivités de la nuit du solstice d'été (jour anniversaire de saint Jean Baptiste) et au fait que ces témoins contemplent ici la "vraie lumière"

A gauche Salomé vêtue d'une robe rose soulève d'une main un pan de son vêtement et empoigne de l'autre le plateau sur lequel sera déposée la tête de saint Jean Baptiste

Salomé présentant la tête de Jean Baptiste

Salomé agenouillée montre à Hérode Antipas assis à l'extrémité d'une table recouverte d'une nappe blanche la tête de saint Jean posée sur un grand plateau

Penché en avant et levant une main pour exprimer son horreur, Hérode regarde fixement l'épouvantable spectacle

Hérodiade, malgré un léger mouvement de recul, plonge un couteau dans une tempe du saint.

Selon la rumeur un fragment de crâne aurai été prélevé pour être plus tard déposé dans la cathédrale d'Amiens

Quatre hommes habillés avec élégance observent la scène

Salomé porte une jupe rose flottante et un long voile blanc tombe derrière son dos

Pour équilibrer le poids de sa sanglante offrande elle se penche vers l'arrière

Le sol carrelé fuyant, blanc et vert clair, les poutres du plafond et les arcades aveugles créent une sensation de profondeur

La mort de Simon le Magicien

A gauche l'empereur Néron et ses courtisans se sont réunis sur le Capitole pour voir le mage Simon faire la preuve qu'il pouvait s'élever jusqu'au ciel

Le groupe se tient devant une structure architecturale massive en briques et en maçonnerie agrémentée d'un haut portail étroit  et d'un escalier donnant accès à la tour dont le sommet se prolonge sur la partie supérieure de la marge

Saint Pierre vêtu d'un manteau jaune pâle  à la ceinture duquel pend sa clé et saint Paul habillé d'un manteau rose sont vus de dos, agenouillés en  prière

Quand Simon parvient au haut de la tour saint Pierre donne un ordre  et les démons qui portaient Simon s'enfuient l'abandonnant à sa chute mortelle

L'empereur lève les mains pour exprimer son horreur

Le  carrelage bleu et jaune accentue la sensation de profondeur

L'âme de saint Paul transportée au ciel

Son livre, sa cloche et son bâton de pèlerin posés au sol devant lui, Antoine lève les yeux pour observer deux anges transportant dans le ciel l'âme de saint Paul

A mi-distance le lion et le lézard semblent regarder

Bien que mort saint Paul continue à prier dans le vestibule en haut à droite

Le paysage montre un lac, des pics montagneux et la mer rouge que sillonne un navire à voiles

Antoine qui avait auparavant une chevelure abondante est ici tonsuré

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Le Martyre de saint Pierre et de saint Paul

Assis sur une grande cathèdre couleur lavande pâle, vêtu d'un volumineux manteau Néron tient une épée à la main et se penche vers l'un de ses conseillers qui brandit un morceau de tissu rouge

Il s'agit du voile que Plautille donna à saint Paul lorsqu'il marcha au supplice. Quand on le lui rendit, trempé du sang de l'apôtre, ce voile la guérit de sa cécité

Au premier plan saint Paul a déjà été décapité et sur sa tête sans vie les yeux sont tournés vers le ciel

Sa tête décapitée rebondit deux fois et aux deux endroits qu'elle avait heurtés jaillit une source ce qui explique la présence de deux petites flaques d'eau

A gauche saint Pierre s'agenouille tandis que le bourreau lève son épée

Saint Pierre avait été crucifié la tête en bas et il se peut que le conseiller rappelle à Néron que seuls les citoyens romains pouvaient être mis à mort par l'épée


La Cour céleste

Dieu le Père couronné par des séraphins lève une main en signe de bénédiction et tient un globe de l'autre

Il est entouré de saint Jean l'Evangéliste et de saint Jean Baptiste. La Vierge porte l'Enfant Jésus dans ses bras

Entre Dieu et la Madone le saint Esprit se présente sous la forme d'une colombe

Des groupes denses d'apôtres et de saints entourent la Vierge

Plus bas des petits groupes de saintes. La roue distingue Catherine et le dragon Marguerite

Les riches bleus, les jaunes et les rouges orangés rehaussent l'éclat du ciel

La Messe des défunts

A travers une large arcade en pierre vert pâle on aperçoit l'intérieur d'une chapelle où les stalles en bois sont dressées contre le mur

Des moines lisent la prière pour les défunts

Devant eux le cercueil vide recouvert d'un drap noir sous un catafalque où brûlent de nombreux cierges

Les visages des moines sont cachés sous leurs capuchons

Le bleu vif du pan du ciel contraste avec une palette sombre

Le Duc en voyage

Vêtu de rouge et monté sur un cheval blanc qui témoigne de son rang le duc conduit un cortège formé de nombreux cavaliers enchevêtrés

Les têtes inclinées des chevaux créent une sensation de mouvement

Le château est montré dans toute sa hauteur

Entre les deux tours surmontées de tourelles un pont-levis a été dressé

A l'arrière plan un autre château fort

En 1407 le neveu du duc de Berry, Jean sans Peur, duc de Bourgogne, assassina un autre de ses neveux, Louis, duc d'Orléans, provoquant ainsi une violente querelle entre les Bourguignons et les Armagnacs

Le duc de Berry était une figure de premier plan du parti des Armagnacs et ce conflit lui fit courir un danger considérable

La présence du duc de Berry devant un  château bourguignon fait allusion à ses nombreuses tentatives de médiateur pour éviter une véritable guerre civile entre les deux factions

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