LES HEURES DE LA PASSION

Le Christ au jardin des Oliviers

Loin à l'arrière-plan le Christ prie dans le jardin de Gethsémani que délimite une barrière en clayonnage

Son sacrifice imminent est symbolisé par le calice de l'Eucharistie et la croix que Dieu tient pour lui

Après avoir prié le Christ marchera sur une planche pour traverser le Cédron afin de réveiller ses trois disciples paisiblement endormis et de leur annoncer qu'il sera bientôt trahi

Le serpent visible sur une crevasse du pic rocheux pourrait se référer à la trahison de Judas

Au bout d'une  longue route on aperçoit les murs de Jérusalem

Enveloppé dans un manteau bleu saint Pierre pose une main près de son épée avec laquelle il coupera l'oreille de Malchus pour défendre le Christ

Le jeune saint Jean se blottit dans son sommeil contre l'apôtre le plus âgé

Le Christ pose délicatement la main sur saint Jacques

Scène tendre qui contraste avec celles qui suivent

La colline pointue du plan intermédiaire encadre et unifie le groupe de personnages

La silhouette de la colline a pour écho les genoux levés de saint Pierre et de saint Jean

La gamme chromatique assourdie des vêtements s'harmonise avec le paysage et crée une sensation de tranquillité sereine

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du Duc de BERRY

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Le baiser de Judas

Judas, vu presque de profil, s'approche du Christ pour l'embrasser

Prévoyant son geste, Jésus tourne la tête vers l'arrière

Saint Pierre qui a tranché l'oreille de Malchus rengaine son épée pour obéir au Christ qui guérit la blessure de Malchus tombé à terre

Un soldat qui détourne la tête rampe sur le sol aux pieds de Jésus

La foule s'agite en brandissant des gourdins et des lances

Un soldat tient une lanterne à bout de bras

Les figures enchevêtrées sont aplaties et il ne reste que peu d'espace entre elles

Les variations de la palette définissent les principales d'entre elles

Le sol aux modulations vertes et l'arrière-plan mosaïqué sont les seules indications de décor

Le Christ devant Caïphe

Le Christ vu de profil et isolé par une auréole dorée fait face à Caïphe

Il est presque perdu dans le groupe compact que forment les soldats

Le grand prêtre est assis sur une cathèdre surélevée, très élaborée et disposée en diagonale

Il tient verticalement une imposante épée tandis que deux conseillers murmurent de faux témoignages à son oreille

Le sol vert et l'arrière-plan mosaïqué sont les seules indications de décor qui paraît se situer en extérieur alors qu'un intérieur semblerait mieux convenir à la scène

La masse des figures entourant le Christ sert de contrepoids à Caïphe assis sur son large trône et un large espace les sépare

La verticale formée par la hampe que surmonte une bannière flottante sépare le groupe rassemblé autour du Christ

La dérision du Christ

Jésus, stoïque, est assis les mains croisées sur les genoux, tandis que la populace le tourmente

Un soldat placé dans son dos lui met la main devant les yeux

Un personnage assis le désigne du doigt

Un homme agenouillé lui lance un regard ébahi

Plusieurs bras levés ajoutent à la sensation d'agitation et de brutalité qui se dégage de la composition

Un grand prêtre en vêtements de cérémonie blancs, coiffé d'un mitre, tient une crosse à la main et observe la scène d'un air impassible

La froideur des bleus et des rouges est atténuée par des taches de rouge orangé chaud qui contrastent avec le blanc glacé du grand prêtre placide

Le genou levé du Christ offre un appui à sa sérénité

Le sol carrelé introduit une impression de profondeur au sein de cet espace densément occupé

La Flagellation

Le Christ est attaché à une colonne centrale de ce qui paraît être une loggia ouverte même si l'espace semble manquer de profondeur

Vêtu d'un simple pagne le Christ endure son supplice impassiblement, voire docilement

Des visages variés et des bras qui brandissent des fouets ajoute à la sensation de tumulte qui se dégage de la scène

La figure agenouillée derrière le Christ, qui tire sur ses liens, se penche en avant

Les carrelages rose et vert introduisent la profondeur et mènent à l'arrière-plan chargé de courbes de rameaux dorés sur un fond bleu

Ponce Pilate proposant de relâcher le Christ

La coutume voulait qu'au moment de la Pâque juive le gouverneur libèrât un prisonnier

La foule turbulente demanda que cette faveur fût accordée à Barabbas plutôt qu'à Jésus

Les juifs ne pouvant pénétrer dans le tribunal qu'après Pâques, Ponce Pilate apparaît sur un balcon  à colonnade, au-dessus de la multitude rassemblée pour écouter son verdict

Les frères de Limbourg ont donné la hauteur nécessaire à cette extension architecturale

A la fenêtre de la prison dans la tour sur la droite on aperçoit les deux voleurs qui seront crucifiés avec le Christ

A droite de l'axe central un personnage vêtu d'un manteau bleu tourne le dos au spectateur et regarde en direction du balcon tout en levant une main

Ponce Pilate se lavant les mains

Les mains liées dans ses manches le Christ se tient devant Ponce Pilate pour entendre son verdict

Conscient qu'il ne peut pas aller à l'encontre de la foule le gouverneur romain condamne Jésus qu'il sait innocent

Tenant les mains au-dessus d'une bassine il se lave à une eau qu'un serviteur agenouillé verse d'une aiguière pour décliner publiquement toute responsabilité dans la condamnation

Derrière lui on aperçoit son épouse qui a cherché en vain à le convaincre de libérer le Christ

Une tradition voyait en elle une incarnation du démon car elle avait tenté d'empêcher le sacrifice du Christ donc d'interdire la rédemption de l'humanité

A droite un homme vêtu d'un manteau rose, doublé de fourrure blanche, met sa main devant la bouche pour manifester l'horreur que lui inspirent les évènements se déroulant devant ses yeux

Il semble devant le gouverneur romain mais ses bras disparaissent derrière la  tunique de Ponce Pilate

Variété chromatique des nombreux vêtements

Des verts assourdis dominent l'essentiel du décor

Le Portement de Croix

Vêtu d'une tunique violet pâle, le Christ porte la Croix sur son épaule tout en se tournant vers sa mère qui s'efforce d'alléger son fardeau en soulevant le bras de cette même croix

Saint Jean l'Evangéliste lui adresse un regard empli de souffrance

La figure du Christ apparaît flasque, le drapé de sa tunique ne révélant que peu de son anatomie

La procession qui franchit les portes de la ville est menée par un homme brandissant un étendard, par plusieurs soldats et par un personnage aux habits exotiques qui souffle dans un olifant

Ces figures donnent une note de fête inconvenante au tragique de l'évènement

Cette atmosphère de charivari est accentuée par la vivacité des couleurs

Une curieuse palissade en bois dans l'angle inférieur gauche

Sol aux modulations de vert et fond à motifs abstraits

La Croix et le corps du Christ sont disposés en diagonale par rapport à l'encadrement de l'image

Abondance de détail placés à la verticale

La Croix semble presque flotter au-dessus du sol

Un grand clou rudimentaire attend d'être planté dans la main droite de Jésus tandis qu'un homme lui transperce déjà les pieds

Le personnage de dos au premier plan creuse un trou pour y enfoncer la base de la Croix

Plusieurs sortes d'outils jonchent le sol

À l'angle supérieur gauche un homme monté sur une échelle se penche au sommet d'une croix pour y hisser le bon larron

Une sombre colline rocailleuse sert à suggérer la rudesse du décor où se déroula le Calvaire

Des taches de couleurs claires ajoutent une note d'agitation

Le Christ semble concentrer toute son attention sur le diable qui plane au-dessus de sa tête : veut-il s'emparer de l'âme du mauvais larron ou assister à un nouvel échec de la rédemption de l'humanité ?

L'Eponge de vinaigre présentée au Christ

Composition d'une symétrie rigoureuse où la croix qui sert d'axe central est flanquée de deux groupes soigneusement équilibrés

La Vierge vêtue d'un lourd manteau au bleu profond est assise un genou levé dans une position identique à celle qu'elle avait dans "La Nativité"

A l'angle opposé, saint  Jean l'Evangéliste, le visage détourné, enveloppé d'un manteau rose qui contraste avec celui de Marie adopte une position inverse

La longue perche que termine une éponge imprégnée de vinaigre a pour écho la hampe de l'étendard que tient un soldat de l'autre côté de la croix

Les deux groupes de spectateurs se faisant face, bien équilibrés, définissent des lignes reprises par les contours  des pics montagneux situés derrière eux

Le hérissement des lances accentue la verticalité des figures qui encadrent la crucifixion

En arrière plan les méandres de branches dorées sur fond rouge présentent l'aspect d'un tissu

Sur le bord gauche un soldat tient un bouclier qui a la forme d'un visage  tourmenté

Le coup de lance

Les trois crucifiés se détachent sur un ciel bleu profond

Deux pics montagneux forment deux masses à peu près équivalentes qui encadrent les trois personnages principaux

Le groupe de droite a pour point d'ancrage un personnage vu de dos et vêtu de rouge orangé qui joue aux dés avec deux compagnons la tunique de Jésus

Le manteau rouge déborde sur l'encadrement pénétrant ainsi dans l'espace du spectateur

Le groupe opposé s'organise autour du centurion Longin qui perce le flanc du Christ d'un coup de lance

Selon La Légende Dorée Longin souffrait d'une maladie des yeux et il est montré ici paupières fermées tandis qu'un de ses camarades l'aide à diriger sa lance

Le sang et l'eau qui coulèrent le long de cette lance guérirent son affection. Il se convertit alors au christianisme et devint moine

Les larrons ont eu les  membres brisés et du sang s'échappe de leurs blessures

Un soldat appuyé sur une lance semble se reposer ou observer les joueurs de dés

Le bouclier en forme de visage tourmenté apparaît sur le bord gauche

Les bleus intenses, les roses et les rouges orangés dominent la gamme chromatique

La Mort du Christ

L'obscurité surnaturelle qui recouvrit la terre à la mort du Christ

Un rai de lumière évoquant une comète déchire le ciel derrière le larron repenti et semble se diriger sur la blessure ouverte dans le flanc du Christ

Les rochers ont été à moitié brisés

Les morts surgissent à travers les fissures du sol et lèvent les mains en signe de supplication tandis que le soldat tenant une lance, terrorisé, tombe en arrière parmi ses camarades

D'autres regardent la scène, frappés d'effroi

Le caractère surnaturel de cette obscurité survenue en plein jour est rendu au moyen de tonalités grises variées

Les frères de Limbourg étaient présents à Paris lors de l'éclipse du 16 juin 1406

La Déposition

Nicodème, monté sur une échelle et une main posée sur la poutre transversale de la croix, descend le corps du Christ tandis que Joseph d'Arimathie, lui aussi sur une échelle, en soutient le poids

Les pieds de Jésus sont encore cloués à la croix

Sa main droite repose mollement sur l'épaule de la Vierge qui jette un regard mélancolique sur le visage de son fils

À droite Marie Cléophas, vêtue d'un manteau rouge orangé vif, brodé d'or, tient de ses mains couvertes par son vêtement la couronne d'épines

Les pics montagneux font écho à la verticalité des groupes de personnages qui flanquent la scène centrale

Le ciel est d'un bleu encore plus intense que celui du manteau de la Vierge

La Mise au tombeau

Aidé par deux autres personnages Joseph d'Arimathie dépose le corps du Christ dans un sarcophage violet pâle

Prés de la tête de Jésus une des saintes femmes tient la couronne d'épines qui à l'époque de Jean de Berry était une relique royale précieusement conservée à la Sainte Chapelle de Paris

Un homme vêtu d'un manteau vert tient un objet en or contenant un baume ou des épices

La Vierge Marie s'agenouille derrière le sarcophage et porte la main tombante du Christ sur sa joue pâle

Derrière elle sur la gauche se tient une femme en pleurs. La tête levée vers le ciel elle empoigne ses longs cheveux dans un geste de désespoir

Sa vive expressivité contraste avec la douleur tranquille de la Vierge

Le torse du Christ est mis en valeur par les tons bleus et lavande des tissus qui l'entourent

Des touches de blanc ponctuent une palette de couleurs saturées

La diagonale formée par le tombeau trouve un écho dans les silhouettes des collines à l'arrière-plan

Les soldats devant le tombeau

Trois soldats avachis ont sombré dans un lourd sommeil pendant qu'ils gardaient le tombeau

L'un d'eux s'appuie sur un bouclier d'où un visage grotesque adresse au spectateur un regard étrange

A droite le costume fantaisiste du soldat aux couleurs vives contraste avec l'austérité du sarcophage clos

La silhouette courbée de ce même soldat se reflète dans l'affleurement rocheux arqué de l'angle diamétralement opposé

Au-dessus de l'orée des bois trois croix se dressent au sommet de la montagne aride du calvaire : celle du milieu est vide tandis que les deux autres portent toujours les corps des deux larrons

Loin à droite on voit surgir les murs et les tours de Jérusalem

Le Christ devant Pilate

Le Christ est conduit devant Pilate qui est assis sur une large cathèdre surélevée

Il se penche vers lui en tenant d'une main le glaive de la justice et en levant de l'autre un index accusateur

Le Christ est vu de dos et de trois quarts

Des soldats empoignent sa tunique et un personnage agenouillé, qui désigne le gouverneur romain du doigt, lui communique de fausses preuves

Les fleurs de lys de l'arrière-plan suggèrent qu'il s'agit d'un drap d'honneur

Des bannières dressées, de longs cierges et des hallebardes ajoutent une dimension visuelle à l'émotion de la scène

Des taches de rouge orangé animent une palette plutôt assourdie

La Déploration

La partie supérieure de la croix vide se détache nettement sur un triangle d'un bleu intense entre les personnages de la partie supérieure gauche et l'affleurement rocheux aux contours déchiquetés

La Vierge assise soutient le bras du Christ

Un groupe triangulaire est formé par saint Jean l'Evangéliste qui se cache les yeux de la main droite, par une femme vêtue d'une guimpe qui pose une main compatissante sur la tête de la Vierge et par une femme debout qui tire sur ses longues boucles blondes en signe de chagrin

Le corps ensanglanté du Christ dont la tête repose sur son épaule est étendu sur un linceul blanc parallèle à la poutre transversale de la croix

Marie Madeleine agenouillée essuie les pieds du Christ avec ses cheveux

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